Par Karine Bechet-Golovko
Hier, comme la Russie l’avait demandée, les Etats-Unis ont fourni une réponse concernant la question des garanties de sécurité. Et comme l’on pouvait s’en douter au regard du discours atlantiste actuel, aucune garantie n’a été apportée. In fine, les Etats-Unis et l’OTAN proposent à la Russie d’être « raisonnable » et « pragmatique » et de renoncer à ses exigences concernant le non-élargissement de l’OTAN. Comme le disent les Etats-Unis, maintenant la balle est dans le camp de la Russie et, en effet, c’est le cas.
La réponse écrite, même si elle n’est pas publiée, ne diffère en rien, si l’on en croit les déclarations de Blinken et de Stoltenberg, des positions atlantistes antérieurement annoncées. Et Blinken d’ailleurs l’a affirmé dans sa conférence de presse – aucune concession n’est envisageable.
Speaking at a news conference, the Secretary of State said that the US proposals offered Russia a « serious diplomatic path forward ». These included safeguarding the right of nations to choose their own alliances, he added.
« We made clear that there are core principles that we are committed to uphold and defend, including Ukraine’s sovereignty and territorial integrity and the right of states to choose their own security arrangements and alliances, » Blinken said.
Autrement dit, la question de l’extension de l’OTAN reste ouverte, l’Ukraine est victime et non pas agresseur, ce qui justifie au passage de nouvelles livraisons d’armes prochainement.
Message confirmé par Stoltenberg, la question de l’élargissement ou non de l’OTAN ne concerne pas la Russie :
What we have made clear is that we will not compromise on some core principles. And one of them is, of course, that every nation has the right to choose its own path. So NATO respects a country or a nation when they decide to apply for NATO membership, as for instance, Ukraine, or when they decide to not apply for a NATO membership as Finland and Sweden have done.
Et juridiquement, il a raison, les pays peuvent décider librement et souverainement de faire partie ou non d’une alliance, avec toutes les conséquences politiques que cela entraîne. Le problème est politique : quelle est la force de conviction de la Russie dans ce cas ?
Et Stoltenberg de continuer, précisant leur conception de la « désescalade », avec un renforcement de la présence militaire dans la région, afin de convaincre la Russie de rester dans la voie politique et diplomatique :
But of course while we are hoping for, and working for, a good solution, de-escalation, we are also prepared for the worst. And therefore, in parallel with our efforts on the dialogue track, we are also increasing the readiness of our forces. And NATO Allies have also increased the presence including in the Black Sea and the Baltic Sea region, with more ships and more planes, partly to conduct surveillance, to monitor, to have the best possible picture of the developments in and around Ukraine, but also to provide reassurance to Allies.
And then, part of that is that we actually some weeks ago increased the readiness of the NATO Response Force. This response force it’s composed of different elements and the lead element of the NATO Response Force consists of around 5000 troops. It’s currently led by France. But also other Allies contribute troops to this lead element, and it can be deployed within days. (…) I welcome the US decision to assign [8500] troops on high readiness to the NATO Response Force (…).
La Russie est appelée à continuer à discuter sur les points secondaires, sur lesquels les Etats-Unis sont prêts à discuter.
Washington et ses alliés rejettent fermement l’idée que la Russie puisse avoir son mot à dire sur la composition de l’Otan et refusent de promettre que l’Ukraine n’intégrera pas un jour l’Alliance. Les Occidentaux se disent prêts en revanche à discuter du contrôle des armes et de mesures de confiance.
Si la Russie continue la discussion sur ces points, le piège grossièrement tendu fonctionnera : elle reconnaîtra de facto le droit de l’OTAN à l’élargissement vers l’Est et renoncera par la même à ses exigences de sécurité. Les Etats-Unis disent que, désormais, la balle est dans le camp de la Russie et tel est vraiment le cas.
Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…
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