Par Christelle Néant
Deux jours après l’attentat terroriste qui a frappé le pont de Crimée, la Russie a massivement frappé les infrastructures énergétiques et militaires de l’Ukraine avec des missiles de haute précision, plongeant de nombreuses villes ukrainiennes dans le noir.
Le 10 octobre 2022 au matin, des centaines de missiles russes de haute précision ont visé la plupart des grandes villes d’Ukraine, et surtout les centrales électriques, les bases militaires, et les bâtiments des services de renseignement ukrainiens.
Deux jours après avoir vu des habitants de Kiev se prendre en photo devant des posters géants montrant le pont de Crimée en flammes, la joie sordide exposée sur les segments ukrainiens des réseaux sociaux face à cet attentat terroriste qui a fait cinq victimes innocentes s’est muée en état de choc et en déclarations outrées.
Les frappes matinales ont touché Kiev, Dnipropetrovsk, Kharkov, Zaporojié, Ternopol, Odessa, Krivoï Rog, Lvov, Jitomir, Rovno, Nikolayev, Krapivnitski, Krementchoug et Konotop.
Les missiles russes ont touché le bâtiment de la direction du SBU, la mission des conseillers de l’UE, les agences des forces de l’ordre, ainsi que plusieurs centrales électriques et sous-stations à Kiev, et les centrales électriques à Lvov et Ivano-Frankovsk. Plusieurs bases de la Garde Nationale et de l’armée ukrainienne ont aussi été visées. Par contre ni les centrales nucléaires ni les centrales hydroélectriques n’ont été touchées.
Résultat, les métros de Kiev et Kharkov ont été arrêtés, et les villes de Lvov, Jitomir, Soumy, Kharkov, Khmelnitski, Poltava, Ternopol, Loutsk et Rovno se sont retrouvées sans électricité. Beaucoup de villes ukrainiennes ont aussi des problèmes d’accès à Internet et d’approvisionnement en eau potable.
Si ces tirs ont fait d’importants dégâts et des victimes parmi les civils ukrainiens (Kiev a annoncé le soir même 14 morts sur l’ensemble du pays, ce qui est peu comparé aux scores quotidiens de l’armée ukrainienne dans le Donbass et montre bien que la Russie n’a pas visé délibérément les civils), un certain nombre sont aussi dus aux dysfonctionnements des systèmes de défense anti-aérienne ukrainiens. À Kiev par exemple, on voit clairement sur plusieurs vidéos les trajectoires de missiles S-300 qui retombent au sol faute d’avoir pu toucher leur cible. Un autre missile S-300 est soupçonné d’avoir frappé le fameux pont piétonnier Klitchko à Kiev.
Pareil à Krementchoug, comme on peut le voir sur cette photo :
Ces frappes ont non seulement des conséquences lourdes pour l’Ukraine, mais elles pourraient aussi en avoir pour la France. Ainsi, la frappe contre la centrale électrique de Kryvoï Rog va impacter l’aciérie locale Kryvorijstal, qui fournit de l’acier pour les réacteurs nucléaires français.
En effet, suite aux sanctions anti-russes, la France a décidé de relancer tous ses réacteurs nucléaires pour faire face à l’hiver. Or, sur les 56 réacteurs nucléaires d’EDF, seuls 12 étaient en activité en septembre, car les autres doivent subir des réparations. Entre autre 12 réacteurs nucléaires ont des problèmes de corrosion dans leur système de refroidissement. Problèmes qui ont été identifiés en mai 2022.
Or pour régler ces problèmes, les réacteurs nucléaires français ont besoin de l’acier produit par Kryvorijstal. Si l’usine ne peut pas reprendre rapidement sa production, et si la France ne trouve pas de source alternative d’acier de cette qualité, les Français vont se retrouver cet hiver avec d’énormes factures d’électricité.
Ces frappes ont été justifiées par le Président russe, Vladimir Poutine, lors de la réunion du Conseil de sécurité de la fédération de Russie qui a eu lieu aujourd’hui, comme étant une réponse à l’attentat terroriste qui a frappé le pont de Crimée, mais aussi aux autres attentats commis par l’Ukraine sur le territoire russe.
« Les données de la police scientifique et d’autres experts, ainsi que les informations opérationnelles, montrent que l’explosion du 8 octobre était un attentat terroriste, un attentat visant à détruire l’infrastructure civile et critique de la Russie. Il est également clair que les organisateurs et les auteurs de l’attaque étaient des services secrets ukrainiens. Le régime de Kiev utilise depuis longtemps des méthodes terroristes. Il s’agit de meurtres de personnalités publiques, de journalistes, de scientifiques, tant en Ukraine qu’en Russie. Cela inclut les attaques terroristes contre les villes du Donbass, qui durent depuis plus de huit ans », a déclaré le Président russe.
Et non seulement l’Ukraine mène des attentats contre des personnes qui la dérange, mais aussi contre des infrastructures critiques comme des centrales nucléaires.
« Il s’agit également d’actes de terrorisme nucléaire, je veux parler des frappes de missiles et d’artillerie sur la centrale nucléaire de Zaporojié. Mais ce n’est pas tout : les services secrets ukrainiens ont également mené trois actes terroristes contre la centrale nucléaire russe de Koursk, en faisant sauter à plusieurs reprises les lignes à haute tension de la centrale. La troisième attaque terroriste de ce type a endommagé trois de ces lignes à la fois. Les dégâts ont été réparés dans les plus brefs délais et il n’y a pas eu de conséquences graves », a ajouté Vladimir Poutine.
Le Président russe a aussi déclaré que le gazoduc Turkish Stream avait failli lui aussi être saboté comme l’a été Nord Stream.
« Cependant, il y a eu un certain nombre d’autres attaques terroristes et de tentatives de commettre des crimes similaires contre des infrastructures de transport d’électricité et de gaz dans notre pays, y compris une tentative de faire exploser une section du système de transport de gaz Turkish Stream. Tout cela a été prouvé par des données objectives, y compris les témoignages des auteurs de ces attaques terroristes qui ont été arrêtés. Il est de notoriété publique que les représentants russes ne sont pas autorisés à enquêter sur les causes des explosions et de la destruction des systèmes internationaux de transport de gaz passant sous la mer Baltique. Mais nous connaissons tous le bénéficiaire final de ce crime », a-t-il déclaré.
Pour Vladimir Poutine ces attentats terroristes répétés de la part de l’Ukraine la mettent à égalité avec les pires groupes terroristes, et cela a justifié les frappes massives qui ont eu lieu le jour même.
« Ainsi, le régime de Kiev, par ses actions, s’est en fait mis sur un pied d’égalité avec les groupes terroristes internationaux, avec les groupes les plus odieux. Il n’est tout simplement plus possible de laisser des crimes de ce type sans réponse. Ce matin, sur proposition du ministère de la Défense et conformément au plan de l’état-major russe, une frappe massive a été lancée avec des armes aériennes, maritimes et terrestres à longue portée et à guidage de précision contre les installations énergétiques, militaires et de communication ukrainiennes », a déclaré le Président russe.
Vladimir Poutine a aussi tenu à ajouter qu’en « cas de poursuite des tentatives d’attentats terroristes sur notre territoire, la réponse de la Russie sera sévère et correspondra au niveau de la menace posée à la fédération de Russie en termes d’ampleur ».
Sans surprise ces frappes massives ont donné lieu à un concert de déclarations outrées tant en Ukraine qu’en Occident. Ces mêmes « élites » occidentales dont le silence concernant l’attentat terroriste du pont de Crimée s’est fait remarquer, rivalisent désormais pour qualifier les frappes russes d’inacceptables.
Donc, pour les autorités occidentales, cinq Russes innocents tués dans un attentat terroriste mené par les services secrets ukrainiens, ou les civils du Donbass tués par des bombardements ukrainiens ne méritent que le silence, mais des victimes civiles ukrainiennes tuées par les tirs de réponse de l’armée russe, ça mérite des déclarations outrées.
En clair, pour les « élites » occidentales les Russes sont des sous-hommes dont la mort dans un attentat ou un bombardement terroriste mené par leurs petits protégés de Kiev n’est rien et ne mérite pas d’être condamnée. En fait la seule différence notable entre le Troisième Reich et les autorités des pays occidentaux, c’est que ce ne sont plus les Juifs mais les Russes qui sont considérés comme des sous-hommes qui peuvent être assassinés sans que cela ne leur tire une larme, fut-elle de crocodile. Chacun en tirera les leçons à en tirer sur ce que valent les grandes déclarations de ces mêmes autorités concernant les droits de l’Homme et les valeurs qu’elles prétendent défendre.
En attendant, les frappes de missiles russes contre l’Ukraine se poursuivent ce soir, et il reste à espérer que le message sera reçu cinq sur cinq à Kiev. Faute de quoi, la Russie fera une piqûre de rappel.
Christelle Néant
Source : Donbass Insider
https://www.donbass-insider.com/fr/…
Notre dossier Russie
Notre dossier Ukraine