Communiqué de l’UJFP
« Pour le dire plus simplement, je ne voudrais pas qu’on dise de moi un jour que j’ai agi comme un Juif déclarant implicitement que ceux qui ne sont pas Juifs n’ont pas le droit de penser qu’un Juif est un tueur. Et s’ils le pensent, c’est qu’ils sont antisémites » Pierre Goldman
« Retourner l’accusation de génocide contre le gouvernement d’un peuple qui l’a subi, c’est non seulement une faute morale mais c’est également une faute juridique », a affirmé Jean-Noël Barrot le 12 novembre 2024 à l’Assemblée nationale. Le ministre des Affaires étrangères a ainsi tenu des propos qui sont à la fois négationnistes par rapport au génocide subi par les Palestiniens de Gaza et antisémites par rapport aux Juifs de France et du monde entier. L’UJFP condamne ces propos et demande la démission de Jean-Noël Barrot du gouvernement.
La déclaration du ministre Jean-Noël Barrot illustre bien l’ère de déni de la réalité et de la logique dans laquelle nos dirigeants veulent nous enfermer :
- Affirmer que le gouvernement d’un peuple qui a subi un génocide ne pourrait jamais en commettre un à son tour n’a aucun sens.
- Les Israéliens, très majoritairement, ne sont pas les descendants des victimes du génocide nazi. La prétention des dirigeants israéliens de parler au nom des victimes du nazisme relève de l’accaparement de la mémoire des victimes.
- Affirmer qu’un gouvernement ne peut par principe pas s’engager dans un génocide, sans considération des faits, revient à s’affranchir de la réalité.
La Cour Internationale de Justice elle-même a considéré depuis longtemps qu’existait un risque plausible de génocide. Et puisqu’aucune de ses recommandations pour l’éviter n’a été respectée et que la situation à Gaza ne cesse de se dégrader, tout porte à croire que, du point de vue du Droit international, le génocide doit être maintenant reconnu. Le Comité spécial de l’ONU déclare ce 14 novembre que les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza “correspondent aux caractéristiques d’un génocide”.
Cette déclaration ministérielle porte également une thèse antisémite dangereuse. En affirmant que le gouvernement israélien est le gouvernement du “peuple” juif, le ministre fait des Français juifs des étrangers dans leur propre pays. C’est un poncif antisémite classique : refuser aux Juifs et Juives d’être réellement chez eux là où ils sont, faire du Juif un étranger par essence, l’altériser par rapport à la communauté nationale.
Cette thèse raciste envers les Juifs doit être dénoncée avec la plus grande fermeté. Un ministre ne peut rester en exercice après avoir proféré de tels propos antisémites. Jean-Noël Barrot doit sans délai démissionner ou être évincé du gouvernement.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 14 novembre 2024
Source : UJFP
https://ujfp.org/…