Par Ziad Medoukh
À l’occasion de la Journée internationale des droits de femmes, célébrée le 8 mars de chaque année partout dans le monde, comment ne pas avoir une pensée particulière pour les femmes palestiniennes si courageuses ?
Ces vaillantes résistantes sur tous les fronts, qui se battent inlassablement pour leurs droits bafoués au quotidien sous le joug de l’occupation, luttent contre l’oppression, pour l’égalité et la liberté.
Ces femmes ont montré, une fois de plus, leur courage et leur détermination lors de cette agression horrible de 15 mois contre la population civile de la bande de Gaza.
Au cours de ces événements terribles, on peut dire que nous avons appris des femmes la patience et la détermination. Nous avons également réalisé que les femmes peuvent vivre sous pression sans se plaindre.
Oui, nos femmes sont reconnues par leurs précieuses qualités humaines et professionnelles, pour leur volonté, leur ténacité, leur abnégation, leur acharnement au travail, leur attachement indéfectible à leur terre et à leur patrie, leur patience et leur dignité, de même que par leur investissement plein et entier dans l’éducation d’une nouvelle génération, déterminée et confiante.
Ces héroïnes des temps modernes, qui n’ont jamais baissé les bras en dépit du blocus cruel qu’elles subissent depuis plus d’une décennie, malgré les différentes agressions ravageuses et meurtrières de cet état d’apartheid, l’impitoyable répression de la part des soldats et des colons israéliens, sont aussi des mères extraordinaires. Ignorant la peur, elles protègent leurs enfants contre les balles et les bombes de l’occupant.

En cette Journée mondiale, nous commémorons les Femmes dans un contexte insoutenable, marqué par le durcissement des mesures inhumaines, atroces, infligées par l’occupation dans l’ensemble des territoires palestiniens.
Les palestiniennes sont les piliers de la famille, de la société, et de la Nation. Elles manifestent symboliquement, avec une rare abnégation, d’un lieu de souffrance à un autre, d’un camp de réfugiés à un check-point, d’une ville assiégée à une autre occupée et d’une prison fermée à une prison à ciel ouvert.
Les femmes sont le début de notre lutte, le titre de notre détermination, l’origine de notre savoir, l’exemple de notre résistance, le chant de notre espoir et le remède à nos blessures. Elles représentent la richesse de notre terre, la lumière de notre mémoire, l’ange de notre histoire et le symbole de notre paix, le sens de notre identité et la terre de nos ancêtres. Elles incarnent l’avenir de notre grande Palestine de paix, d’espoir et de justice.
Les femmes de Palestine méritent tout notre respect. Elles méritent des lois qui améliorent leur statut dans notre pays et pas seulement ce congé d’une journée décidé par le gouvernement palestinien depuis douze ans. Elles méritent notre admiration.
Nous honorons leur héroïsme dans une conjoncture extrêmement difficile , angoissante et funeste, marquée par l’intensification de l’occupation et de la colonisation dans les territoires palestiniens, par la multiplication des agressions israéliennes sanglantes, en particulier contre la bande de Gaza ces derniers mois, sans parler des projets régionaux et internationaux qui visent la liquidation de la cause palestinienne et de la situation humanitaire catastrophique dans cette prison à ciel ouvert qui porte encore les stigmates de la dernière offensive militaire israélienne ni de l’absence de perspectives pour toute une population, qui attend toujours une solution politique et la fin de l’occupation.
L’année 2024 a été assombrie par les décès de 7500 femmes et jeunes filles palestiniennes : 7475 d’entre elles ont péri sous les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, et 25 ont été assassinées par l’armée d’occupation israélienne et les colons en Cisjordanie occupée. A ce lourd bilan macabre s’ajoute la détention, tout aussi intolérable, de plusieurs femmes dans les prisons israéliennes parmi lesquelles figurent des adolescentes mineures, des mères de famille et des jeunes étudiantes.

Où qu’elles soient – en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, dans les territoires de 1948 ou en exil – les femmes palestiniennes demeurent plus que jamais déterminées et espèrent, comme toute notre population, des lendemains meilleurs, des lendemains placés sous le signe de la liberté et de la paix, des lendemains de justice. Elles fêtent le 8 mars 2025 dans les larmes, la douleur, la souffrance et la peine. Elles pleurent les morts, elles pensent aux blessés, aux prisonniers et à toute notre population civile qui subit au quotidien un sort effroyable.
La femme palestinienne, qui mène son combat sans relâche, avec une dignité et un courage exceptionnel, est à la fois la mère du jeune assassiné, la femme du prisonnier, la grand-mère des jeunes désespérés. Elle est toujours présente pour soutenir son mari, pour aider ses enfants, pour insuffler de l’espoir et pour participer au développement d’une société en pleine crise.
Elle est fortement investie dans la vie sociale, culturelle et économique et joue un rôle essentiel au sein de la famille, dans les villages, les villes, les camps de réfugiés, les quartiers, les associations, les coopératives familiales et agricoles. Partout, elle est un élément majeur de cohésion dans la société palestinienne.
Les statistiques à cet égard sont éloquentes : 73% des personnes qui fréquentent les universités en Palestine sont des femmes, et le taux de scolarisation chez les jeunes filles palestiniennes dépasse les 94%.
Les femmes de Gaza ont développé pendant l’agression avec détermination les principes de la solidarité familiale et sociale.
La Palestine rend un vibrant hommage à toutes les femmes solidaires de notre juste cause, partout dans le monde, pour leur courage, leur mobilisation et leurs actions diverses de soutien aux Palestiniens dans leur lutte pour la liberté et pour la justice.
Vive les palestiniennes, vive les femmes solidaires de notre cause. Le combat se poursuit pour une Palestine libre !
Source : auteur
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