JOHN THYS | Crédits : AFP
Par Antoine Charpentier
Dans leur guerre contre la Russie, les États-Unis ont poussé l’Europe vers une crise économique et énergétique sans précédent. De nos jours, la situation s’aggrave en Europe puisque la guerre en Ukraine empêche les européens d’avoir à bon prix le gaz russe et en même temps certains pays européens ont dû payer des prix élevés pour le gaz naturel liquéfié (GNL) américain. De ce fait, les européens commencent à se demander s’ils ne sont pas devenus les victimes de la stratégie globale de Washington.
Les spécialistes estiment que le GNL coûte plus cher aux Européens que le gazoduc russe. Ce qui a poussé au mois d’octobre le président français Emmanuel Macron ainsi que le chancelier allemand Olaf Schulz a exprimer leur mécontentement face à la hausse des prix du GNL.
Il convient de préciser qu’il y a quelques années le président Donald Trump souhaitait vendre le GNL américain aux pays européens en voulant les forcer à investir des sommes colossales afin d’aménager certains ports à cet effet. Ce fût l’Allemagne sous la gouvernance de la chancelière Angela Merkel à l’époque qui a refusé au nom de toute l’Europe et en tant que première puissance économique de l’Union, les propositions du président Donald Trump. Cependant, un versant de la guerre en Ukraine a comme objectif de mettre à genoux l’Allemagne qui importait environ 60% de son énergie de la Russie, via le Nord streat 2.
Certains dirigeants européens craignent que le conflit en Ukraine conduise à une hégémonie économique américaine et à un affaiblissement de l’Union européenne, à l’heure où l’Europe approche d’un hiver rigoureux avec des prix de l’énergie élevés, une forte inflation et une éventuelle récession, certains États membres de l’Union Européenes partagent le désir de plafonner les prix de tous les types de gaz, et non les petites quantités qui proviennent encore de Russie.
La crise en Ukraine met en quelque sorte l’Europe à la croisée des chemins : Soit continuer à suivre les États-Unis, soit empêcher Washington de profiter de la situation actuelle. Cependant, les forces politiques en Europe qui se réclament de l’opposition et se qualifient comme souverainistes n’agissent pas de manière significative afin de tenter de s’extraire de l’hégémonie étatsunienne sur les pays européens. Enfin, il semble que les États-Unis essayent de profiter des troubles en Europe afin de transformer cela en une chance pour elles.
Début octobre, William Moloney écrivait dans The Hill, qu’il y a depuis la crise ukrainienne de réels signes d’effondrement probable à l’avenir de l’OTAN. La scission entre les pays de l’OTAN s’aggrave à mesure que les problèmes économiques augmentent au sein de l’alliance. En cas d’effondrement l’Europe payera le prix le plus onéreux, surtout qu’elle dépend en partie militairement de l’OTAN.
Toutefois, il est certain que les pays occidentaux ont rencontré des difficultés économiques et des problèmes dans le secteur de l’énergie en raison de la politique de sanctions contre la Fédération de Russie, qui prévoit de réduire les approvisionnements en provenance de ce pays et refuser d’importer des ressources énergétiques russes.
Ceci met concrètement l’Union européenne devant des choix cruciaux et au bord du précipice. L’Union Européenne choisira de sauver son économie fortement menacée ou continuera à suivre la politique des États-Unis ?
Antoine Charpentier
Journaliste indépendant
Spécialiste du Moyen-Orient et de l’Europe
Source : auteur
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