Par Kader Tahri

On connaissait le dédain pour le rôle de la France dans la Françafrique,  n’est-il pas venu le temps de stopper cette hémorragie et de tourner la page d’un  colonisateur  qui est en faillite,  pour être respecté il faut être respectable! La France n’est plus du tout respectable, en particulier en  Afrique montrant le spectacle misérable d’une démocratie en perdition, mais pas que, également cette France passe pour être donneur de leçons. La propagande la plus stupide et rudimentaire prend avec une étonnante facilité  et cette diplomatie erratique du sous-main avait conduit au discrédit de la France malgré sa manœuvre de pompier pyromane singée sur ses mentors.

Le plus scandaleux,  les mensonges de la presse française, pour nous avancer que la France se trouve au Sahel pour combattre les terrorismes, et établir un semblant de démocratie dans cette région. En fait c’est le contraire selon la population sur place qui constate que ses soldats font semblant de lutter contre les terroristes anglo-saxons. Et c’est cela qui a amené aux putschs. 

Bien entendu seule la France, sait les distinguer ! Il y a de gentils putschistes  comme au Tchad et au Gabon et il y a des mauvais coups d’état comme au Mali, au Burkina, et enfin au Niger. La France pille l’Afrique, elle a ce qu’il faut côté dirigeants qui demandent de l’aide à la France, en bradant leurs ressources et industries d’uranium, pétrole, manganèse, cacao, caoutchouc, il y aussi de mauvais pays qui expulsent la France et reprennent en main leur propre destinée,  et pour le malheureux français, il y a également cette l’Algérie qui se pose en pays neutre et qui offre sa médiation, autrement dit, qui menace la stabilité des privilégiés de la France et qui approuve dans son for intérieur, le sort de la France qui se voit expulsée du continent Africain, la queue entre les jambes.

En effet c’est un véritable plaisir de voir les Africains mettre à la porte la racaille d’apprentis politiciens français quand on sait le fond de racisme qui habite ces élites derrière leur paternalisme charlatan, ça redouble même le plaisir.

Au Niger la France montre un soutien intransigeant au Président Bazoum, (Français bien timoré), dont le parti monopolise les postes rentables, étendant le pré carré français.

Au Gabon avant les élections elle appuie de manière implicite Ali Bongo représentant d’une dynastie à la main très facilement kleptomane dont les biens mal acquis sur le territoire français sont luxuriant. Cependant Il y a une énorme différence de nature entre le putsch au Gabon et les autres touchant les pays du Sahel. Au Gabon, le pays en a marre de la famille Bongo qui règne depuis 1967 et se gave des royalties des ressources minières du pays concédées à des sociétés françaises. A la mort du patriarche Bongo en 2009, la France avait adoubé son fils, au lieu de prendre ses distances avec le pilier de la FrançAfrique. Il faut noter que le nouveau président de la transition est un membre de la famille Bongo: un cousin plus ou moins éloigné des Bongo et général commandant de la garde présidentielle, qui a clairement indiqué que les accords internationaux (donc les accords qui permettent aux multinationales de piller les richesses gabonaise) ne seront pas remis en question.

Au Tchad la France conforte un régime dictatorial, le fils Deby prend le pouvoir avec l’armée à la mort de son père mortellement blessé dans une opération contre des groupes djihadistes, malgré les protestations de l’opposition qui réclamait des élections.

Depuis longtemps la France a perdu la main en Afrique en soutenant les roitelets locaux. Les Bongo en sont le meilleur exemple. Pauvre France l’épidémie des putschs est enclenchée par la boulette anti-française au Tchad, au Mali, au Burkina, et enfin au Niger. Une erreur stratégique probablement provoquée par des analyses faussées par une vision passéiste des politiques, de l’armée et des services de renseignements. Il serait dans l’intérêt de la France, qui a longtemps joué les gendarmes  au sein de sa zone d’influence, de se retirer sur ce plan au profit d’un soft power social et économique plus efficace. Cette Afrique francophone qui regorge toutes sortes de matières premières serait développée aujourd´hui et porterait  un jour secours á la France en difficulté, cela s´appelle le retour de l´ascenseur.

Historiquement après  la fin de la seconde guerre mondiale moment où la France était vaincue, cette Afrique francophone est venue en aide á la France, Il fut imposé le travail obligatoire (T.O) dans les colonies francophones africaines, les fruits de ce travail étaient envoyés en France pour nourrir la France. Combien de français le savent ?

Les politiques en place s’organisent pour ceci perdure, pour jouer à une Françafrique qui n’existe plus que dans les couloirs du quai d’Orsay, et dans l’imaginaire de ceux qui les hantent. C’est le rôle que joue la France par rapport à son ancienne colonie, quitte à reconnaître que le colonialisme n’était pas une bonne chose. L’essentiel c’est que les financiers y trouvent toujours leur compte.

Au Gabon, le putsch initié par la France, était pour virer la dynastie des Bongo au pouvoir depuis 53 ans, père & fils. On a l’impression d’être face à des putschistes qui font un coup d’éclat sous l’aval de la France, sans avoir réfléchi réellement aux conséquences, ni à la façon dont leurs ambitions vont se cadrer dans ce nouveau cycle politique. Ce coup d’État était suggéré, mené par des officiers qui ne sont pas des nationalistes, sous l’égide d’un  général de la garde à Bongo (très français).

Normal, Le Gabon (riche en pétrole) pillait de toute part n’arrive pas à vivre correctement, alors que sa population est inférieure à 2,4 millions d’habitants, et une superficie égale à la moitié de la France.  La famille Bongo tient le Gabon de père en fils, cette fois c’est l’une des branches encore plus coriaces à s’accaparer des richesses du pays, qui vient de faire un Putsch pour probablement continuer le juteux Business. Le Gabon change de Parrain Bongo c’est un cousin qui prend la place de la branche ainée totalement déconsidérée, pour maintenir le pouvoir du clan, toujours sous le parapluie français.

En final, ce que  les Africains veulent se tourner vers d’autres pays que cette France qui bénéficie  encore des contrats léonins pour plus de près 80 entreprises françaises sont répertoriées dans le pays pour exploiter à moindre frais les richesses minières et ne protéger que ses intérêts et pas ceux de ces pays. Alors que la France parte et parte vite et franchement, sans ambiguïté ni en-même temps.

Les États africains en ont assez de la France et les relations sont de plus en plus tendues entre eux. Cela provoque de plus en plus de foyers de tension dans les pays d’influence française et une contrariété grandissant face à la politique néocoloniale menée par Paris qui craint de plus en plus un tsunami qui emporterait son héritage africain.

Le président du Burkina Faso Ibrahim Traoré, lors du récent sommet Russie-Afrique « Ma génération ne comprend pas cela : comment l’Afrique, qui a tant de richesses, peut-elle devenir aujourd’hui le continent le plus pauvre du monde ? Et pourquoi les dirigeants africains parcourent le monde pour mendier », a-t-il affirmé lors du sommet de Saint-Pétersbourg.

Il y a actuellement en Afrique une lutte majeure contre le néo-colonialisme, une lutte qui ne sera arrêtée ni par les campagnes provocatrices d’information et de propagande activement organisées par Paris ces derniers temps sur les « mercenaires russes » ni par les sanctions imposées au Mali et autres « États récalcitrants » par l’intermédiaire de la CEDEAO, ou l’usage de l’influence dans l’UE et à  élargir les ambitions de grandeur française. De toutes façons, la république française n’existe plus formellement, car, sans les richesses et ressources néo-colonisées, c’est à dire bon marché, de ses ex colonies, elle n’est plus rien du tout, si ce n’est qu’un banal état en faillite, dans tous les sens du terme.

Les pays du Sahel n’ont plus besoin de la protection armée de la France, ils ont juste besoin que cette France et ses armées s’en aillent définitivement de tous ses pays. Le très virulent post-colonialisme, reste tellement évident que, sans la présence Française, l’Afrique se sentirait infiniment mieux. Ce qui est frappant et incompréhensible, c’est cette volonté tenace et propagande éculée d’une partie des médias et politiciens français de lier coute que coute le sort de l’Afrique à la France. Le salut et l’avenir de l’Afrique est de se tenir loin de cette France au pouvoir néocolonial, c’est son mode d’existence et elle croit pouvoir tout expliquer.

En effet. Lorsqu’on lit les propagandes ordurières des politiques et l’écho médiatique qu’elles ont pris, cela disqualifierait la France de toute prétention civilisatrice, tout cela dégage une grossièreté, une régression grave, un abrutissement profond.

Lorsque les seuls discours sont justement des vociférations sur ce qui constitue la civilisation française beuglé, dont les méfaits criminels et les dérives se dirigent  vers la haine, la peur, l’enfermement, l’échec. Mais, bien sûr, sur pour la France le problème c’est toujours les autres. Bien entendu la France ne peut maintenir son statut de puissance que par l’exploitation des anciennes colonies, l’autorité française prélève au moyen d’une monnaie de singe (CFA) auprès de ses anciennes colonies chaque année plus  540 milliards d’Euros. « La France s’appuie fortement sur ces recettes, pour ne pas sombrer dans une sorte d’anonymat économique, sans l’Afrique, la France glisserait au rang d’un pays du tiers monde ». avait rappelé l’ancien Président français Jacques Chirac

Bref, la France reste un gros cirque d’hypocrites et de profiteurs dans des agitations de l’agonie qui réfléchissent avec racisme systémique et sa presse démocratique déchue, qui ne fait même pas semblant de ne pas être un comptoir de propagande, montre ses histoires de valeurs et de victimisation  du matin au soir, pour nous apprendre que hors de leur doxa, point de salut !

C’est grandement fatiguant à la fin!

Kader Tahri
www.kader-tahri.com

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