© UNRWA. Les Gazaouis continuent de vivre dans des abris temporaires.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Alors que l’aide humanitaire reste bloquée depuis plus de cinq semaines à Gaza, les bombardements israéliens plongent les civils dans un quotidien marqué par la peur et la pénurie de nourriture, de médicaments et d’accès aux soins, notamment pour les femmes enceintes.

Dans un communiqué publié mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est alarmée des conditions dans lesquelles se déroulent les accouchements dans l’enclave palestinienne. « Les mères accouchent dans des conditions désastreuses, mettant en danger leur santé et la vie de leurs bébés », a déclaré l’agence onusienne.

Depuis le 2 mars, plus aucune aide commerciale ni humanitaire n’a pu entrer dans Gaza. Les stocks de médicaments, de sang et de fournitures essentielles pour la santé maternelle et infantile s’amenuisent rapidement, selon les agents humanitaires. 

Les besoins sont d’autant plus pressants que les combats et les bombardements s’intensifient, et que les armes non explosées compliquent l’accès aux zones sinistrées.

Présent sur place, Luke Irving, chef du programme de lutte antimines (UNMAS) dans les territoires palestiniens occupés, décrit un climat de détresse généralisée : « Les gens ont peur », confie-t-il à ONU Info. Dans ces conditions, la population se concentre sur la survie au quotidien, « comment se nourrir et s’abreuver – telle est la réalité à Gaza en ce moment ».

Mardi 8 avril, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un nouvel appel depuis New York pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et parvenir à un cessez-le-feu entre les parties belligérantes. 

Il a rappelé que la trêve observée précédemment avait permis la libération d’otages et la distribution d’aide vitale. « Aujourd’hui, cependant, alors que l’aide s’est tarie, les vannes de l’horreur se sont rouvertes », a-t-il déploré.

La situation sur le terrain est marquée par une aggravation rapide de la malnutrition et une résurgence des maladies évitables. Selon l’UNICEF, « la malnutrition, les maladies et d’autres affections évitables devraient augmenter, augmentant le risque de décès d’enfants évitables ».

Au cours des trois dernières semaines, plus de 390.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza. Les deux tiers du territoire sont désormais classés comme zones interdites ou font l’objet d’ordres d’évacuation de la part de l’armée israélienne. 

Le bilan humain continue de s’alourdir : entre le 3 et le 8 avril, les bombardements israéliens ont causé la mort de 287 Palestiniens et fait 912 blessés, selon les autorités sanitaires locales. Depuis le début des hostilités, le 7 octobre 2023, celles-ci font état d’un total de 50.810 morts et 115.688 blessés.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a également rapporté plusieurs tirs de roquettes depuis Gaza, les 3 et 6 avril, l’un d’eux ayant touché la ville israélienne d’Ashkelon et fait 12 blessés.

© UNRWA/Mohammed Hinnawi. Un membre du personnel de l’ONU administre un vaccin contre la polio à des enfants à Gaza, en février 2025.

Depuis octobre 2023, 412 travailleurs humanitaires ont perdu la vie à Gaza. Ces dernières semaines, 15 d’entre eux ont été tués à Rafah, dont des membres du Croissant-Rouge palestinien, de la défense civile palestinienne et de l’agences des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), suscitant une vive indignation parmi les responsables onusiens.

« C’est une période extrêmement difficile et les faits montrent que nous ne sommes pas protégés pour le moment », a indiqué Luke Irving, de l’UNMAS, appelant à une meilleure protection pour les personnels humanitaires opérant en zone de conflit. « Parce que la population en a besoin, les civils en ont besoin », a-t-il insisté.

Parallèlement, les distributions de nourriture sont fortement réduites, notamment dans le nord de Gaza, où les derniers stocks d’aliments thérapeutiques restent inaccessibles en raison des hostilités. 

En mars, seuls 50.000 dépistages de malnutrition ont pu être réalisés chez les enfants, contre 75.000 en février, soit une baisse d’un tiers. 

« En mars, la distribution de ces fournitures a été deux fois moindre qu’en février », a précisé l’OCHA.

Les nouvelles vagues de déplacement ont contraint de nombreuses familles à se réfugier dans la région d’al-Mawasi et les quartiers occidentaux de la ville de Gaza. Mais ces zones sont déjà saturées. « Les abris pour les personnes déplacées sont débordés : les conditions d’hygiène et d’assainissement s’effondrent, l’eau manque et des infestations de puces et d’insectes sont signalées », souligne l’OCHA.

Dans ce contexte, l’absence d’un couloir humanitaire sécurisé continue d’exposer des centaines de milliers de civils à une crise sans précédent.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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