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« Notre gaz est notre droit » – Photo : via alaqsavoice.ps

Par Ahmad Melhem

Les organisations palestiniennes de la bande de Gaza pourraient se coordonner avec le Hezbollah, ce qui pourrait compliquer les négociations israélo-libanaises sur l’extraction du gaz en Méditerranée.

RAMALLAH, Cisjordanie – Les organisations palestiniennes de la bande de Gaza ont posé la première pierre d’un passage maritime qui reliera l’enclave au monde extérieur, lors d’un événement populaire qui s’est tenu dans le port maritime de Gaza le 13 septembre.

L’événement a également vu l’inauguration d’une peinture murale sur laquelle on pouvait lire « Notre gaz est notre droit ».

Lors de leurs discours à cette occasion, les dirigeants des factions et de la « salle conjointe des opérations armées » ont appelé à permettre aux Palestiniens de bénéficier de leurs propres ressources naturelles, à savoir le gaz, et ont souligné qu’ils ne permettraient pas à Israël de voler leur gaz.

L’événement a entraîné des débats sur les champs de gaz naturel situés au large de la côte de Gaza, dans la mer Méditerranée.

Il a également coïncidé avec les tensions entre Israël et le Liban concernant la démarcation de leurs frontières maritimes, le Hezbollah menaçant Israël d’empêcher l’extraction du gaz d’une zone contestée tant que le Liban ne sera pas autorisé à faire de même.

Il semble que les organisations palestiniennes aient également agi pour défier Israël, ce qui pourrait indiquer qu’il y a eu une coordination entre les factions et le Hezbollah avant la tenue de l’événement dans le port de Gaza.

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Pendant l’événement, un certain nombre de drones suicide Shehab ont survolé la côte de Gaza, dans un message indiquant que les organisations palestiniennes ont la capacité de frapper les barges d’extraction de gaz israéliennes en Méditerranée.

En 1999, le champ de gaz naturel Gaza Marine 1 a été découvert par la British Gas Corporation à 36 kilomètres (22 miles) à l’ouest de la côte de Gaza, dans une zone située dans les eaux territoriales palestiniennes.

Un an plus tard, le champ Gaza Marine 1 a été localisé précisément à la frontière commune avec Israël. Mais pendant toutes ces années, Israël a empêché les Palestiniens de bénéficier de leurs propres ressources en gaz naturel.

Les Palestiniens estiment qu’aujourd’hui, le moment est venu de faire remonter le dossier du gaz naturel dans un contexte de demande mondiale croissante suite à la guerre actuelle de l’OTAN contre la Russie, de la tension accrue entre le Liban et Israël au sujet des champs gaziers contestés et des efforts de médiation des États-Unis pour éviter une confrontation militaire entre les deux pays.

Suhail al-Hindi, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré à Al-Monitor que le récent événement organisé par les organisations palestiniennes était un message à Israël soulignant le droit des Palestiniens au gaz, et que la résistance a les capacités d’affronter Israël pour obtenir ce droit, quels que soient les obstacles et les difficultés.

« Nous avons également envoyé un message sur notre droit à disposer d’une voie navigable qui relie Gaza au monde », a-t-il déclaré.

Il a noté aussi : « Nous pouvons rencontrer des difficultés pour obtenir notre droit, mais nous avons fait le premier pas sur cette voie et envoyé un message à l’ennemi et aux médiateurs à ce sujet. »

Hindi a refusé de révéler les détails de la façon dont les organisations de la résistance imposeraient la voie navigable et obtiendraient finalement leurs droits sur le gaz naturel de Gaza, en disant : « Ce dossier a été soulevé dans le passé, et sera soulevé plus tard avec [toutes les parties impliquées]. Mais quant à savoir où, quand et comment cela sera réalisé, les jours à venir nous le diront. »

Thabet al-Amour, auteur et analyste politique palestinien, a déclaré à Al-Monitor que les Palestiniens ont suivi les traces du Hezbollah en soulevant le dossier du gaz naturel, car ils ont vu qu’Israël a fait un pas en arrière sur la question du champ gazier de Karish, qui se trouve dans la zone contestée avec le Liban et où une plate-forme gazière israélienne avait commencé à extraire du gaz en juin.

Aussi, a-t-il ajouté, il semble que les factions palestiniennes souhaitent soulever et traiter leur propre dossier gazier de la même manière que le Hezbollah.

Amour a toutefois exclu la possibilité d’une confrontation directe entre la résistance palestinienne et Israël au sujet des gisements de gaz, car d’autres dossiers majeurs sont déjà une source de tension entre les deux parties, notamment la judaïsation de Jérusalem, les raids répétés à la mosquée Al-Aqsa et les activités de colonisation israéliennes en cours en Cisjordanie.

Lire également : L’accord gazier israélo-européen sous le feu des critiques par Ylenia Gostoli

Il a noté que le dossier du gaz n’a jamais été une raison à l’origine des précédentes guerres sur Gaza, tandis que le projet de voie navigable a été inclus dans l’accord de trêve de 2014 – bien qu’il n’ait toujours pas été mis en œuvre huit ans plus tard.

Le message de la résistance semble avoir atteint Israël.

Dans un message publié sur Facebook le 14 septembre, Danny Danon, ancien ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies et actuel président de World Likud, l’aile de communication mondiale du parti Likoud, a déclaré : « Après l’apparente capitulation du [Premier ministre Yair] Lapid devant le Hezbollah, et après avoir cédé une grande partie de la mer et des réserves de gaz, le Hamas a maintenant lui aussi montré son l’appétit, et a l’intention de faire chanter Lapid afin d’extraire du gaz au large de Gaza. Lapid cause à Israël des dommages politico-stratégiques à long terme qui mettront des années à être réparés. »

Dans un article du 13 septembre, l’analyste politique israélien Yoni Ben-Menachem a déclaré : « Les organisations palestiniennes tentent de suivre les traces du Hezbollah en menaçant Israël [lorsqu’il s’agit des ressources gazières]. »

Selon Ben-Menachem, les inquiétudes israéliennes se sont haussées d’un cran après la récente rencontre entre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le premier responsable du Jihad islamique, Ziad al-Nakhalah, à Beyrouth, au cours de laquelle ils ont discuté des conséquences possibles d’une confrontation avec Israël à la frontière maritime.

Auteur : Ahmad Melhem

* Ahmad Melhem est un journaliste et photographe palestinien de Al-Watan News basé à Ramallah. Il écrit pour un certain nombre de publications arabes.
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Source : Chronique de Palestine
https://www.chroniquepalestine.com/…

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