Par Madawi Al Rasheed, Universitaire saoudienne

Adaptation en version française par René Naba, Auteur de l’ouvrage «L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres» – Editions Golias 2013.

Petite-fille de Mohammad Ben Talal Al Rasheed, le dernier Émir de Haïl (Arabie saoudite), spécialiste mondialement reconnue des affaires de la Péninsule arabique, Madawi Al Rasheed est professeure d’anthropologie sociale au département de théologie et de sciences religieuses du King’s College de Londres depuis 1994 ;

Depuis son accession au pouvoir en 2015, Mohammad Ben Salmane s’est engagé à éradiquer l’Islam politique qu’il considère comme une menace économique et politique, non seulement pour l’Arabie saoudite mais également pour la Palestine.

MBS n’est pas convaincu de la pertinence de l’idée de résistance. Gaza représente l’ultime obstacle sur la voie d’un règlement durable de la question palestinienne, selon la volonté israélienne.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf  ce lien:

  • https://www.madaniya.info/2024/11/02/petromonarchies-gaza-profil-bas-de-larabie-saoudite-lors-de-la-guerre-de-gaza/

Note de la Rédaction https://www.madaniya.info/

L’Arabie saoudite est le pays arabe qui fait l’objet de la plus vive suspicion quant à son positionnement à l’égard de la cause palestinienne, quand bien même le Royaume est l’auteur d’un plan de Paix, prévoyant la reconnaissance d’Israël en échange de la restitution des territoires arabes occupé et la création d’un état palestinien indépendant avec Jérusalem Est (le secteur arabe de la ville sainte) comme capitale. Le plan Fahd, du nom du Roi Fahd Ben Abdel Aziz, adopté lors du sommet arabe de Fès en décembre 1982 a été confirmé, vingt ans plus tard, lors du sommet arabe de Beyrouth, en 2002, sous le règne du Roi Abdallah.

Mais en dépit de ce plan, le Royaume n’échappe pas à l’accusation de duplicité, voire de connivence avec Israël, sans doute en raison de l’hermétisme du pouvoir saoudien, de l’absence du moindre débat démocratique dans la société saoudienne, du conditionnement de l’opinion par la censure des Médias, de l’emprise sur la vie privée de la population par la rigueur du dogme wahhabite, en un mot de l’autoritarisme d’une autocratie sur protégée, en dépit de ses innombrables turpitudes par les États Unis, en application de la théorie de la « Carbon Democracy ».

Cette théorie autorise le trône wahhabite à tous les excès, du raid terroriste contre les symboles de l’hyperpuissance américaine –auquel 15 pirates de l’air saoudiens sur 21 ont participé –, le 11 septembre 2001, à l’équarrissage du chroniqueur du Washington Post Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018. En toute impunité pour le Royaume en sa qualité de principal ravitailleur du système énergétique mondial.

Sur ce thème, cf ces deux liens

Principal bénéficiaire des coups de butoir d’Israël contre les pays arabes du champ de bataille (Egypte, Syrie, Liban, Irak), parrain de la Confrérie des Frères Musulmans pendant un demi-siècle, et incubateur absolu de toutes les déclinaisons dégénératives du djihadisme takfiriste, en tête desquels Al Qaida, le Royaume saoudien a opéré le plus grand détournement du combat pour la libération de la Palestine, finançant la guerre anti soviétique d’Afghanistan (19791989), déportant de 3000 kms le principal champ de bataille, prenant l’Islam en otage du wahhabisme, la doctrine officielle de l’islam saoudien.

Mais la stratégie cathartique entre les anciens partenaires essentiels de l’époque de la guerre froide soviéto-américain – les islamistes de la mouvance saoudienne et leur parrain américain – a surtout révélé la corrosivité de l’instrumentalisation abusive de la religion musulmane comme arme de combat politique en même temps qu’elle mettait à nu la cécité américaine, la vacuité des élites intellectuelles arabes et l’impéritie des dirigeants arabes.

Cf ce lien https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique/

Pour calmer le courroux occidental, l’Arabie saoudite a rompu ses liens avec les Frères Musulmans et mis en faillite le consortium familial du BTP Ben Laden, faisant du passé faire table rase.

Pour bonifier son image, le Royaume a été, de surcroît, le parrain absolu de la normalisation israélo-arabe, sous l’administration du président Donald Trump (2016-2921). Connue sous le Pacte d’Abraham, la prosternation collective monarchique a constitué en fait l’officialisation des relations clandestines entre l’État Hébreu et des monarchies décriées situées hors du champ de bataille (Bahreïn, Maroc, Emirats Arabes Unis) en sus du Soudan.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien

https://www.renenaba.com/larabie-saoudite-parrain-absolu-de-la-normalisation-israelo-arabe-sous-la-presidence-de-donald-trump

Fin de la note.


L’analyse de Madawi Al Rasheed

Les spéculations vont bon train sur l’attitude de l’Arabie saoudite à propos de la guerre d’Israël contre Gaza et d’une manière générale sur la position du Royaume à l’égard de la cause palestinienne.

Depuis le début du XX me siècle, ce comportement suscite suspicion et perplexité, tant de la part des intellectuels et observateurs, qu’au sein de la population arabe.

La guerre d’Israël contre Gaza a rouvert le dossier au sujet des intentions saoudiennes. Son discours officiel consentant un soutien de pure forme à Gaza suscite des doutes et des condamnations, particulièrement de la frange de la population arabe hostiles à l’Arabie saoudite.

Le soutien de pure forme accordé par le Royaume à la Palestine est mis en question, sinon en cause, d’une manière d’autant plus véhémente qu’il est en contradiction avec les informations selon lesquelles le ravitaillement aérien d’Israël durant la guerre de Gaza a emprunté l’espace aérien saoudien (1), corrélativement à des informations insistantes sur un projet de normalisation saoudo-israélien qui était en phase finale avant octobre 2023, date de l’opération «Déluge Al Aqsa», selon les déclarations du Prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane (2).

La volonté de l’Arabie saoudite d’emboîter le pas à Abou Dhabi et au Bahreïn a accentué le doute quant à la sincérité de la position saoudienne envers Gaza.

Les médias saoudiens ont accusé le Hamas d’avoir sciemment lancé son assaut contre Israël en vue de torpiller l’accord et de saborder l’initiative menée en ce sens par la diplomatie américaine, visant à hisser au cœur de Ryad, la capitale du Royaume, le drapeau israélien sur l’édifice de l’ambassade israélienne en Arabie (3).

Ryad attendait la conclusion d’un accord secret avec les Etats Unis avant de franchir le pas de la reconnaissance d’Israël.

Cet accord visait à garantir la sécurité du Royaume et la pérennité du régime tel qu’il a été instauré par le Roi Salmane, ainsi que la libre fourniture de matériel militaire américain et cela sans la moindre restriction du congrès américain.

L’assaut du Hamas a entravé la conclusion de l’accord, sans pour autant l’annuler complètement.

L’Arabie saoudite se considère toujours engagée par ce projet, mais attend le moment propice en vue de sa concrétisation, tributaire sans doute de la fin de la guerre de Gaza.

Les massacres massifs commis par Israël, de même que les destructions massives et les violations des lois de la guerre ont choqué le pouvoir saoudien qui se trouvait à deux doigts d’obtenir du président Joe Biden satisfaction en matière de garantie de sécurité, préludant ainsi à la signature de l’accord saoudo-israélien.

La normalisation saoudo-israélienne : L’officialisation d’un demi-siècle de relations clandestines dans le domaine de la sécurité

Cette normalisation officialiserait en fait un demi de siècle de relations clandestines en matière de coopération sécuritaire, inaugurée dans la décennie 1960, au paroxysme de la guerre du Yémen contre l’Égypte nassérienne en ce que la collaboration entre les deux pays se faisaient par l’entremise de leurs services de renseignements respectifs, selon l’historien Elie Podeh, qui a eu accès aux archives du Mossad (4).

Sur la relation entre L’Arabie saoudite et Israël, cf ces liens ;

L’attitude du prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane nourrit les accusations de trahison

La question fondamentale qui se pose est de savoir pourquoi l’Arabie Saoudite est le pays arabe sur lequel pèse les plus vives suspicions concernant la cause palestinienne, en dépit des importantes subventions alloués par le Royaume aux organisations palestiniennes en lutte contre l’occupation israélienne depuis la décennie 1960; en dépit de l’armement fourni a de nombreuses formations combattantes palestiniennes; en dépit enfin du nombre important des travailleurs palestiniens accueillis en Arabie saoudite depuis 1948.

Pourquoi cette persistance d’accusations de trahison qui entache l’Arabie saoudite, dans le passé, comme au présent ? Il existe diverses raisons à cet état de fait, particulièrement l’attitude du prince héritier Mohammad Ben Salmane qui nourrit ces accusations au point d’incriminer le Royaume de « trahir la cause palestinienne pour engranger des gains politiques ».

De la légitimité arabe et islamique à la légitimité locale via la prospérité économique interne du Royaume

Dans sa quête de légitimité, l’Arabie saoudite a modifié ses paramètres, substituant à la légitimité arabe et islamique, la légitimité forgée par la prospérité économique interne du Royaume. Cette modification explique la prise de distance du leadership saoudien vis-à-vis de la question palestinienne.

En raison de sa complexité, le pouvoir saoudien considère en effet que la cause palestinienne ne saurait constituer le moteur de sa diplomatie en ce qu’elle heurte de front les intérêts du Royaume et sa sécurité nationale.

L’évolution de l’Arabie saoudite face à la cause palestinienne

A la naissance du Royaume, dans la décennie 1930, la position saoudienne était tributaire de deux facteurs :

-L’emprise exercée par la Grande Bretagne sur le pouvoir décisionnaire saoudien, du fait des craintes nourries par les Wahhabites à l’égard de leurs rivaux hachémites de Jordanie dont ils redoutaient une contre-offensive de leur part en vue de récupérer leur magistère sur la Mecque.

Le Roi Abdel Aziz, fondateur du Royaume, s’est toujours soucié d’éviter la moindre provocation envers la Grande Bretagne en s’abstenant de manifester un soutien public à la révolte des Palestiniens contre les Anglais.

La correspondance entre l ‘Arabie Saoudite et la Grande Bretagne confirme le souci de Ryad de s’abstenir de la moindre démarche visant à susciter des troubles en Palestine.

Certes l’Arabie saoudite avait fait part à la Grande Bretagne de son opposition à l’immigration juive en Palestine. Elle a même réitéré cette opposition auprès des Etats Unis avant le désastre arabe de 1948. Mais, dans le même temps, le Royaume avait réclamé des garanties à la Grande Bretagne concernant une éventuelle agression jordanienne contre le Royaume saoudien, en contrepartie de l’adoption d’une position modérée, voire d’une grande tiédeur, à l’encontre de l’occupation sioniste.

La transaction était d’une grande simplicité : L’Arabie saoudite s’engageait à ne pas exacerber l’hostilité envers les sionistes, en contrepartie de l’engagement des Anglais, puis ultérieurement des Américains, de garantir la sécurité du Royaume Wahhabite.

La position saoudienne envers la guerre de Gaza confirme la permanence de cet engagement. Cette mentalité prévaut au sein du leadership saoudien depuis la décennie 1930.

Mieux, l’Arabie saoudite ne souhaitait pas que le trône hachémite de Jordanie, rival historique des Wahhabites, n’exerce sa tutelle sur Jérusalem en raison de la forte charge symbolique que représente la Mosquée al Aqsa, 3me haut lieu de l’Islam. La tutelle hachémite sur Al Aqsa aurait fait ombrage à la fonction du Royaume saoudien, chef de file du Monde musulman en sa qualité de « Gardien des Lieux saints » de la Mecque et de Médine.

Le Roi Abdel Aziz a longtemps fait profil bas auprès des Anglais afin qu’ils s’abstiennent d’aider la Jordanie à attaquer l’Arabie saoudite en vue de récupérer La Mecque, dont ils avaient été dépossédés.

  • https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/

En raison de son impécuniosité, la Jordanie a, depuis lors, fait preuve de suivisme à l’égard de l’Arabie saoudite, promu désormais un des grands argentiers de la Planète et à ce titre grand pourvoyeurs de prébendes à travers le Monde.

L’Arabie saoudite a timidement réagi à la décision d’Israël de transférer sa capitale vers Jérusalem.

Le Roi Salmane, en dépit de son irritation face à une telle mesure, s’est contenté de faire part de son refus d’une telle décision. Elle n’a, en revanche, suscité le moindre commentaire du régent effectif du Royaume, le prince héritier Mohammad Ben Salmane, comme si un tel événement ne s’était pas produit (5).

Sur les relations Arabie saoudite/ Jordanie, confère ce lien

La phase du Nationalisme arabe sous l’égide du président égyptien Gamal Abdel Nasser

La montée en puissance du Mouvement Nationaliste Arabe sous l’impulsion du président égyptien Gamal Abdel Nasser et du Parti Baas, au pouvoir en Syrie et en Irak, dans la foulée de la défaite arabe de 1948, a contribué à mettre fortement en cause le rôle de l’Arabie Saoudite à l’égard de la Palestine.

Dans la décennie 1960, Nassériens et Baasistes n’hésitaient pas à accuser ouvertement le régime saoudien d’être un « agent de l’impérialisme américain et occidental » et un « allié des sionistes », plaçant le Royaume en état d’accusation, en dépit de la position officielle de l’Arabie saoudite sur la

Palestine; en dépit des pétrodollars déversés pour les combattants palestiniens.

La suspicion à l’égard de l’Arabie saoudite demeure encore vivace de nos jours en dépit de la défaite du nationalisme arabe, en 1967.

Bon nombre d’intellectuels arabes et d’observateurs demeurent fidèles à cette thèse, attribuant des arrière-pensées au leadership saoudien selon lesquelles le Royaume chercherait à tirer profit de la tragédie palestinienne pour engranger des profits politiques.

La suspicion demeure vivace, malgré l’usage de l’arme du pétrole, en 1973, lors de la guerre d’Octobre, en soutien à l’Egypte et la Syrie. Un boycott pétrolier mis en œuvre pour la première fois au service de la cause palestinienne.

Il existe en fait un profond fossé entre la position publique de l’Arabie saoudite et les manigances clandestines du leadership saoudien, matérialisé par des décennies de coopération secrète entre l’Arabie saoudite et Israël, dans le domaine de la coopération sécuritaire et la technologie. Cette coopération a commencé en 1962 lors de la guerre du Yémen contre l’Égypte, qui soutenait alors les Républicains contre les Monarchistes ;

Cette relation clandestine débouchera par la suite sur la coopération de l’Arabie saoudite et d’Israël face leur ennemi commun : l’Iran, à partir de la décennie 1980, coïncidant avec la chute de la monarchie iranienne et l’avènement de la République Islamique d’Iran… Sans parler des rencontres secrètes entre responsables des deux pays depuis 1990, dont la population saoudienne n’en a eu connaissance qu’à travers les fuites de la presse israélienne.

La guerre d’Israël contre Gaza a dévoilé la véritable attitude de l’Arabie saoudite : Une hostilité envers les mouvements islamistes, non seulement saoudiens, mais également arabes, notamment le Hamas palestinien et le Jihad Islamique.

Ceci explique le fait que l’Arabie saoudite ferme les yeux les yeux sur l’agression israélienne contre Gaza, d’autant plus aisément qu’il constitue l’ultime enclave de l’Islam politique dont Mohammad Ben Salmane cherche à s’en débarrasser à l’intérieur du Royaume.

Depuis son accession au pouvoir en 2015, MBS s’est engagé à éradiquer l’Islam politique qu’il considère comme une menace économique et politique non seulement pour l’Arabie saoudite mais également pour la Palestine en ce que Gaza représente l’ultime obstacle sur la voie d’un règlement durable de la question palestinienne, selon la volonté israélienne (7).

A ce moment-là, le prince héritier saoudien n’éprouvera aucune gêne à normaliser les relations du Royaume avec l’État hébreu. Un projet que le Hamas a considérablement entravé depuis le 7 octobre 2023, date de l’opération « Déluge al Aqsa ».

MBS n’est pas convaincu de la pertinence de l’idée de résistance. Pour lui, la diplomatie, sous le parrainage américain, est seule en mesure de régler le complexe problème israélo-palestinien, selon le schéma du précédent d’Oslo.

Sur les accords d’Oslo, cf ces liens :

MBS fait le pari de l’émergence d’un leadership palestinien se concentrant sur la gestion des problèmes quotidiens du peuple palestinien, sans se préoccuper des grands dossiers tels que la souveraineté et l’indépendance d’un état palestinien.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a réitéré ces derniers mois l’engagement du Royaume en faveur d’une solution à deux états, en termes généraux, sans entrer dans les détails sensibles, en dépit du refus du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu d’envisager cette question.

Pour toutes ces raisons, la position fluctuante de l’Arabie saoudite sur la guerre de Gaza suscite un flot d’accusations de la part de nombreuses personnes dans le Monde arabe.

Circonstance aggravante ! La position fluctuante saoudienne s’accompagne d’un nouveau discours à l’attention de l’opinion saoudienne ! Un plaidoyer faisant miroiter la primauté de l’argent saoudien aux Saoudiens, qui doivent en être les principaux bénéficiaires.

La tiédeur saoudienne à l’égard de la cause palestinienne, si elle convient parfaitement à Washington, est en contradiction avec la position du peuple saoudien, lequel demeure, dans sa grande majorité, pleinement engagé en faveur de la cause palestinienne, en dépit des critiques formulées par les médias officiels saoudiens, faisant assumer au Hamas la responsabilité la persistance de la tragédie palestinienne.

L’Arabie saoudite attend avec impatience la fin du conflit pour reprendre les négociations visant à la normalisation saoudo-israélienne sous le parapluie des Etats Unis.

Les officiels saoudiens vont désormais faire prévaloir les considérations concernant la sécurité nationale saoudienne et non l’intérêt de la cause palestinienne.

Si les deux impératifs venaient à converger, le pouvoir saoudien en serait plus que satisfait. Mais, si ces deux impératifs venaient à diverger, le trône wahhabite accordera la priorité à la sécurité nationale du Royaume saoudien…. Au détriment de la cause palestinienne.

Pour le locuteur arabophone, le texte de Madawi Ar-Rasheed dans Al Akhbar 3 Mai 2024 sur ce lien.

Références de l’article de Madawi Al Rasheed

  • « Gulf states, including Saudi Arabia, might have played an indirect role as well, since they host Western air-defense systems, surveillance and refueling aircraft that would have been vital for the effort », noted British publication The Economist.
  • https://www.dw.com/en/why-did-some-arab-countries-appear-to-help-israel/a-68815074
  • https://www.timesofisrael.com/saudi-crown-prince-indicates-israel-normalization-can-resume-after-war-white-house/
  • Elie Podeh Israel Covert Diplomacy in the Middle East.
  •  https://www.lse.ac.uk/middle-east-centre/events/2023/israels-covert-diplomacy-in-middle-east
  • Madawi Al-Rasheed, Saudi Arabia and the 1948 War: Beyond Official History, in Eugene Rogan and Avi Shlaim (eds.), The War for Palestine: Rewriting the History of 1948. Second Edition, Cambridge : Cambridge University Press 2007.
  • Sultan al-Amer, How Henry Kissinger Bungled the Arab Oil Embargo, 2024.  https://newlinesmag.com/argument/how-henry-kissinger-bungled-the-arab-oil-embargo/
  • The complex Historical Saudi policies with regard to the Islamist movements are explained in Madawi Al-Rasheed, Contesting the Saudi State : Islamic Voices from a New Generation , Cambrdige: Cambridge Uniuversity Press 2007.
  • Madawi Al-Rasheed, The Son King : Reform and Repression in Saudi Arabia, London : Hurst Publishers, 2021

Illustration

  • https://integrity20.org/speakers/madawi-al-rasheed/

Source : auteur
https://www.madaniya.info/…

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