Par Régis de Castelnau

Le débat se poursuit sur le fait de savoir si la partie de pancrace qui s’est déroulée à la Maison-Blanche vendredi était le fruit d’un traquenard organisé par Trump et Vance, ou si c’est Zelensky muni de son arrogance obstinée qui a mis le feu aux poudres.

Je suis personnellement partisan de la première hypothèse. Le traquenard a permis au président américain, avec ce qu’il a qualifié lui-même « d’excellente émission de télévision » (!!!) en la clôturant, et avant de foutre son hôte à la porte, d’obtenir plusieurs avantages dans la mise en œuvre de la réorientation stratégique qu’il veut imposer aux États-Unis.

•            Il y a eu bien sûr la formidable mauvaise foi américaine à exiger des remerciements à Zelensky pour avoir fourni des armes et de l’argent à l’Ukraine pour mener une guerre voulue et décidée par les États-Unis. « Comment ça ? Votre pays est en partie occupé, vos infrastructures sont détruites, une partie de votre population est partie, vous avez perdu 1 million de jeunes hommes, et vous n’êtes pas reconnaissants à l’Amérique d’avoir organisé et financé cette catastrophe ? Quelle ingratitude ! C’est insultant. » Petit message pour les éplorés de cette humiliation, pour dire qu’elle n’est pas imposée à l’Ukraine ni à son peuple. Mais bien au guignol corrompu déguisé en ninja que la propagande occidentale nous inflige depuis trois ans. Et justement le message fort envoyé à cette occasion par Trump, est que la nouvelle administration n’est pas comptable de ce qu’on fait Biden et les « cinglés du sous-sol » néocons. C’est une façon de souligner une fois de plus l’énorme effet de rupture politique de la victoire du Donald le 5 novembre dernier.

•            Il est maintenant nécessaire de mesurer ce que Trump vient de faire ? Il vient d’offrir aux USA une sortie de la catastrophe ukrainienne. Après avoir pendant des mois critiqué la politique de son prédécesseur, en avoir fait un des principaux thèmes de sa campagne électorale, après le bain de sang du bureau ovale, il peut dire et a priori il ne va pas se gêner : « regardez, j’ai tout essayé, j’ai prévenu, j’ai consulté les Européens, j’ai tenté tout ce qu’il était possible de faire, et ce sont ces imbéciles qui n’ont pas voulu m’écouter. Et qui refusent d’emprunter la voie de la diplomatie, en préférant poursuivre une guerre meurtrière que j’ai toujours désapprouvée. Ce sont eux les responsables. » Il n’y aura pas de Kaboul 2.0, les États-Unis vont pouvoir foutre le camp. Et se débarrasser du boulet tranquillement, confortablement, en toute sécurité et avec la bénédiction de la Russie (!!!).

•            Au passage, cette séquence a démontré à quel point l’Europe était à poil. D’abord elle se trouve brutalement privée de l’imposteur cocaïnomane et corrompu qu’elle avait transformé grotesquement en nouveau Churchill. Et après avoir menti jour après jour sur « l’inévitable victoire ukrainienne », sur l’effondrement de la Russie, les « élites » dirigeantes se retrouvent confrontées à un problème terrible : ce sont elles qui vont devoir récupérer et gérer le pot de pus ukrainien. Et le faire dans les mâchoires du piège à cons. Parce que, soit le conflit se règle hors de leur présence, mais ce sont-elles qui vont devoir faire le sale boulot, c’est-à-dire financer la reconstruction de ce qu’il restera de l’Ukraine. Soit le conflit se poursuit sans les Américains, et là aussi elles devront prendre en charge le sale boulot, avec cette particularité que l’Europe des chihuahuas n’en a absolument pas les moyens. Comme disait Donald Trump recevant cet imbécile de Keir Starmer : « vous êtes sûrs de pouvoir affronter la Russie tout seul ? »

•            Le spectacle donné par le système politique et médiatique Européens est absolument effarant. Coupure du réel, déni, éructations, déferlement de haine, bravades, festival d’insultes concernant Donald Trump. Ce dernier a droit à pire que ce qui a été déversé sur Poutine, sans d’ailleurs parvenir à écorner son prestige dans les opinions publiques de la majorité mondiale. Alors, pensez donc. Excellente idée aussi que cette violence vis-à-vis de quelqu’un de connu pour sa brutalité et son caractère rancunier, et qui plus est désormais le patron de la première puissance du monde. Les républicains américains qui renâclaient encore, ont compris et se sont couchés. Comme le démontre symboliquement le ralliement de Lindsey Graham.

Mais en fait ce que démontre l’hystérie européenne c’est cette phase nouvelle de l’adaptation des blocs élitaires européens à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Ce fut d’abord la surprise, puis le désarroi, on assista ensuite à la panique.

Après le bain de sang du bureau ovale, et avec ses incantations ineptes l’Europe nous offre maintenant le spectacle de la terreur.

Ça n’est pas bon signe.

« Commandez des stocks de pop-corn, on risque de manquer »

Source : Vu du Droit
https://www.vududroit.com/…

Laisser un commentaire