Par Kader Tahri
Au Niger, une junte (militaire, par définition) a pris le pouvoir alors que la France dans sa stratégie africaine n’a fait que dans l’activisme et en France, alors que la police défie les institutions, plus particulièrement la Justice, et détient le monopole de la violence légitime. Comme au Niger des militaires, en France la police est en rébellion et revendique un permis de tuer sans remettre en cause la qualité de son service ni de mettre en doute sa parole.
La France importe 100% de ses matières premières, mais son mépris et son ingratitude lui fermeront toutes les portes une à une, à commencer par l’Afrique, Si la France était un paquebot, on l’appellerait Titanic avec tel naufrage, mais plus encore puisque de naufrage, il s’agit surtout celui de la France et de ses polémistes dont les fanfaronnades des uns et des autres sont infantiles.
À la surprise de tous, la France n’est plus une grande puissance. Elle n’est même plus un pays indépendant. La vanité des politiques (en fait de simples rentiers d’empire) est telle qu’ils sont prêts à tout brûler pour conserver une place en bout de table au banquet des grands de ce monde, d’ailleurs en Afrique où ils n’ont plus leur place depuis longtemps, d’autant que le sentiment «anti Français» est partagé pratiquement par les populations de tous les pays de l’ex-empire colonial et au-delà en Afrique. La passion du jeu baptisé «Françafrique» est terminée, que la classe politique française n’a rien vu venir de son rejet des pays Africains, une inacceptation qui reste une évidence. La France ou plus exactement la classe politique qui avait une diplomatie et une habitude diplomatique hors norme s’est ridiculisée !
Au Niger, c’est juste le dégagisme d’une oligarchie qui n’a plus la main sur les redevances des ressources minières et pétrolières, un pays des plus pauvres du monde alors qu’il a été un gros exportateur d’uranium. On se demande surtout à quoi les prétendues aides françaises servaient ?
La France bénéficiait gratuitement d’un bon demi de son uranium pour fabriquer de l’électricité, alors le Niger n’arrive même pas à fournir plus de trois heures d’électricité par jour à sa population !
En quoi la France a donc bien pu aider le Niger ?
Si vraiment la France aidait, alors comment se fait-il que ce soit un pays aussi pauvre que ça en dépit des richesses naturelles dont il dispose ?
L’Occident n’aura pas de choix que de quitter le Niger et le Sahel. Chaque chose ayant un temps, le temps pour l’Occident de quitter le Niger et le Sahel est arrivé.
Ce serait bien et mieux pour la France d’accepter cette nouvelle donne, à savoir qu’elle a perdu le Niger et le Sahel et pliait ses bagages pour rentrer à Paris sans être forcé. Cependant, le paternalisme français voudrait avec la fleur au fusil vers la guerre, car la France pense très naïvement que ce serait un chaos pour le Niger et quasi indolores pour elle. Les politiques français ont l’exact contraire à gérer. Ils n’ont surtout pas le pouvoir décisionnaire pour gérer leurs intérêts sur le continent Afrique, compte tenu de la vassalité collective Européenne. Il est vrai que la France ne fait que suivre la feuille de route dictée par ses mandants UE, eux-mêmes sous instructions US.
Mais aujourd’hui, à l’image d’un politique Européen (Borell) qui s’est vanté que l’Europe est un jardin luxuriant entouré par la jungle, Tous les européens, bien manipulés, peuvent devenir des peuples d’esclaves, pour croire que :
-le coup d’État dit du «Maidan» était un bon coup d’État, validé par l’Occident,
-celui du Niger est un mauvais coup d’État, donc non validé par l’Occident et ses laquais d’Afrique (Cedeao), un organisme prétendu économique qui déterre la hache de guerre contre un État membre, sans aucun mandat Africain (OA) ou international (ONU). !
La France est tellement pétrie dans son complexe de supériorité face au Niger et aux autres pays Africains, qu’elle en affiche ouvertement une arrogance insolente et complexée pour croire ses désirs pour la réalité et avait cru à sa propre propagande et à ses propres mensonges.
Les Nigériens ont le choix entre le « paternalisme français » étant comme chacun sait un modèle d’humanisme d’une puissance coloniale revancharde, qui a largement contribué à une vision négative envoyée aux africains et au reste de l’Europe et la mise d’une politique de partenariat divers, d’une demande de traiter économiquement entre pays sur un pied d’égalité, de décoloniser les relations internationales pour une meilleure liberté politique et économique et comme diront certains priver l’Europe de l’uranium nigérien en réponse aux mauvaises manières économiques que lui font la France et ses supplétifs de l’UE qui ont été incapables de pourvoir à une solution stabilisante pour le pays concerné.
La France, ce funeste système monétaire «Franc CFA» (Franc des Colonies Françaises en Afrique) maintient un élément d’inertie des économies africaines de la zone, qui enrichit son économie et appauvrit celles des Africains, la seule stabilité, que le franc CFA garantit aux pays qui l’utilisent, est la mauvaise gouvernance, la pauvreté et la corruption. Le Franc CFA devrait être supprimé pour que les pays de l’ancien empire colonial français puissent disposer de leurs propres monnaies. La politique du franc-CFA avait été initiée par De Gaulle, les réseaux de la Françafrique se sont poursuivis sous les gouvernements français pour dénier aux Africains le droit de penser et de donner leur avis sur les sujets économiques les concernant. Les partisans du maintien de la monnaie du Franc-CFA ne sont visiblement pas gênés par le fait que les pays africains des zones francs figurent parmi les plus pauvres du monde.
Quels commentaires à l’emporte-pièce de certains politologues français :
-La France doit partir et ne plus jamais revenir, couper les ponts, laissé moisir ces gens dans leur fange, dans le même temps, expulsion des Nigériens résidents en France, gel et saisie des avoirs des putschistes, fin des visas étudiants, fin du regroupement familial, fin et interdiction des virements via Western Union ?
-La puissante France peut faire une intervention militaire musclée et faire partir la junte dictatoriale, ce qui réglera le problème. Pourquoi attendre plus longtemps face à ces dictateurs pour défendre les intérêts de la France dans ce pays ?
– plus de ressortissants civils au Niger, pourquoi on maintient une présence militaire, sauf, on y reste pour éventuellement restaurer un pouvoir politique différent de celui qui vient d’être mis en place ?
-Et si on tirait la chasse une bonne fois et qu’on s’occupe d’abord de la France qui est en train de couler (à pic) ?
Pauvre tache puante, avec les consortiums agissant en Afrique, il convient de ne pas être dupe de ces rodomontades françaises et que les Africains se réveillent et reprennent leur destin en main.
Aujourd’hui, les revendications populaires en Afrique subsaharienne, restent sans appel dans le mouvement de contestation contre la présence des forces françaises et par-delà la demande de suppression de la monnaie Franc-CFA. Ces populations restent surtout convaincues que le véritable problème sécuritaire critique de leur pays est dû aux opérations françaises, ils pensent que la France jouait un double jeu entre les mouvements terroristes et son rôle de pompier. En témoigne la prise en otage de Kidal par l’armée française où ni l’armée malienne, encore moins l’autorité ne peut accéder au résultat de l’enquête dirigée dans ce sens, ou encore la libération de plus de 250 Djihadistes près de la Frontière Algérienne, après paiement de rançon contre la libération de trois otages européens. Il faut vraiment avoir un esprit faible, ou être très lâche pour continuer à payer pour libérer des otages. Une rançon pour libérer une vieille dame convertie à l’islam qui vient expliquer aux Français que ses preneurs d’otages sont des braves gens qui ne font que défendre leurs idées !
Toute cette politique politicienne n’a pas fait grandir la France, au contraire, conforte tous les défauts qu’on lui prête dont l’arrogance et le dilettantisme, des beaux mots d’un côté, un financement indirect et obscur de l’autre.
La Russie et la Chine proposent des coopérations honnêtes et marquent des points, les Français et leurs toutous ne parlent que de domination, et aujourd’hui les Africains les dénoncent et les fuit comme la peste.
La défaite politique et militaire de la France en Afrique, est déjà actée par l’accélération de la réorganisation géopolitique du monde autour de la Russie et de la Chine et du renforcement des BRICS. Des dizaines de pays se pressent aux portes des BRICS, car l’Occident s’est fait arracher son fouet d’esclavagiste par la Russie qui résiste victorieusement à l’Occident méprisant et arrogant
La Dame France va avoir du mal à se relever, nous assistons au chant du cygne de la soumission du vieux continent par les Américains même si les valets ont du mal à pouvoir s’imaginer libre et indépendant, une occupation physique et mentale laisse des traces profonde, On ne peut changer une mentalité de soumis, de domestique, du jour au lendemain, surtout dans un pays colonisé soumis à propagande pour moutons depuis si longtemps. Le Niger en sait quelque chose…
Lors des indépendances des anciennes colonies, l’ancienne puissance coloniale maintenait des réseaux de pouvoir qui signaient des accords commerciaux déloyalement favorables aux grands groupes français ou belges. On a ainsi dans chaque pays africain dominé une bourgeoisie qui s’enrichit en recevant une partie du profit issu du pillage des ressources naturelles par les grands groupes occidentaux, le plus souvent français.
De même, des flux occultes d’argent, en provenance de ces bourgeoisies africaines, vont enrichir les politiciens et partis politiques de la puissance protectrice, souvent la France. Le pouvoir des chefs d’État pilleurs est assuré par la présence de troupes françaises, par les services secrets français. Le pouvoir néocolonial est aussi assuré par le maintien des populations locales dans la pauvreté et l’analphabétisme afin de les empêcher de comprendre et de s’organiser.
Ce qui est frappant et incompréhensible, c’est cette volonté tenace et propagande éculée d’une partie des médias et politiciens français de lier coute que coute le sort de l’Afrique à la France. Le salut et l’avenir de l’Afrique est de se tenir loin de cette France au pouvoir néocolonial.
Kader Tahri
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