Par B’Tselem

L’horrible violence policière contre les participants aux funérailles du journaliste palestinien Sheerin Abu Akleh la semaine dernière révèle un aspect plus large et plus routinier dans l’approche du régime israélien de suprématie juive : même le droit de pleurer leurs morts n’est pas garanti aux Palestiniens.

Voici par exemple à quoi ressemblait le cortège funéraire d’Abd al-Mun’im Fanun en février 2012 à Hébron : les personnes en deuil ont essayé de parler sur place aux agents de police des frontières pour leur permettre d’atteindre le cimetière – mais ils ont refusé, et quelques instants la ter a pulvérisé un liquide qui sent mauvais (« Skunk ») sur un groupe de manifestants protestant à proximité contre la fermeture de la rue a-Shuhada au mouvement palestinien. Le liquide a frappé à la fois les personnes en deuil et le corps d’al-Mun’im directement (lien vers la vidéo en premier commentaire).

Parmi les autres manifestations de maltraitance israélienne contre les Palestiniens, y compris ceux qui pleurent leurs proches, on peut citer des incursions violentes dans les maisons des familles endeuillées (comme c’était aussi le cas avec la famille Abu Akleh), le démantèlement des tentes deuil, la destruction sur les mémoriaux et même l’effacement des murales commémorant les morts. Par exemple, dans les jours et les semaines qui ont suivi le meurtre de Muhammad Abeid, un jeune homme d’Al-Esawiyah à Jérusalem-Est, les policiers ont pris la peine de descendre les drapeaux suspendus dans les rues du quartier, de déchirer des affiches dans la tente deuil de sa famille, enlever une plaque commémorative de pierre – plusieurs fois – sur le mur où il a été tué, et efface à plusieurs reprises son image graffitis dans le quartier.

La violence des soldats et des policiers israéliens, qui arrivent armés d’armes mortelles lors des funérailles palestiniennes, conduit parfois à des affrontements, au cours desquels ils ouvrent du feu réel, blessent et même tuent des participants. Par exemple, Ziad ‘Awad, un jeune de 28 ans de Beit Ummar, a été tué le 10 avril 2015 par une balle de calibre de 0,22 pouce tirée par des soldats qui avaient posté une embuscade dans le village alors qu’un enterrement était en cours. Shawqat Za’aqiq (19), un autre habitant de Beit Ummar, a été tué le 29 juillet 2021 par une fusillade de sniper à environ 100 mètres lors des affrontements lors des funérailles de Muhammad Abu Sarah (al-‘Alami), un jeune de 11 ans du village qui avait été tué par s plus vieux la veille.

Des expressions supplémentaires concernant le deuil palestinien se sont cristallisées en une politique officielle du régime d’apartheid israélien, y compris la possession de centaines de corps palestiniens au fil des ans, au motif qu’ils sont nécessaires comme barga des puces pour les futures négociations – avec l’approbation de la Haute Cour de justice d’Israël.

Cette politique a été donnée une expression particulièrement grotesque lors de l’enlèvement du corps de Muhammad a-Na’am (27) et de sa profanation par un bulldozer près de la clôture paramétrique dans la bande de Gaza il y a environ deux ans. Mais la routine n’en est pas moins méprisable : en ce moment, Israël détient 103 corps de Palestiniens, dont 9 mineurs. Leurs membres de leur famille attendent pour les allonger pour se reposer et pleurer dans les tombes de leurs proches – mais ne savent pas quand ils pourront le faire.

Un autre affront aux familles endeuillées est la révocation quasi automatique des permis des familles dont les proches ont été tués par des soldats ou des policiers. Israël affirme que c’est nécessaire en raison de la crainte que certains membres de la famille ne cherchent à se venger, mais cette affirmation n’est rien d’autre qu’une mauvaise excuse pour une politique cruelle de châtiment collectif, qui nuit profondément aux capacités des familles St a perdu leurs proches pour gagner sa vie.

Exposés et dépourvus de protection et de droits – c’est la vie des Palestiniens sous le régime israélien, même en deuil.

Source : FB B’Tselem
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