Par Karel Huybrechts

# NOUVEAUX HORIZONS MAGAZINE/
PARIS CONTRE-ATTAQUE DANS LA GUERRE MEDIATIQUE AVEC DES METHODES DE VOYOUX: LA NOUVELLE ‘GUERRE INFORMATIONELLE’ DE MME PARLY

Karel Huybrechts)/

2022 02 15/

Au cœur de la guerre hybride et de ses « opérations d’influence », il y a la guerre médiatique. La première manche a été gagnée en Afrique par la Russie. Paris contre-attaque avec sa nouvelle doctrine de la guerre informationnelle, une doctrine où la France devient à nouveau un état-voyou. Attaqués de partout de Washington à Paris, par le Pentagone, RFI et Macron notamment, cible centrale : la TV panafricaine Afrique Média et le géopoliticien Luc Michel !

* Voir la video sur LUC.MICHEL.ORG-TV/
LUC MICHEL: ESQUISSE DE LA GUERRE HYBRIDE (XII). RUSSIE VS FRANCE, AU CŒUR DE LA GUERRE MEDIATIQUE
https://vimeo.com/638820330

* Luc Michel dans LE DEBATdebat sur PRESS TV
du 25 10 2021 : « Cyber-influence, la France s’inquiète »

GUERRE INFORMATIONNELLE :
PARIS CONTRE-ATTAQUE AVEC DES METHODES DE VOYOU

La ministre française des Armées Florence Parly a présenté ce 20 octobre une nouvelle doctrine pour mener le combat dans la « guerre informationnelle », s’autorisant à user de la dissimulation ou de la ruse pour contrer les attaques de ses adversaires.

La défense française vient de se doter d’un nouveau « cadre officiel contre les attaques informationnelles à l’ère des médias sociaux ». La ministre des Armées Florence Parly a ainsi présenté ce 20 octobre la nouvelle «doctrine militaire de lutte informatique d’influence» visant à encadrer la cyber-influence et contrer celle des adversaires. «Le champ informationnel est un lieu de compétition stratégique», et «l’information fausse, manipulée ou subvertie est une arme», a expliqué la représentante du gouvernement lors de la présentation de cette doctrine nommée «L21». «La lutte informatique d’influence, cela désigne l’ensemble des opérations militaires conduites en appui de nos forces dans le champ informationnel, pour détecter, caractériser, contrer des attaques pour appuyer la communication stratégique associée à une opération», a-t-elle précisé lors de sa conférence de presse.

LA DEFENSE FRANCAISE CONTRE LES MEDIAS PRO-RUSSES INDEPENDANT

Selon la doctrine française, les armées s’autorisent plusieurs types d’action : opérer une «veille de l’espace numérique autour des opérations militaires» pour détecter des attaques informationnelles adverses comme pour mesurer l’état de l’opinion publique, «promouvoir l’action des forces armées sur les médias sociaux», «contrer les attaques informationnelles adverses s’opposant à l’action de nos forces pour les faire cesser ou en atténuer les effets», ou encore «dénoncer les incohérences ou mensonges de l’adversaire».

Ces tâches sont dévolues à des unités militaires spécialisées du Centre interarmées des actions sur l’environnement (CIAE), sous le contrôle du Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER), avec ses officines stipendiées, ses « usines à troll », ses agents d’influence stipendiés déguisés en « journalistes » ou en « chercheurs ».

UN PRÉCÉDENT EN CENTRAFRIQUE :
LA FRANCE PRISE LA MAIN DANS LE SAC

Ces actions d’influence des armées seront circonscrites aux théâtres d’opérations extérieures et ne seront pas exercées sur le territoire national, a assuré Florence Parly. En Afrique particulièrement ! Les armées françaises ne s’interdisent par ailleurs pas de recourir à la «déception», à savoir induire l’adversaire en erreur par la dissimulation ou la ruse. Toutefois, «nous mettrons en œuvre ces opérations en veillant à ce qu’elles soient en parfait accord avec nos principes et nos valeurs», a insisté la ministre, promettant que les armées françaises ne déstabiliseront pas un Etat étranger à travers des actions informationnelles qui viseraient par exemple des processus électoraux. 

La France a néanmoins déjà eu recours à ce type de manœuvre, avec plus ou moins de discrétion : en décembre 2020, Facebook avait supprimé publiquement des réseaux de désinformation gérés depuis la France, ayant des connexions avec l’armée française. Ce dernier était accusé de mener des opérations d’interférence en Centrafrique, diffusant en français et en arabe des messages pour défendre les politiques françaises en Afrique et critiquer celles des Russes, comme l’avait confirmé un rapport de l’Internet Observatory de Stanford : «En créant des faux comptes et des fausses pages anti-fake news pour combattre les trolls, les intervenants français ont perpétué et implicitement justifié le comportement problématique qu’ils entendaient combattre.»

Source : Luc Michel

Notre dossier Afrique noire