Par Luc Michel
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FONDEE ET DIRIGEE PAR LUC MICHEL/ LUC MICHEL SUR ‘LE DEBAT’ DE PRESS TV : LA CEDEAO COMPRADORE, LAQUETS DE L’UE
2023 10 01
Le commissaire aux affaires politiques et de sécurité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré que les dirigeants de l’Organisation envisagent une éventuelle intervention militaire au Niger où un coup d’État a eu lieu contre le président Mohamed Bazoum, rapporte Reuters.
Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications et la chronologie du dossier.
L’ORGANISATION DE L’EVENTUELLE INTERVENTION DE LA CEDEAO AU NIGER BAT-ELLE DE L’AILE? (RFI)
Concernant le Niger, le soufflet semble être retombé après la réunion des chefs d’état-major le 17 août dernier à Accra.Ils avaient aussi annoncé avoir choisi une date, mais depuis plus d’un mois et demi, la force d’attente de la Cédéao n’a pas bougé. Même évoquée comme dernière option, l’intervention bat de l’aile et plusieurs pays semblent trainer les pieds
À Accra en aout, le commissaire des affaires politiques de la Cédéao avait lancé une espèce de compte à rebours, en annonçant que la date de l’intervention était retenue. Selon nos informations, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont effectué des missions de reconnaissances au Bénin, identifié pour jouer un rôle dans la coordination en raison de sa position géographique.
Mais depuis cette reconnaissance, aucune troupe de ces deux pays n’est arrivée à Cotonou pour être déployée. RFI apprend aussi que le Bénin maintient son état-major de l’opération mais avec un effectif réduit. Reste le grand Nigeria, nation cadre. Selon des indiscrétions, le poids lourd de la région devait assurer les moyens aériens. On attendait beaucoup le feu vert de son président, patron de la Cédéao qui s’est affiché comme premier défenseur de l’ordre constitutionnel.
Quelques officiers disent toujours attendre l’ordre des politiques. Tout semble trainer avec une forte impression d’immobilisme. Mais un diplomate de la sous région avertit : pas de conclusions hâtives, la junte est toujours sous pression.
ÉVENTUELLE INTERVENTION AU NIGER : LA CEDEAO CONNAIT UN MANQUE DE PERSONNEL ET D’ARMES (PRESS TV)
En cas d’intervention militaire au Niger, la CEDEAO pourrait faire face à un manque de personnel et d’armes, a indiqué à Sputnik un professeur de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou. La grande distance séparant les villes du pays serait un autre défi pour les unités qui risquent d’avoir leurs moyens de communication coupés.
Le manque de troupes et d’équipements militaires pourrait être un obstacle sérieux pour les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui interviendraient au Niger, a estimé auprès de Sputnik un professeur agrégé de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou.
« Les militaires sont bien conscients qu’une telle intervention nécessitera un groupe solide d’infanterie, d’aviation et de véhicules blindés qui se déplaceront entre les localités [du Niger, ndlr]. La CEDEAO a de graves problèmes là; ces forces n’existent pas », a déclaré Ivan Lochkarev.
importante manifestation anti-France la veille, s
En plus de cela, les déplacements des unités de la CEDEAO risquent d’être entravés par le fait que les localités nigériennes sont situées à une distance assez grande les unes des autres.
« Pendant l’intervention au Niger, les participants à l’opération devront non seulement s’emparer de la capitale, mais également prendre le contrôle de villes situées à une distance de 500 à 600 kilomètres les unes des autres. Lorsque vous prenez d’assaut de telles villes, vous risquez de tomber dans un piège, car les communications peuvent être coupées », a-t-il précisé.
Malgré la disposition de la communauté ouest-africaine à s’engager dans une action militaire, le président nigérian Bola Tinubu, qui dirige aussi la CEDEAO en ce moment, a déclaré plus tôt qu’une guerre à grande échelle sur le continent africain n’était pas dans l’intérêt de son pays ni dans celui de la région tout entière. Il a également noté que la CEDEAO cherchait à résoudre la situation actuelle de manière pacifique, en s’appuyant sur la diplomatie.
Fin juillet, l’armée nigérienne a annoncé la destitution du président Mohamed Bazoum. Les dirigeants de la plupart des pays occidentaux et la CEDEAO ont condamné le coup d’État en exigeant le retour à l’ordre constitutionnel. Début août, les participants à la réunion d’urgence des chefs d’état-major des forces armées des pays de la CEDEAO, qui s’est tenue à Abuja (Nigeria), ont adopté un plan en cas d’intervention militaire si les militaires nigériens parvenus au pouvoir restaient récalcitrants.
Par ailleurs, le Mali et le Burkina Faso ont refusé le recours à la force sous l’égide de la communauté ouest-africaine et ont exprimé leur disponibilité à combattre aux côtés de l’armée nigérienne, si nécessaire.
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