Par Emmanuel Wathelet
L’explosion des émissions de gaz à effets de serre commence avec la révolution industrielle. Ce qui permet cette révolution, c’est le marché libre, c’est-à-dire la possibilité pour des entrepreneurs individuels d’exploiter des travailleur•euses et ceci en compétition avec d’autres entrepreneurs. Autrement dit la révolution industrielle dépend directement du mode de production capitaliste, dont le marché libre est la condition initiale. À la source de l’explosion des GES (gaz à effets de serre), il y a donc le capitalisme.
Or, pour lutter contre les GES, il faut des décisions structurelles, c’est-à-dire qui touchent des secteurs entiers, à l’échelle mondiale. Les efforts individuels ne suffiront pas quand vous prendrez votre vélo tandis que Bezos prendra son yacht ou son jet. Par décisions structurelles, j’entends, par exemple, des quotas (au minimum) sur la production de viande, une limitation du transport maritime, aérien et terrestre, la fin des centrales à charbon, etc.
Puisque le pouvoir politique est le seul habilité à prendre des décisions pour l’ensemble d’une société, seuls les pouvoirs politiques sont à même de prendre conjointement ces décisions sur la production mondiale, au sein d’instances internationales.
Pourquoi ne le font-ils pas?
Parce que ces industries sont aux mains d’acteurs privés – le fameux marché libre. Ces acteurs luttent pour leur propre survie. Chaque entrepreneur•e individuellement a intérêt à polluer, alors que collectivement l’humanité a intérêt à cesser d’émettre des GES.
Est-il envisageable que de tels accords (par exemple de quota de production) apparaissent malgré tout au sein du système capitaliste ?
1) Si oui, ce sera très certainement trop tard (ça l’est déjà) puisque l’intérêt des acteurs privés n’est pas celui-là
2) Si tel était le cas, ça irait avec une hausse des prix (ce qui est rare est cher en système capitaliste) et donc ne pourrait qu’accroître les inégalités au sein des pays et internationalement.
Par conséquent, la seule solution est de retirer des mains du privé toutes les industries majoritairement responsables des émissions de GES. Il en résulte que la première exigence écologique est la sortie du capitalisme.
Elle se traduit par la nationalisation des grands secteurs productifs, une mise en commun internationale des ressources, la décision de quotas de production, l’interdiction stricte de bénéfices privés sur la production de biens et services, un moratoire international sur la production de biens non nécessaires, un financement public massif dans la recherche scientifique liée à la limitation de l’émission de GES, l’interdiction stricte des pratiques de spéculation, etc.
Le mode de production capitaliste exploite les personnes racisées (esclavage, néo-colonialisme, prisonnier•es), les femmes (inégalités économiques sur la base du genre), les enfants, menace la paix (guerres impérialistes), les ouvrier•es partout sur la planète (dans les usines et dans les champs) mais aussi… l’environnement.
Lutter pour la vie, c’est lutter contre le capitalisme.
Source : Le blog du Radis
https://leblogduradis.com/…
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