© UNRWA. Un jeune garçon tente de se réchauffer dans des vêtements d’hiver alors que les tempêtes frappent Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
De nombreuses familles continuent d’être exposées à des températures très froides et à la pluie dans la bande de Gaza, ont indiqué lundi des agences des Nations Unies, relevant que des bâtiments délabrés ou en ruines et des tentes de fortune offrent un abri limité, qui aggravent les conditions de vie dans l’enclave palestinienne.
À Deir el-Balah, dans la partie centrale de l’enclave, et dans le nord, qui a été assiégé par l’armée israélienne pendant des mois, beaucoup vivent encore dans des tentes délabrées et des abris de fortune qui n’offrent que peu ou pas de protection contre le froid ou la pluie.
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les personnes vivant dans ces tentes de fortune à Gaza sont ainsi « à la merci des violentes tempêtes hivernales ».
Pour soulager ces populations vulnérables, l’UNRWA fournit des tentes, des bâches, des couvertures et d’autres fournitures essentielles à des milliers de déplacés qui « luttent contre les conditions difficiles ».
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© UNRWA. Une femme aménage son abri pour se protéger des tempêtes hivernales à Gaza.
Dormir sous des tentes de fortune
« Depuis le début du cessez-le-feu, l’UNRWA a intensifié ses efforts humanitaires en ouvrant 10 abris d’urgence et en distribuant plus de 16.000 bâches », a détaillé l’agence sur le réseau social X.
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) note qu’une tempête hivernale est en cours et « il fait incroyablement froid » dans l’enclave palestinienne. « On gèle. Je ne sais pas du tout comment les gens peuvent dormir la nuit dans leurs tentes de fortune », relate l’agence dans une note pour ONU info.
La situation est plus préoccupante dans la partie septentrionale de Gaza. Les déplacés qui retournent dans le nord ont trouvé des maisons en ruines. Selon l’UNICEF, les familles ont été « choquées » par l’ampleur des destructions dans cette partie de l’enclave palestinienne.
« C’est particulièrement traumatisant pour les enfants, qui ont déjà tant enduré », a déclaré dans une vidéo publiée sur X, Tess Ingram, porte-parole de l’UNICEF.
« Ils reviennent maintenant dans des communautés sans eau et sans soins de santé, sans les éléments de base dont ils ont besoin pour survivre », a-t-elle ajouté.
Abris improvisés sur des décombres
Ces déplacés sont dont contraints de vivre désormais dans « une sorte d’habitation improvisée sur leurs décombres ». « Il n’y a pas beaucoup de services dans le nord, en particulier il n’y a pas d’eau potable », a aussi décrit Rosalia Bollen, spécialiste de la communication à l’UNICEF.
Sur le terrain, l’agence a fait de son mieux pour « augmenter considérablement l’aide » et distribuer immédiatement les articles aux familles. « Je sais que c’est le cas non seulement pour l’UNICEF, mais aussi pour d’autres organisations », a ajouté Mme Bollen.
Toutefois, les besoins augmentent de « façon vertigineuse ». Une façon de rappeler l’ampleur de la mission et que « les humanitaires ne sont pas des magiciens ». « Nous n’avons pas de baguette magique pour faire disparaître la souffrance du jour au lendemain », a insisté la porte-parole de l’UNICEF.
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© UNRWA. Les familles de Gaza continuent de vivre dans des abris de fortune.
L’OMS plaide pour un accès « systématique et durable »
En écho à cette détérioration de la situation humanitaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à un accès « systématique et durable » à la population de Gaza, décrivant la souffrance dans l’enclave comme « dépassant l’entendement ».
D’autant que « le système de santé est en ruine et presque aucune structure sanitaire n’est intacte ». Sur le terrain, « la malnutrition augmente. Le risque de famine persiste. Les familles reviennent dans les quartiers dévastés », a affirmé Hanan Balkhy, Cheffe du bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale lors d’une réunion du conseil exécutif de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
L’OMS s’efforce de rétablir les services de santé essentiels en dépit de « graves difficultés d’accès ». L’agence onusienne indique être « prête à intensifier sa réponse ».
« Mais nous avons besoin d’urgence d’un « accès systématique et durable à la population de Gaza, et nous devons mettre fin aux restrictions à l’entrée des fournitures essentielles », a-t-elle fait valoir.
« Il est tout aussi essentiel de protéger les civils et les travailleurs de la santé, d’accélérer l’évacuation des patients ayant un besoin urgent de soins spécialisés et de renforcer le système d’orientation vers Jérusalem-Est et la Cisjordanie », a-t-elle ajouté. « Notre seul réconfort réside dans le courage, le dévouement et la résilience de la population et du personnel de santé », a dit Mme Balkhy.
Des images d’otages et de détenus affligeantes
De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a jugé que les images d’otages israéliens émaciés et de détenus palestiniens libérés dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza étaient « profondément affligeantes ».
« Les images que nous avons vues des otages israéliens libérés au cours du week-end montrent des signes de mauvais traitements et de malnutrition sévère, reflétant les conditions très difficiles dans lesquelles ils ont été soumis à Gaza. Nous sommes également profondément préoccupés par la parade publique des otages libérés par le Hamas à Gaza, y compris les déclarations apparemment faites sous la contrainte lors de leur libération », a dit un porte-parole du HCDH, Thameen Al-Kheetan, dans une note à la presse.
« Il est également affligeant de constater que des Palestiniens libérés de détention israélienne ont révélé de tels traitements, reflétant les conditions difficiles dans lesquelles ils ont été détenus. La manière dont ils ont été libérés suscite également de graves inquiétudes », a-t-il ajouté.
Le HCDH estime qu’Israël et le Hamas doivent garantir un traitement humain, y compris l’absence de toute forme de torture ou de maltraitance, à toutes les personnes détenues sous leur pouvoir.
« Il est rappelé à toutes les parties au conflit que la torture et les autres formes de mauvais traitements infligés aux personnes protégées sont des crimes de guerre et que les personnes reconnues coupables doivent recevoir des peines proportionnelles à la gravité de leur conduite. Nous réitérons que la prise d’otages est un crime de guerre. Le Hamas doit libérer immédiatement et sans condition tous les otages, et Israël doit libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues arbitrairement », a dit le porte-parole.
Intensification des déplacements forcés en Cisjordanie
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© UNOCHA/Ahed Izhiman. Le chef des secours de l’ONU, Tom Fletcher (à gauche), console un homme dont les biens ont été détruits en Cisjordanie.
Pendant ce temps, en Cisjordanie, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) rapporte que les opérations en cours des forces israéliennes à Jénine, Tulkarem et Tubas continuent de faire des victimes civiles, avec au moins 40 personnes tuées depuis le début des opérations le 21 janvier.
L’ONU et ses partenaires poursuivent leur soutien aux Palestiniens touchés par ces opérations, qui continuent de provoquer des déplacements. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont fourni une aide en espèces à près de 1.200 ménages, a précisé lundi le porte-parole adjoint du Secrétaire général, Farhan Haq, lors d’un point de presse à New York.
Pour sa part, l’UNRWA a noté que les déplacements forcés de communautés palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie « s’intensifient à un rythme alarmant ».
Depuis le début de l’opération « Mur de fer » par les forces israéliennes le 21 janvier, plusieurs camps de réfugiés ont été presque vidés de leurs habitants. L’opération, qui dure depuis près de trois semaines, est désormais la plus longue en Cisjordanie depuis la deuxième Intifada.
A partir du camp de Jénine, l’opération s’est étendue aux camps de réfugiés de Tulkarem, Nur Shams et El Far’a et a entraîné le déplacement de 40.000 réfugiés palestiniens.
Les forces israéliennes ont commencé à mener des opérations à grande échelle en Cisjordanie occupée à la mi-2023, a rappelé l’UNRWA. Depuis lors, des milliers de familles ont été déplacées de force.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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