© UNFPA. Des Palestiniens identifient leurs proches tués lors des frappes aériennes du 18 mars.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Alors que les hostilités se poursuivent à Gaza, le système de santé de l’enclave palestinienne est confronté à une forte hausse du nombre de victimes dans un contexte de baisse importante des stocks médicaux, ont alerté mercredi des agences des Nations Unies.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le système de santé de Gaza est « soumis à d’énormes pressions, luttant pour fournir les traitements nécessaires aux patients dans un contexte de forte augmentation du nombre de victimes, de forte baisse des stocks médicaux due à l’arrêt de l’entrée des fournitures, et de manque d’équipements médicaux, d’unités de sang et de personnel médical spécialisé ».
« Plus de la moitié des hôpitaux qui reçoivent des cas de traumatismes ont maintenant un taux d’occupation des lits de plus de 80 % et les appels aux dons de sang sont permanents », ajoute l’OCHA dans son dernier rapport de situation, relevant qu’avec l’escalade des hostilités, « les besoins sont énormes ».

WFP. Un hôpital de terrain du International Medical Corps à Rafah, à Gaza.
Ambulances et hôpitaux pris pour cible
Moins de 500 unités de sang sont disponibles dans les banques de sang de Gaza, alors que, selon le ministère de la santé, 8.000 unités de sang sont nécessaires chaque mois pour couvrir les besoins des blessés et des patients atteints de thalassémie (troubles du sang).
En outre, les stocks existants de médicaments anesthésiques – qui sont essentiels pour les opérations chirurgicales, le travail et l’accouchement, la gestion de la douleur et les soins en unité de soins intensifs – s’épuisent, de même que les principales fournitures médicales nécessaires pour des accouchements en toute sécurité.
En ce qui concerne les vaccins, il n’y a plus de stock de vaccins contre le rotavirus, utilisés pour protéger contre des infections qui sont la principale cause de diarrhée grave chez les jeunes enfants. L’OCHA rappelle donc « l’urgence d’obtenir l’approbation des autorités israéliennes pour l’envoi de ces vaccins ».
En début de semaine, l’OCHA avait exprimé sa profonde inquiétude face aux attaques en cours, soulignant « des rapports horribles en provenance de Gaza ». Il s’est inquiété du sort des travailleurs de la santé, des ambulances et des hôpitaux, qui sont « pris pour cible alors qu’ils s’efforcent de sauver des vies ».
Restrictions pour les équipes médicales d’urgence
Sur un autre plan, le groupe sectoriel de la santé s’est préoccupé des restrictions sur l’entrée des unités d’équipes médicales d’urgence (EMT) pour soutenir la réponse en cours.
Selon l’OCHA, seules quatre des sept EMT nouvellement enregistrées ont été approuvées par les autorités israéliennes. Depuis le 18 mars, aucune EMT n’a pu entrer à Gaza et une rotation entrante le 25 mars ne comprenait que six membres d’EMT, laissant 34 membres d’EMT sur la liste d’attente pour l’entrée.
Globalement, au cours des dernières semaines, « le taux de refus d’entrée des ambulanciers à Gaza, qui se situait auparavant entre 20 et 30 %, est passé à 40-50 %, ce qui affecte particulièrement le personnel hautement spécialisé, comme les chirurgiens vasculaires, et compromet gravement la continuité des opérations des ambulanciers à l’intérieur de Gaza ».

UN News. Des enfants palestiniens sont assis parmi les décombres de maisons détruites dans le camp de Jabalia, au nord de Gaza.
Déplacement de 142.000 Palestiniens
Sur le terrain, l’armée israélienne a ordonné mardi matin aux habitants de toutes les villes frontalières du nord de la bande de Gaza d’évacuer, bien qu’il n’existe aucune zone sûre dans l’enclave palestinienne.
Dans ce climat d’ordres d’évacuation émis par Israël, plus de 142.000 Palestiniens ont été déplacés de force entre le 18 et le 23 mars.
« Fuyant avec seulement quelques effets personnels, de nombreuses personnes vivent maintenant dans les rues, ayant désespérément besoin de nourriture, d’eau potable et d’abris essentiels », a détaillé l’OCHA.
Les déplacements en cours sont principalement dus aux ordres d’évacuation d’Israël et à la destruction de maisons et d’infrastructures publiques, a indiqué l’OCHA. Depuis qu’Israël a repris la guerre, son armée a émis six avis, plaçant environ 15 % de la bande de Gaza sous évacuation.
L’agence a indiqué qu’environ 250.000 personnes se trouvaient dans les zones prévues pour l’évacuation à Rafah, Khan Younis et au nord de Gaza, dont plus de 50.000 personnes dans 240 sites pour les personnes déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza.
Source : ONU Info
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