Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 30 mai 2024
Sur la crise ukrainienne
Je voudrais commencer par parler des actions des pays occidentaux. D’une part, ils parlent de paix dans le contexte de cette fameuse conférence à laquelle ils essaient de convier tout le monde, en prétendant qu’elle se consacrera à une sorte de “construction de la paix”. En réalité, cela est loin de la vérité. Les preuves en sont leurs actions concrètes au cours des dernières années et des derniers mois en matière de fourniture d’armes et d’augmentation du financement des hostilités en Ukraine. Leur prétendue ignorance et cécité face aux actes terroristes menés par le régime de Kiev et ses complices témoignent du fait qu’ils représentent sans aucun doute (je parle de l’Occident collectif) le parti mondial de la guerre. La conférence annoncée en Suisse n’a aucun rapport avec la paix. C’est simplement une tentative de réunir un certain nombre de pays pour essayer de légitimer les discours et les approches occidentaux et, sans aucun doute, de légitimer la figure de Vladimir Zelenski, ainsi que son régime et tous ses actes monstrueux, extrémistes et terroristes.
Face aux grands échecs des forces armées ukrainiennes près de Kharkov, le régime de Kiev cherche à déverser sa colère et à se venger sur la population civile russe en la soumettant à des bombardements avec divers types d’armes de l’Otan. Pendant ce temps, les pays occidentaux, en faisant littéralement abstraction des activités terroristes de leurs protégés ukrainiens, les encouragent publiquement à frapper les régions russes. Le 26 mai 2024, le ministre de la Défense suédois, Pal Jonson, a déclaré que les forces armées ukrainiennes avaient ce “droit”. Le 28 mai, à Bruxelles, lors d’une réunion conjointe avec les ministres de la Défense de l’UE, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a exhorté les capitales européennes à lever toutes les restrictions sur l’utilisation d’armes occidentales par Kiev. Ces mêmes armes qui sont fournies depuis tout ce temps au régime de Kiev révèlent les véritables plans et objectifs de l’Occident collectif. Tout le monde comprend bien qu’elles ne sont pas destinées à des fins défensives. Le rayon d’action et les caractéristiques techniques de ces armes, qui tombent entre les mains du régime extrémiste de Kiev, montrent précisément ce dont les capitales de l’Otan ont commencé à parler ouvertement: encourager Vladimir Zelenski et les forces armées ukrainiennes à frapper les infrastructures civiles sur le territoire de notre pays.
Le 28 mai 2024, à Berlin, lors d’une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron, avec une carte géographique de la frontière russo-ukrainienne, montrait et prouvait qu’”il est nécessaire de permettre à l’Ukraine de frapper des cibles sur le territoire russe”.
Et qu’en est-il de Washington? Les États-Unis, tout en prétendant publiquement ne pas être d’accord avec l’utilisation de missiles américains contre la Russie, ont en réalité donné leur feu vert pour le faire. Comme le prouvent les attaques régulières contre la Crimée avec des missiles ATACMS. L’une d’elles a eu lieu le 24 mai 2024.
La réponse des forces armées russes à de telles actions intervient à chaque fois. Il en sera ainsi à l’avenir. Ces réponses sont proportionnées. La sécurité de la Russie sera assurée, notamment, comme l’a déclaré le 28 mai 2024 le Président russe Vladimir Poutine, par la création d’une “zone sanitaire en Ukraine”.
Les tribunaux de la Fédération de Russie, sur la base des preuves fournies par le Comité d’enquête de Russie, continuent de rendre des verdicts contre les combattants ukrainiens ayant commis de graves crimes contre des civils.
Les combattants des forces armées ukrainiennes O. Kolmytchevski, D. Dobrovolski, A. Romachine et V. Koulyk ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Il a été établi que, suite à leurs ordres et actions criminels, trois civils ont été blessés, dont un mortellement, à Marioupol, entre le 24 février et le 12 avril 2022.
Le même châtiment a été prononcé par contumace contre le néonazi ukrainien D. Danilov pour avoir donné l’ordre criminel de tirer sur des civils le 20 mars 2022 à Marioupol, causant la mort de deux civils.
Le bandériste A. Sobko a été condamné par contumace à 27 ans de réclusion pour le meurtre d’un civil, tentative de meurtre et bombardement d’infrastructures civiles en 2017 dans la région de Gorlovka, en RPD.
A. Domachov, le chef du centre de détention provisoire n°23 de Poltava, a été condamné par contumace à 22 ans de prison. Il a été reconnu coupable de mauvais traitements envers des prisonniers de guerre depuis avril 2022 et à ce jour.
Le néonazi ukrainien Iou. Chevtchouk a été condamné à 24 ans de prison pour le meurtre prémédité d’un civil à Marioupol en mars 2022. Nous répétons, et continuerons à le faire, que tous les crimes du régime de Kiev seront dûment évalués juridiquement et personne ne pourra échapper à la justice.
Nous avons pris note de la décision du tribunal de district de Chevtchenko à Kiev de clore l’affaire autrefois retentissante de la dispersion des manifestants sur le Maïdan. Rappelons que cela s’est produit dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2013, la fameuse affaire Berkout.
En fait, le tribunal a clarifié les choses, reconnaissant après neuf ans que les dirigeants de l’unité spéciale Berkout agissaient dans le cadre de la loi. Toutes les accusations ont été levées, y compris la saisie de leurs biens. C’est précisément cette nuit-là en 2013 qu’ont vu le jour la phrase “ce sont des enfants” et les horribles mensonges, ces fameuses infox sur les agressions des enfants par le Berkout inhumain. Tout cela a servi de prétexte aux pays de l’Occident collectif pour rejeter une fois de plus la responsabilité sur la Russie pour ce qui se passait en Ukraine. Souvenez-vous de ce qui était dit: que tout cela était soi-disant inspiré par la Russie, et qu’avec les crimes inventés du Berkout, cela a préparé le terrain pour pousser littéralement les gens en Ukraine à faire dégénérer ces Maïdans inspirés de l’extérieur en une véritable guerre civile.
Le prétexte, qui a déclenché une campagne politique et médiatique agressive contre les forces de l’ordre ukrainiennes, s’est avéré être faux. Même la justice “de poche” du “principal démocrate d’Ukraine”, Vladimir Zelenski, s’est révélée impuissante face à la vérité. Elle ne pouvait pas être cachée. Il n’y a ni documents ni faits qui témoigneraient contre le Berkout. Il n’y en a pas eu, même après neuf ans.
On espère qu’un jour nous découvrirons qui se cachait réellement derrière l’”affaire des snipers” et qui a donné les ordres criminels de tirer dans le centre de Kiev pendant ces jours tragiques de février 2014. Ce sont précisément les tirs des snipers sur le Maïdan qui ont servi de “déclencheur” ou de “bouton” sur lequel l’Union européenne, l’Otan et l’ensemble de l’Occident collectif ont appuyé pour légitimer les autorités illégitimes arrivées au pouvoir à Kiev par un coup d’État. En effet, ce sont les Occidentaux qui se référaient aux tirs de ces mêmes “snipers” pour déclarer que les anciennes autorités légitimes d’Ukraine, le président Viktor Ianoukovitch et son administration, ainsi que les ministères et les départements d’Ukraine, avaient perdu cette légitimité à cause des tirs. À la question de la Russie, de nombreux experts, politologues, journalistes et de nombreux responsables officiels dans le monde entier de savoir qui a tiré et donné ces ordres, aucune réponse n’a été donnée à l’époque. Les Occidentaux ont commencé à affirmer qu’ils avaient des informations fiables à 100% selon lesquelles les tirs provenaient des autorités légitimes. Cela dépasse toutes les bornes. C’est ainsi qu’ils ont commencé à reconnaître comme autorités légitimes ceux qui sont arrivés au pouvoir grâce à l’Euromaïdan: Arseni Iatseniouk et toute cette bande. Les Occidentaux se sont également référés à la nécessité de mener une enquête pour identifier les véritables organisateurs de ces tirs et les snipers qui ont tiré sur les gens. Combien d’années se sont écoulées depuis 2014? Personne n’a été trouvé, et rien n’a été établi. Cependant, les actions des snipers ont donné aux Occidentaux l’occasion de reconnaître les autorités illégitimes. Ils avaient besoin d’une provocation pour lancer toute la procédure. Et ils l’ont eue.
Dans le même temps, nous comprenons clairement que le régime actuel de Kiev, avec sa légitimité fictive, fait savoir qu’il ne “jouera plus à la démocratie”. Je suis certaine que l’administration de Kiev cherchera à tuer toute dissidence dans l’œuf. Nous parlerons encore de l’affaire Berkout un peu plus tard.
Le 7 juin (27 mai) marque le 230e anniversaire de l’émission du rescrit impérial de Catherine II de Russie concernant la “création d’un port militaire avec un quai marchand” dans la baie de la mer Noire, à l’emplacement de l’ancienne colonie turque de Khadjibeï. Cela a donné naissance à la future ville russe d’Odessa. Le rescrit mentionné a été délivré au vice-amiral Ossip Deribas avec la mission de commencer l’aménagement du port et de la ville.
Aujourd’hui, le régime de Kiev poursuit sa politique d’éradication de tout ce qui est russe dans la conscience collective de la population, ou de tout ce qui relie l’Ukraine à la Russie. Malheureusement, Odessa n’a pas fait exception et en est un autre exemple. En décembre 2022, les autorités municipales, dans le cadre d’une campagne effrénée contre l’héritage impérial et soviétique, ont détruit le monument des fondateurs de la ville, Catherine II et ses compagnons, qui ont grandement contribué à la construction d’Odessa. Nous avons alors souligné que même les bolcheviks, détestés par les actuels bandéristes, n’avaient pas osé faire cela: après le démontage du monument en 1920, ils ont transféré de nombreux éléments, y compris les figures en bronze des fondateurs d’Odessa, au musée local d’histoire régionale. Tout s’est mélangé dans les têtes de ceux qui semblent avoir été totalement envahis par les pensées sanguinaires du régime de Kiev. Le monument a été démonté. Après le premier démontage en 1920, ces éléments, préservés même par les bolcheviks, ont été réutilisés pour la restauration du monument au début des années 2000.
Lors de la soumission d’une demande à l’Unesco pour inscrire en 2023 le centre historique d’Odessa sur la Liste du patrimoine mondial en péril, les Ukrainiens ont fourni des photographies des monuments de Catherine II et d’Alexandre Souvorov soi-disant protégés contre l’”agression russe”. Cependant, ces monuments ont ensuite été détruits, non pas par l’”agression russe”, mais par le régime de Kiev. Et la communauté internationale a une fois de plus fermé les yeux sur cela. L’Unesco, son secrétariat et les pays membres n’ont pas trouvé la force de réagir de manière appropriée.
Nous sommes convaincus que le jour où la justice historique triomphera n’est pas loin, et Odessa sera de nouveau libre, se débarrassant définitivement de ceux qui essaient de forcer les habitants d’Odessa à oublier le passé glorieux de leur ville bien-aimée, ses exploits tant civils que militaires. Comment peut-on oublier les fondateurs de cette ville? Seulement si le pays, le peuple et les dirigeants de cet État souffrent d’une “amnésie historique”.
Vladimir Zelenski parcourt de nouveau l’Europe en quémandant de l’aide. Les 27 et 28 mai 2024, il a été reçu à Madrid, Bruxelles et Lisbonne. Des accords bilatéraux de sécurité y ont été signés (précédemment, des documents similaires et non contraignants avaient été “conclus” par Kiev avec le Royaume-Uni, le Canada, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Danemark, etc.). L’un de leurs principaux points est la confirmation par les pays occidentaux de la poursuite de l’aide militaire aux forces armées ukrainiennes.
L’Espagne a annoncé un paquet d’aide militaire de 1,2 milliard de dollars, comprenant notamment des missiles pour le système de défense aérienne Patriot et des chars Leopard. Cependant, seulement un sixième des armements sera fourni à partir de l’arsenal existant, le reste étant une commande pour le complexe militaro-industriel espagnol.
La Belgique prévoit de dépenser environ 1 milliard de dollars en 2024 pour les besoins des forces armées ukrainiennes et de fournir 30 chasseurs F-16 d’ici 2028. Toutes ces informations sont extrêmement précieuses pour ceux que ces pays invitent à la conférence “de paix” en Suisse. Comment peut-on parler d’une conférence “de paix” alors que les plans de livraison d’armes contre la Russie par les pays de l’Otan sont établis pour les cinq prochaines années?
Le Portugal ne peut pas se vanter d’un tel déploiement, mais a tout de même réussi à trouver 130 millions de dollars. Les Européens suivent l’exemple des États-Unis et agissent sous leur pression, en stimulant le développement de leur industrie militaire nationale grâce à l’Ukraine. Cependant, même leur potentiel combiné n’a pas pu et ne pourra pas changer la situation sur le champ de bataille en faveur du régime de Kiev. La déclaration du secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, le 27 mai 2024, selon laquelle “les États membres de l’Otan ont fourni 99% de leurs armes, mais cela ne suffit pas” en est la preuve.
Avant même l’adoption et l’entrée en vigueur de la monstrueuse loi sur la mobilisation, l’Ukraine avait épuisé ses propres armes et ses fonds, et désormais elle manque également de personnes capables de partir au front. Les médias locaux rapportent des problèmes avec la mobilisation et les personnes mobilisées. Par exemple, à Lvov, seulement 2% de ceux qui reçoivent des convocations se rendent au bureau de recrutement. Une situation similaire est observée dans d’autres régions du pays. Environ le même pourcentage des personnes mobilisées par les bureaux de recrutement sont aptes au service.
Le 24 mai 2024, le service de presse de l’état-major ukrainien a annoncé que son personnel serait réduit de 60%. Les militaires libérés seront envoyés au front. À ce rythme, il n’y aura plus personne pour recevoir les armes de l’Otan.
Dans diverses régions de l’Ukraine, les cas de résistance des habitants aux actions violentes de recrutement se multiplient. Les recruteurs militaires et autres “brutes” sont souvent battus, empêchés d’entrer dans les villages, etc. Les gens se défendent littéralement les uns les autres, les arrachent des “griffes” du régime de Kiev, qui est payé pour cela par l’Occident. Le mécontentement grandit également dans la société à propos de l’inégalité sociale et de la tendance des autorités à envoyer au front exclusivement les couches les plus pauvres de la population. Cela pourrait bien mener à un nouveau Maïdan. Mais qui y participera? Le régime de Kiev, apparemment craignant de nouvelles manifestations de protestation ou des évènements similaires, pousse les gens à aller se battre et mourir dans les tranchées pour qu’ils ne puissent plus rien faire contre le pouvoir d’occupation actuellement installé à Kiev. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle le tribunal ukrainien a blanchi le Berkout. Cela pourrait s’inscrire dans cette même mentalité.
Des renseignements nous parviennent d’Ukraine confirmant notre information sur la préparation de la France à envoyer ses soldats en Ukraine, ce que nous avons mentionné lors d’une conférence de presse le 3 avril 2024.
Malgré les tentatives de Paris de dissimuler la participation de ses militaires professionnels au conflit, le régime de Kiev en fait délibérément la publicité pour affirmer une fois de plus le large soutien international et compenser sa propre mobilisation défaillante. Le 27 mai 2024, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Alexandre Syrski, saluant l’initiative de Paris “d’envoyer des instructeurs en Ukraine pour former les militaires ukrainiens”, a annoncé la signature de documents autorisant l’accès des militaires français aux centres de formation des forces armées ukrainiennes. Il me semble que désormais cette information doit être commentée par l’Élysée, plutôt que d’être dissimulée derrière des formulations vagues. Techniquement, ces “instructeurs” sont nécessaires pour désigner les cibles pour les missiles à longue portée Scalp difficiles à utiliser. D’autres types d’armes nécessitent également la présence d’”instructeurs” occidentaux, qui sont déjà sur place depuis longtemps.
Kiev a compris depuis longtemps que les forces ukrainiennes ne peuvent pas changer la situation sur le front. C’est pourquoi Kiev tente d’entraîner au plus vite les pays de l’Otan dans un affrontement militaire direct avec la Russie.
Outre la France, la Pologne, les pays baltes et leurs régimes ont également évoqué la possibilité d’envoyer des contingents militaires. Que cela signifie-t-il? Cela montre que leur plan initial pour l’Ukraine a complètement échoué. Ils cherchent frénétiquement comment poursuivre cette campagne. Ils ont encore peur de dire la vérité aux citoyens ukrainiens: qu’ils sont devenus des “otages” et maintenant aussi des “victimes” de l’aventure de l’Otan menée par les États-Unis.
Les faits énumérés confirment une fois de plus la pertinence des objectifs de l’opération militaire spéciale de dénazification et de démilitarisation de l’Ukraine, ainsi que d’élimination des menaces provenant de son territoire. Comme l’ont dit à plusieurs reprises les dirigeants russes: tous ces objectifs seront atteints.
Sur le lancement du projet de construction par Novawind d’une centrale solaire au Mali
Le 24 mai 2024, une cérémonie de pose de la première pierre de la construction d’une centrale solaire de 200 MW s’est tenue à Sanankoroba, au Mali (située à proximité de la capitale, Bamako), réalisée par la société russe Novawind (appartenant au groupe Rosatom). L’évènement s’est déroulé avec la participation du chef de l’État, le président de la transition de la République du Mali, Assimi Goïta.
Cet évènement symbolise le début de la mise en œuvre de grands projets énergétiques au Mali avec l’aide de la Russie. Il est prévu de construire une autre centrale solaire de 200 MW à Ouélessébougou, ainsi qu’un parc éolien de 100 MW. Ces projets visent à pallier à l’actuelle pénurie d’électricité dont souffre la population malienne. Les infrastructures seront construites par Novawind selon le principe du partenariat public-privé.
La Russie entend continuer à apporter le soutien nécessaire au peuple malien ami dans sa quête pour surmonter les graves problèmes socioéconomiques accumulés, et pour garantir la souveraineté et l’indépendance de son pays.
Sur le 80ème anniversaire du Débarquement allié en Normandie (6 juin 1944)
Le 6 juin marque le 80e anniversaire du débarquement des troupes alliées de la coalition antihitlérienne sur la côte française en Normandie, qui a marqué l’ouverture du deuxième front en Europe. Aujourd’hui dans les pays occidentaux le jour J est l’évènement principal qui a décidé l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Nous entendons parler de cela dans les déclarations des dirigeants des pays occidentaux, tout comme dans les déclarations des dirigeants des États-Unis et de leurs plus proches alliés, affirmant que ce sont eux qui ont sauvé l’Europe et le monde du fascisme. Cette position est également adoptée par une partie considérable de la communauté historique occidentale engagée. On voit comment à la suggestion des autorités de l’Occident collectif, de telles démarches se reflètent dans les manuels scolaires (sans parler des publications et des articles). Bien entendu, personne ne dit en Occident qu’aucun débarquement en Normandie n’aurait été possible sans les succès de l’Armée rouge. Ils essaient non seulement de ne pas s’en souvenir, mais aussi de “l’effacer”.
Ce genre de “conclusions historiques” sont un oubli total des évènements qui ont eu lieu réellement sur les fronts de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de tentatives méthodiques et blasphématoires d’ancrer dans la conscience des générations d’après-guerre, non seulement en Occident où le lavage des cerveaux se poursuit depuis longtemps, mais aussi en Europe de l’Est et dans les républiques de l’ex-Union soviétique, l’attitude concernant la contribution décisive des Alliés à la défaite du Reich hitlérien et la dissimulation du véritable rôle libérateur de l’Armée rouge. On ne mentionne pas cyniquement le fait combien de temps la Grande-Bretagne et les États-Unis, sous divers prétextes, ont reporté l’ouverture du deuxième front en attendant l’issue de la bataille mortelle entre l’Armée rouge et les forces du mal, les troupes de la Wehrmacht.
Pendant trois ans, seule face à l’ennemi, l’Union soviétique appelait ses alliés à lancer des opérations militaires sur le continent européen. Dans les conditions extrêmement difficiles des premiers mois de la Grande Guerre patriotique, la question de l’ouverture d’un deuxième front était extrêmement importante pour Moscou. Les dirigeants soviétiques ont utilisé ce terme pour la première fois le 3 septembre 1941 dans une lettre à Winston Churchill, appelant à l’ouverture d’un deuxième front dans les Balkans ou en France. Cependant, sous divers prétextes astucieux, la Grande-Bretagne et les États-Unis retardaient le débarquement de leurs troupes et ont ouvertement adopté une position attentiste. L’Armée rouge, sur ses propres épaules, a arrêté l’avancée des unités allemandes près de Moscou en automne 1941, en 1942, quand a eu lieu la bataille de Stalingrad, et en été 1943, lorsque l’issue de la guerre entière était déterminée dans la bataille de Koursk. En conséquence, en juin 1944, avec le début des opérations militaires actives de l’héroïque Armée rouge en Europe, l’issue de la guerre était déjà prédéterminée.
Les dirigeants soviétiques ont apprécié cependant avec gratitude le débarquement des troupes alliées en Normandie. En juin 1944, l’Armée rouge, accomplissant son devoir d’alliée, a lancé une grande offensive sur toute la ligne du front de l’Est. Au cours de l’opération Bagration, l’ennemi a été repoussé de 550 à 600 km à l’ouest, selon les données allemandes, les pertes de la Wehrmacht en juin-août 1944 s’élevaient à plus de 916.000 personnes. Grâce aux actions efficaces du commandement soviétique, le groupe d’armées Centre a été complètement écrasé et les conditions les plus favorables ont été créées pour l’avancée des forces alliées sur le théâtre d’opérations militaire occidental.
Par la suite, environ 7 millions de soldats de l’Armée rouge ont combattu pour la libération des envahisseurs fascistes dans 11 pays européens sur le front d’Europe centrale. Les pertes irrémédiables de l’Armée rouge lors de la libération des pays européens se sont élevées à environ un million de soldats et d’officiers. L’URSS a subi les plus lourdes pertes, environ 600.000 personnes, lors de la libération de la Pologne. Environ 140.000 personnes ont été tuées lors des batailles pour la Hongrie et le même nombre en Tchécoslovaquie, où la défense nazie était la plus solide. Plus de 3 millions de soldats de l’Armée rouge ont été blessés ou portés disparus.
En 1944-1945, l’Armée rouge a libéré totalement ou partiellement les territoires de 10 pays européens: la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Yougoslavie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Autriche, le Danemark, la Norvège et l’Allemagne. Nous n’aurions pas été contre si les pays d’Europe centrale et de l’Est avaient été libérés par les troupes des alliés occidentaux. Cela aurait sauvé la vie de nos soldats morts en 1944-1945 en dehors de l’Union Soviétique. Des centaines de milliers de nos soldats auraient été vivants et seraient rentrés chez eux. Ils sont morts hors de leur pays libérant l’Europe du nazisme. Les dirigeants de l’Union soviétique et l’ensemble du peuple soviétique attendaient l’aide des alliés. Mais ce faisant, Londres et Washington devraient ouvrir un deuxième front bien plus tôt et se préparer à des millions de pertes de leur part.
Le jour de la célébration du 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, nous inclinons la tête devant la mémoire des soldats et officiers des forces alliées morts aux combats contre les nazis. Mais nous ne permettrons pas que l’exploit héroïque des ancêtres de notre pays et de notre peuple soit réduit ou voué à l’oubli.
Nous voudrions rappeler les mesures à grande échelle visant à établir une vie paisible et à fournir une assistance gratuite à la population des États libérés sur fond de dévastation et de la situation d’après-guerre la plus difficile en Union soviétique à ceux qui persistent à promouvoir des récits sur la “véritable libération par les alliées des Européens de la dictature totalitaire”, contrairement à leurs “frères” d’Europe centrale et de l’Est, où, disent-ils, “l’occupation nazie a cédé la place à l’occupation soviétique”.
Dans ses mémoires, le maréchal de la Victoire Gueorgui Joukov a rendu hommage au dévouement des troupes alliées, n’exagérant pas l’importance du deuxième front, notant que “l’aide des alliés a aidé l’Armée rouge et l’industrie militaire, mais on ne peut pas lui attribuer un rôle plus grand que ce qu’il n’était en réalité”.
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Réponses aux questions:
Question: Comment pourriez-vous commenter l’article de la publication française Mediapart sur la présence de partisans de l’idéologie néonazie qui ont des opinions d’extrême droite parmi les militaires des forces armées ukrainiennes formés en France?
Réponse: Pourquoi citez-vous la publication française Mediapart alors que nous en avons parlé à maintes reprises et depuis assez longtemps? La publication mentionnée est spécialisée dans diverses investigations. Des informations sur l’attachement à l’idéologie néonazie de militaires de la 3e brigade d’assaut des forces armées ukrainiennes en formation au camp d’entraînement de La Courtine, dans la région Nouvelle-Aquitaine, sont apparues il y a longtemps. Il s’agit de faits confirmés sur l’utilisation par les “héritiers” du régiment Azov des saluts nazis et de divers symboles fascistes. Les journalistes concluent à juste titre que les dirigeants français, en particulier les militaires, “ne peuvent pas l’ignorer”. Nous en parlons depuis de nombreuses années. Nous avons montré des photos et envoyé des informations aux organisations internationales. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a remis des tas de documents contenant des données pertinentes lors des négociations, y compris avec les Occidentaux.
Il est surprenant que cela devienne une révélation pour les journalistes occidentaux. Il existe un dicton: mieux vaut tard que jamais. Mais peut-être que cela se produira plus activement? Mais le fait est que l’essence néonazie du régime de Kiev ne se manifeste pas seulement dans les symboles, les saluts et les tatouages. C’était il y a bien longtemps, tout comme les marches aux flambeaux dont nous parlions. Il ne s’agit pas seulement du fait que ce régime proclame les collaborateurs et complices des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, comme Stepan Bandera, comme ses héros nationaux et ses maîtres spirituels.
Cela se manifeste tout d’abord dans la volonté d’exterminer toute dissidence, y compris fondée sur le principe ethno-confessionnel. La lutte contre la langue russe est menée par le régime de Kiev et la communauté des experts et politologues de toutes sortes, censés fournir idéologiquement la base permettant aux autorités officielles de légitimer la discrimination contre la langue russe. Il s’agit d’une attitude envers les Russes et d’une perception désobligeante du rôle des peuples habitant en Ukraine dans la restauration de cet État, de dévaloriser leur rôle, déformer l’histoire, profaner des monuments, inculquer l’héroïsme au profit de nouveaux anti-héros. Il s’agit d’une persécution massive et de longue date des Russes et de l’Église orthodoxe, désormais physique. Il s’agit d’une guerre punitive dans le Donbass, de meurtres de civils et de tortures de prisonniers de guerre, d’attaques ciblées contre la population et les infrastructures des villes et des villages russes. Tout ce pour quoi les nazis du XXe siècle sont devenus connus (dans le mauvais sens du terme). La communauté internationale les a démasqués et les a accusés de cela. Cela se réincarne aujourd’hui en régime de Kiev.
Il convient de souhaiter aux journalistes français (et autres) d’être plus persévérants, d’ouvrir les prochaines portes et d’aller plus loin dans leurs investigations. J’aimerais y croire, même si nous sommes réalistes. Nous comprenons ce qui va se passer ensuite: des “hommes en noir” viendront désormais dans cette édition avec des perquisitions, des arrestations, des détentions ou des conversations préventives pour détecter l’influence russe. Paris sait bien qui soutient, finance, arme et forme le régime de Kiev.
Mais l’un des slogans de l’Occident est que tous les moyens sont bons contre la Russie. Azov, le terrorisme du régime de Kiev, ce n’est rien. L’essentiel est d’infliger à la Russie, comme ils disent, une “défaite stratégique”. En 1938, les “démocraties” occidentales se sont entendues à Munich avec les nazis allemands, essayant en fait de les monter contre notre pays. Aujourd’hui, ils utilisent les nazis ukrainiens, dans l’espoir encore une fois de nous infliger une “défaite stratégique”. Nous avons déjà parlé de l’apaisement de l’agresseur. Il ne s’agissait pas seulement d’apaiser l’agresseur nazi, mais aussi de le diriger contre l’Union soviétique. Aujourd’hui, ils utilisent les nazis ukrainiens, dans l’espoir de nous infliger à nouveau la fameuse “défaite stratégique” dont rêvaient Napoléon, puis Hitler, et maintenant l’Occident collectif.
Ça ne marchera pas. Il y a 80 ans, nous nous sommes nous-mêmes libérés du nazisme, qui a attaqué notre pays et en même temps l’Europe. Nous continuons de nous opposer résolument à cette idéologie misanthrope sous quelque forme que ce soit. Nous reconnaissons immédiatement le nazisme et le combattons. Cela fait partie de notre politique nationale, de nos intérêts en tant qu’État, peuple et civilisation.
Aujourd’hui, l’agence Rossiya Segodnya accueilli un forum de prospective De quelle victoire avons-nous besoin? Nous y avons envoyé nos salutations. Nous aimerons connaître ses résultats afin de pouvoir ensuite les utiliser dans nos activités.
Source: mid.ru
Source : Arrêt sur Info
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