Aleksey Nikolskiy/Sputnik
Par Karine Bechet-Golovko
Alors que lundi, le Président russe Vladimir Poutine prend l’initiative d’un appel téléphonique avec Charles Michel, suite à la détérioration des relations entre l’UE et la Russie et à l’approche du prochain sommet du Conseil européen concernant les relations avec la Russie, le président du Conseil européen perd encore non seulement une occasion de désamorcer le conflit qui se construit, mais bien au contraire aggrave la situation à tel point que Lavrov déclare que Bruxelles a détruit, après cet entretien, ce qui restait des relations entre la Russie et l’UE. L’Union européenne est objectivement toxique pour l’Europe.
Le Conseil européen doit tenir les 25 et 26 mars une cession, lors de laquelle la question des relations avec la Russie sera discutée. Vu la détérioration accélérée des relations entre le bloc Atlantiste en général, et donc l’UE en particulier, et la Russie, le Président russe a pris l’initiative d’une conversation téléphonique. En politique, le meilleur moyen de régler et désamorcer un conflit reste le rapport direct, où les interlocuteurs peuvent discuter librement. Mais ici, l’échec était inévitable, puisque l’UE n’est pas libre de déterminer sa politique, puisqu’elle n’agit pas dans l’intérêt des populations européennes. L’Union européenne n’est qu’un instrument régional de la gouvernance atlantiste globale.
Ainsi, quand le Président russe déplore l’état des relations entre l’UE et la Russie, pour le moins non-constructive, voire conflictuelles, qu’il se dit prêt à rétablir des relations normales si l’UE, de son côté, est elle aussi intéressée à cela, la réponse de Charles Michel … laisse pantois. Une réponse, qui n’a pas été médiatisée dans les médias français, et pour cause.
Charles Michel, président du Conseil européen, l’un des organes de gouvernance de l’UE, répond avec toute la morgue de celui, qui de toute manière, n’a aucun mandat pour désamorcer le conflit, qu’effectivement il existe de grandes divergences d’opinions avec la Russie et que ces relations se trouvent effectivement à un niveau très bas. Pour l’UE, l’amélioration de ces relations ne dépend que de la Russie. Et trois conditions sont formulées à son encontre :
- exécuter les Accords de Minsk, dont manifestement pour l’UE elle n’est plus garante, mais partie ;
- mettre fin à sa guerre hybride et à ses cyberattaques contre les Etats membres – donc, la Russie est bien pour l’UE un pays agresseur ;
- respecter les droits de l’homme.
Désamorcer le conflit n’a pas été possible, l’UE cherche le conflit, l’entretient, tel est son rôle, elle le remplit. La réaction du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a été immédiate, déclarant que la Russie n’a pas de relations avec l’UE comme organisation : « Bruxelles a réduit à néant les relations avec Moscou. Il reste peu de pays en Europe, qui sont guidés par leur intérêt national et préservent un partenariat équitable avec la Russie« .
Selon Tchesnakov, politologue proche du Kremlin, Michel a ainsi donné les grandes lignes de la nouvelle politique de l’UE à l’égard de la Russie, qui sera dévoilée lors du prochain sommet. Il y a également des chances pour que suite à la réunion de l’OTAN, une nouvelle doctrine soit également présentée.
L’UE est donc pleinement utilisée dans la stratégie atlantiste globaliste comme institution régionale, qui a pu ligoter les Etats européens, pris en otage d’intérêts qui ne les concerne pas, mais déjà suffisamment faibles pour ne plus être en état de réagir. Quand les gouvernants sont inaptes, c’est aux peuples à leur rappeler leurs obligations, dont la première est la défense de l’intérêt national. Intérêt national, qui passe par une collaboration et non une confrontation avec la Russie sur le continent européen.
Source : Russie politics
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