Par Jacques-Marie Bourget
Reporters Sans Frontières (RSF) a toutes les audaces, tous les culots. Les « salauds ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît ». L’assertion du type Bernard Blier marche pour eux en changeant le premier mot. Voilà une « ONG » qui n’en est pas une, puisqu’elle a avec constance touché de l’argent des USA et d’Israël, voilà qu’en novembre, dans son « Bilan Annuel de la liberté de la presse dans le monde », elle refuse de compter les journalistes assassinés par Israël à Gaza ! En effet pour RSF les martyrs de presse Palestiniens ne sont pas de « vrais journalistes ». Du type Robert Ménard.
Et voilà qu’aujourd’hui, à Paris et à Marseille, cette OG (organisation Gouvernementale) rejoint l’appel d’une cohorte d’honnêtes gens pour protester contre les crimes israéliens commis contre les journalistes à Gaza ! Faut vraiment être culotté.
Nous avons eu la preuve par Trump que RSF est un mistigri piloté par les US : RSF a protesté contre la coupure des crédits exigée par le blondinet qui règne à la Maison Blanche. Cette pleurnicherie était un aveu, Washington ne verse plus de sous aux héritiers de Ménard ce qui « met en danger la liberté de la presse ». Disent-ils. Il faut entendre ou lire ce paradoxe pour le croire. Donc, puisque Trump garde ses sous, la puce change d’âne et RSF entend taper la caisse de l’Europe (qui lui verse déjà un million d’euro par an).
Résumons. RSF a vécu de l’argent américain et israélien, et un peu des largesse de Bongo. En Echange RSF a toujours très bien classé Israël dans son « Palmarès mondial de la démocratie », et tant pis pour les journalistes Palestiniens, et quelques occidentaux, assassinés par Tel Aviv. Miracle et nouveau marketing, cette engeance que Macron à naguère nommée pour assurer la police au sein de la presse, s’en vient pleureur sur Gaza. Ménard reviens ils sont devenus fous !
Jacques-Marie BOURGET
PS du Grand Soir : RSF est une « organisation reconnue d’utilité publique » qui reçoit à ce titre des subsides publics. En contrepartie, elle est tenue de fournir à qui les demande les informations sur, par exemple, le détail des sommes reçues des USA, le détail des sommes versées aux journalistes, le détail des frais de fonctionnement, la composition de son conseil d’administration, le coût de son siège, les salaires, etc. Le lecteur curieux pourra donc se renseigner par mail ou courrier.
AJOUT DE MAXIME VIVAS
Extrait de mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières » (Editions Aden, 2007).
Le 8 avril 2003, un tir de l’armée états-unienne sur l’hôtel Palestine à Bagdad, lieu où résidaient des dizaines des reporters couvrant la guerre provoque la mort de deux journalistes (Taras Protsyuk de l’agence britannique Reuters et José Couso de la télévision espagnole Telecinco) alors que le monde entier savait que cet hôtel était le Q.G. des journalistes non « embedded ».
Le jour même, le Syndicat National des Journalistes (SNJ) publiait un communiqué approuvant la démarche de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui demandait une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces attaques par les troupes états-uniennes. On y lisait : « La FIJ qualifiait de « crime de guerre »l’attaque de ce jour contre l’hôtel « Palestine »dans lequel la plupart des journalistes internationaux résident à Bagdad. Il en est de même avec la destruction des locaux d’Al Jazira et ceux de la télévision d’Abu Dhabi, ainsi que la canonnade du véhicule de l’équipe d’ITN, le 22 mars dernier. Au moins 13 journalistes ont, à ce jour, perdu la vie au cours de ce conflit.
Les journalistes ne sont pas des combattants et ne doivent pas être pris pour cible. Pas plus qu’ils ne doivent être manipulés ou utilisés comme « boucliers humains »par les autorités des pays en guerre. »
Le 15 janvier 2004, RSF revient sur le drame dans un communiqué où elle acquitte les militaires tireurs :
Elle prétend qu’ils ignoraient qui se trouvait dans l’hôtel Palestine et elle regrette « cette erreur criminelle »cette « bavure »ou « erreur de jugement »qui constitue « l’élément essentiel à l’origine du drame. »
Laissons donc la FIJ et le SNJ parler de « crimes de guerre » . Qui les écoute quand les micros sont dirigés vers RSF ?
Et RSF de s’interroger : « La question est de savoir pourquoi cette information a été retenue. Volontairement, par mépris, ou par négligence ? ». Après avoir posé cette vraie question, et comme effrayée de son audace, elle s’empresse d’écarter les deux premières hypothèses : « Il s’agit […] d’une négligence criminelle » suivie (car les états-uniens n’ont pas tout dit sur les « négligences ») d’un « mensonge par omission. »
Puis, RSF publie les états de services flatteurs, fournis par l’US Army, semble-t-il, de ces braves militaires, héros au cœur au tendre.
Mais, quatre ans plus tard, c’est la tuile.
La justice s’abat sur les anges en uniforme. Voici comment RSF en rend compte : « Le 16 janvier 2007, le juge madrilène Santiago Pedraz a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de trois militaires américains, pour l’« assassinat » de José Couso, cameraman de la chaîne privée Telecinco, tué le 8 avril 2003 dans l’attaque de l’Hôtel Palestine de Bagdad. Cette mesure concerne le sergent Thomas Gibson, le capitaine Philip Wolford et le lieutenant-colonel Philip de Camp. »
Les militaires militaires nommément acquittés par RSF en 2004 !
Passons sur l’obstination de RSF à apposer des guillemets à « assassinat ». Le fait important est que la Justice lance en 2007 un mandat d’arrêt international contre trois militaires états-uniens que RSF s’était empressé de blanchir en 2004.
Le traitement de cette affaire par RSF s’est avéré dès le début à ce point partial que la famille d’une des victimes, le cameraman espagnol José Couso, est révoltée. Elle lui a demandé « de se retirer du dossier au vu [ de son] rapport dont « les conclusions […] exonèrent les auteurs matériels et reconnus du tir sur l’Hôtel Palestine en se basant sur la douteuse impartialité des personnes impliquées, et sur le propre témoignage des auteurs et responsables du tir, rejetant cette responsabilité sur des personnes non identifiées.
Bref, en 2027 comme 2004 RSF s’acharne à acquitter les armées impérialistes et à horrifier les familles des victimes par son parti pris politique de fausse ONG.
MV
Source : Le Grand Soir
https://www.legrandsoir.info/…