Photo : Des groupes d’activistes venus protester contre les enquêtes ciblant 9 soldats israéliens à propos d’actes de torture et de viols. Crédit : Peace Now.
Par Jonathan Cook
Les fanatiques d’Israël ignorent les appels des hauts gradés. Ils veulent élargir le cercle de la guerre, quelles qu’en soient les conséquences.
La révélation que les troupes de Sde Teiman, un camp de détention mis en place par Israël à la suite de l’attaque du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, utilisent régulièrement le viol comme arme de torture contre les détenus palestiniens ne devrait pas surprendre.
La semaine dernière, neuf soldats d’une unité pénitentiaire, la Force 100, ont été arrêtés pour avoir violé collectivement un détenu palestinien à l’aide d’un objet tranchant. Ce dernier a dû être hospitalisé en raison de ses blessures.
On sait qu’au moins 53 prisonniers sont morts en détention israélienne. Dans la plupart des cas, on présume qu’ils ont été torturés ou qu’ils n’ont pas eu accès à des soins médicaux. Aucune enquête n’a été menée par Israël et aucune arrestation n’a eu lieu.
Comment s’étonner que l’armée israélienne autoproclamée « la plus morale du monde » ait recours à la torture et au viol contre les Palestiniens ? Il serait vraiment surprenant que ce ne soit pas le cas.
Après tout, c’est la même armée qui, depuis 10 mois, utilise la famine comme arme de guerre contre les 2,3 millions d’habitants de Gaza, dont la moitié sont des enfants.
C’est cette même armée qui, depuis le mois d’octobre, a détruit tous les hôpitaux de Gaza, ainsi que la quasi-totalité de ses écoles et 70 % de ses habitations. C’est cette même armée qui est connue pour avoir tué au cours de cette période au moins 40 000 Palestiniens, 21 000 autres enfants étant portés disparus.
C’est cette même armée qui est actuellement jugée pour génocide par la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction du monde.
S’il n’y a pas de lignes rouges pour Israël lorsqu’il s’agit de brutaliser les civils palestiniens piégés à Gaza, pourquoi y en aurait-il pour ceux qui sont enlevés dans ses rues et traînés dans ses cachots ?
Violence sexuelle
En mai dernier, j’ai décrit dans ces pages certaines des horreurs commises à Sde Teiman.
Il y a plusieurs mois, les médias israéliens ont commencé à publier des témoignages de gardiens et de médecins dénonçant les conditions dépravées qui y règnent.
Le Comité international de la Croix-Rouge s’est vu refuser l’accès au camp de détention, qui échappe ainsi à toute surveillance.
Les Nations Unies ont publié le 31 juillet un rapport sur les conditions de détention de quelque 9 400 Palestiniens depuis octobre dernier. La plupart d’entre eux ont été coupés du monde extérieur et la raison de leur capture et de leur emprisonnement n’a jamais été fournie.
Le rapport conclut que des « actes effroyables » de torture et d’abus ont lieu dans tous les centres de détention israéliens, y compris des violences sexuelles, des tortures par noyade et des attaques avec des chiens.
Les auteurs notent « la nudité forcée des hommes et des femmes, les coups portés alors qu’ils sont nus, y compris sur les parties génitales, l’électrocution des parties génitales et de l’anus, les fouilles à nu humiliantes et répétées, les insultes sexuelles généralisées et les menaces de viol, ainsi que les attouchements inappropriés des femmes par des soldats masculins et féminins ».
Selon l’enquête, des « rapports cohérents » font état de forces de sécurité israéliennes « insérant des objets dans l’anus des détenus ».
Le mois dernier, Save the Children a découvert que plusieurs centaines d’enfants palestiniens avaient été emprisonnés en Israël, où ils risquaient de mourir de faim et d’être victimes d’abus sexuels.
Cette semaine, B’Tselem, le principal groupe israélien de défense des droits humains qui surveille l’occupation, a publié un rapport intitulé « Bienvenue en enfer », dans lequel figurent les témoignages de dizaines de Palestiniens qui sont sortis de ce qu’il appelle des « conditions inhumaines ». La plupart d’entre eux n’ont jamais été inculpés d’aucun crime.
Le rapport conclu que les abus commis à Sde Teiman n’étaient que la partie émergée de l’iceberg. Tous les centres de détention israéliens forment « un réseau de camps de torture pour les Palestiniens » dans lesquels « chaque détenu est intentionnellement condamné à une douleur et une souffrance sévères et implacables ». Il ajoute qu’il s’agit là d’une « politique organisée et déclarée des autorités pénitentiaires israéliennes ».
Tal Steiner, directeur du Comité public contre la torture en Israël, qui fait campagne depuis longtemps contre la torture systématique des détenus palestiniens, a écrit la semaine dernière que Sde Teiman « était un endroit où se déroulaient les tortures les plus horribles que nous ayons jamais vues ».
Une boîte de Pandore
En bref, c’est un secret de polichinelle en Israël que la torture et les agressions sexuelles sont monnaie courante à Sde Teiman.
Les abus sont si horribles que le mois dernier, la Haute Cour israélienne a ordonné aux responsables d’expliquer pourquoi ils agissaient en dehors des lois israéliennes régissant l’internement des « combattants illégaux ».
Ce qui est surprenant, ce n’est pas que des violences sexuelles soient infligées aux captifs palestiniens. C’est que les hauts gradés israéliens aient pu imaginer que l’arrestation de soldats israéliens pour le viol d’un Palestinien serait acceptée par l’opinion publique.
Au lieu de cela, en procédant à ces arrestations, l’armée a ouvert une boîte de Pandore toxique.
Les arrestations ont provoqué une réaction massive de la part des soldats, des politiciens, des médias israéliens et d’une grande partie de l’opinion publique israélienne.
Des émeutiers, menés par des membres du parlement israélien, ont fait irruption à Sde Teiman. Un groupe encore plus important, comprenant des membres de la Force 100, a tenté d’envahir une base militaire, Beit Lid, où les soldats étaient détenus afin de les libérer.
La police, sous le contrôle d’Itamar Ben Gvir, un dirigeant de colons aux tendances ouvertement fascistes, a tardé à arriver pour disperser les manifestations. Ben Gvir a appelé à ce que les prisonniers palestiniens soient sommairement exécutés – ou tués d’une « balle dans la tête » – afin d’économiser les coûts de leur détention.
Personne n’a été arrêté pour ce qui s’apparente à une mutinerie et à une atteinte majeure à la sécurité.
Bezalel Smotrich, ministre israélien des finances, a contribué à susciter l’indignation populaire en dénonçant les arrestations et en décrivant les soldats de la Force 100 comme des « guerriers héroïques ».
D’autres ministres de premier plan lui ont emboîté le pas.
Trois des soldats ont déjà été libérés et d’autres suivront probablement.
Le consensus en Israël est que tout abus, y compris le viol, est permis contre les milliers de Palestiniens qui ont été capturés par Israël au cours des derniers mois – y compris des femmes, des enfants et plusieurs centaines de membres du personnel médical.
Ce consensus est le même que celui qui juge acceptable de bombarder les femmes et les enfants palestiniens à Gaza, de détruire leurs maisons et de les affamer.
Le viol est autorisé
Ces attitudes dépravées ne sont pas nouvelles. Elles s’appuient sur des convictions idéologiques et des précédents juridiques qui se sont développés au cours de décennies d’occupation illégale par Israël. La société israélienne a complètement normalisé l’idée que les Palestiniens sont moins que des êtres humains et qu’il est permis de les maltraiter de quelque manière que ce soit.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a simplement fait apparaître au grand jour la corruption morale qui règne depuis longtemps au cœur de la société israélienne.
En 2016, par exemple, l’armée israélienne a nommé le colonel Eyal Karim comme grand rabbin, alors qu’il avait déclaré que les Palestiniens étaient des « animaux » et qu’il avait approuvé le viol de femmes palestiniennes dans le but de remonter le moral des soldats.
Les extrémistes religieux, notons-le, prédominent de plus en plus parmi les troupes de combat.
En 2015, la Cour suprême d’Israël a rejeté une demande d’indemnisation d’un prisonnier libanais que ses avocats avaient déposée après sa libération dans le cadre d’un échange de prisonniers. Mustafa Dirani avait été violé avec une matraque 15 ans plus tôt dans une prison secrète connue sous le nom d’installation 1391.
Bien que la plainte de Dirani soit étayée par une évaluation médicale de l’époque effectuée par un médecin militaire israélien, le tribunal a statué que toute personne engagée dans un conflit armé avec Israël ne pouvait pas déposer de plainte contre l’État israélien.
Parallèlement, les groupes de défense des droits humains et de la justice ont régulièrement signalé des cas de viols et d’agressions sexuelles commis par des soldats et des policiers israéliens sur des Palestiniens, y compris des enfants.
Un message clair a été envoyé aux soldats israéliens pendant de nombreuses décennies : tout comme le meurtre génocidaire de Palestiniens est considéré comme justifié et « légal », la torture et le viol de Palestiniens maintenus en captivité sont également considérés comme justifiés et « légaux ».
On comprend l’indignation suscitée par le changement soudain et arbitraire des « règles » établies de longue date, selon lesquelles toutes les atrocités sont permises.
Au bord du précipice
La question la plus importante est la suivante : pourquoi le principal conseiller juridique de l’armée israélienne a-t-il approuvé l’ouverture d’une enquête sur les soldats de la Force 100 – et pourquoi maintenant ?
La réponse est évidente. Les commandants israéliens sont pris de panique après une série de revers dans l’arène juridique internationale.
La CIJ, parfois appelée Cour mondiale, a jugé Israël pour avoir commis ce qu’elle considère comme un génocide « plausible » à Gaza.
Séparément, elle a conclu le mois dernier que l’occupation israélienne, qui dure depuis 57 ans, est illégale et constitue une forme d’agression contre le peuple palestinien. Gaza n’a jamais cessé d’être sous occupation, ont décidé les juges, malgré les affirmations contraires de ses défenseurs, y compris des gouvernements occidentaux.
Il est important de noter que cela signifie que les Palestiniens ont légalement le droit de résister à leur occupation. Ou, pour le dire autrement, ils ont un droit immuable à l’autodéfense contre leurs occupants israéliens, alors qu’Israël n’a pas ce droit contre les Palestiniens qu’il occupe illégalement.
Israël n’est pas en « conflit armé » avec le peuple palestinien. Il l’occupe et l’opprime brutalement.
Israël doit immédiatement mettre fin à l’occupation pour recouvrer son droit à l’autodéfense, ce qu’il n’a manifestement pas l’intention de faire.
Pendant ce temps, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), la cour sœur de la CIJ, cherche activement à obtenir des mandats d’arrêt pour crimes de guerre contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la défense, Yoav Gallant.
Les différentes affaires se renforcent mutuellement. Les décisions de la Cour mondiale font qu’il est de plus en plus difficile pour la CPI de traîner les pieds pour émettre et élargir le cercle des mandats d’arrêt.
Les deux cours sont désormais soumises à d’énormes pressions contraires.
D’une part, la CIJ et la CPI sont soumises à une pression extérieure massive de la part d’États tels que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui sont prêts à voir le génocide à Gaza se poursuivre.
D’autre part, les juges eux-mêmes sont pleinement conscients de ce qui est en jeu s’ils n’agissent pas.
Plus ils tardent, plus ils discréditent le droit international et leur propre rôle en tant qu’arbitres de ce droit. Cela donnera encore plus de latitude à d’autres États pour prétendre que l’inaction des tribunaux a créé un précédent pour leur propre droit à commettre des crimes de guerre.
Le droit international, qui est la raison d’être de la CIJ et de la CPI, est au bord du précipice. Le génocide israélien menace de tout faire s’écrouler.
Bloquer la CPI
Les hauts gradés israéliens se trouvent au cœur de ce combat.
Ils sont convaincus que Washington bloquera au Conseil de sécurité des Nations Unies tout effort visant à faire appliquer les décisions de la CIJ à leur encontre, qu’il s’agisse d’une future décision sur le génocide à Gaza ou de la décision actuelle sur l’occupation illégale.
Mais les mandats d’arrêt de la CPI sont une autre affaire. Washington ne dispose pas d’un tel veto. Tous les États signataires du statut de Rome de la CPI – c’est-à-dire la plupart des pays occidentaux, à l’exception des États-Unis – seront tenus d’arrêter les responsables israéliens qui foulent leur sol et de les remettre à La Haye.
Israël et les États-Unis espéraient utiliser des aspects techniques pour retarder le plus longtemps possible l’émission des mandats d’arrêt. Plus important encore, ils ont recruté le Royaume-Uni, qui a signé le statut de Rome, pour faire leur sale boulot.
Il semblait que le nouveau gouvernement britannique, dirigé par Keir Starmer, allait continuer là où son prédécesseur s’était arrêté, en bloquant la Cour dans de longs et obscurs débats juridiques sur l’applicabilité des accords d’Oslo, morts depuis longtemps et vieux de 30 ans.
Ancien avocat spécialisé dans les droits humains, Starmer a soutenu à plusieurs reprises le génocide « plausible » d’Israël, affirmant même que la privation de nourriture de la population de Gaza, y compris des enfants, pouvait être justifiée au titre de la « légitime défense », une idée totalement étrangère au droit international, qui la considère comme une punition collective et un crime de guerre.
Mais maintenant qu’il dispose d’une majorité parlementaire assurée, même Starmer semble hésiter à être perçu comme aidant personnellement Netanyahou à éviter une arrestation pour crimes de guerre.
Le gouvernement britannique a annoncé à la fin du mois dernier qu’il renonçait aux objections juridiques de la Grande-Bretagne devant la CPI.
Netanyahou et le commandement militaire israélien se sont donc retrouvés extrêmement exposés, ce qui explique qu’ils se soient sentis obligés d’approuver l’arrestation des soldats de la Force 100.
En vertu d’une règle connue sous le nom de « complémentarité », les responsables israéliens pourraient être en mesure d’éviter les procès pour crimes de guerre à La Haye s’ils peuvent démontrer qu’Israël est capable et désireux de poursuivre lui-même les crimes de guerre. Cela éviterait à la CPI d’avoir à intervenir et à remplir son mandat.
Les hauts gradés israéliens espéraient pouvoir livrer quelques soldats de bas étage aux tribunaux israéliens et faire traîner les procès pendant des années. Entre-temps, Washington disposerait du prétexte nécessaire pour contraindre la CPI à abandonner la procédure d’arrestation au motif qu’Israël se chargeait déjà des poursuites pour crimes de guerre.
L’isolement international
Le problème patent de cette stratégie est que la CPI n’est pas intéressée au premier chef par le fait que quelques soldats soient poursuivis en Israël en tant que criminels de guerre, même si les procès ont lieu un jour.
Ce qui est en cause, c’est la stratégie militaire qui a permis à Israël de bombarder Gaza jusqu’à l’âge de pierre. Il s’agit d’une culture politique qui a fait passer pour normal le fait d’affamer 2,3 millions de personnes.
Il s’agit d’une ferveur religieuse et nationaliste longtemps cultivée dans l’armée, qui encourage désormais les soldats à exécuter des enfants palestiniens en leur tirant une balle dans la tête et dans la poitrine, comme en a témoigné un médecin américain qui s’est porté volontaire dans la bande de Gaza.
Ce qui est en cause, c’est une hiérarchie militaire qui ferme les yeux sur les viols et les abus sexuels commis par des soldats sur des prisonniers palestiniens, y compris des enfants.
La responsabilité n’incombe pas à une poignée de soldats de la force 100. Elle s’arrête au niveau du gouvernement et des chefs militaires israéliens. Ils sont au sommet d’une chaîne de commandement qui a autorisé les crimes de guerre à Gaza au cours des dix derniers mois – et avant cela, pendant des décennies dans les territoires occupés.
C’est pourquoi les observateurs ont totalement sous-estimé l’enjeu des décisions de la CPI et de la CIJ.
Ces jugements à l’encontre d’Israël exposent au grand jour, pour un examen approfondi, un état de fait qui a été discrètement accepté par l’Occident pendant des décennies. Israël devrait-il avoir le droit de fonctionner comme un régime d’apartheid qui se livre systématiquement au nettoyage ethnique et au meurtre de Palestiniens ?
Une réponse directe est nécessaire de la part de chaque capitale occidentale. Il n’y a plus d’endroit où se cacher. Les États occidentaux sont placés devant un choix cornélien : soit ils soutiennent ouvertement l’apartheid et le génocide israéliens, soit, pour la première fois, ils retirent leur soutien.
L’extrême droite israélienne, qui domine aujourd’hui tant sur le plan politique que dans les rangs des combattants de l’armée, ne se soucie pas de tout cela. Elle est immunisée contre les pressions. Elle est prête à faire cavalier seul.
Comme les médias israéliens le signalent depuis un certain temps, des sections de l’armée se transforment effectivement en milices qui suivent leurs propres règles.
Les commandants militaires israéliens, quant à eux, commencent à comprendre le piège qu’ils se sont eux-mêmes tendu. Ils cultivent depuis longtemps un zèle fasciste au sein des troupes terrestres nécessaires pour déshumaniser et mieux opprimer les Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne. Mais les crimes de guerre fièrement diffusés en direct par leurs unités les exposent désormais aux conséquences juridiques.
L’isolement international d’Israël signifie qu’ils se retrouveront un jour sur le banc des accusés à La Haye.
La machine de guerre acculée
Les décisions de la CPI et de la CIJ ne font pas qu’exposer au grand jour les démons de la société israélienne ou ceux d’une classe politique et médiatique occidentale complice.
L’ordre juridique international accule progressivement la machine de guerre israélienne, la forçant à se replier sur elle-même. Les intérêts du commandement militaire israélien sont désormais fondamentalement opposés à ceux de la base et des dirigeants politiques.
Le résultat, comme l’expert militaire Yagil Levy le prévient depuis longtemps, sera un effondrement croissant de la discipline, comme les tentatives d’arrestation des soldats de la Force 100 ne l’ont que trop clairement démontré.
Le rouleau compresseur militaire israélien ne peut pas être facilement ou rapidement renversé.
Le commandement militaire serait en train d’essayer furieusement de pousser Netanyahou à accepter une accord sur les otages pour obtenir un cessez-le-feu – non pas parce qu’il se soucie du bien-être des civils palestiniens, mais parce que plus ce génocide « plausible » se poursuivra, plus les généraux auront de chances de se retrouver à La Haye.
Les zélotes israéliens ignorent les appels des hauts gradés. Ils veulent non seulement continuer à éliminer le peuple palestinien, mais aussi élargir le cercle de la guerre, quelles qu’en soient les conséquences.
C’est ainsi que la semaine dernière, ils ont pris la décision imprudente et incendiaire d’assassiner le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, en Iran – une provocation qui n’avait qu’un seul but : saper les modérés du Hamas et de Téhéran.
Si, comme cela semble certain, les commandants d’Israël ne veulent pas ou ne peuvent pas mettre un frein à ces excès, la Cour mondiale ne pourra pas ignorer l’accusation de génocide portée contre Israël et la CPI sera obligée de délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre d’un plus grand nombre de dirigeants militaires.
Une logique a été créée dans laquelle le mal se nourrit du mal dans une spirale de la mort. La question est de savoir combien de carnage et de misère Israël peut encore répandre sur son chemin.
Jonathan Cook est l’auteur de trois livres sur le conflit israélo-palestinien et lauréat du Martha Gellhorn Special Prize for Journalism.
Traduction : AFPS
Article originel en anglais sur le site de Middle East Eye (article publié le 7 août 2024)
Source : UJFP
https://ujfp.org/…