Témoignage d’Abu Amir, le 1er février
L’importance des ateliers de soutien psychologique pour les femmes dans les camps de déplacés mis en œuvre par UJFP
Les équipes de terrain de l’UJFP poursuivent leurs efforts pour fournir un soutien psychologique et social aux femmes dans les camps de déplacés, afin de renforcer leur capacité à s’adapter aux conditions difficiles imposées par le déplacement et de les préparer à un retour sûr dans leurs régions d’origine.
Dans ce cadre, les équipes de l’UJFP ont organisé cette semaine quatre ateliers de soutien psychologique, ciblant 40 femmes des camps d’Al-Kahlout et de l’Autorité, ainsi que plusieurs femmes déplacées issues de camps voisins.
Se concentrer sur un retour sécurisé et sur la gestion du stress
Les ateliers ont porté sur plusieurs questions essentielles liées au concept de retour en toute sécurité, sensibilisant les femmes aux méthodes appropriées pour gérer le stress psychologique et social associé à ce retour. Ils ont abordé les divers défis que les femmes pourraient rencontrer lors de leur retour, que ce soit au niveau psychologique ou social, ainsi que les moyens de s’adapter à ces défis pour renforcer leur sentiment de sécurité et de stabilité.
Au cours des séances, des stratégies psychologiques ont été élaborées pour aider les femmes à surmonter les sentiments de peur et d’anxiété résultant de leur expérience de déplacement, notamment dans un contexte économique et de vie difficile. Les animatrices ont encouragé les participantes à partager leurs expériences et à s’apporter un soutien mutuel, créant ainsi un environnement interactif et solidaire qui a renforcé le sentiment de cohésion sociale.
Sensibilisation aux risques des munitions non explosées et des vestiges de guerre
L’un des sujets les plus importants abordés lors des ateliers a été la sensibilisation aux dangers des munitions non explosées et des vestiges de guerre, qui peuvent constituer une menace pour la vie des femmes et de leurs familles lorsqu’elles retournent dans leurs régions d’origine.
Les animatrices ont fourni des informations détaillées sur les types de munitions non explosées, qui peuvent rester enfouies dans le sol ou sous les décombres des bâtiments détruits, représentant ainsi un danger majeur pour les populations retournées.
L’accent a été mis sur la manière d’identifier ces risques et de s’en protéger. Il a été expliqué qu’il était crucial de ne pas s’approcher d’objets suspects qui pourraient être des obus ou des engins qui n’ont pas explosé. Les femmes ont également été informées sur la manière de signaler ces objets aux autorités compétentes et sur les procédures de sécurité à suivre en cas de découverte de vestiges de guerre, telles que l’éloignement immédiat et l’évitement de tout contact avec ces objets.
Grâce à cette séance, les femmes ont acquis les outils nécessaires pour se protéger, ainsi que leurs familles, renforçant ainsi leur sentiment de sécurité et leur capacité à agir avec prudence en cas de retour. En outre, l’importance de la transmission de ces informations à l’entourage a été soulignée afin d’assurer un environnement plus sûr pour l’ensemble des personnes retournées.
Les défis économiques et leur impact sur la décision de retour
Lors des discussions, de nombreuses femmes ont exprimé leurs inquiétudes économiques qui entravent leur décision de retourner dans le nord. Elles ont souligné que le retour nécessite des ressources financières considérables que la plupart des déplacés ne possèdent pas. Les coûts du transport et la nécessité de subvenir aux besoins essentiels après le retour constituent des obstacles majeurs pour de nombreuses familles, qui se voient contraintes de rester dans le sud malgré la dureté des conditions de vie.
De plus, certaines femmes ont déclaré se sentir plus en sécurité en restant dans le sud après avoir entendu les témoignages de familles revenues à Gaza et dans le nord du territoire, puis reparties vers le sud en raison des conditions catastrophiques sur place. Les personnes retournées ont décrit une situation de vie quasi impossible dans le nord, en raison des destructions massives et de l’absence de services essentiels tels que l’eau, la nourriture et l’abri.
S’adapter à la nouvelle réalité et rechercher des solutions
Dans ce contexte, les animatrices ont encouragé les femmes qui ont choisi de rester dans le sud à s’adapter à leur situation actuelle et à reconstruire leur vie malgré le manque de ressources. Des conseils pratiques ont été donnés sur la manière d’optimiser les ressources disponibles et de développer des moyens de subsistance alternatifs malgré les difficultés.
Les discussions ont également porté sur l’importance de rechercher des opportunités de travail et de créer de petits projets qui permettent aux femmes d’assurer une source de revenu et d’alléger les charges économiques. L’accent a été mis sur la nécessité de se soutenir mutuellement et de créer des réseaux sociaux renforçant l’entraide et la solidarité, contribuant ainsi à alléger le stress psychologique et à favoriser la résilience.
Clôture des ateliers et impact sur les participantes
Ces ateliers ont offert aux femmes un espace sûr pour exprimer leurs craintes et partager leurs expériences, ce qui a aidé à alléger une partie de la pression psychologique qu’elles subissent. Ils ont également permis d’améliorer leur niveau de sensibilisation aux dangers potentiels et aux moyens d’y faire face, qu’il s’agisse du stress psychologique et social ou des risques sécuritaires liés aux vestiges de guerre.
Ces efforts continus de l’UJFP reflètent son engagement à soutenir les femmes dans ces conditions difficiles et à leur fournir les connaissances et les outils nécessaires pour bâtir une vie plus stable, qu’elles envisagent de retourner dans leurs régions d’origine ou de rester dans les zones de déplacement. Dans un contexte de crise persistante, le soutien psychologique et la sensibilisation restent des éléments essentiels pour aider les déplacés à s’adapter à leur nouvelle réalité et à envisager un avenir plus sûr et plus stable.
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Atelier de soutien psychologique pour les enfants : renforcer l’espoir au milieu des difficultés
Dans le cadre des efforts de soutien psychologique destinés aux enfants déplacés à Deir al-Balah, un atelier a été organisé cette semaine pour renforcer l’espoir et la résilience des enfants affectés par les bombardements et les destructions. L’objectif de cet atelier était d’offrir un environnement sûr permettant aux enfants d’exprimer leurs émotions et de gérer les douleurs psychologiques causées par le déplacement et les conditions difficiles qu’ils ont traversées.
Activités menées lors de l’atelier
Jeux physiques en groupe
Plusieurs jeux physiques collectifs, tels que la « course relais » et « la chaise musicale », ont été organisés pour encourager la communication et la coopération entre les enfants, leur permettant d’interagir dans une atmosphère ludique et agréable. Ces activités ont contribué à réduire leur stress et leur anxiété.
Activités artistiques
L’atelier comprenait également des activités artistiques comme le dessin et le coloriage, offrant aux enfants l’opportunité d’exprimer leurs sentiments et leurs pensées à travers l’art. Ces activités leur ont permis d’extérioriser leurs émotions de manière créative et sécurisée, contribuant ainsi à améliorer leur bien-être psychologique et à renforcer leur moral.
Discussions et conseils psychologiques
Un temps a été consacré aux discussions avec les enfants pour leur permettre d’exprimer leurs émotions et de recevoir des conseils sur la gestion de l’anxiété et de la peur. Des stratégies psychologiques leur ont été enseignées pour les aider à s’adapter aux changements qu’ils vivent, avec pour objectif principal de renforcer leur résilience et leur confiance en eux-mêmes.
Effets positifs de l’atelier
✅ Restauration de la confiance en soi
Les activités ont eu un impact positif sur les enfants, renforçant leur confiance en eux-mêmes et améliorant leur capacité à interagir socialement. Les enfants ont manifesté une joie évidente après avoir participé aux jeux et aux activités.
✅ Amélioration de l’interaction sociale
Les jeux collectifs ont permis d’améliorer les compétences de coopération et de partage entre les enfants, les aidant à établir de nouvelles relations et à reconstruire des liens sociaux qu’ils avaient perdus en raison du déplacement.
✅ Réduction du stress psychologique
Les enfants ont ressenti un soulagement après avoir interagi avec leurs pairs. Ils ont trouvé dans les activités artistiques et les jeux un moyen d’exprimer leurs émotions, loin des traumatismes et des douleurs qu’ils ont subis.
Clôture de l’atelier
À la fin de l’atelier, les enfants ont été interrogés sur leurs souhaits. La plupart ont exprimé le désir de retourner dans leurs régions d’origine. La question qui demeure est la suivante : Que va-t-il arriver à ces enfants lorsqu’ils retourneront dans le nord ? Comment pourront-ils éviter le choc émotionnel auquel ils seront confrontés en découvrant la nouvelle réalité, faite de destructions et de conditions de vie extrêmement difficiles ?
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Les centres éducatifs : Une étape vers la compensation des pertes scolaires et le soutien de l’avenir des enfants
Dans les conditions difficiles imposées par le déplacement et l’interruption prolongée de l’éducation, les centres éducatifs affiliés à l’UJFP poursuivent leurs efforts pour offrir un enseignement aux enfants et compenser les lacunes scolaires engendrées par la situation actuelle. Ces centres ne sont pas de simples lieux d’apprentissage, mais des environnements sécurisés qui permettent aux enfants de retrouver leur routine scolaire, d’interagir avec leurs camarades et de progresser vers un avenir meilleur.
La continuité de l’éducation malgré les défis
Alors que certaines familles retournent dans leurs régions d’origine, les équipes éducatives continuent de travailler sans relâche pour assurer la continuité de l’enseignement aux enfants déplacés. Avec le retour des agriculteurs de leur camp à Muwasi Khan Younis vers leur village dans la région d’Abu Taima, les équipes éducatives ont immédiatement déplacé le centre éducatif sur place afin de poursuivre l’enseignement aux enfants de la région. Cet engagement témoigne de la détermination de l’UJFP à offrir des opportunités d’apprentissage partout où se trouvent les enfants.
Quant aux autres centres éducatifs situés à Deir al-Balah, ils continuent de fonctionner à pleine capacité, à l’exception du centre du camp Al-Izza, dont les activités ont été temporairement suspendues pour des raisons indépendantes de notre volonté. Une évaluation de la situation est en cours afin de déterminer la possibilité de reprendre les cours dès le début de la semaine prochaine.
Dans une évolution positive qui renforce les efforts de l’UJFP, le Centre de la Municipalité a été officiellement reconnu comme une école par le Ministère de l’Éducation de Ramallah, à la suite d’une récente visite d’une délégation du ministère. L’administration de l’école a été informée que l’année scolaire des élèves de tous les niveaux serait validée, offrant ainsi un immense espoir aux enfants pour poursuivre leur scolarité normalement.
Quant au Centre des Amis, il continue de fonctionner malgré le départ de nombreuses familles du camp. Pour garantir la continuité de l’enseignement, le centre sera transféré au camp Al-Amal, où les enfants des camps environnants seront regroupés afin de leur offrir un environnement éducatif adapté.
L’importance de l’éducation des enfants en période de crise
L’éducation est l’un des piliers fondamentaux de l’avenir des enfants, en particulier dans un contexte d’instabilité. Elle ne se limite pas à l’acquisition de connaissances, mais joue un rôle essentiel dans le développement de la personnalité de l’enfant, le renforcement de sa confiance en lui et l’encouragement de son interaction sociale positive. En période de crise, l’éducation devient un élément crucial pour aider les enfants à s’adapter aux changements difficiles qu’ils traversent et les protéger du risque d’ignorance et de marginalisation.
De plus, poursuivre l’apprentissage contribue à offrir aux enfants un sentiment de stabilité psychologique, notamment dans les environnements de déplacement où ils font face à de nombreuses difficultés. L’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui leur procure un sentiment de sécurité et leur permet de construire leur avenir, loin des pressions psychologiques imposées par l’exil et l’instabilité.
Le rôle des centres éducatifs de l’UJFP dans le soutien des enfants
Depuis leur création, les centres éducatifs gérés par l’UJFP à Deir al-Balah et Muwasi Khan Younis jouent un rôle crucial dans l’accès à l’éducation des enfants déplacés et affectés par la crise. Ces centres ne sont pas de simples salles de classe, mais des espaces complets où les enfants peuvent surmonter leur expérience de déplacement et se réintégrer dans le processus éducatif.
Les centres proposent des programmes d’études adaptés aux besoins des élèves, avec un accent particulier sur la compensation des pertes scolaires accumulées en raison de l’interruption de l’apprentissage. Des cours intensifs sont dispensés pour permettre aux enfants de rattraper les matières essentielles, notamment l’arabe, les mathématiques et les sciences.
En plus de l’enseignement académique, ces centres mettent en place des activités variées visant à soutenir les enfants sur le plan psychologique et social, tout en favorisant leur créativité et leur esprit de coopération.
Outre les cours traditionnels, les centres offrent une gamme d’activités destinées à développer les compétences des enfants et à améliorer leur bien-être, telles que le dessin, l’expression artistique et les jeux collectifs.
Conclusion : Investir dans l’avenir des enfants malgré les difficultés
Ces centres éducatifs prouvent que l’apprentissage peut continuer même dans les circonstances les plus sombres et que l’espoir demeure pour les enfants ayant perdu tant de choses à cause du déplacement. Soutenir ces centres et élargir leurs services représente un investissement dans l’avenir de ces enfants et une étape vers la construction d’une génération capable de relever les défis et de contribuer positivement à la société.
La poursuite des efforts déployés dans ces centres reflète l’engagement de l’UJFP à garantir des opportunités éducatives équitables pour tous les enfants déplacés. Cela souligne également l’importance de l’éducation comme outil puissant pour faire face aux crises et bâtir un avenir plus prometteur pour les générations à venir.
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(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)
Contribuer à la collecte Urgence guerre à Gaza
Source : UJFP
https://ujfp.org/…