Par Rudi Barnet

Avec un clin d’œil à une collection bien connue, ce petit lexique vise, modestement, à informer celles et ceux qui ont quelques difficultés à identifier ou décrypter les réalités concernant la dernière colonie de peuplement du XXIe siècle.

Loin d’avoir la prétention d’être exhaustif, ce petit “pense-bête“, qui, comme nos bons vieux Larousse ou Littré, peut se consulter par articles dissociés, ne demande qu’à être complété, précisé, corrigé, mis à jour…

Le contenu de chaque article provient d’informations diffusées par les organismes internationaux (ONU, UNESCO…), les ONG concernées par les droits humains (Amnesty International, Human Rights Watch, B’Tselem…) et la presse respectable (Monde Diplomatique, Courrier International, Haaretz..)… ou non.

Sans oublier, évidemment, les médias sionistes (I24 News, Times Israël, Yediot Aharonot …) et les bulletins de l’armée israélienne.

Afin de ne pas noyer le lecteur dans une liste démesurée de sources, j’ai préféré ne pas établir un catalogue de références… Mais elles sont à la disposition de quiconque.   

En espérant que ce “Israël vs Palestine 2024 pour les nuls“’ sera utile à celles et ceux qui s’érigent contre les crimes commis en leur nom !

Rudi Barnet (janvier 2025)

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Liste des articles

Abbas — ADN — Agence juive — Alyah — Amalek — Antisémitisme — Antisionisme — Apartheid — Arabes israéliens — Arabo sémites — Arafat — Armement israélien — Armes chimiques — Armes nucléaires — Armes thermobariques — Balfour — BDS — Bédouins — Begin — Ben Gourion — Bilan bombardements (2023 & 24) — Bilan mortuaire (1921  à 2024) — Breaking the Silence — Canal Ben Gourion — Cisjordanie — Colonisation — Cour internationale de justice (CIJ) — Cour pénale internationale (CPI) — Dahiya — Daleth — Déshumanisation — Détention administrative — Diaspora — Droit au retour — Droit international — Druzes — Eretz Israël — Etat-Nation — Fascisme — Fatah — Frappes chirurgicales — Gaza — Génocide — Golan — Guerre d’Indépendance — Haavara — Haganah — Hamas — Hannibal — Haredim — Hasbara — Hébreu — Herzl — Hesbollah — Histadrout — Humanitaires — Intifada — Israël — Journalistes — Juif(ve) — Kibboutz — KKL — Likoud — Lobbys — Marche du retour — Médias occidentaux — Meir — Mossad — Mur — Nakba — Nahal Oz et Réïm — Netanyahu — Nettoyage ethnique — Nir Oz — ONU — Oslo — Otages et Prisonniers — Palestine et Palestiniens — Pogrom — Proxys — Refuzniks — Sabra et Chatila — Sde Telman et autres prisons — Sept octobre 2023 — Shamir — Sharon — Shin Bet —  Shoah — Sionisme —  Smotrich — Terrorisme — UNRWA — Urbicide & Culturicide — USA

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ABBAS

Mahmoud Abbas est né en 1935 à Safed dans le nord de la Palestine… aujourd’hui territoire israélien..

Aussi connu sous le nom d’Abou Mazen, il est le président de l’Autorité Palestinienne depuis 2005 et de l’État de Palestine depuis 2013

Il a participé à la création du Fatah (voir “Fatah“) principale composante de l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) jusqu’à l’émergence du Hamas qui, en janvier 2006, remporte les élections législatives palestiniennes et obtient la majorité absolue au Parlement palestinien.

La mission d’observation des élections mandatée par l’Union européenne déclare que le scrutin s’est déroulé en toute régularité et le 19 février 2006 Ismaël Haniyeh, l’un des dirigeants du Hamas, est nommé Premier ministre par le président Abbas.

Mais, en réalité, celui-ci refuse la défaite du Fatah et charge son ministre Mohamed Dahlan, chef des services de sécurité, de mettre en œuvre un plan d’action initié et financé par Condoleeza Rice, Secrétaire d’Etat du gouvernement des USA.

Une force de 20.00 hommes sera rassemblée et entraînée en Egypte et, en juin 2007, cette petite armée tentera de renverser le gouvernement du Hamas.

Elle sera mise en déroute en quatre jours et les membres du Fatah seront bannis du territoire de Gaza.

En représailles, Abbas limoge son premier ministre Haniyeh, l’accusant de vouloir le renverser et expulse Dahlan qui finira par s’installer à Abou Dhabi. 

Depuis, Mahmoud Abbas n’a cessé de donner des gages de bonne volonté aux États-Unis, à l’Union européenne, aux pays du Golfe… et au régime israélien.

Avec celui-ci, il a organisé une coordination sécuritaire comprenant, entre autres, une communication régulière entre les forces israéliennes et celles de l’Autorité palestinienne afin d’éviter tout incident lorsque l’armée israélienne pénètre dans les villes palestiniennes.

L’Autorité palestinienne aide également à protéger les Israéliens qui entrent par erreur dans les zones palestiniennes et procède, pour le compte d’Israël, à des arrestations de gens soupçonnés de terrorisme.

Mais sa collaboration avec le régime sioniste n’empêche pas Mahmoud Abbas de prononcer des discours critiques d’Israël à la tribune de l’ONU.

Surnommé le “Pétain palestinien“, il est aujourd’hui rejeté par la majorité de la population.

A Pékin, en juillet 2024, le Hamas a signé un accord d' »unité nationale » avec Abbas et le Fatah, ainsi qu’avec les autres organisations palestiniennes,

Le secrétaire général de l’ONU a salué cet accord qui prévoit une gouvernance provisoire commune après la guerre et la tenue d’élections pour un gouvernement qui exercerait son autorité sur tous les territoires palestiniens.

Le 24 décembre, le Fatah a annoncé que la chaîne de télévision “Al Jazeera“ ne pourrait plus opérer dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Cette décision complète l’interdiction imposée par le régime sioniste en septembre 2024 dans sa campagne de répression de l’information (voir “journalistes“).

Vous avez dit collabo ?

ADN

Dès sa fondation en 1896, le mouvement sioniste (voir “Sionisme“) a investi d’importants budgets dans des “études“ tendant à prouver l’unité ethnique des pratiquants de la religion et/ou de la culture Juive… A l’époque on parlait même de “race juive“.

Cette recherche d’un génome commun n’a jamais abouti… pour la simple raison qu’on ne peut pas déterminer biologiquement la “judéité“ d’un individu puisqu’il n’existe tout simplement pas de séquences ADN qui soient présentes chez les Juifs et absentes chez les non Juifs.

Aujourd’hui encore, malgré cette évidence, de nombreux fanatiques se proclament issus du “peuple juif“, au sens génétique et ethnique du terme, et des associations, telle “Avoytanu“, continuent de diffuser ce bobard. Des charlatans comme “Igenea“ proposent même un test prouvant l’origine juive… pour un peu plus de mille euros quand même.

Pas de souci, l’ADN juif a encore un bel avenir auprès des gogos… idem pour le monstre du Loch Ness.

AGENCE JUIVE

Organisation sioniste (voir “Sionisme“) créée en 1929 sous le nom de “Agence juive pour la Palestine“.

Jusqu’en 1948, elle fut le gouvernement de fait des colons implantés en Palestine et la matrice des cadres du premier gouvernement israélien.

A partir de 1939, elle organisera l’émigration clandestine qui amènera près de 80.000 Européens en Palestine et dès la fin de la seconde guerre mondiale s’opposera frontalement aux occupants britanniques en créant le “Mouvement de Rébellion Hébraïque“ qui est à l’origine d’un grand nombre d’actes de sabotages, d’attaques de postes de police britannique et autres attentats terroristes.

Durant cette période, l’Agence juive, dirigée par Ben Gourion (voir ce nom), organise également des grèves et de nombreuses manifestations contre la puissance mandataire.

Après la fondation de l’État, elle a changé de nom et est devenue “Agence juive pour Israël“.

C’est aujourd’hui le plus important organisme parapublic du gouvernement israélien, chargé de la propagande internationale pour l’immigration (voir “Alyah“).

Elle dispose d’un budget annuel d’environ 200 millions de livres sterling (± 240 millions d’euros) pour financer ses activités de promotion et d’installation des arrivants.

Des délégations de l’agence sont établies dans plusieurs capitales occidentales.

Elles sont chargées d’organiser des événements (salons commerciaux, spectacles, meetings….) appelant à l’immigration vers Israël.

ALYAH

Alyah, terme hébreu signifiant “ascension“ ou “élévation spirituelle“, qui désigne l’acte d’immigration en Israël d’une personne cataloguée comme  juive.

Depuis la “Loi du Retour“ votée en 1950, toute personne qui proclame sa judéité et/ou peut la prouver par la présence de juifs dans son ascendance, ou qui épouse une personne de religion juive, ou encore qui se convertit au judaïsme, a le droit de devenir citoyen de l’État d’Israël.

Cette émigration est plus que facilitée par l’“Agence juive pour Israël“ qui offre divers avantages, depuis la gratuité du billet d’avion, jusqu’au “Saf Èita“ (coup de pouce financier de plusieurs milliers d’Euros durant la première année de séjour) en passant par toute une série d’aides telles la réduction d’impôts, l’annulation de diverses taxes, la sécurité sociale gratuite, l’accès à des bourses d’études…etc.

En ce qui concerne les arrivées, Yaakov Hagoel, président de l’Organisation sioniste mondiale (WZO) a déclaré qu’au cours des 11 derniers mois (octobre 2023 à aout 2024) 29.000 personnes avaient immigré en Israël sous la “Loi du Retour“… Soit une baisse de 60 % (en 2022, ce nombre était de 73.000).

Une vaste campagne de promotion est menée en 2024 par l’Agence juive, principalement en direction des USA, pour tenter de surmonter ce “déficit“ de population.

Fin 2023, le journal “Zaman Israël“, citant l’autorité israélienne, a cependant révélé qu’environ 370.000 Israéliens avaient quitté le pays depuis le 7 octobre 2023.

AMALEK

Dans le judaïsme, Amalek a une connotation sinistre qui désigne les Amalécites, un peuple mentionné dans la légende biblique comme étant les persécuteurs des israélites fuyant l’Egypte.

Au fil des siècles, Amalek a pris une signification plus symbolique… l’incarnation du mal absolu !

Le 28 octobre 2023, en guise de lancement de l’invasion de Gaza, le Premier ministre Benyamin Netanyahu haranguait son armée, autoproclamée “la plus morale du monde“. “Rappelez-vous ce qu’il vous a fait ! Allez et frappez Amalek, et détruisez tout ce qui lui appartient ! Vous ne l’épargnerai point, et ferez mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes !“

Ce propos est clairement un appel au nettoyage ethnique !

En décembre 2023, l’Afrique du Sud a déposé une plainte contre le régime israélien auprès de la Cour Internationale de Justice (voir ce terme) l’accusant de violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans son assaut militaire à Gaza.

Dans sa plainte, l’Afrique du Sud dénonce le discours de Netanyahu comme l’expression, par le plus haut fonctionnaire de l’État israélien, d’une intention génocidaire à l’encontre du peuple palestinien.

Face à la vague de protestations venant de nombreux pays étrangers, Netanyahu a tenté de minimiser le contenu de son exhortation et prétendu que ce n’était qu’une référence biblique niant qu’il appelait au génocide des habitants de Gaza.

Cette référence à Amalek a déjà été utilisée plusieurs fois par le passé par l’extrême droite israélienne pour justifier le meurtre de Palestiniens et pour appeler à leur extermination.

ANTISEMITISME

Forme particulière de racisme, ce terme a été inventé en 1879 par Wilhelm Marr, journaliste allemand hostile à la population juive.

Cette haine irrationnelle a conduit à l’immonde génocide perpétré par les Nazis, à l’assassinat de ces millions de citoyens européens, juifs de culture ou de religion…  et continue de sévir dans la société contemporaine, principalement occidentale.

Visant la population de culture et/ou de religion juive le terme “antisémitisme“ est cependant inadéquat, voire absurde, car il fait référence à une racine ethnique commune… Inexistante.

En effet, la population de langue sémitique est originaire d’une région s’étendant de l’Afrique du nord à la Syrie, comprenant les ethnies arabe et berbère.

Il résulte de ce constat que seule une minorité de Juifs israéliens — On les trouve essentiellement parmi les autochtones de la secte Haredim (voir ce terme) — peut revendiquer un lien avec les juifs antiques, ces “Berbères palestiniens“ que le Calife Omar a soumis en 638 après JC.

Les autres Juifs de la planète sont, comme l’ont révélé les historiens contemporains, les descendants de convertis (voir “Diaspora“), principalement européens.

Ces Juifs ashkénazes, séfarades ou misrahims (voir “Juif(ves)“) n’ont donc aucune filiation ethnique avec les Berbères sémites qui peuplaient cette région il y a deux mille et quelques ans.

Il est donc préférable, si on veut éviter tout amalgame, de parler de « judéophobie » ou de “antijudaïsme“.

Mais il n’en reste pas moins que, au-delà de tout débat sémantique, ce que l’on appelle communément l’antisémitisme se répand actuellement avec virulence dans les pays occidentaux et qu’il est vital de s’opposer à la “bête immonde“.

Elle  est non seulement la résurgence d’un racisme atavique, mais aussi le produit de la confusion entre judéité et soutien à la politique menée par le régime sioniste (voir “Sionisme“) et ses alliés.

Cette amalgame est entretenu par les partisans de la politique coloniale et guerrière de l’État israélien  qui n’hésite pas à qualifier d’antisémites toutes celles et ceux qui osent dénoncer ses crimes… Proclamant que l’antisionisme (voir ce terme) n’est qu’un avatar ou un paravent de l’antisémitisme.

Personne n’échappe à cette “amalgame/confusion“, ni l’ONU, ni Amnesty International, ni les organisations défendant les droits de l’Homme, ni les Cours de Justice, ni…  

ANTISIONISME

Contrairement aux slogans diffusés par la Hasbara (voir ce terme), l’antisionisme n’est en aucune façon une hostilité à la présence juive en Palestine, à l’existence d’une communauté sur ce territoire.

C’est essentiellement une opposition à une idéologie colonialiste, à une politique fondée sur une vision ethno-raciale des rapports sociaux qui conduit à institutionnaliser les discriminations et l’oppression subies par les Palestiniens.

L’antisionisme prône l’égalité en droits nationaux, individuels et religieux de tous les habitants de la Palestine, la transformation de l’État d’Israël, non plus en “État du peuple juif“, concept raciste, mais en État de tous ses citoyens, de telle manière que tous les citoyens israéliens puissent vivre en égalité (voir “Sionisme“).

Comme le proclame l’UJFP (Union juive française pour la Paix). “Nous n’acceptons pas le suprématisme juif et nous voulons le respect des droits de tous entre la mer et le Jourdain quelle que soit la configuration future de ce territoire“.

Il est à noter que, historiquement parlant, l’antisionisme est un mouvement juif qui s’est, à l’origine, opposé à celui fondé par Hertzl (voir ce nom) en 1897.

Il y a plusieurs raisons à cette opposition, dont la principale est que le judaïsme est d’abord une religion et qu’une religion n’est pas une nation, n’est pas un peuple.

Pour les orthodoxes Haredim (voir ce terme), il ne peut pas y avoir d’État juif avant le retour du Messie.

Si le slogan “Antisioniste=Antisémitisme“, proclamé comme un mantra par les défenseurs du régime israélien, est absurde, il n’en est pas moins vrai que des antisémites se camouflent parfois derrière l’antisionisme.

Il existe même de grands défenseurs de l’État d’Israël… antisémites !

En effet, aux USA (voir ce terme) des millions de chrétiens évangéliques soutiennent le régime sioniste et poussent les juifs étatsuniens à rejoindre Israël… afin d’en “débarrasser“ les États-Unis.

Ils constituent le plus important lobby (voir ce terme) de soutien à Trump et à la droite radicale étatsunienne.

Leur objectif majeur est de réaliser la prophétie de la “Fin des Temps“, croyance selon laquelle le retour de Jésus-Christ dépend de l’établissement d’un État juif en Israël… Alors, quand tous les Juifs seront là-bas, Jésus reviendra pour régner sur le monde et instaurer un nouvel âge.

APARTHEID

Ce mot signifie « séparation, mise à part ».

Il trouve son origine dans le système raciste en vigueur en Afrique du sud sous le régime afrikaner.

Cette ségrégation ethnique, a été appliquée par des états comme les USA, le Canada et la plupart des pays européens… et est toujours d’actualité dans de nombreuses régions du monde.

Concernant Israël, deux catégories d’apartheid sont en vigueur :

• Le petit pour protéger l’intimité d’une population, comme l’interdiction faite aux Palestiniens d’utiliser certaines routes et transports publics, la limitation de leurs droits civils et politiques… etc.

• Le grand imposant des zones de résidence géographiquement séparées et déterminées par le mur de plus de 700 kms, dit de sécurité, érigé entre Israël et les territoires palestiniens (voir l’article “Mur“).

A l’intérieur de l’État d’Israël, près de deux millions de Palestiniens, les Arabes/Israéliens (voir ce terme), sont victimes de discriminations en ce qui concerne la nationalité, le mariage, l’accès au travail, le permis de construire, les  déplacements… etc.

En Cisjordanie et Jérusalem-est, territoires occupés, aucun droit ne régit la vie et le travail de la population palestinienne… ni salaire minimum, ni âge minimum, ni maxima horaires.

En outre, les habitants vivent sous l’arbitraire de la juridiction militaire dans des enclaves territoriales qui les isolent et desquelles ils ne peuvent sortir sans autorisation de l’armée.

Parmi d’autres astreintes, on peut aussi citer les multiples check-points et l’interdiction d’emprunter des routes réservées aux Israéliens.

Concernant la bande de Gaza, l’apartheid a été porté à son comble par la création de ce “ghetto à ciel ouvert“ pour plus de deux millions de Palestiniens qui subissent, depuis bientôt vingt ans, une oppression systématique.

Ces pratiques racistes du régime sioniste ont été dénoncées par l’ONU et de nombreuses organisations humanitaires, y compris en Israël même.

Ces crimes contre l’humanité restent impunis à ce jour.

Mais le régime israélien n’est jamais en manque d’initiatives racistes… voici la dernière.

En novembre 2024, le parlement a voté une loi permettant que l’expulsion d’un “terroriste“ arabo-israélien (voir “Arabes israéliens“) puisse être accompagnée de celle de ses proches (parents, enfants, frères…).

Cette loi ne concerne, évidemment, que les Palestiniens “citoyens israéliens“, car Israël n’a jamais eu besoin de législation pour expulser de leur terre les Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza.

Ce nouveau dispositif s’ajoute à la liste toujours plus longue des lois suprématistes séparant juridiquement le traitement des citoyens israéliens, selon qu’ils sont juifs ou “arabo-sémites“ (voir ce terme).

ARABES ISRAELIENS

Ce sont les habitants d’Israël descendants des Palestiniens qui n’ont pas été expulsés en 1948.

Cette population d’environ deux millions de personnes, dont 140.000 Chrétiens, représente plus de 20 % des habitants de l’État sioniste.

Leur carte d’identité est différente de celle des autres citoyens d’Israël.

Considérés comme des “ennemis de l’intérieur“ (voir “Apartheid“), ils sont, objectivement, des citoyens de seconde zone et subissent diverses discriminations, reconnues par la “Cour suprême“ en 2000.

Les émigrés juifs d’ethnie arabe ou berbère provenant de pays comme le Maroc ou l’Algérie ne sont pas comptés parmi les Arabes israéliens… Mais comme Juifs.

Plus de soixante lois structurent l’infériorité de la “nationalité“ arabe en Israël, et ce dans tous les domaines de la vie  : droit de citoyenneté, participation politique, droits fonciers et au logement, accès à l’éducation, droits culturels et linguistiques, limitations des déplacements, contrôles de police… etc.

En outre, la loi du 19 juillet 2018 dite “Loi État-nation du peuple juif “ stipule que “Seul le peuple juif a droit à l’autodétermination nationale en Israël “ et que l’hébreu est la seule langue de l’État.

Actuellement, cette population autochtone vit une situation précaire et subit les conséquences des drames de Cisjordanie et de Gaza.

En octobre 2023, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a autorisé la distribution gratuite d’armes à tous les civils juifs disposant d’un permis… pas aux “Arabes Israéliens“ évidemment.

Dans la foulée, le chef de la police nationale a déclaré : “Ceux qui souhaitent soutenir les Palestiniens de Gaza le peuvent, je les mettrai dans les bus qui s’y rendent“.

Le 12 septembre 2024, une bombe a exterminé une famille de la ville israélienne de Ramla, au sud-est de Tel-Aviv, et, depuis le début de l’année, la police a recensé 173 meurtres d’Arabes/Israéliens … la quasi-totalité non élucidés.

ARABO SEMITES

Comme les Jordaniens, les Libanais ou les Syriens, les Palestiniens font partie de l’ethnie arabo-sémite.

Depuis le Ve siècle avant JC, ils sont installés sur cette terre qui va de l’Egypte au Liban et du Jourdain à la mer Méditerranée.

A partir du VIIe siècle de notre ère et la conquête des musulmans venus d’Arabie, la population locale s’est peu à peu convertie à l’Islam, tout en cohabitant pacifiquement avec les autres religions de la Bible.

C’est ainsi qu’une partie des Israéliens de religion juive, descendants de ceux qui sont restés après la conquête de Mahomet, peuvent revendiquer leur origine sémite.

On les trouve presqu’essentiellement parmi les Juifs ultra-orthodoxes, les Haredim (voir ce terme), qui représentent aujourd’hui un peu moins de 14 % de la population israélienne.

Ils sont actuellement réprimés par le régime sioniste (voir “Sionisme“) parce qu’il refusent de prendre les armes et s’opposent à la guerre.

Cependant, en juin 2024, la Cour suprême israélienne a ordonné la conscription des Haredim qui étaient dispensés de service militaire depuis la création de l’État hébreu en 1948.

ARAFAT

Yasser Arafat, né en Egypte en 1929, est le fondateur du Fatah (voir ce terme).

Jusqu’à son décès en 2004, vraisemblablement dû à un empoisonnement, il a dirigé l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et présidé l’Autorité palestinienne,

Pour beaucoup, il reste l’incarnation de la cause palestinienne.

La Nakba (voir ce terme) de 1948 signe le début de son engagement dans la lutte anticoloniale.

Convaincu que le peuple palestinien doit prendre en main son propre destin, il milite aux côtés des Frères musulmans égyptiens, sans jamais rejoindre leurs rangs.

En 1959, il crée le Fatah, le Mouvement de Libération de la Palestine (voir ce nom) qui a pour objectif la libération de tout le territoire palestinien de l’entité sioniste par la lutte armée.

Par la suite, Arafat adoptera une politique de dialogue, privilégiant la volonté d’obtenir une reconnaissance internationale de la cause palestinienne.

En 1974, aux Nations Unies, il réclame pour son peuple le respect du droit au retour voté en 1948 l’autodétermination et l’établissement d’une autorité nationale palestinienne « Je vous apporte d’une main le rameau d’olivier et, de l’autre, le fusil : ne me forcez pas à lâcher le rameau ».

En 1993, il signe les accords d’Oslo (voir ce nom) et devient le premier président de l’”Autorité palestinienne“ qu’il dirigera jusqu’à sa mort… Mahmoud Abbas (voir ce nom) lui succèdera.

L’année suivante, il reçoit le prix Nobel de la paix en compagnie de Shimon Peres et Yitzhak Rabin.

Si “Oslo“ a été une duperie pour son peuple et s’il n’a pas réussi à bâtir un réel État palestinien, il a toutefois été la première personnalité palestinienne à proposer un compromis historique avec les colonisateurs.

ARMEMENT ISRAELIEN

Affirmer que le régime israélien est surarmé est une lapalissade !

La marine se compose d’une dizaine de sous-marins, d’une quinzaine de navires de guerre et d’une cinquantaine de patrouilleurs.

L’armée de l’air comprend plus de 400 avions-bombardiers et plus de 200 hélicoptères d’attaque.

Le corps blindé est composé de plus de 2.600 chars de combat

L’armée de l’air israélienne se démarque sur la scène internationale grâce aux nombreux drones d’attaque et de reconnaissance qu’elle produit et utilise… et exporte dans de nombreux pays.

Au cours de la dernière décennie, Israël a aussi considérablement augmenté ses importations d’armes.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) estime que, durant la période de 2019 à 2023, Israël était le 15e plus grand importateur mondial d’armes majeures.

Le ratio extrêmement déséquilibré entre les victimes et les blessés palestiniens et israéliens n’est donc pas dû à l’habileté des soldats et des officiers israéliens, mais plutôt à leur armement largement supérieur et à son utilisation massive et indiscriminée.

Entre 2019 et 2023, les États-Unis représentaient 69 % des importations d’armes d’Israël. Il est clair que seule la perception d’un risque de changement notable dans le soutien des États-Unis à Israël pourrait amener Tel-Aviv à la table des négociations…. Et Netanyahu et consorts au tribunal de La Haye.

ARMES CHIMIQUES

Israël s’oppose officiellement à la présence d’armes chimiques dans les états voisins… Mais fait silence sur ses propres stocks, dont le phosphore blanc, substance incendiaire qui brûle à des températures extrêmement élevées et déclenche des incendies dans les zones où il est déployé.

Son usage contre des civils est considéré comme crime de guerre par l’ONU.

Israël a utilisé cette arme interdite à multiples reprises, notamment  en 2008 lors de “Plomb durci“ contre Gaza ainsi qu’en 2021 dans ses bombardements d’une quinzaine de localités du sud-Liban, tuant de nombreux habitants.

Fin octobre 2023, toujours au Liban, Israël a également mené une attaque au phosphore blanc contre les petites villes de Houla et de Dhaiya (voir ce nom), faisant, une fois de plus, plusieurs victimes civiles…

En juillet 2024, l’État libanais a déposé plainte au Conseil de Sécurité de l’ONU pour de nouveaux bombardements au phosphore blanc… et attend la réponse.

Amnesty International et Human Rights Watch ont aussi dénoncé l’emploi de munitions au phosphore blanc contre le port de Gaza le 11 octobre 2023… Sans réaction de l’ONU.

ARMES NUCLEAIRES

On estime qu’Israël possède 90 ogives nucléaires et un stock de matière fissile pour armer 200 bombes.

Son centre opérationnel est basé près de la ville de Dimona, à quelques kilomètres de la mer morte.

Ce site nucléaire a été construit clé en main par la France dans les années cinquante…. Et est évidemment interdit d’accès à tout contrôle de l’ONU.

Israël n’a jamais reconnu être une puissance atomique et Mordechai Vanunu, le technicien nucléaire qui, en 1986, a révélé cette réalité, a fait 18 ans de prison pour “trahison de secret d’État“.

Affirmant ne pas posséder de bombes atomiques, Israël menace cependant en permanence d’envoyer ses missiles nucléaires sur Téhéran pour… les empêcher d’avoir l’arme nucléaire.

Cherchez l’erreur.

Un rapport de l’ONU fait état du largage sur Gaza, en octobre et décembre 2023, de bombes contenant de l’uranium appauvri sur des bâtiments résidentiels, une école, des camps de réfugiés et un marché.

Ces bombes sont conçues pour percer des structures fortifiées blindées, provoquant d’énormes destructions et libérant des gaz toxiques… Elles sont fournies par les États-Unis.

C’est vraisemblablement une telle bombe qui a été utilisée pour l’assassinat de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah (voir ce terme)

ARMES THERMOBARIQUES

Une bombe thermobarique est une arme qui combine des effets thermiques, d’onde de choc et de dépression… elle remplace les lance-flammes bien connus durant la seconde guerre mondiale.

Ces bombes permettent notamment par un tir à l’entrée d’un abri, mais aussi d’un bâtiment, de tuer des humains même réfugiés loin en profondeur, grâce aux deux explosions induisant la surpression puis la dépression successives dont l’effet est particulièrement favorisé dans des espaces clos.

Un groupe de Droit international a demandé une enquête sur la probabilité de l’utilisation d’armes thermobariques par Israël dans sa guerre génocidaire dans la bande de Gaza.

“Un certain nombre de victimes tuées lors de ces horribles raids israéliens sur des immeubles résidentiels ont disparu et pourraient s’être transformées en cendres“ a déclaré l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme.

Les Conventions de La Haye de 1899 et 1907, celles de Genève de 1949 et le Droit international humanitaire interdisent l’utilisation de bombes thermiques, et à fortiori thermobariques, contre des civils dans des zones peuplées et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale qualifie l’utilisation de bombes thermiques de crime de guerre.

BALFOUR

La “Déclaration Balfour“ est une lettre ouverte datée du 2 novembre 1917, signée par Arthur Balfour, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, et adressée à Lionel Walter Rothschild, personnalité de la communauté juive britannique et financier du mouvement sioniste.

Par cette lettre, le Royaume-Uni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le “peuple juif“… qui ne représente alors que 7% de la population de la Palestine.

Cette Déclaration Balfour“ est considérée comme une étape fondamentale de la création de l’État d’Israël…. Elle précise que “ rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non-juives présentes sur le territoire.

La suite montrera comment les colonisateurs sionistes respecteront cet engagement.

BDS

”Boycott-Désinvestissement-Sanctions“ est un mouvement international non-violent dont l’objectif est de faire cesser l’occupation et à la colonisation par Israël des territoires palestiniens envahis en 1967.

BDS revendique l’égalité des citoyens arabes d’Israël et le droit au retour des réfugiés de 1948.

Il a été lancé en 2005 par 171 organisations non-gouvernementales palestiniennes.

Il appelle les citoyens du monde à boycotter les produits israéliens, mais également de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire.

BDS propose aussi de faire pression sur les entreprises, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec un État, dénoncé comme criminel.

Enfin, BDS demande de forcer les États à concrétiser les sanctions et résolutions exigées par l’ONU et diverses organisations internationales (voir “Droit international“)… applicables depuis des dizaines d’années !

Outre les réactions haineuses du régime sioniste contre BDS,  des décrets et lois anti-BDS qui se multiplient aux USA (voir ce terme), plusieurs gouvernements occidentaux ont tenté, et tentent toujours, de criminaliser le mouvement… Démontrant ainsi, d’une certaine manière, son efficacité.

BEDOUINS

Les Bédouins de Palestine sont des nomades implantés depuis des siècles dans le désert du Néguev, aujourd’hui territoire israélien.

Ce désert s’étend jusqu’à la péninsule égyptienne du Sinaï et au golfe d’Aqaba, un port jordanien auquel fait face la station balnéaire israélienne d’Eilat.

Dans le Néguev, la population bédouine a développé un mode de vie semi-nomade, combinant agriculture extensive et activité pastorale.

Le plan de partage de l’ONU de 1947 avait attribué le Néguev aux Palestiniens, mais en 1948 Israël s’en est emparé et a obligé 80 % de la population à fuir… surtout vers Gaza (voir “Nettoyage ethnique“).

Les Bédouins restant, une vingtaine de milliers, furent confinés dans un territoire réduit à 10 % de celui qui leur appartenait précédemment et jusqu’en 1966, le gouvernement militaire ne leur permettait pas de se déplacer sans autorisation, ce qui rendait leurs migrations saisonnières impossible.

Aujourd’hui, la population bédouine est estimée à environ 200.000 personnes.

La grande majorité vit dans une cinquantaine de villages qui n’existent pas sur les cartes officielles car le gouvernement sioniste les considèrent comme illégaux, refusant de fournir les services les plus élémentaires, tels l’électricité ou l’eau courante, et les menaçant de destruction à tout moment.

Les Bédouins sont citoyens de l’État d’Israël, mais, comme les “Arabes Israéliens“ (voir ce terme), ils ne bénéficient pas des mêmes droits que leurs concitoyens juifs.

En 2023, Amnesty International a dénoncé l’expulsion des 500 habitants du village de Ras Jrabah où ils vivaient depuis plusieurs décennies… Et l’obligation imposée par le tribunal militaire de payer la somme de 32.000 $ pour couvrir les “frais de justice“.

Le 8 mai 2024, le village de Wadi Al-Khalil a été rasé sur ordre du ministre de la “Sécurité Nationale“ et les 350 habitants expulsés de leur terre.

L’ONU n’a pas réagi devant ce crime contre l’humanité.

BEGIN

Menahem Begin est un homme d’État israélien, né à Brest-Litovsk en Biélorussie en 1913.

Arrivé en Palestine en 1943, il rejoint l’Irgoun, groupe armé terroriste, dont il prend le commandement quatre ans plus tard.

Comme son collègue Yitzak Shamir (voir ce nom), il fut, avant de faire une carrière politique, un des terroristes les plus connus des années précédant la création de l’État d’Israël.

Le 22 juillet 1946, il coordonne, avec le groupe Lehi de Shamir, l’attentat contre l’hôtel King David à Jérusalem qui fera 91 victimes.

Toujours avec la collaboration de Shamir, il est responsable du massacre de Deir Yassin qui fit plus de cent victimes… Un mois avant la proclamation de l’indépendance d’Israël !

Ironie de l’Histoire, c’est sur les terres de ce village martyr de Deir Yassin que fut construit Yad Vashem, le mémorial des victimes juives du nazisme.

En 1948, dans un discours resté célèbre, il est sans ambiguïté sur les objectifs du sionisme (voir ce terme).

 “Renforcez-vous. Renforcez votre esprit. Il n’y a pas d’alternative. Nous ne pouvons pas acheter la paix à nos ennemis par l’apaisement. Il n’y a qu’une seule « paix » qui s’achète : la paix du cimetière, la paix de Treblinka. (…) Remplissez-vous de force spirituelle et préparez-vous à d’autres épreuves. Nous les supporterons. Le Dieu des armées nous aidera“.

Begin fut premier ministre d’Israël de 1977 à 1983.

En 1978, il  réalisa l’accord de paix avec l’Egypte… et reçut le “Prix Nobel de la Paix“.

En 1982 il déclencha l’invasion du Liban qui se soldera par la mort de 20.000 Libanais et Palestiniens.

Autre haut fait, il est, avec Ariel Sharon (voir ce nom), l’instigateur du massacre de Sabra et Chatila (voir ces noms), deux camps de réfugiés palestiniens dans lesquels entre  3.500 et 5.000 civils furent assassinés..

Menahem Begin ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

BEN GOURION

David Ben Gourion, né David Grün en Pologne en 1886, a émigré en Palestine à l’âge de vingt ans.

D’abord secrétaire général de la Histadrout (voir ce nom), le syndicat regroupant les militants de diverses factions sionistes.

En 1935, il devient président de l’Agence Juive (voir ce terme) et, en même temps, responsable de la Haganah, le principal groupe paramilitaire contre l’occupant anglais.

Ben Gourion est alors considéré comme le principal dirigeant des Juifs sionistes vivant en Palestine.

Jusqu’en 1945, il mènera diverses actions politiques contre les occupants, organisant notamment le “Congrès sioniste de Biltmore“ aux États-Unis qui revendiquera le départ des Anglais de la Palestine mandataire et l’établissement d’un État juif.

Durant cette période, Ben Gourion, apparemment adepte du “double jeu“, collaborera avec l’occupant britannique, lui livrant même certains Juifs qui avaient pris les armes.

Concernant le sort de Juifs d’Europe durant la IIe guerre mondiale — il connaissait pourtant l’existence des camps de concentration hitlériens, les chambres à gaz et les campagnes d’extermination — il aura cette phrase lapidaire “Si je savais qu’on pouvait sauver tous les enfants d’Allemagne en les envoyant en Angleterre mais seulement la moitié d’entre eux en les envoyant en Palestine, je choisirais cette dernière option.“.

La création de l’État d’Israël est sa priorité absolue et seul semble compter à ses yeux le sort des Juifs de Palestine… pas celui des Juifs en général.

A la fin de la IIe guerre mondiale il commencera à organiser grèves et sabotages, renforçant la Haganah (voir ce terme) par une politique d’achats d’armes, sans négliger le développement de l’émigration des Juifs d’Europe.

Après la création de l’État d’Israël, c’est sous ses ordres que la Haganah, devenue la “Force de Défense d’Israël“ (Tsahal), lancera l’opération de nettoyage ethnique (voir “Nakba“) qui expulsera environ 800.000 Palestiniens de leur terre et de leur maison, rasera plus de 500 villages… dont elle empoisonnera souvent les puits avant de partir (voir “Armes chimiques“).

Ben Gourion exprimera clairement l’objectif de cette opération.

Nous devons utiliser la terreur, l’assassinat, l’intimidation, la confiscation de terres, et la suppression de tous les services sociaux pour débarrasser la Galilée de sa population arabe.

Après la création de l’État, qui fera de nous une force puissante, nous abolirons la partition et nous nous étendrons à toute la Palestine“.

David Ben Gourion ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

BILAN des BOMBARDEMENTS (2023 & 2024)

Des chercheurs de l’université de New York et de l’Oregon, spécialistes de la cartographie des dommages en temps de guerre, ont étudié les effets des bombardements aériens et des frappes d’artillerie dans les conflits contemporains.

Ils ont appliqué les données du satellite Copernicus Sentinel-1 à Gaza et ont constaté des niveaux de destruction sans précédent en comparaison avec d’autres conflits récents (Syrie, Ukraine…) ou anciens.

Ainsi, ils ont comparé la puissance destructrice du bombardement d’Hiroshima — leur étude exclut évidemment l’horreur des dégâts humains causés par l’usage de l’uranium — avec celle subie par Gaza.

L’étude des chercheurs étatsuniens révèle qu’en moins d’une année 83.000 tonnes de bombes (parfois 1.000 bombes par jour !), fournies par les États-Unis ont été larguées sur Gaza… celle tombée sur Hiroshima équivaut à 30.000 tonnes !

Petite précision : depuis le début de l’agression d’octobre 2023, 33 tonnes d’explosifs ont été lancées en moyenne sur chaque kilomètre carré de la bande de Gaza (voir “Urbicide“)

Le mois de février 2024 présentait le pic avec l’équivalent de 4,6 bombes atomiques ou celui du tonnage total des bombes reçues par Dresde, Hambourg et Londres, durant la IIe guerre mondiale.

… Et ce sinistre carnage se déroule avec le silence complice des États et des gouvernements occidentaux !

BILAN MORTUAIRE (1921  à 2024)

La quasi-totalité des médias et  des responsables politiques occidentaux fixent l’attaque du 7 octobre 2023 comme début des hostilités avec les Palestiniens et l’invasion de Gaza.

Ce propos largement diffusée par la Hasbara israélienne (voir ce terme)laisse entendre que, jusqu’à cette date, le territoire vivait dans une paix relative.

Ce mensonge nie l’Histoire !

En effet, depuis les Ottomans, ensuite les Anglais, et aujourd’hui celle des colons occidentaux, c’est depuis un centaine d’années que la population autochtone subit la violence des forces occupantes.

Depuis les émeutes de Jaffa de 1921 jusqu’à l’attentat de l’hôtel King David en 1946 en passant par les bombes dans les marché de Haïfa et de Jérusalem, c’est par centaines que les civils Palestiniens ont été abattus par les terroristes sionistes… Les mêmes qui formeront la future armée israélienne.  

Ensuite, de 1948 à nos jours, plusieurs dizaines de milliers de civils ont été tués par l’armée israélienne dans une longue série de massacres (Deir Yassin, Tantoura, Lydda, Al Dawayima, Kafr Kassem…) et ceux  perpétrés durant les intifadas (voir ce terme) de 1987 et 2000..

A ces morts, il faut maintenant ajouter, à minima, les 45.000 victimes (estimation validée par l’ONU) du ghetto de Gaza, dont la moitié d’enfants… sachant que les services médicaux palestiniens ne comptabilisent que les morts “immédiates“, pas les victimes mourant à la suite de leurs blessures, ni celles enfouies sous les décombres..

Selon la célèbre revue médicale anglaise The Lancet « il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186.000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza« . (juillet 2024).

Le constat est atroce : depuis un siècle, les violences du colonialisme sioniste sont systématiques et journalières.… Et le 7 octobre 2023 n’est qu’un épisode de plus dans la lutte de la population palestinienne contre un envahisseur criminel.  

Dernières infos concrètes, mais aussi très parcellaires, de “l’après 7 octobre 2023“ :

•Camp de réfugiés de Jabalyia (01/11/2023) : vingt-cinq jours de bombardements : 3.500 enfants morts

   et 6.800 enfants blessés » (Unicef).

•Camp de Rafah (17/05/2024) : 45 morts… un « incident tragique » selon l’armée israélienne.

•Camp de Nuseirat (22/07/2024) : bombardé 63 fois en une semaine : 91 morts et 251 blessés.
•Bombardement du village de al-Mawasi (10/09/2024) : 40 morts et 60 blessés.

•Bombardement de Beit Lahia (19/10/2024) Plus de cent civils tués et des dizaines d’autres blessés et portés disparus, dont la plupart sont des femmes et des enfants.

Pas un jour sans que tombent des chiffres à donner le tournis de victimes de la sauvagerie de l’armée israélienne. Parmi elles, une écrasante majorité de civils, des dizaines de milliers d’enfants ainsi que des travailleurs humanitaires… 205 employés de l’UNRWA (voir ce terme) sont morts depuis le 07/10/2023 !

Bilan mortuaire à glacer le sang !

BREAKING the SILENCE

Organisation non-gouvernementale, appelée aussi BtS, fondée en 2004 par des soldats et vétérans des forces de défense israéliennes.

Elle recueille les témoignages en rapport avec les services militaires effectués en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, permettant aux soldats et réservistes de décrire de manière confidentielle leurs expériences dans les territoires occupés.

En publiant ces récits, Breaking the Silence veut forcer la société israélienne à se confronter à la réalité qu’elle a créée et à faire face à la vérité concernant les pillages et la destruction des biens palestiniens.

Depuis le 7 octobre, l’accès à Gaza étant interdit, le travail militant de BtS se limite à montrer à la presse étrangère ce qui se passe en Cisjordanie et les exactions commises par les colons.

Fin novembre 2023, un des responsables de l’ONG déclarait : “la force seule ne peut pas nous offrir, à nous, Israéliens, la sécurité que nous méritons. Une résolution politique qui s’attaquerait aux racines du conflit est le seul moyen de défendre les frontières et les citoyens d’Israël. Nous devons parvenir à des accords contraignants qui garantiraient les droits, la sécurité et la liberté des Israéliens et des Palestiniens ainsi que l’autodétermination des deux peuples“.

CANAL BEN GOURION

Ce projet est un facteur économique et géoéconomique majeur pour le régime israélien… et les USA !

Plus que rarement évoqué, sa divulgation pourrait contribuer à comprendre le l’objectif final du génocide en cours à Gaza. 

Conçu en 1963, le projet israélo-étatsunien prévoit un canal de 260 à 300 km de long traversant le désert du Néguev et reliant la Méditerranée au golfe d’Aqaba et à la mer Rouge.

En plus de pouvoir accueillir un grand nombre de navires de gros tonnage, il permettrait la navigation simultanée dans les deux sens grâce à la conception en deux bras… ce que ne permet pas le canal de Suez.

Sa réalisation coûterait entre 16 et 55 milliards de dollars.

Le canal commencerait à Eilat — les premiers  travaux étaient annoncés pour juin 2024 — et se terminerait juste à côté de, sinon directement dans, l’enclave de Gaza.. ce qui impliquerait l’expulsion de ses habitants (voir “Nettoyage ethnique“).

Il paraît assez aisé d’imaginer que la réalisation et le contrôle de ce canal auraient une influence énorme sur les chaînes d’approvisionnement internationales de pétrole, gaz, céréales, mais aussi sur tout le commerce mondial en général… Facile aussi de considérer que ce projet est un élément important du projet sioniste de “Eretz Israël“ (voir ce terme).

Divers analystes interprètent l’invasion israélienne de la bande de Gaza, sa destruction {voir “Urbicide“) et le génocide (voir ce terme) qui s’y déroule, comme faisant partie intégrante du projet “Canal Ben Gourion“.

CISJORDANIE

Adossée au fleuve Jourdain, d’où son nom, cette région fait partie de l’État de Palestine, occupé par l’armée israélienne, l’autre étant Gaza et Jérusalem-Est.

La Cisjordanie compte environ trois millions d’habitants répartis dans sept grandes villes : Jérusalem-Est, Jéricho, Ramallah, Naplouse, Jénine, Hébron et Tulkarem.

En 1995, les accords d’Oslo (voir ce mot) divisent la Cisjordanie en trois zones dont la plus importante comprend 55 % de la population.

L’ONU confie cette zone A à l’Autorité Palestinienne pour en assurer la sécurité et l’administration.

L’État sioniste n’a jamais respecté cette résolution des Nations Unies et contrôle également cette zone.

Son occupation militaire permanente a, progressivement, permis à quelques 800.000 colons, répartis en 230 colonies de s’accaparer les terres et maisons palestiniennes.

Israël a aussi érigé un mur de séparation de 700 kms (voir “Mur“)… une grande partie empiétant sur le territoire palestinien.

Cette barrière a évidemment été condamnée par l’ONU et la Cour Internationale de Justice (voir ce terme) qui a ordonné son démantèlement… Ordonnance jamais appliquée, évidemment.

Début août 2024, l’armée israélienne a effectué plusieurs centaines de raids en coordination avec les colons, raids soutenus par des avions de combat, des drones et des bulldozers qui démolissent systématiques les rues.

En réalité, la Cisjordanie est aujourd’hui un territoire annexé par Israël et plus de 400 check-points contrôlent la population…. Autre réalité meurtrière : à novembre 2024, plus de 700 personnes ont été tuées pendant que se déroulait l’invasion génocidaire de Gaza.

COLONISATION

La colonisation est l’invasion, l’occupation et l’exploitation d’un territoire par une puissance étrangère.

Deux types de colonisation peuvent être identifiés :

• La colonisation d’exploitation qui spolie la population autochtone pour s’emparer de ses richesses. C’est le cas de l’antique colonisation romaine, de la belge au Congo, française au Maghreb, en Afrique et aux Antilles, hollandaise en Malaisie, anglaise en Inde… etc.

• La colonisation de peuplement qui s’accapare les terres des autochtones pour y installer une population étrangère chargée d’expulser ou asservir la population indigène.  

Il découle de ces définitions qu’Israël est indubitablement une colonie de peuplement.

Commencée en début du XXe siècle, cette colonisation s’est d’abord développée, jusqu’en 1948, avec la collaboration de l’occupant britannique (voir “Balfour“) qui dès 1937 attribuera un tiers du territoire au mouvement sioniste.

Le nettoyage ethnique de 1948 (voir “Nakba“) accentuera la spoliation du peuple autochtone et à partir de 1967 la colonisation sera encore accentuée par l’expulsion des habitants de Jérusalem, la démolition de leurs maisons, l’expropriation des terres pour des “raisons de sécurité“, la déportation de 120.000 Palestiniens du Golan,… etc.

En 1956 de Moshe Dayan, célèbre chef d’état-major de l’armée israélienne, déclarera : « Nous sommes la génération de la colonisation ; sans casque d’acier et sans le canon des armes, nous ne pourrons ni planter un arbre ni construire une maison. Nos enfants n’auront pas de vie si nous ne creusons pas d’abris, et sans

barbelés et mitrailleuses, nous ne pourrons ni construire des routes ni creuser des puits d’eau ».

Aujourd’hui, environ 800.000 colons israéliens se sont installés dans quelques 230 colonies en Cisjordanie occupée… et on compte aussi 35 colonies sur le plateau du Golan, territoire volé à la Syrie.

Certaines de ces colonies sont carrément devenues des villes, comme Ma’aleh Adumim qui compte près de 40.000 habitants ou Ariel qui en compte 20.000.

En ce qui concerne Jérusalem-est, Israël expulse méthodiquement les familles palestiniennes et s’empare de leur maison afin de les offrir aux colons.

Depuis 2004, la création de ces colonies est considérée comme crime de guerre par l’ONU et, en 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a exigé l’évacuation de tous les colons des territoires palestiniens occupés… Sans succès, comme l’ensemble des jugements  et résolutions de l’ONU !

COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE (CIJ)

La ville de La Haye (Pays-Bas) est le siège de nombreuses institutions internationales liées à l’ONU, telles la Cour Internationale de Justice (CIJ) et la Cour Pénale Internationale (CPI)

Créée en 1945 la CIJ est l’organe judiciaire principal des Nations Unies.

C’est un tribunal civil qui a pour fonction de régler des conflits juridiques entre les États et de donner un avis sur des questions présentées par des organes et agences internationaux agréés par l’ONU.

Étant donné que tous les membres des Nations unies en font partie, la CIJ a compétence universelle.

Depuis 1948, la CIJ a condamné à de multiples reprises le régime israélien pour l’occupation illégale du territoire palestinien.

Elle a également jugé que cet État menait une politique d’apartheid (voir ce terme) et ordonné le démantèlement du “Mur de sécurité“ (voir ce terme).

Ses jugements et injonctions n’ont jamais été respectés.

Fin 2023, l’Afrique du Sud a accusé le régime de Netanyahu de perpétrer un génocide (voir ce terme) à Gaza, la CIJ  a ordonné à Israël de “prévenir et punir l’incitation au génocide.

Le Premier ministre israélien a jugé “scandaleuses” les accusations portées par l’Afrique du sud, l’accusant d’être antisémite et de vouloir refuser à Israël » le « droit fondamental de se défendre “.

En juillet 2024, l’arrêt de la CIJ condamne l’occupation illégale des territoires palestiniens qu’elle considère comme crime de guerre… mettant ainsi fin au mensonge israélien, qui cherche à profiter des prérogatives d’un occupant militaire sans être soumis aux limitations et obligations imposées à un tel pouvoir par le droit international.

COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI)

La CPI est un tribunal pénal qui concerne les individus.

Mise en place par la Convention de Rome du 17 juillet 1998, la Cour pénale internationale s’inspire du tribunal militaire international de Nuremberg, installé au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

La Cour est composée de 18 juges provenant des cinq continents (Canada, Japon, Italie, Mexique, Ouganda, Mongolie… etc) et a pour mission d’enquêter et de juger les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale.

Elle est compétente pour juger quatre types de crimes : les crimes contre l’humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes d’agression.

123 États sur les 193 États membres de l’ONU y ont adhéré et accepté son autorité, dont tous les États de l’Union européenne… Israël, les USA, la Chine et la Russie, entre autres, ne la reconnaissent pas. 

Concernant le drame palestinien, la procureure de la CPI a annoncé, en 2019, l’ouverture d’une enquête sur les crimes de guerre qui auraient été commis en Palestine.

Le 20 mai 2024, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé la délivrance de mandats d’arrêt contre trois dirigeants du Hamas, le Premier ministre en exercice de l’État d’Israël, Benjamin Netanyahu (voir ce nom), et son Ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Fin septembre 2024, après quatre mois de silence, le Procureur a demandé d’émettre « de toute urgence » des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Netanyahu, le ministre de la Défense Gallant, et le leader du Hamas Yahya Sinwar. affirmant que ces mandats sont nécessaires pour « empêcher les suspects d’entraver l’enquête ou les procédures judiciaires, et pour prévenir la commission de nouveaux crimes ».

Les états alliés du régime du Netanyahu ont fait pression sur la CPI.

Le 5 septembre 2024, le Procureur a déclaré ’’Plusieurs dirigeants mondiaux m’ont informé, conseillé et mis en garde à propos des mandats d’arrêt contre Israël“.

Le 20 septembre, l’État hébreu, reconnaissant ainsi la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI),  a déposé deux requêtes s’opposant à la procédure en cours qui pourrait aboutir à la mise sous mandat d’arrêt de Netanyahu et de Gallant.  

Finalement, après des mois de pressions diverses — dont une demande d’enquête sur les mœurs sexuelles du Procureur ! — la CPI a, le 21 novembre 2024, émis un mandat d’arrêt contre les deux responsables israéliens et contre un dirigeant du Hamas !

La plupart des dirigeants des pays membres ont déclaré vouloir respecter le mandat… Sauf la France.

DAHIYA

“Dahiya“ est une doctrine militaire qui prône un usage de la force disproportionné au cours de représailles contre des zones civiles servant de base à des attaques.

Il s’agit, contre le principe fondamental du droit de la guerre, de ne plus faire de distinction entre cibles civiles et militaires.

Cette doctrine a été inventée par le général Eizenkot, futur chef d’état-major de l’armée israélienne (2015 à 2019) à la suite du conflit israélo-libanais de 2006.

Elle porte le nom de Dahiya, un quartier de la banlieue sud de Beyrouth densément peuplé qui a été complètement rasé par les bombardements israéliens lors du conflit.

Ce qui est arrivé au quartier Dahiya arrivera à tous les villages qui servent de base à des tirs contre Israël. […] Nous ferons un usage de la force disproportionné sur ces zones et y causerons de grands dommages et destructions. De notre point de vue, il ne s’agit pas de villages civils, mais de bases militaires.

La doctrine Dahiya (voir “Urbicide“) implique de ne laisser aucun bâtiment debout et d’abattre quiconque n’évacue pas immédiatement…. considéré alors comme ennemi.

Nombreuses sont les condamnations internationales quant à l’usage de cette doctrine criminelle.

La Commission des droits de l’homme de l’ONU considère que les tactiques israéliennes employées à Gaza correspondaient à la doctrine Dahiya et conclut que ces cas d’usage disproportionné de la force et de punition collective étaient illégaux, que cibler des sites civils et infliger une punition collective constitue un crime de guerre, selon l’article 33 de la 4ème convention de Genève.

Le général Eisenkot ne passera sans doute jamais en jugement pour crime contre l’humanité

DALETH

“Daleth“ (n°4 en hébreu) est la dernière partie du plan du nettoyage ethnique établi en 1947 par la Haganah, groupe armé sioniste qui deviendra l’armée israélienne.

Son objectif déclaré était la conquête du reste de la Palestine après la décision de partage de l’ONU et la proclamation de l’État d’Israël.

Le plan n°1 datait de 1937 et exposait les lignes directrices de la conquête de la Palestine en cas de retrait des troupes britanniques.

Les deux suivants affinaient le projet.

Le plan n°3, par exemple, énumérait les actions punitives contre la population.

« Tuer les dirigeants politiques, agitateurs et soutiens financiers, s’en prendre aux transports et moyens de subsistance (puits, moulins, etc) « .

Il stipulait aussi que toutes les informations utiles pour l’exécution de ces actions se trouvaient dans les dossiers réalisés pour chaque village palestinien.

En effet, le « Plan Daleth » prévoyait en détail les moyens d’action pour la mise en œuvre, l’expulsion totale et systématique de la population palestinienne de l’ensemble du territoire.

L’opération bénéficiait des renseignements accumulés depuis les années 1930 par le mouvement sioniste : plans des villages, photos aériennes, composition sociologique, nombre d’habitants de sexe masculin (de 16 à 50 ans), noms des notables…etc.

Il y avait, pour chaque village, une liste des habitants qui s’étaient opposés aux Britanniques et avaient combattu les milices sionistes.

Ces éléments ont été le moteur des atrocités commises durant le nettoyage ethnique (voir ce terme) de 1948.

On y retrouve des ordres précis aux « brigades opérationnelles » : « Destruction de villages (les faire exploser et planter des mines dans les débris), en particulier les centres de population dont le contrôle continu est difficile. (…) Réaliser des opérations de recherche et de contrôle en fonction des lignes de conduite suivantes : encerclement de village et fouille de ceux-ci. En cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l’État hébreu« .

Le nettoyage ethnique en cours dans la bande de Gaza et en Cisjordanie en 2024 témoigne que ce “Plan Daleth“ n’a pas été abandonné… Et il n’est sans doute pas insensé de penser qu’il guide Netanyahu et consorts dans le projet global visant à la création de “Eretz Israël“ (voir ce terme).

DESHUMANISATION

Déshumaniser c’est nier l’identité et l’individualité d’une personne que l’on va considérer comme inférieure à un être humain, voire comme non-humain.

Ce concept est au cœur des multiples génocides commis à travers les siècles, depuis l’esclavage antique jusqu’aux tueries contemporaines.

On distingue deux formes de déshumanisation niant la nature ou les caractéristiques humaines d’individus ou de groupes.

La première est la déshumanisation mécaniste dans laquelle autrui est considéré comme un objet et où sa nature humaine est  niée.

Elle concerne les formes d’esclavage, antiques et actuelles.

La deuxième forme est celle dans laquelle autrui est appréhendé comme une créature inférieure ou un animal dans laquelle les caractéristiques propres à l’être humain ne lui sont plus associées.

Tout au long des siècles, cette déshumanisation a permis de justifier de multiples exactions et crimes.

C’est elle qui a permis les massacres des Amérindiens du Nord, des Tutsis d’Afrique, le génocide arménien, celui du colonialisme belge au Congo… Et, bien entendu, celui des Roms et des Juifs d’Europe durant les années 1940.

Il suffit donc que la force militaire dominante détermine la non-humanité d’une population dite “ennemie“ pour se déculpabiliser de son crime.

Les nazis traitaient les juifs de “untermenschen“ (sous-hommes) pour, sans remords, les envoyer dans les chambres à gaz d’Auschwitz ou, comme au ghetto de Varsovie, les exterminer au lance-flammes.

Aujourd’hui, emboîtant le pas des militaires allemands, les généraux israéliens considèrent aussi que les Palestiniens sont des “untermenschen“.

Pire, Yoav Galant, Ministre de la défense dit d’eux qu’ils ne sont que des “animaux humains“ et le premier ministre Netanyahu renchérit « Je ne les considère pas comme des êtres humains.

Mais je ne les appelle pas des animaux humains parce que ce serait insultant pour les animaux ».

DETENTION ADMINISTRATIVE

Une loi spécifique permet à l’armée israélienne de détenir indéfiniment des prisonniers palestiniens sur la base d’informations dites secrètes, sans devoir les inculper.

Ainsi, en 2024, environ dix mille habitants de Cisjordanie et de Gaza sont détenus, sans information sur la motivation de leur  arrestation ni sur la durée de leur incarcération.

Ces détentions peuvent durer six mois et sont renouvelables indéfiniment sans que le prisonnier soit informé des motifs.

Cette pratique est strictement interdite par le Droit international.

Les Conventions de Genève de 1950, signées par Israël, stipulent que (article 71) “Tout prévenu poursuivi par la Puissance occupante sera informé sans retard, par écrit, dans une langue qu’il comprenne, des détails des chefs d’accusation retenus contre lui ; sa cause sera instruite le plus rapidement possible

Israël a renié sa signature et pratique depuis près de quatre-vingts ans cette “détention administrative“, héritée de l’armée britannique.

Il est à remarquer que cette loi sur la “détention administrative“ n’existe pas pour les citoyens juifs qui, contrairement aux Palestiniens, sont soumis à une législation judiciaire civile.

Certains civils palestiniens ont ainsi passé plusieurs années en prison, avant d’être libérés… sans motif.

DIASPORA

Unediaspora est la dispersion d’une communauté ou d’un peuple à travers le monde.

Si le terme est employé pour désigner, entre autres, l’émigration irlandaise vers les États-Unis ou l’indienne vers l’Angleterre, il désigne surtout les populations chassées de leur pays… comme la soi-disant “Diaspora du peuple juif“.

En effet, les historiens contemporains — Israéliens (Belkind, Sand, Segev, Bartal), Français (Ferro, Winock), Étatsuniens (Alexander Armstrong) ou Belges (Staszewski) — le confirment : les Romains n’ont jamais expulsé les juifs de Palestine… Pragmatiques, ils préféraient exploiter la population des pays conquis.

La « Diaspora du peuple juif“ est donc une des multiples légendes – celle-ci est d’origine chrétienne comme l’histoire du « Juif errant » – mises ensuite au service de la propagande sioniste (voir “Sionisme“).

C’est avant même le premier siècle de notre ère que la religion hébraïque, très prosélyte à l’époque, s’est répandue dans tout le pourtour méditerranéen ainsi qu’en Russie, dans le Caucase et en Ukraine.

En Afrique du nord, la présence juive est attestée dès le IIIe siècle avant JC.

Ce prosélytisme est confirmé par de nombreux écrivains latins de l’antiquité, de Horace à Tacite… et par  Flavius Josèphe, historien romain de religion juive.

Il est à noter que la conversion de masse la plus significative survint entre la mer Noire et la mer Caspienne… comme l’ont notamment révélé l’écrivain juif Arthur Koestler (“La Treizième Tribu“) et l’historien israélien Shlomo Sand (“Comment le peuple juif fut inventé“).

Durant plusieurs siècles, les “missionnaires“ de cette religion convertirent donc une partie de la population de ces contrées et, concernant l’empire romain, elle s’y développa au point d’occuper une place prépondérante pendant l’ère des empereurs Dioclétien, Constance Chlore et Galère… Jusqu’au IVe siècle et la conversion de l’empereur Constantin à la religion chrétienne !

A partir de cette conversion, la population adepte de la Torah, composée de convertis, fut victime des exactions des maîtres de la nouvelle religion impériale.

C’est parmi les descendants de ces convertis d’Europe et du Maghreb que, quelques siècles plus tard, on trouvera les plus fervents partisans d’un “retour du peuple juif“ dans la terre… de ses “ancêtres“.  

DROIT AU RETOUR

Outre les prérogatives que l’Alyah (voir ce terme) offre aux émigrés juifs, la loi israélienne concède à tout étranger de religion ou de culture juive, le droit de s’installer en Israël.

S’opposant aux décisions de l’ONU, le régime sioniste a décidé aussi qu’aucun Palestinien, né sur cette terre ou descendant des 800.000 qui ont été chassés en 1948, n’a le droit de revenir chez lui… Mais il “peut“ garder la clef de sa maison détruite ou accaparée par le régime sioniste (voir “Sionisme“).

Pourtant, ce droit au retour des Palestiniens a été voté par l’Assemblée Générale de l’ONU en 1948 (résolution 149) et a été plusieurs fois confirmé par la suite (résolutions 394 et 513).

Plus encore, en 1974, l’Assemblée générale des Nations unies adopte la résolution 3236 qui réaffirme le droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens, d’où ils ont été déplacés et déracinés. La résolution demande aussi le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Le régime sioniste a toujours refusé d’appliquer ces résolutions — c’est d’ailleurs le cas pour la quasi-totalité de celles émises par l’ONU depuis près de quatre-vingts ans — votant même une loi dite des “absents“, permettant l’expropriation des Palestiniens expulsés… Et la cession de leurs biens à des Israéliens, exclusivement de religion juive.

DROIT INTERNATIONAL

Le droit international humanitaire ou droit des conflits armés internationaux, repose sur plusieurs textes ratifiés au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Les “Conventions de Genève“ de 1950 est un des textes les plus importants.

Il énonce plusieurs principes fondamentaux sur la protection des populations civiles en temps de guerre, notamment la distinction entre civils et combattants, la proportionnalité dans l’attaque, l’interdiction des maux superflus…

Ces principes ont pour but de minorer autant que possible l’atteinte aux populations civiles en temps de guerre en limitant les méthodes et moyens militaires employés par les belligérants.

Le terme “civils“ renvoie à la fois aux personnes mais aussi aux possessions individuelles ou collectives (appartements, maisons, infrastructures, écoles, hôpitaux, patrimoine, etc.), que le droit international protège aussi.

Les quatre conventions de Genève ont été ratifiées par l’ensemble des États membres de l’ONU !

En 2004 — vingt ans déjà ! — un avis de la Cour internationale de Justice (voir CIJ) a conclu qu’Israël violait ses obligations en établissant des colonies en Cisjordanie et Jérusalem-Est… et que cet État ne pouvait pas invoquer un droit de légitime défense ou un état de nécessité.

Le droit international exige d’Israël de se retirer des territoires occupés et autorise un peuple occupé à se défendre par tous les moyens.

Mais Israël considère que les Palestiniens n’ont pas droit à cette protection… étant donné qu’ils ne constituent pas un peuple mais un groupe terroriste (voir ce terme).

DRUZES

Les adeptes du “Druzisme“ sont surtout implantés au Liban (400.000) et en Syrie (600.000… dont environ 25.000 au sur le plateau du Golan).

La langue et la culture arabes font parties intégrantes de leur identité.

Née en Egypte vers l’an mil, c’est une secte religieuse qui emprunte à l’islam, mais amalgame d’autres croyances… En quelque sorte, une doctrine philosophique fondée sur l’initiation à la partie ésotérique de la religion musulmane.

Mais malgré cette convergence, de nombreux Druzes ne s’identifient pas comme musulmans.

En Israël, environ 150.000 Arabes-Israéliens pratiquent cette doctrine dont de nombreux rituels sont tenus secrets. Seule une élite d’initiés, les “connaisseurs“, participe pleinement aux services religieux et a accès aux enseignements ésotériques des écritures.

Les Druzes ont fait allégeance au régime sioniste et ne subissent pas l’apartheid comme les autres Arabes/Israéliens, bénéficiant d’un statut plus avantageux.

Ils se considèrent cependant marginalisés et discriminés par la loi controversée de 2018 sur l’État-nation, qui consacre exclusivement Israël comme “État juif“.

Les Druzes sont intégrés à l’armée israélienne et collaborent aux opérations génocidaires contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.

ETAT-NATION

La loi “Israël, État-nation du peuple juif“, adoptée en  2018, est l’une des lois fondamentales d’Israël.

Elle précise “le droit d’exercer l’auto-détermination au sein de l’État d’Israël est réservé uniquement au peuple juif“ et déclasse la langue arabe, qui était la deuxième langue de l’État jusque-là.

L’hébreu devient ainsi la seule langue d’Israël.

Cette loi s’est évidemment heurtée à l’opposition des Israéliens Arabes (voir “Israéliens Arabes“) ou Druzes (voir ce terme) qui représentent plus d’un quart de la population.

Ces deux communautés font le constat que cette loi acte qu’Israël est un État théocratique, discriminant les habitants en fonction de leur appartenance religieuse et qu’elle légalise l’apartheid privilégiant les droits des juifs par rapport aux non-juifs.

Près de trois millions de personnes sont ainsi exclues de l’essentiel de la citoyenneté, c’est-à-dire de leur participation à la souveraineté… indissociable des fondements même d’une démocratie.

ERETZ ISRAEL

Pour les croyants et les militants sionistes (voir “Sionisme“) cet “Eretz Israel“ (Grand Israël) est la “terre promise“ par leur dieu… il s’étend du Nil à l’Euphrate !

Comme le montrent les cartes exposées au musée de Tel-Aviv, ce territoire comprend l’Israël actuel, une partie du Liban, la Syrie et la moitié de l’Irak.

Il englobe aussi l’extrémité orientale du Sinaï, la Jordanie, Gaza et la totalité de la Cisjordanie.

Loin, très loin, du mythe antique pour films hollywoodiens, il s’agit d’un projet très concret qui est au cœur de l’idéologie sioniste !

Si la majorité des Israéliens n’envisage aucune expansion territoriale, ce n’est pas le cas d’une partie importante des sionistes qui considèrent que “Eretz Israël“ doit dépasser les frontières actuelles de l’État et retrouver les territoires de l’empire mythique du roi David.

Parmi les adeptes de ce projet, on trouve d’abord Ben Gourion (voir ce nom), fondateur de l’État, qui dès 1937 déclarait “La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique. Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien : du Nil à l’Euphrate

Et, comme on peut le repérer à chaque étape de sa carrière, l’émergence du grand Israël dans ses frontières prétendument bibliques, est une constante de la politique de Netanyahu.

Depuis sa première arrivée au pouvoir en 1996, il s’est appliqué à torpiller toute velléité de négociation avec les Palestiniens pour promouvoir la réalisation de cet “Eretz Israël“ dans la dimension des royaumes juifs de la Bible.

Ben Gvir, ministre de la sécurité, et Smotrich (voir ce nom), ministre des Finances et de la Défense, militants de l’expulsion des Palestiniens et de la suprématie sioniste sur toutes les populations arabes du Moyen-Orient applaudissent évidemment à la réalisation d’Eretz Israël.… Et les bombardements actuels et l’invasion du Liban et de la Syrie semblent dans la droite ligne de ce projet.

FASCISME

Courant politique apparu après la guerre 14-18 en Italie et en Allemagne, qui a ensuite essaimé dans l’ensemble des pays européens.

Si au sens strict le terme fascisme s’applique à la période mussolinienne, au sens large il qualifie un système politique aux caractéristiques inspirées par les exemples italien, allemand et espagnol.

Les principales caractéristiques de cette idéologie sont l’imposition du pouvoir par la force au service d’une classe dominante, la persécution d’une population considérée comme ennemie et déshumanisée (voir “Déshumanisation“), l’exaltation du sentiment nationaliste et le contrôle politique de la société civile.

Comme on peut le constater, le sionisme est bien en harmonie avec cette idéologie.

L’État israélien a souvent soutenu des régimes de ce type, tel celui de Pinochet au Chili ou celui qui sévissait en Afrique du Sud avant Mandela.

Mais déjà du temps du “Troisième Reich“ plusieurs leaders du mouvement sioniste ont eu des accointances avec les régimes d’Hitler et de Mussolini.

C’est entre autres le cas de Yitzhak Shamir (voir ce nom) qui, en 1940, avait tenté de conclure un pacte avec le régime nazi pour “… lutter contre les Anglais en échange d’un transfert des juifs d’Europe en Palestine au lieu de les envoyer en Pologne.

Lorsque l’État juif sera créé, il sera un allié du IIIe Reich.“

Shamir finira premier ministre  d’Israël.

Est-ce si outrancier de penser que le fascisme est le “plan B“ du capitalisme… et du colonialisme ?

FATAH

Ce parti politique fondé en 1959, fut longtemps le principal organe de résistance des Palestiniens.

A l’origine, le projet vise, comme le prévoit la charte, à instaurer une “Palestine démocratique non confessionnelle“ ouverte aux juifs, musulmans et chrétiens sans distinction d’ethnie ou de religion insistant sur la distinction entre Juif et sioniste (voir “Sionisme“).

En 1965, le Fatah déclenche la lutte armée en lançant des opérations de sabotage et de guérilla.

En septembre 1970, le régime jordanien du roi Hussein ordonne une offensive contre les bases du Fatah situées dans le pays.

Le mouvement palestinien est alors sévèrement affaibli lors des combats du “Septembre noir“.

Depuis les accords d’Oslo (voir ce nom) de 1993, le Fatah et d’autres branches de l’OLP ont déclaré renoncer à la lutte armée ; toutefois, les “Brigades des martyrs d’Al-Aqsa“ et le “Fatah-Tanzim“ restent impliqués dans des actions armées.

En 2006, le parti islamiste Hamas (voir ce nom) gagne les élections, pourtant appuyées par les États-Unis et Israël dans le but, sans succès, de soutenir Mahmoud Abbas (voir ce nom) plus favorable à Israël.

Le calcul des USA (voir ce terme) et du régime sioniste ayant échoué, la défaite électorale sonna le glas de la vieille garde du Fatah, accusée d’avoir conduit le parti à cette défaite en ne luttant pas assez sérieusement contre la corruption qui le gangrène… Depuis, Abbas est appelé le “Pétain de Palestine“.

En 2011, le Fatah et le Hamas ont essayé de conclure un accord de réconciliation en vue des élections générales prévues dans l’année… Échec !

Début décembre 2024, pour tenter de garder leur destin en main, les deux organisations politiques semblent avoir  trouvé un accord pour une future administration de Gaza.

Le 24 décembre 2024, le Fatah a annoncé que la chaîne de télévision “Al Jazeera“ ne pourrait plus opérer dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Cette décision complète l’interdiction imposée, deux mois plus tôt par Israël dans sa campagne de répression de l’information (voir “Abbas“ et “journalistes“)

Elle est un exemple de plus de la collaboration larvée du Fatah avec le régime sioniste.

Le 28 décembre, Shatha al-Sabbagh, journaliste palestinienne, était assassinée à Jénine par… un policier de l’Autorité palestinienne.

FRAPPES CHIRURGICALES

Une frappe chirurgicale est un bombardement censé nuire exclusivement aux cibles militaires, sans causer de dommages dits collatéraux (bâtiments, véhicules, civils…) .

L’adjectif “chirurgicale“ vient renforcer la perception selon laquelle le tir se caractériserait par sa précision ce qui présenterait l’action militaire sous un jour quasi hygiéniste… bien plus tolérable pour l’opinion publique.

L’armée israélienne prétend toujours agir de cette façon —Tsahal (abréviation en Hébreu de “Armée de défense d’Israël) est l’armée la plus morale du monde ! — et explique les milliers de victimes civiles de Gaza (plus de 45.000, dont la moitié d’enfants, à la mi-octobre 2024) et celles de Cisjordanie par “l’inconscience de l’ennemi“.

Selon l’armée israélienne, la responsabilité du nombre de victimes est uniquement celle des dirigeants palestiniens, qui utilisent les civils comme boucliers humains.

Autrement dit, les cadavres des dizaines de milliers de ces “boucliers humains“, principalement des enfants et des femmes, qui jonchent les décombres des écoles et des hôpitaux de Gaza… témoignent de cette “inconscience“ !

En mai 2024, l’OTAN a étendu la qualification de “frappe chirurgicale“ à tous les raids aériens provoquant entre 1 à 50.000 morts civiles.

Le porte-parole de l’OTAN a précisé “Loin de nous l’idée de minimiser ce qu’il se passe actuellement en Palestine. Nous adaptons simplement la définition à la puissance des armes que nos pays membres vendent au gouvernement israélien“.

… Donc, si on comprend bien, ce n’est qu’au-delà de 50.000 victimes, qu’un bombardement n’est plus une “frappe chirurgicale“ !

GAZA

L’étendue de l’enclave de Gaza est de 365 km², soit une bande de terre longeant la mer de 41 kms de long pour une largeur de six à douze kms… Un peu plus du double de la superficie de la ville de Bruxelles.

Les principales villes sont Gaza city, Khan Younes et Rafah.

Fondée vers 1500 avant JC, Gaza a été, pendant des siècles, un point de jonction fondamental entre l’Asie et l’Afrique, assurant la liaison vers l’Europe aux caravanes provenant de la péninsule arabique. 

De siècle en siècle, Gaza connut de multiples dominations. Des Romains aux Ottomans en passant par les Croisés européens, les Byzantins… Même Napoléon s’est emparé de la ville.

Aujourd’hui, la population de l’enclave dépasse les deux millions d’habitants dont plus d’un tiers sont les descendants des Palestiniens et des Bédouins expulsés de 1948 (voir “Nakba“).

En 2001, en représailles à la seconde intifada (voir ce terme), l’armée israélienne a rasé l’aéroport international inauguré trois ans plus tôt et a commencé d’ériger une barrière de 65 kms, constituée d’une haute clôture métallique dotée de caméras et de divers capteurs et postes d’observation pour les snipers chargés d’abattre tout Palestinien qui s’approcherait de la clôture. 

Elle sera terminée en 2021.

Durant les manifestations de 2018 et 2019 (voir “Marches du retour“) plus de 15.000 civils seront tués ou blessés, dont une majorité d’enfants et d’adolescents, abattus par les fusils à lunettes des snipers.

Le soi-disant désengagement de 2004 décidé par Ariel Sharon (voir ce nom) avec le départ de quelques milliers de colons n’a été qu’une manœuvre de plus du régime sioniste.

En effet,  l’occupation n’a jamais pris fin.

L’espace aérien et maritime, chaque entrée, chaque sortie, chaque importation, chaque exportation… Tout dépend de la volonté d’Israël.

Ce n’est pas la fin de l’occupation mais une modification des modalités de la colonisation.

Dans une interview au Haaretz, un avocat israélien souligne d’ailleurs que “le plan de désengagement de Sharon fournit la quantité de formol nécessaire pour qu’il n’y ait pas de processus politique avec les Palestiniens’’.

Jusqu’à fin 2023 et l’invasion du territoire par l’armée israélienne, deux points de contrôle filtraient le passage journalier de quelques milliers de personnes, principalement des travailleurs manuels, Erez au nord et Kerem Shalom au sud, auxquels il faut ajouter Rafah, la voie de passage vers l’Egypte.

Le passage de seulement quatre-vingts produits était toléré par le régime sioniste.

Côté mer, des navires de guerre interdisent la pêche au-delà de trois miles nautiques (4,8 kms) et coulent systématiquement les barques qui osent dépasser cette ligne.

Ce confinement a pour conséquence que, déjà avant 2024, 80 % de la population était tributaire de l’aide humanitaire, que nombre d’industries clés étaient décimées et que plus de 50 % des jeunes étaient sans emploi… avec pour conséquence que le taux de chômage à Gaza est le plus élevé du monde dit civilisé.

Le constat est implacable : depuis près de vingt ans, plus de deux millions d’êtres humains vivent dans une “prison à ciel ouvert“!

Qui peut s’étonner qu’une telle pression exercée sur cette population ai fait sauter le couvercle du chaudron un certain matin d’octobre 2023 ?

Aujourd’hui, fin 2024, les massacres, les expulsions, les bombardements – seuls 10 % des bâtiments de cette enclave sont encore debout (voir “Urbicide“) – font que la bande de Gaza n’est plus qu’un champ de ruines peuplé de survivants.

L’ONU et diverses ONGs estiment à plus de 45.000 le nombre de morts, dont la moitié d’enfants, et à plus de 150.000 le nombre de blessés.

Cette horrible réalité a été confirmée par un rapport du 8 novembre 2024, du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme qui estime que, sur la période de novembre 2023 à avril 2024, les femmes et les enfants représentent près de 70 % des morts dans la bande de Gaza.

Autre bilan de cette barbarie : en une année, l’armée israélienne a largué 83.000 tonnes de bombes, fournies par les États-Unis, sur l’enclave de Gaza (parfois 1.000 bombes par jour)… la puissance de la bombe de Hiroshima équivalait à 30.000 tonnes !

GENOCIDE

Selon le dictionnaire, un génocide est l’exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe humain… Que ce groupe soit national, ethnique, religieux ou déterminé à partir de tout autre critère arbitraire.

Le mot génocide fait peur et son emploi pour décrire les massacres est entouré d’un tabou… Au point que la direction du “New York Times“ va jusqu’à interdire à ses journalistes de l’employer.

Pourtant, plusieurs rapports de l’ONU et de diverses organisations humanitaires accusent l’État d’Israël de planifier un génocide dans la bande de Gaza en utilisant divers moyens.

Les trois principaux sont l’extermination de la population par les armes, la famine organisée et la destruction de l’habitat (voir “Urbicide“).

Si les accusations de génocide concernent le régime sioniste… elles s’adressent aussi à ses alliés politiques et à leurs médias accusés de complicité !

En août 2024, le directeur du bureau des droits de l’homme des Nations Unies, déclarait “Les médias occidentaux ont fait partie du mécanisme de génocide en Palestine, et il existe des précédents historiques qui permettent de les tenir pour responsables“.

Les exhortations permanentes des dirigeants d’Israël témoignent de la pertinence de ces accusations.

Quelques exemples de ces appels au crime… parmi de nombreux autres.

Amichal Eliyahu, Ministre du Patrimoine 

Tout faire exploser et tout aplatir est un régal pour les yeux. Nous visons à créer les conditions pour que la vie à Gaza devienne insoutenable. Gaza deviendra un endroit où aucun être humain ne peut exister

Giora Eiland, cheffe du Conseil de sécurité israélien

Personnellement, je suis fière de voir Gaza en ruines et que chaque bébé, même dans 80 ans, racontera à ses petits-enfants ce qu’ont fait les juifs« 

Yoav Gallant, Ministre de la Défense

“Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, pas d’eau. Tout sera coupé. Nous combattons des bêtes humaines et nous nous comporterons en conséquence

Cette volonté génocidaire est aussi vérifiable dans un document du “Ministère du Renseignement“ datant du 13 octobre 2023, six jours après l’attaque des Palestiniens.

Il recommande le transfert forcé et permanent des 2,2 millions de Palestiniens de Gaza… vers le désert du Sinaï, en Égypte !

D’autre part, le 5 septembre 2024, un rapport de l’ONU accuse Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre pour exterminer le peuple palestinien et s’emparer de ses terres.

Le document comporte des preuves de l’intention génocidaire du régime sioniste et de la complicité des puissances occidentales dans ces crimes de guerre sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale

L’historien israélien Raz Segal, témoigne également « Les discours, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, ont montré que l’intervention militaire israélienne à Gaza visait bien plus que la disparition du Hamas (…) : c’étaient indistinctement l’ensemble du territoire et de ses résidents qui étaient la cible“.

En octobre 2024, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la nourriture, présente un rapport dans lequel il fait état de ce qu’il considère être une campagne pour affamer la population de Gaza “Jamais dans l’histoire de l’après-guerre [mondiale 1939-1945] une population n’a été réduite à la faim si rapidement et si complètement, comme l’ont été les 2,3 millions de Palestiniens vivant à Gaza“.

Dans son rapport du 5 novembre 2024, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, déclare : “Israël détruit les Palestiniens de Gaza de bien des manières.

La plus complexe et la plus cruelle est de créer des conditions de vie intenables et inhumaines.

Il ne faut pas appeler cela une guerre . C’est un génocide.

Les motifs n’ont aucune importance. L’intention (c’est-à-dire la détermination) de détruire est évidente et sans équivoque. La complicité d’autres États est tout aussi évidente.“

Le 14 novembre 2024, un comité de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes fait état d’une volonté “intentionnelle“ de donner la mort, balayant tout doute sur les intentions génocidaires du régime.

Il déclare que les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza correspondent aux caractéristiques d’un génocide.

À travers son siège de Gaza, son obstruction de l’aide humanitaire, ses attaques ciblées et en tuant des civils et des travailleurs humanitaires, malgré les appels répétés de l’ONU, les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice et les résolutions du Conseil de sécurité, Israël cause intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves.

L’utilisation par l’armée israélienne de systèmes de ciblage assistés par l’IA, avec une supervision humaine minimale, combinée à des bombes lourdes, souligne le mépris d’Israël pour son obligation de faire la distinction entre les civils et les combattants et de prendre des mesures de protection adéquates pour éviter les décès de civils 

En décembre 2024, Amnesty International a publié un rapport de près de 300 pages intitulé “Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza“.

Il témoigne que l’État d’Israël, fait subir, en toute impunité, un déchaînement de violence et de destruction permanent aux Palestinien·nes de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Extrait du rapport :

“Les autorités israéliennes ont commis et commettent toujours des actes interdits par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, dans l’intention spécifique de détruire physiquement la population palestinienne de Gaza.

Elles se sont notamment rendues coupables de meurtres, d’atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des personnes, et de soumission délibérée des Palestiniens et Palestiniennes de Gaza à des conditions de vie destinées à entraîner leur destruction physique.

Depuis plus d’un an, la population palestinienne de Gaza a été déshumanisée et traitée comme un groupe de sous-humains ne méritant pas le respect de ses droits fondamentaux, ni de sa dignité.

Nos équipes de chercheur·ses et d’expert·es ont examiné et analysé rigoureusement et méthodiquement un ensemble de faits survenus entre octobre 2023 et juillet 2024, qui par leur récurrence, leur simultanéité, leurs effets immédiats ou leurs conséquences cumulées s’avèrent constituer des actes relevant de la Convention sur le génocide“. 

En conclusion, ce projet génocidaire est perpétré par un État, supplétif des USA (voir ce nom), avec la complicité active ou silencieuse des gouvernements et médias occidentaux.

Et nous, citoyens de ces pays, nous nous réveillons chaque matin préoccupés par nos propres problèmes, non de ceux de ce peuple massacré en notre nom.

GOLAN

Territoire syrien envahi et occupé par le régime israélien depuis 1967… et annexé depuis 1981.

Cette invasion a entraîné l’exil d’environ 100 000 Syriens.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a condamné cette colonisation illégale (Résolution 487).

L’armée israélienne a érigé une clôture de sécurité le long de la ligne de démarcation entre les deux pays et renforcé ses fortifications allant du Liban jusqu’à la frontière jordanienne.

La région est riche en eau et ses sources alimentent le Jourdain et le Lac de Tibériade.

Le Golan est aujourd’hui peuplé d’environ 22.000 arabes de religion druze (voir ce terme) au milieu de quelques 30.000 colons, israéliens arrivés après 1967.

Depuis l’annexion, Israël n’a cessé d’y implanter des colonies agricoles et diverses industries qui ont fait du plateau du Golan (1.800 km2) une vaste vitrine agroalimentaire et agro-industrielle dont la compagnie israélienne d’eau minérale “Eden Springs“, de prestigieux vignobles, diverses entreprises  et même une usine de matières plastiques… Le tout sous la protection militaire, évidemment.

En 2019, Donald Trump, président des USA, a signé un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan… Décret approuvé ensuite par le gouvernement de Joe Biden.

Le 8 décembre 2024, le jour même du renversement de Bachar Al-Assad par l’opposition syrienne, Israël, qui depuis plusieurs mois bombardait les infrastructures syriennes, a intensifié ses attaques, détruit la marine et le port de Lattaquié… et conquis des territoires, bien au-delà du plateau du Golan.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, affirme avoir répertorié “près de 310 frappes“ menées par l’aviation israélienne et étatsunienne depuis la chute de Assad.

L’objectif déclaré est la destruction des stocks d’armes chimiques accumulées par le régime de Assad.

La quasi-totalité des casernes ou bases militaires sont détruites… Mais aucune preuve n’est apportée sur l’existence de ces armes de destruction massive.

On croit revivre la fumisterie de la petite fiole brandie par Colin Powell à l’ONU en 2003, qui a justifié l’invasion de l’Irak par l’armée étatsunienne.

Début décembre 2024, les chars israéliens ont franchi la ligne de cessez-le-feu en violation de la résolution de l’ONU de 1974 et “L’unité Shaldag“, spécialisée dans les raids de type commando et connue pour ses exactions dans l’enclave de Gaza, s’est emparée de la partie syrienne du mont Hermon, zone stratégique proche du Liban ainsi que de plusieurs localités frontalières… Une violation de plus !

Le 10 décembre, l’État-major sioniste annonce que ses chars sont à 20 kms de Damas et que des soldats israéliens et étatsuniens ont pris possession des bases militaires syriennes au nord de Damas !

GUERRE D’INDEPENDANCE

C’est le nom que donne le régime sioniste aux événements de 1947 à 1949.

Cette “guerre“ s’est déroulée en deux phases. La première de fin novembre 1947 à mai 1948, avant la proclamation de l’État d’Israël, et la seconde jusque juillet 1949 et la capitulation des forces arabes.

Novembre 1947, la résistance palestinienne rejette le plan de partage voté par l’ONU offrant 56 % de son pays aux colonisateurs… qui représentent alors moins de 10 % de la population vivant sur le territoire.

Des émeutes éclatent et, avec l’inertie complice des occupants britanniques, les forces paramilitaires sionistes mettent en œuvre le plan Daleth de nettoyage ethnique (voir ces deux termes).

De nombreuses villes, à l’exception de Jérusalem, tombent sous le contrôle des différentes milices sionistes et 350.000 à 400.000 Palestiniens prennent la route de l’exode, fuyant les combats ou expulsés de leurs villages.

Les deux camps subissent de lourdes pertes, en particulier autour de Jérusalem, mais à bout de force les Palestiniens, acceptent, début 1948, la trêve demandée par l’ONU.

Durant ce bref cessez-le-feu, les futurs dirigeants d’Israël, avec le soutien des USA et de l’Angleterre, ainsi que de certains régimes communistes, dont la Tchécoslovaquie, contournent l’embargo sur les armes décrété par l’ONU… Contrairement aux Palestiniens dont toutes les tentatives d’achat échoueront.

Une fois leur puissance militaire renforcée, les groupes sionistes accentueront leurs opérations de nettoyage ethnique et commettront de multiples massacres de civils dont ceux des villageois de Deir Yassin, Al-Dawayna, Al-Tantoura… etc.

Le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de l’État d’Israël, les pays voisins viennent au secours des Palestiniens et envahissent le territoire.

L’armée israélienne dispose alors de 100.000 hommes, d’une aviation comportant notamment plusieurs bombardiers, les fameuses “Forteresses volantes“ arrivées des USA, des chars et diverses armes lourdes qui en font une force totalement disproportionnée pour les pays arabes qui déposeront les armes le 7 janvier 1949.

Jamais avare de fanfaronnades et de mensonges, Netanyahu déclarera en 2024 que “Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France“… alors que les faits historiques démontrent le contraire.

A cette date il n’y avait aucun rescapé des camps nazis, ni aucun Français déporté par le régime de Pétain, dans les troupes israéliennes.

HAAVARA

C’est le titre (“Transfert“ en hébreu) d’un accord signé en 1933 par l’Agence juive (voir ce terme) dirigée par Ben Gourion (voir ce nom) avec les autorités nazies pour faciliter l’émigration de 20.000 Juifs allemands vers la Palestine.

L’accord concernait uniquement les Juifs qui disposaient de capitaux importants.

Un “capitaliste“ – terme utilisé dans l’accord – qui voulait s’installer en Palestine était autorisé à conclure un contrat avec un exportateur allemand pour l’expédition de marchandises dans ce pays.

Cet accord est un des nombreux indices de la relation, pour le moins ambiguë, entre le mouvement sioniste et l’Allemagne nazie… il restera opérationnel jusqu’à l’éclatement de la guerre en 1939.

Cet Haavara montre clairement que la priorité des autorités sionistes n’était pas de combattre l’antisémitisme et de “sauver les Juifs“ mais de coloniser la Palestine.

De nombreux Juifs antisionistes allemands s’opposeront à cet accord avec le régime nazi.

Il est à noter que, de 1933 à 1939, le sionisme sera le seul mouvement politique juif autorisé en Allemagne… qui, en parallèle, verra le début des exactions antijuives, l’imposition de l’étoile jaune, le boycott des commerces, les exclusions de la fonction publique, des fonctions juridiques… etc.

HAGANAH

C’était la principale organisation paramilitaire sioniste entre 1920 et 1948, date à laquelle elle est devenue le noyau de l’armée israélienne.

Sa création avait pour but “déclaré“ de défendre les vies et les biens des colonies juives… mais aussi d’organiser des assassinats politiques, tel que celui de l’écrivain juif antisioniste De Haan en 1924.

Ben Gourion (voir ce nom) a dirigé la Haganah de 1921 à 1931, puis de 1935 à 1948.

En 1939, la Haganah comptait près de 21.000 hommes.

Elle crée un département d’immigration clandestine qui fera entrer des dizaines de milliers de juifs dans le pays entre 1939 et 1948.

La Haganah  coopèrera aussi avec les Britanniques, qui s’appuieront largement sur elle et sur ses réseaux de renseignements dans la répression du nationalisme palestinien.

Durant toute la seconde guerre mondiale, la Haganah participera activement à l’effort de guerre des Britanniques… avant de se retourner contre eux, une fois la guerre terminée.

Durant l’année 1947, ses groupes d’action, l’Irgoun et le Lehli notamment, seront responsables de nombreux massacres : attentat de l’Hôtel King David, assassinat de Bernadotte (négociateur envoyé par l’ONU), massacres des habitants de Deir Yassin, Balad al-Cheikh, Saliha, Lydda… et de l’éradication de nombreux autres villages dont ils empoisonneront les puits en partant (voir “Armes chimiques“).

C’est ce groupe terroriste qui, après 1948, se proclamera “l’armée la plus morale du monde“.

HAMAS

Parti politique islamiste proche des “Frères Musulmans“ d’Egypte.

Il fut créé en 1987 avec la complaisance du régime israélien qui y voyait une alternative à l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) et au Fatah (voir ce nom), son membre principal, dirigé par Mahmoud Abbas (voir ce nom).

Le Hamas n’est pas, même si son idéologie est islamiste, un groupe djihadiste car il n’a pas de vocation “expansionniste“ comme Al-Qaida ou l’État islamique.

C’est essentiellement un mouvement de résistance nationale.

Ahmed Yassine, son fondateur a été assassiné en 2004 sur ordre de Ariel Sharon (voir ce nom), premier ministre d’Israël.

En 2006, contre toute attente, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes, élections encouragées par les États-Unis et Israël… dans le but de renforcer le pouvoir du Fatah.

Tant à Gaza qu’en Cisjordanie, la victoire du parti islamiste est nette.

Avec 56 % des voix il emporte 76 des 132 sièges du parlement palestinien — la régularité et le résultat des votes ont été unanimement reconnus par l’Union européenne et d’autres instances internationales — mais cette victoire sera contestée par Israël et son allié étatsunien… et entraînera une tentative de coup d’état.

Avec l’aide des USA, Mohammad Dahlan, chef de la Sécurité intérieure du Fatah, constituera un groupe armé pour renverser le gouvernement élu.

La tentative échouera et après une courte, mais sanglante bataille, les milices du Fatah seront chassées de la bande de Gaza.

Depuis, le Hamas gouverne seul ce territoire sous blocus israélien… Blocus toujours condamné par l’ONU depuis 2007 !

Le régime sioniste a entouré l’enclave de Gaza d’une haute ceinture de barbelés et de miradors qui en font une “prison à ciel ouvert“ pour les quelques 2,3 millions de Palestiniens qui y sont confinés.

Le Hamas est classé “organisation terroriste“ par une trentaine de pays occidentaux… mais pas par la grande majorité des 193 États membres de l’ONU.

HANNIBAL

C’est l’appellation d’une directive de l’armée israélienne, datant de juin 1986, dont l’objectif est d’empêcher la capture de militaires israéliens par des forces ennemies… même au prix de la vie de ses propres soldats.

Révoquée en 2016, elle a été remise en pratique au moment de l’attaque palestinienne du 7 octobre 2024.

C’est ainsi que, ce jour-là, en application de la directive “Hannibal“, plusieurs dizaines de véhicules israéliens ont été détruits par les Israéliens eux-mêmes. (lire “Sept octobre 2023“).

Une enquête publiée dans le journal israélien “Yediot Aharonot“, proche du gouvernement, a conclu que “Au moins 70 véhicules ont été détruits par des tirs de chars, de drones ou d’hélicoptères israéliens, conformément aux ordres du haut commandement militaire israélien d’empêcher la capture d’otages “à n’importe quel prix“.

Ainsi, la directive Hannibal a également été appliquée le 7 octobre 2023 aux maisons des Kibboutz où l’on savait que des otages étaient détenus ainsi qu’à la base militaire de Re’im, (voir “Nahal Oz“ et “Nir Oz“)) où se trouvait le quartier général de la “Division Gaza“ chargée des opérations militaires assurant l’occupation de l’enclave palestinienne.

C’est ainsi aussi que de nombreux participants du festival musical, mêlés aux insurgés ont été abattus par les mitrailleurs israéliens, depuis les hélicoptères ”Apache“ et que les obus des tanks “Merkhava“ ont également fait des victimes parmi les habitants israéliens des kibboutz (voir ce mot).

Début décembre 2024, aucune enquête indépendante n’a encore été menée sur les événements du 7 octobre 2023. (voir “Sept octobre 2023“) et le nombre de civils et de soldats tués par les tirs israéliens n’est pas connu.

Cependant, ce qui semble très probable, c’est que l’opération Hannibal a provoqué la mort d’une partie importante des 1.206 personnes, Palestiniens, Israéliens, Bédouins ainsi que des ressortissants étrangers.

Le 20 octobre 2024, le journal israélien Haaretz a recensé 331 soldats et agents de police, ainsi que 13 membres des services de secours – chiffre ensuite porté à 377 militaires et policiers – parmi les personnes tuées dans l’attaque

HAREDIM

À toute époque il y a eu une vie juive dans le territoire palestinien.

Si les débuts du judaïsme sont difficiles à saisir sur le plan historique, la présence d’une communauté pratiquant cette religion sur les rives du Jourdain est indéniable, tant sous l’occupation babylonienne, perse, hellénistique, romaine, après la conquête arabe, celle des Croisés européens, etc.

Le terme Haredim (“Les Craignant-Dieu“) souvent appelés ultra-orthodoxes, désigne les habitants d’ethnie arabe et de religion juive, qui vivaient dans ce pays avant le début de l’implantation sioniste… Et sont toujours bien là.

Ils représentent un peu moins de 14 % de la population israélienne, soit environ 1,3 million de fidèles qui constituent la secte la plus strictement pratiquante du judaïsme.

Ils ont un mode de vie distinct, se voulant eux-mêmes et leurs communautés aussi isolés que possible du monde extérieur, à l’exception des interactions économiques nécessaires pour rester “purs“ et non souillés par des activités mondaines.

Si, à l’interne, on constate certaines divergences ou oppositions sur l’interprétation des textes religieux, les Haredim rejettent cependant assez largement le sionisme considéré comme une révolte contre leur dieu.

Pour eux, l’établissement de l’État sioniste contredit sa volonté en cherchant un remède matériel à une condition spirituelle car ils considèrent que la Torah doit être la source de toute législation.

Les Haredim sont nombreux en Israël et aux USA, mais on trouve aussi des communautés relativement importantes en Grande-Bretagne et en Belgique, principalement à Anvers, mais aussi à Paris ou Zurich.

En principe, ils refusent le service militaire, mais après le 7 octobre 2023, transgressant leurs règles, plusieurs centaines d’Haredim se sont enrôlés.

Depuis, en juin 2024, la Cour suprême israélienne a ordonné leur conscription dans l’armée, ce dont ils étaient dispensés depuis la création de l’État hébreu en 1948.

HASBARA

“Explication“ en hébreu, est le principal outil de propagande du régime sioniste.

Ce terme apparaît dès la fondation du mouvement en 1897 comme un moyen “pour obtenir et maintenir un soutien international“.

Aujourd’hui, la “National Hasbara“, directement liée au premier ministre Netanyahu, publie, en moyenne, six vidéos par jour et dispose d’une série de services qui financent des officines de propagande et des influenceurs “anonymes“ dans divers pays.

Son budget annuel avoisinerait les trente millions de dollars.

Ce redoutable outil repose sur une rhétorique consistant à vouloir démontrer que “si l’on critique Israël, c’est que l’on méconnaît la situation et toute critique d’Israël relève de l’erreur“… Et toute critique ultérieure du régime sioniste n’est rien d’autre que de l’antisémitisme !

La Hasbara est particulièrement active dans les universités des USA par le biais de l’ONG “StandWithUs“, basée à Los Angeles (2 à 300 employés), mais elle est également implantée dans les cinq continents (Brésil, Australie, Pays-Bas…).

“StandWithUs“ affirme “ne pas défendre la politique de l’État d’Israël“ mais les brochures qu’elle produit contestent le caractère illégal de la colonisation … et tient pour nulles toutes les résolutions de l’ONU.

En Belgique et en France cette Hasbara est diffusée par des médias tels “Joods Actueel“, le blog du CRIF, “Regards“ (CCOJB), “Franc-Tireur“, les revues et stations de télévision de Bolloré (CNews, JDD, Paris Match…) ou de Drahi (BFMTV, RMC, L’Express…).

De son côté, l’armée israélienne possède ses propres services.

Son compte X est diffusé en sept langues et fonctionne 24 heures sur 24 en direction des journalistes internationaux… Qui, pour la plupart, diffusent ses messages, sans sourciller.

HEBREU

C’est la langue officielle de l’État d’Israël… et la seule au monde qui a été ressuscitée après deux mille ans.

Jusqu’au XIXe siècle c’était, en effet, une langue morte en tant que langue parlée. Comme le latin pour les Chrétiens, elle était uniquement pratiquée dans les rituels religieux et l’étude de la Torah.

Si aujourd’hui, les Juifs du monde entier parlent l’hébreu, ils le doivent à divers intellectuels qui ont favorisé sa renaissance, notamment Ben Yehouda, rédacteur du “Grand Dictionnaire de la langue hébraïque“ et aux organisations sionistes qui s’y rallieront très rapidement.

Elles en imposeront la pratique pour supplanter le yiddish, la langue des Juifs ashkénazes d’Europe centrale et orientale, de l’Allemagne à la Russie, méprisée par l’intelligentsia sioniste qui le considère comme un héritage vulgaire de l’exil.

En Palestine, les occupants britanniques accorderont à l’hébreu le statut de langue “officielle“, aux côtés de l’arabe et de l’anglais.

On estime cependant que deux millions de personnes pratiquent toujours le yiddish dans le monde, aux États-Unis, en Israël — il est notamment bien vivant dans les communautés Haredim (voir ce terme) —  ainsi qu’en Europe.

HERZL

Théodor Herzl était un journaliste hongrois, athée, auteur de “L’État des Juifs“ et fondateur, en 1897 de l’“Organisation sioniste mondiale“ (voir “Sionisme“) à l’origine de la création de l’État d’Israël.

Avant cette date, il existait déjà un mouvement sioniste qu’on peut qualifier de “philosophique“ proposant une intégration pacifique de communautés juives occidentales en Palestine.

Mais le projet colonialiste lancé par Herzl balayera celui de ces précurseurs.

A la différence des courants sionistes antérieurs qui se voulaient spirituels ou culturels, Herzl prône un sionisme politique visant à la création d’un État juif.

Herzl n’hésite pas, non plus, à afficher son racisme en proclamant « Les juifs, matériellement et intellectuellement supérieurs, avaient perdu tout à fait le sentiment de leur solidarité de race (…) Les juifs forts reviennent fièrement à leur race lorsqu’éclatent les persécutions“.

Autre citation suprématiste : “La question juive n’est pour moi ni une question sociale, ni une question religieuse, bien qu’elle prenne parfois ces formes parmi d’autres. C’est une question nationale (…) Nous sommes un peuple – un seul peuple« .

Un aspect paradoxal de son projet est qu’à l’origine le territoire palestinien n’en faisait pas partie !

En effet, en 1903, Herzl envisage, en collaboration avec le gouvernement britannique, l’implantation d’une colonie juive de peuplement… au Kenya.

Ce “Projet Ouganda“, proposé par la Grande Bretagne, consistait en un territoire de 13.000 kms2… la surface du Nord-Pas-de-Calais. Ce n’est que plus tard, le “Projet Ouganda“ ne se réalisant pas, que l’implantation en Palestine devint l’objectif exclusif.

Un autre aspect paradoxal de son projet est qu’il donne sa préférence à l’implantation d’une population fortunée, plutôt qu’à l’émigration de prolétaires.

Plus tard, Ben Gourion, et d’autres responsables israéliens, exprimeront cette même préférence pour la construction d’un État élitiste plutôt que pour le sauvetage des populations juives.

Herzl n’avait que peu de considération pour les cultures orientales, y compris celle des Juifs d’Orient et proclamait “C’est la volonté de Dieu que nous revenions sur la terre de nos pères, nous devrons ce faisant représenter la civilisation occidentale, et apporter l’hygiène, l’ordre et les coutumes pures de l’Occident dans ce bout d’Orient pestiféré et corrompu“.

Il ajoutait “Pour l’Europe, nous constituerons là-bas un morceau du rempart contre l’Asie, nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie“.

Dans son journal (12 juin 1895), il suggère déjà un nettoyage ethnique (voir ce terme), qu’il qualifie de “pacifique“ :  “Repoussez discrètement hors frontière la population sans le sou en lui refusant le travail… Tant le processus d’expropriation que le transfert des pauvres doivent être menés discrètement et avec circonspection“.

Après sa mort en 1904, le congrès sioniste décida d’abandonner le projet d’implantation en Afrique pour se concentrer exclusivement sur celui de la “Terre d’Israël“.

HESBOLLAH

Ce mouvement islamiste chiite, également appelé “Parti de Dieu“, a été créé en juin 1982 en réaction à l’opération “Paix en Galilée“, de l’État hébreu et son invasion du Liban pour tenter d’éradiquer les militants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui y avaient trouvé refuge depuis les années 1960.

Ce mouvement est classé ‘terroriste“ par les états arabes de religion sunnite et les alliés du régime sioniste (USA et pays de l’Union européenne).

Soutenu financièrement par le régime iranien, il a comme principe central la lutte contre Israël.

Le Hezbollah est actif dans le domaine social par le biais d’hôpitaux, d’écoles et d’orphelinats.

Il mène aussi divers programmes environnementaux, fournissant des services gratuits ou à bon marché à certaines des régions les plus défavorisées du pays.

Mais le Hesbollah est surtout connu comme groupe paramilitaire… multiconfessionnel car il comprend des Chrétiens et des Druzes.

La résistance face à la menace israélienne étant prioritaire, sa charte veut balayer l’image d’un parti fermé tel que présenté par ses adversaires.

Dans sa charte, le Hesbollah se prononce contre toute forme de partition du pays, et défend le multi-communautarisme. Il appelle l’État libanais à renforcer le rôle de la femme dans la société, l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, la décentralisation, et la préservation de toutes les libertés publiques.

Il est aussi à noter qu’il refuse toute forme d’implantation ou de naturalisation des réfugiés palestiniens, tout en prônant une extension de leurs droits.

La branche armée du Hesbollah est estimée à environ 20.000 hommes auxquels il faut ajouter plusieurs dizaines de milliers de réservistes.

Quant à sa puissance de feu, certains analystes l’estiment à 200.000 missiles de toutes portées, auxquels il faut ajouter des batteries antiaériennes et une gamme de drones.

Hassan Nasrallah, assassiné en septembre 2024, avait pris la tête du Hezbollah en 1992.

S’il avait toujours considéré Israël comme une menace pour le Liban, il était cependant, dans sa sphère politique, considéré comme une force pondérée et modératrice

Il s’était depuis longtemps imposé, pour des millions de personnes bien au-delà du Liban, comme “le symbole de la libération nationale, de l’anticolonialisme, de la justice”.

Parmi ses dernières déclarations, on peut citer “Notre lutte contre les Israéliens n’a rien à voir avec leur appartenance à la communauté juive, mais avec leur statut d’occupants qui bafouent notre terre et nos lieux saints”.

Le mouvement semble actuellement très affaibli par les bombardements et incursions israéliennes.

HISTADROUT

Nom hébreu de la “Fédération générale des travailleurs de la Terre d’Israël“, l’Histadrout est la principale confédération syndicale de travailleurs israéliens, créée en 1920 sous le mandat britannique.

Elle est affiliée à la Confédération syndicale internationale.

La Histadrout est considérée comme un des éléments fondateurs de l’État d’Israël… et comme le disait sa Secrétaire générale Golda Meir (voir ce nom) en 1928 “Ce grand syndicat n’est pas seulement un syndicat, mais aussi un important instrument de colonisation“. 

Cette organisation affirme assurer la défense des travailleurs et l’organisation du travail en Israël… mais, fidèle à l’idéologie sioniste, est exclusivement au service de la population juive du pays.

Si elle a joué un rôle clé dans le développement des colonies, elle travaille aujourd’hui main dans la main avec le régime de Netanyahu pour l’établissement définitif d’un “État-Nation du peuple juif“.

Actuellement, plusieurs syndicats occidentaux demandent, sans succès, l’exclusion de la Histadrout de la Confédération internationale des syndicats.

HUMANITAIRES

Rachel Corrie, la jeune Étatsunienne écrasée à mort par un bulldozer en 2003 reste un symbole des exactions sionistes contre les humanitaires.

Actuellement, même si un dispositif rigoureux a été mis en place par l’UNWRA (voir ce terme), l’agence de l’ONU qui aide les descendants des réfugiés de la Nakba (voir ce terme) pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires à Gaza, les frappes aériennes israéliennes ont été la principale cause des très nombreuses morts dans ce secteur au cours de l’année 2024.

Selon la base de données de l’ONU, sur les 378 travailleurs humanitaires tués dans le monde depuis le 7 octobre, plus de 75 % l’ont été à Gaza ou en Cisjordanie.

Rien qu’entre le 7 octobre et décembre 2023, soit environ deux mois, l’Organisation mondiale de la santé signale 212 bombardements contre le secteur de la santé à Gaza… causant la mort de 121 d’entre eux dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et Gaza.

Rien ne semble arrêter la course à l’extermination de celles et ceux qui viennent au secours de ceux que le ministre israélien de la défense qualifie de “bêtes humaines“ !

Quelques exemples de la répression israélienne contre les travailleurs humanitaires :

•Le 20 octobre 2024, quatre ingénieurs de l’ONG Oxfam sont assassinés à Khan Younès.

Ces travailleurs humanitaires étaient en route, leur véhicule était clairement identifié, pour aider à réparer une infrastructure d’eau et s’étaient coordonnés avec les autorités israéliennes.

Réponse de l’armée “la plus morale du monde“ : “Nous allons ouvrir une enquête sur cet “incident“.

Fin 2024… pas d’information sur l’enquête !

• Le 30 novembre 2024, trois membres du personnel de World Central Kitchen (WCK) sont tués par une frappe aérienne israélienne sur leur véhicule près d’un site de distribution d’aide à Khan Younis, ce qui a contraint l’organisation à interrompre ses opérations.

• Depuis le 7 octobre 2023, Israël met hors de service de façon systématique les hôpitaux de la bande de Gaza, en les bombardant, en les soumettant à un siège étouffant et en tuant, blessant et arrêtant les patients, les blessés et le personnel médical.

• Le 12 décembre 2024 12 agents chargés de sécuriser des camions d’aide ont été tués dans des frappes israéliennes. Sept agents ont été tués dans une frappe à Rafah et cinq autres dans une frappe à Khan Younès… Ces camions transportaient de la farine !

INTIFADA (s)

Ce terme signifie “Soulèvement, révolte“ contre un régime oppresseur.

C’est un mouvement d’opposition populaire contre l’armée israélienne dans les territoires qu’elle occupe illégalement.

La première Intifada surnommée ‘Révolte des pierres“, débuta en décembre 1987.

C’était un mouvement massif et non armé protestant contre l’occupation et la confiscation des terres.

Israël répliqua par des mesures répressives, tuant près de 2.000 Palestiniens, en emprisonnant des dizaines de milliers d’autres et démolissant plus de 500 habitations.

De son côté la résistance palestinienne tua environ 900 Israéliens.

Cette première Intifada dura jusqu’en 1993 et se termina avec les accords d’Oslo (voir ce terme).

La seconde Intifada débuta en septembre 2000 par une provocation, la “visite“ de Ariel Sharon (voir ce nom), chef de la droite radicale israélienne, sur l’esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l’Islam.

Après une série d’émeutes et d’attentats, dont celui de l’hôtel Park de Netanya qui avait fait 29 victimes, le régime israélien déclencha ’Rempart en Galilée“ en avril 2002.

Cette opération militaire qui dura plus de deux ans avait pour objectif affiché la réoccupation partielle des territoires sous contrôle de l’autorité palestinienne, la capitulation des opposants et la renonciation à toute forme de résistance.

Elle est aussi marquée par la construction du “mur de séparation“’ (voir “Mur“).

Sur le terrain, l’armée israélienne procéda de manière systématique à la destruction des infrastructures, dont celles financées par l’Union européenne, bombarda journellement des camps de réfugiés, lança des attaques contre des hôpitaux et des ambulances, etc.

Début 2004, le bilan des victimes de cette intifada se monte à 2.856 (2.169 Palestiniens et 687 Israéliens).

Ainsi, en près de cinq ans d’affrontements l’armée sioniste aura emprisonné des milliers de Palestiniens, assassiné des dizaines de militants par attentats ciblés, confisqué des centaines d’hectares de terre, arraché des  milliers d’arbres fruitiers, détruit des centaines de maisons…

Certains considèrent que cette seconde intifada s’est terminée avec le départ des 7.800 colons de Gaza en 2005… D’autres pensent qu’elle est toujours en cours..

A cette date, le peuple palestinien n’est toujours pas disposé à accepter moins que la création d’un État en Cisjordanie et à Gaza avec Jérusalem-Est comme capitale.

ISRAËL

C’est le 14 mai 1948 que David Ben Gourion (voir ce nom) a proclamé la création de cet État après le plan de partage décidé par l’ONU.

Comme premier ministre il s’opposera  à la rédaction d’une constitution pour ce nouvel État, affirmant “Pas avant le retour des Juifs du monde entier dans leur patrie“.

Autre particularité, Israël n’a jamais accepté de définir les frontières de l’État.

L’ONU et la plupart des régimes occidentaux reconnaissent Israël dans le territoire fixé par les accords d’armistice de 1949, zone délimitée par ce qu’on appelle communément la “Ligne verte“.

La population actuelle du pays est estimée à un peu moins de dix millions dont environ deux millions d’ “Arabes-Israéliens“, descendants des Palestiniens qui ont survécu à la Nakba (voir cet article).

Les origines de la population juive d’Israël sont diverses.

La grande majorité provient d’Europe centrale et orientale, dont plus d’un million, de Russie.

Parmi les autres sources, on distingue principalement les 200.000 émigrés originaires du Maroc et les USA avec un peu plus de cent mille personnes qui ont fait leur “Alyah“ (voir ce terme).

Le 19 juillet 2018, le parlement du pays a adopté la “Loi fondamentale de l’État d’Israël“ qui en fait l’État-nation du peuple juif… Exclusivement !

L’hébreu devient la seule langue nationale et l’arabe, pourtant pratiqué par plus de 20 % de la population, est relégué dans un “statut spécial“ faisant des “Arabes-Israéliens“ des citoyens de seconde zone.

Cet État qui se proclame “la seule démocratie du Moyen-Orient“ a promulgué plus de soixante lois structurant l’infériorité de la “nationalité arabe“ en Israël (voir le terme “apartheid“) et ce dans tous les domaines de la vie : droit de citoyenneté, participation politique, droits fonciers et au logement, accès à l’éducation, droits culturels et linguistiques… sans oublier l’interdiction des mariages mixtes.

Depuis sa création, Israël a mené plusieurs guerres qui lui ont permis d’agrandir son territoire.

C’est le cas d’une grande partie des terres attribuées à la population palestinienne par le plan de partage de l’ONU de 1947, du plateau syrien du Golan, de Jérusalem et d’une partie de la Cisjordanie.

Jusqu’à ce jour, le régime sioniste a refusé d’appliquer 229 résolutions du conseil de Sécurité et de l’assemblée générale… Sans compter celles des CIJ et CPI (voir ces termes).

JOURNALISTES

Depuis le début de son offensive sur l’enclave de Gaza, Israël a interdit toute présence de la presse et éliminé systématiquement ceux, étrangers et Palestiniens, qui s’y trouvaient après le 7 octobre 2023.

La presse semble devenue la cible préférée des snipers israéliens qui ont abattu, en moyenne, deux journalistes par semaine durant l’année 2024.

Le bilan de journalistes tués — directement visés par les tireurs d’élite dans l’exercice de leur profession, ou dans les bombardements — est actuellement de 201… les cinq derniers, ce 26 décembre 2024 devant l’hôpital Al-Awda, à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

En septembre 2024, les locaux de Al Jazeera, la chaîne de télévision la plus regardée dans le monde arabe, ont été fermés par l’armée israélienne… sans grande réaction des médias occidentaux (voir ce terme) pour qui la liberté d’expression semble à géométrie variable.

En Cisjordanie occupée, les forces israéliennes répriment en permanence celles et ceux qui tentent d’informer le monde sur les conséquences des raids dans les villages palestiniens.

Il est très inquiétant de voir les soldats israéliens en Cisjordanie reproduire le même mépris pour la sécurité des journalistes qu’à Gaza, en violation flagrante du droit international“ ont dénoncé les experts de l’ONU.

Le 24 décembre 2024, le Fatah de Mahmoud Abbas a annoncé que “Al Jazeera“ ne pourrait plus opérer dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne… et le 28 décembre, Shatha al-Sabbagh, journaliste palestinienne, a été assassinée à Jénine par… un policier de l’Autorité palestinienne.

 Vous avez un autre qualificatif que collabo ?

L’association “Reporters sans frontières“ a déposé plusieurs plaintes pour crimes de guerre à la Cour pénale internationale (Voir “CPI“), déclarant que “Toute couverture médiatique jugée critique du gouvernement, voire celle témoignant de la compassion à l’égard des victimes palestiniennes, est devenue un terrain risqué“. Et un de ses correspondants témoigne “En fait, à Gaza, si vous avez l’inscription PRESS sur le dos, vous êtes une cible“.

Devant une telle situation, la presse occidentale (voir “Médias occidentaux“) se retrouve dans un cul de sac.

Sauf à de rares, très rares, exceptions, elle se contente de diffuser les messages de la Hasbara (voir ce terme) et de diffuser des reportages de “press tours“ organisés par l’armée israélienne.

Ce qui n’est heureusement pas le cas du journal Haaretz qui est l’honneur de la presse israélienne, voire internationale, en refusant les diktats et attaques du régime de Netanyahu “Haaretz ne reculera pas et ne se transformera pas en un pamphlet gouvernemental qui publie des messages approuvés par le gouvernement et son chef“… 

JUIF(VE)

Issu de différentes ethnies, c’est un adepte de la religion judaïque et/ou de la culture hébraïque.

Les Juifs seraient entre quinze et vingt millions, répartis, hors Israël, dans les cinq continents.

L’appellation Juifs ashkénazes désigne ceux d’Europe centrale et orientale qui pratiquent la langue yiddish tandis que, les Séfarades, originaires d’Afrique du nord parlent le judéo-espagnol.

Une troisième catégorie, les Misrahim, recouvre une mosaïque ethnique composée principalement de Turcs ou d’habitants de l’Asie centrale.

Malgré la vérité historique (voir “Diaspora“), malgré la réalité d’un brassage des populations durant près de vingt siècles, le mouvement sioniste (voir “Sionisme“) prétend encore, par une tortueuse manipulation sémantique, instituer le concept raciste et mensonger de “peuple élu“.

En Israël même, une partie des adeptes de la religion judaïque est constituée de Haredim (voir ce terme), descendants des autochtones restés fidèles à la Torah après l’invasion arabe de Mahomet au VIIe siècle.

Il est à noter que, durant treize siècles, jusqu’à l’arrivée des sionistes venus d’Europe, ces Haredim ont vécu en paix avec leurs “compatriotes“ qui s’étaient convertis à l’Islam ou à la religion chrétienne.

Ce constat ne s’oppose évidemment en rien au “sentiment d’appartenance“ à la communauté juive, ni d’ailleurs à toute autre communauté, catholique, bouddhiste… ou à aucune, comme bon nombre de laïcs palestiniens.

KIBBOUTZ

A l’origine — les premières implantations datent des années 1920 — un kibboutz était un village collectiviste à vocation agricole dont l’objectif était l’implantation de populations sionistes en Palestine.

Ces implantations célébraient une conception spartiate de la vie, le travail manuel, l’organisation et la gestion communautaire des habitants… excluant cependant les indigènes arabes.

A partir de 1948 et de la Nakba (voir ce terme), la politique de colonisation fit prendre une nouvelle tournure aux kibboutzim.

D’immenses terrains agricoles, appartenant à des Palestiniens, furent confisqués et proposés aux colons qui n’eurent aucun scrupule à occuper les terres des paysans chassés du pays… parfois même à s’installer sur des terres appartenant à des Palestiniens restés en Israël, mais expulsés par l’armée.

Ainsi, la conception “idéaliste“ des kibboutzim fit place à des objectifs plus mercantiles.

L’agriculture céda aussi le pas à l’industrie par la création de manufactures (textile, bois, tourisme…).

Aujourd’hui, la plupart des kibboutz sont devenus des pôles agro-industriels, au point qu’en 1990, ils représentaient déjà 7 % de la production industrielle de l’État.

La dernière grande vague de création de kibboutz eut lieu en 1952.

Installés, en particulier, le long de la frontière de la bande de Gaza, ils étaient considérés comme une ligne de défense contre les Palestiniens… Il y a 70 ans !

Aujourd’hui, la plupart sont devenus les lieux de résidences privées d’une bourgeoisie cossue.

En 2024, 32 kibboutz sur les 270 implantations reconnues sont encore considérés comme collectivistes et communautaires, observant les règles égalitaristes d’origine.

La population totale des quelques 240 “anciens kibboutz“, dont ceux implantés entre l’enclave de Gaza et la Cisjordanie, est estimée à environ 100.000 résidents civils… et militaires.

En effet, certains de ces kibboutz situés près de la barrière ceinturant Gaza, tels ceux de Nahal Oz ou de Réïm (voir ces termes) sont également des bases de l’armée israélienne.

A l’heure actuelle, le régime israélien ne développe plus le modèle kibboutz.

Il a fait place à celui des colonies — elles sont toutes jugées illégales par l’ONU — implantées en Cisjordanie, sur le plateau du Golan et à Jérusalem-est… sur les terres confisquées aux Palestiniens.

Elles sont au nombre approximatif de 200 et regroupent plus de 800.000 sionistes fanatiques.

Certaines sont devenues des villes, telles Ma’aleh Adumim (40.000 habitants) ou Ariel (20.000 colons).

KKL

Le Fonds national juif, en hébreu Keren Kayemeth LeIsrael (KKL), est un organisme sioniste fondé en 1901 pour, à l’origine, s’occuper de l’achat de terres en Palestine.

Il aura acquis 100.000 hectares au moment de la proclamation de l’État… soit un peu plus de 3 % de la surface du pays..

Après la création de l’État d’Israël en 1948, ses activités se sont principalement tournées vers le développement de la colonisation.

Le KKL possède et gère aujourd’hui plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres confisquées aux Palestinienset est connu pour avoir planté de nombreuses forêts sur l’emplacement de villages autochtones… rasés par l’armée (voir “Nettoyage ethnique“) .

L’organisation compte plus de cinquante “agences“ dans le monde, chargées de récolter des fonds auprès des communautés juives pour le développement de ses activités.

Actuellement le KKL opère principalement en Cisjordanie pour la création de nouvelles colonies.

En cas de doute sur les objectifs réels de l’organisation, voici ce que déclarait le directeur du KKL en 1940 : Il n’y a aucune voie sauf celle consistant à transférer les Arabes d’ici aux pays voisins et de les transférer tous, sauf peut-être [les Arabes de] Bethléem, Nazareth et de la vieille ville de Jérusalem.

Pas un village ni une tribu [bédouine] ne doivent être épargnés.

Et, seulement après ce transfert, le pays sera capable d’absorber des millions de nos frères et le problème juif cessera d’exister. Il n’y a pas d’autre solution.

Certains responsables occidentaux, notamment le Canada, semblent aujourd’hui réaliser que le pacifisme de la mission, la façade verte, les objectifs caritatifs… sont de cruelles moqueries.

LIKOUD

Parti politique créé en 1973 par Menahem Begin (voir ce nom) il est aujourd’hui dirigé par Netanyahu (voir ce nom) et se situe clairement dans la mouvance droite radicale, voire extrême-droite.

Longtemps minoritaire, ce parti s’est peu à peu imposé comme la principale force politique d’Israël.

Le Likoud revendique un État juif s’étendant sur les deux rives du fleuve Jourdain, y compris la Jordanie, et défend le libéralisme économique et politique.

Sa charte rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien « à l’ouest du Jourdain. 

Elle stipule que les communautés juives implantées en “Judée Samarie“ (Cisjordanie) sont une concrétisation des valeurs sionistes, qu’elle sont l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël.

La charte affirme aussi que Jérusalem est la capitale “éternelle et indivisible“ de l’État d’Israël et rejette fermement toute proposition palestinienne envisageant la division de la ville.

Le Likoud concède cependant que les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’État indépendant et souverain (voir “apartheid“).

Netanyahu, son chef actuel s’est allié avec plusieurs partis d’extrême droite, dont “Force Juive“ de Itamar Ben Gvir et le “Parti Sioniste Religieux“ de Bezalel Smotrich (voir ce nom) pour constituer le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays…  et mener la guerre génocidaire contre les Palestiniens.

LOBBYS

Outre ses propres outils de propagande (voir Hasbara), le régime sioniste dispose de puissants lobbys, ces groupes d’intérêt, de pression et d’influence, dans le monde occidental.

Aux USA, le principal est l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) qui emploie plus de trois cents personnes à temps plein et déclare compter 1,5 million membres, dont de nombreux financiers et hommes d’affaires.

Les buts déclarés de l’AIPAC sont :

•  S’assurer du veto des États-Unis contre toute résolution de l’ONU condamnant les actions d’Israël

• Assurer une aide financière généreuse envers le régime israélien

• Assurer une aide militaire solide envers Israël

Son poids sur la politique des USA est indéniable… Dans les faits, ses activités témoignent qu’il est clairement un agent du gouvernement israélien et son emprise sur le Congrès est telle que la politique américaine envers Israël n’y est même pas débattue !

En 2017, la vice-présidente des USA Kamala Harris et future candidate à la présidence, avait prêté allégeance à l’AIPAC “Nos relations en matière de défense sont essentielles pour les deux pays, et c’est pourquoi j’appuie l’engagement des États-Unis à fournir à Israël une aide militaire de 38 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Et c’est pourquoi je m’engage pleinement à maintenir l’avantage militaire qualitatif d’Israël“.

Avant les élections de 2024, l’AIPAC prévoyait de dépenser plusieurs dizaines de millions de dollars dans des campagnes publicitaires contre des candidats au Congrès, principalement du parti démocrate, qu’elle jugeait insuffisamment favorables à Israël.

L’AIPAC cherche aussi à faire adopter une loi visant à criminaliser et à punir les organisations à but non lucratif qui soutiennent la cause palestinienne ou à priver les universités de fonds fédéraux pour avoir autorisé des manifestations de soutien à cette population.

Cependant, pour contrecarrer l’influence de l’AIPAC, des lobbys juifs progressistes ont vu le jour dans les années 2000. Parmi eux, “J Street“ ou “If Not Now“, qui n’hésitent pas à parler d’apartheid ou de génocide quand ils évoquent la situation à Gaza, exigeant un cessez-le-feu et prônant une solution à deux États.

Mais le plus important lobby pro-israélien ne se trouve pas dans la communauté juive des USA… mais chez les chrétiens évangéliques !

Les diverses “églises“ évangéliques (Anabaptistes, Pentecôtistes, Baptistes, Charismatiques… ) rassemblent environ 665 millions de fidèles dans le monde.

Ils sont 92 millions aux États-Unis… où ils sont les principaux soutiens du régime israélien.

Actuellement, plus d’un Étatsunien sur cinq se définit comme “évangélique“.

Une des principales obédiences est l’“Église évangélique luthérienne en Amérique“, fondée en 1988 à Chicago. Elle rassemble environ trois millions de fidèles et compte 8 600 lieux de culte aux États-Unis.

Les “évangéliques“ n’ont pas d’autorité centrale, comme le pape pour les catholiques, mais une nébuleuse d’influenceurs, de pasteurs et de théologiens.

Ils sont majoritairement blancs et forment un bloc électoral compact qui a plébiscité Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016 (77 %) et davantage en 2020 (84 %), soit le plus gros score jamais obtenu par un candidat… Idem pour les élections de 2024 !

Leur vision est à la fois créationniste et eschatologique : il faut hâter l’arrivée de la “Fin des temps“, but final de la croyance évangélique, par le retour de tous les Juifs dans leur “Terre promise“… Ce qui entraînera le retour du Christ et le début de l’ère du bonheur.

A partir de cette lecture réductrice de la Bible, les Évangéliques dénient évidemment tout droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

Cependant, ils ne sont pas philosémites.

A la fin du processus de rapatriement, ils considèrent que les Juifs qui n’auront pas émigré en Israël devront se convertir au christianisme évangélique… ou être détruits.

MARCHES DU RETOUR

Les “marches du retour“ se déroulèrent durant plusieurs mois en 2018 et 2019 devant la “grille de sécurité“ de 65 kms entourant l’enclave de Gaza (voir ce nom) depuis onze ans.

C’étaient des manifestations réclamant la levée du blocus imposé illégalement et le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs villages.

Durant des mois, les manifestants, certains “armés“ de pneus en feu, de frondes et de cerfs-volants enflammés, ont ainsi affronté les snipers israéliens positionnés sur les miradors… qui abattaient ceux qui osaient s’approcher à moins de cent mètres.

Le résultat de ces séances de ‘tir-pipes“ est que plus de 200 Palestiniens, dont une majorité d’enfants et d’adolescents, seront “neutralisés“ et que près de 29.000 personnes seront blessées, dont plus de 7.000 par des tirs à balles réelles.

La nature des blessures montre que les Israéliens utilisaient des armes telles des Remington M24, des fusils à lunette  fournis par les USA, tirant des munitions de 7,62 mm qui s’écartent et s’évasent dans la plaie.

Selon l’ONU et les ONG humanitaires, ces tentatives de tuer et de mutiler s’apparentent à des homicides délibérés, ce qui constitue un crime de guerre.

.… Mais ce sont les Palestiniens qui, plus tard, seront accusés d’avoir, le sept octobre 1923, perpétré un “pogrom“ (voir ce terme).

MEDIAS OCCIDENTAUX

C’est un pléonasme que d’affirmer que la plupart des médias “mainstream“ occidentaux privilégient le narratif israélien, ignorent les voix palestiniennes.

Concernant les événements du 7 octobre 2023, ils se sont quasi exclusivement référés aux communiqués de l’armée israélienne (voir Hasbara).

Sinistre constat : mis à part quelques rares courageux qui tentent de respecter leur éthique, la quasi-totalité de ces “communicants“ — terme sans doute plus approprié que “journalistes“— ont adopté une attitude servile et diffusent sans sourciller la propagande sioniste.

Mais discrètement… entre gens de bonne compagnie, l’apparence est primordiale, n’est-ce pas ?

En application de ce précepte et sachant que le langage façonne fortement les émotions ressenties face aux événements d’actualité, ces plumitifs veillent à ce que leur complicité soit le moins visible possible… Et la technique est bien rodée.

On évitera d’informer sur certains “sujets qui fâchent“ comme les révélations des universités de l’Oregon et de New York sur les dizaines de milliers de tonnes de bombes larguées sur Gaza (voir “Urbicide“) et la comparaison avec les dégâts causés par la bombe atomique d’Hiroshima… hors ceux provoqués par l’uranium évidemment.

On ne publiera évidemment pas les résultats de cette étude démontrant que, durant les premiers mois des bombardements, c’est l’équivalent d’une fois et demie Hiroshima qui a été largué sur l’enclave de Gaza !

Impubliable d’informer que, suivant ces chercheurs US… le mois de février 2024 présentait le pic avec l’équivalent du tonnage de bombes reçu par Dresde, Hambourg et Londres au cours de la IIe guerre mondiale !

Privilégiant le langage“ châtié“, on utilisera le terme “conflit“ de préférence à “colonisation“ ou “nettoyage ethnique“ et on évitera surtout le mot “génocide“.

Histoire de créer une sorte d’équivalence entre les morts des kibboutz (voir ce terme) et les dizaines de milliers de martyrs palestiniens, on parlera des “victimes des deux camps“.

On évitera le mot “otages“ pour les milliers de civils dans les geôles sionistes, le réservant aux israéliens détenus à Gaza… Sans révéler que la majorité des malheureux toujours aux mains du Hamas (fin 2024) sont des soldats “capturés“ sur les bases militaires, et donc des “prisonniers“ (voir “Otages et Prisonniers“).

On ne parlera pas de “massacres“ de civils dans les camps de réfugiés mais de “faits de guerre“ et on dira toujours “selon le Hamas, organisation terroriste“ quand il s’agit d’une information défavorable à Israël… Jamais ce genre d’avertissement quand c’est l’armée israélienne qui communique.

Et, bien entendu, les snipers israéliens ne seront jamais coupables d’assassinats… ils auront seulement “neutralisés“ les résistants, pardon je voulais dire les “terroristes“, palestiniens et on ne mentionnera que du bout des lèvres l’implication active des puissances occidentales.

Pour ces “communicants“, la solidarité professionnelle a aussi ses limites.

Ainsi, on évitera de mettre en lumière et de commenter l’éradication systématique de la presse par l’armée israélienne… à ce jour, plus de 200 journalistes abattus (voir “Journalistes“) .

Ces exécutions seront même parfois attribuées aux deux “belligérants“ (mensonge proféré, sans vergogne, par un “éditorialiste“ de “Le Soir“ en octobre 2024).

L’anecdote qui suit est un bel exemple de la soumission des gouvernements occidentaux et des médias “mainstream“ à la parole israélienne.

Début novembre 2024 des incidents ont éclaté à Amsterdam dans le cadre d’un match de football opposant l’équipe locale à un club israélien. Dès le lendemain, les médias de Bruxelles, Londres ou Paris titraient en première page “Pogrom à Amsterdam !“ (voir “Pogrom“), reprenant servilement la propagande du gouvernement sioniste.

Il n’a pourtant fallu que deux jours pour apprendre que c’est un groupe de 2.600 fanatiques racistes du “Maccabi Tel-Aviv“ bien connus pour leur violence, groupe accompagné de membres du Mossad (voir ce terme), qui, dès la veille du match, avait envahi la ville clamant des slogans tels “Il n’y a plus d’école à Gaza… parce qu’il n’y a plus d’écoliers“, agressant un taximan marocain et arrachant les drapeaux palestiniens qui pendaient aux fenêtres des  maisons.

Pendant et après le match, ce même commando avait poursuivi ses provocations…et comme on pouvait s’y attendre, les militants propalestiniens avaient réagi et attaqué les Israéliens.

Nos honorables médias les ont qualifié de “hooligans antisémites (voir “Antisémitisme“), agresseurs de pacifiques touristes supporters du club israélien“.

Il a fallu un mois pour que les médias “officiels“ commencent “discrètement“ à rétablir la vérité… et attendre fin décembre 2024 pour que la presse étatsunienne (“Washington Post“) remette en question la version initiale des événements : « Contrairement à ce qui a été rapporté initialement, les supporters israéliens ont attaqué, poursuivi et, dans de nombreux cas, frappé des musulmans à travers la ville (…) Les récits dominants dans les médias lors des événements et les jours suivants sont erronés et ne reflètent pas la manière dont la violence s’est développée. »

Cinq “perturbateurs“ hollandais ont été condamnés pour coups et blessures… pas pour antisémitisme.

Quant aux hooligans israéliens arrêtés… ils sont rentrés au pays dans un avion spécialement affrété par “Mr Netanyahu himself“.

Depuis la condamnation de la CPI (voir ce terme), certains comportements semblent se modifier.

Ainsi, fin novembre 2024, plus de 100 employés de la BBC, et 130 membres de l’industrie des médias, ont signé une lettre adressée au directeur général de la BBC, exigeant que la chaîne “s’engage à faire preuve d’équité, d’exactitude et d’impartialité“ dans ses reportages sur Israël et le Hamas.

La lettre accuse la BBC de ne pas avoir fourni “un journalisme systématiquement juste et précis, fondé sur des preuves, dans sa couverture de  Gaza“… Espérons !

MEIR

Née Golda Mabovitch à Kiev en Ukraine en 1898.

Elle a vécu toute sa jeunesse aux États-Unis, dont elle a acquis la citoyenneté, et est devenue militante de l’idéologie sioniste dès ses 18 ans.

Arrivée en Palestine en 1921 à l’âge de 23 ans,  Golda Meir a participé à la création de l’État d’Israël dont elle a été première ministre de 1969 à 1974.

En 1928, elle devient la secrétaire générale du conseil ouvrier féminin de la Histadrout (voir ce terme) puis, en 1940, directrice du département politique de cette confédération syndicale.

Comme première ministre, Golda Meir n’a jamais jugé devoir rechercher le dialogue avec les Palestiniens… Sa déclaration de 1969 est sans appel “Quand la paix viendra, nous pourrons sans doute un jour pardonner aux Arabes d’avoir tué nos fils. Mais il nous sera beaucoup plus difficile de leur pardonner de nous avoir contraints à tuer les leurs“.

A cette même date, elle nia l’existence du peuple “Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre.“

Son nom a été donné à plusieurs lieux et bâtiments aux États-Unis, en Israël… et en France où deux rues et une allée portent son nom.

Mais elle restera dans l’Histoire pour  “Il n’y a pas de peuple palestinien. Ce n’est pas comme si nous étions venus, les avions expulsés et pris leur pays. Ils n’existent pas (…) Ils seront écrasés comme des sauterelles et leurs têtes éclatées contre les rochers et les murs“.

Golda Meir ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

MOSSAD

C’est le service chargé du renseignement extérieur et des opérations spéciales en dehors des frontières de l’État d’Israël.

Il compte plus de 6.000 permanents et dispose d’un important budget.

Contrairement au Shin Bet (voir ce terme) qui est chargé des renseignements intérieurs, les objectifs, la structure et les pouvoirs du Mossad sont exempts de l’application des lois fondamentales de l’État car placé sous l’autorité unique et directe du Premier ministre.

C’est le Mossad qui enleva le nazi Eichmann en Argentine et le ramena en Israël où il fut pendu.

Cet organisme est aussi connu pour être peu regardant sur la moralité de ses recrues.

Un exemple bien connu est celui de Otto Skorzeny, lieutenant-colonel des Waffen-SS, et créateur des unités spéciales entourant Hitler,…devenu agent du Mossad en 1962.

Skorzeny est l’auteur de diverses opérations “extrajudiciaires“ dont l’assassinat d’un savant allemand sur ordre de Yitzak Shamir (voir ce nom) alors le chef de l’unité des opérations spéciales du Mossad.

Cette collaboration entre sionistes et nazis n’est pas exceptionnelle.

L’accord “Haavara“ de 1933 (voir ce terme) témoigne de la relation, pour le moins ambigüe, entre eux et l’Allemagne nazie. Cette collaboration permit l’émigration de plusieurs milliers de Juifs allemands fortunés.

Autre signe de cette attitude ambiguë… Dans les années 2000, une “amicale“, regroupant d’anciens nazis de France et de Belgique existait à Tel-Aviv.

Depuis sa création en 1949, le Mossad est à l’initiative de multiples assassinats dans le monde… qui ont causé la mort de plus de 1.000 personnes, y compris de simples passants. 

Parmi ses ‘hauts faits d’armes“ citons l’opération “Colère de Dieu“ durant laquelle il assassina un à un les auteurs directs ou indirects suspectés de la prise d’otages des Jeux olympiques de Munich de 1972.

En 2024, c’est le Mossad qui, plus que probablement, est l’auteur du crime de guerre que fut l’opération “bipeurs“ au Liban qui tua de nombreux civils.

MUR

Construit à partir de 2002, durant la seconde Intifada (voir ce terme), ce mur, aussi appelé “clôture de sécurité“ a pour objectif, selon le gouvernement israélien, de “protéger les citoyens“.

Cette barrière séparant le territoire israélien et la Cisjordanie est constituée d’un grillage électrifié et d’un mur en béton de huit mètres de haut.

Le tout est long d’environ 713 kms… deux fois plus haut et quatre fois plus long que le mur de Berlin !

L’édifice comporte 240 checkpoints, des tours équipées de systèmes de caméras et des radars reliés aux centres de commande de l’armée.

Il est à noter que ce mur n’a pas été construit sur le territoire israélien, défini par la ‘ligne verte“ reconnue par l’ONU, mais presqu’en totalité sur le territoire palestinien, s’enfonçant parfois jusqu’à 22 kms à l’intérieur de la Cisjordanie… s’accaparant ainsi, “volant“ est plus adéquat, 10 % de terres palestiniennes.

Pour ce qui de l’enclave de Gaza (voir ce nom) -, l’autre territoire palestinien, il est entouré d’une barrière de 65 kms, constituée d’une haute clôture métallique dotée de caméras et de divers capteurs et postes d’observation.

En juillet 2004, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a condamné Israël pour violation du droit  international et lui a ordonné de rendre les terres palestiniennes dont il s’était emparé pour la construction de cette barrière  dite de sécurité. 

Quelques jours après ce jugement, l’Assemblée générale de l’ONU, a voté une résolution demandant, en conformité avec la décision de la CIJ, la destruction du mur et le paiement de réparations aux Palestiniens.

Israël n’appliquera pas cette résolution… Comme elle n’a jamais respecté les 230 autres votées depuis 1948.

NAKBA

Ce mot signifie “catastrophe“ et désigne le nettoyage ethnique opéré en application du plan Daleth (voir ce terme) par les milices terroristes sionistes durant l’année 1947,  puis, après la proclamation de l’État d’Israël en 1948, par l’armée israélienne (voir “Haganah“).

Plus de 530 villages palestiniens furent alors rasés et environ 800.000 civils, sur les 1,4 million de personnes qui résidaient dans 1.300 villes et villages, furent chassés de leurs terres.

Durant cette opération, Israël a également perpétré plus de 70 massacres, dont les tueries de Deir Yassin et de Lydda, tuant plus de 15.000 Palestiniens.

Fuyant les bombardements et les exécutions, la population s’est alors réfugiée en Cisjordanie, alors jordanienne, dans la bande de Gaza, tenue à cette époque par l’Égypte, au Liban, en Syrie et dans l’actuelle Jordanie.

Face à la situation catastrophique de ces réfugiés, les Nations Unies nomment, en juin 1948, le Comte suédois Bernadotte pour proposer un accord permettant de remédier à la catastrophe humanitaire.

Ce plan contient notamment “le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leurs terres, sans limite de nombre“, conformément à la résolution 194 des Nations unies et à la Déclaration universelle des droits de la personne.

Bernadotte est assassiné le 17 septembre 1948 par le groupe Stern de Yitzhak Shamir (voir ce nom).

Devant le refus d’Israël  de respecter la résolution de l’ONU, décision est prise de créer l’UNRWA (voir ce nom) pour assurer l’aide aux rescapés  du nettoyage ethnique .

Cet organisme commencera à opérer en mai 1950 et est toujours en activité en 2024.

La législation israélienne interdit l’usage du mot “Nakba“ dans les manuels scolaires, et la criminalisation de sa commémoration est régulièrement proposée par les responsables du Likoud (voir ce terme).

Le tabou atteint son paroxysme en 2011, lorsqu’une loi autorise le retrait des subventions publiques à toute organisation, municipalité ou institution, impliquée dans une activité liée à la commémoration de la “Nakba“, célébrée chaque année par les survivants.

Aujourd’hui, les Palestiniens sont toujours confrontés aux mêmes formes de violence, de racisme, de confiscation de terres, d’expulsions et d’autres formes de dépossession, tant en Israël que dans les territoires palestiniens occupés.

La situation des Palestiniens est donc similaire à bien des égards à celle d’autres peuples indigènes du monde entier qui ont été déracinés de force, privés de leurs terres, remplacés par des colons et contraints de vivre comme des citoyens de seconde zone dans leur propre pays (voir “Déshumanisation“ et “Apartheid“).

NAHAL OZ et REÏM

Ce sont deux kibboutz (voir ce terme) situés à quelques centaines de mètres de la bande de Gaza.

Ce sont également deux bases militaires stratégiques… Nahal Oz est un important centre de renseignements pour l’armée israélienne et Réïm est le QG de la 143e division “Fire Fox“ en charge de la “garde“ de l’enclave .

Le sept octobre 2023 (voir ce terme), lors de l’attaque de la caserne de Nahal Oz, 66 soldats ou soldates du bataillon 414 du “Corps de collecte de renseignements de combat“ seront tués ou capturés.

Les bâtiments de surveillance et leur équipement seront détruits rendant aveugles toutes les autres unités de l’armée israélienne qui défendent le “mur de sécurité“.

L’autre base militaire, celle de Réïm, également proche de la barrière, a été attaquée le 7 octobre 2023 par une centaine de partisans palestiniens.

C’est dans les champs adjacents à cette base que s’est déroulé le festival de musique “ Tribe of Nova“.

NETANYAHU

Né en 1949 à Tel-Aviv.

Son père, Bension Mileikowsky. né à Varsovie, était un admirateur affiché de Mussolini.

Installé aux États-Unis en 1940, il dirigea la New Zionist Organization of America jusqu’en 1948.

Benyamin Netanyahu lui-même a passé de nombreuses années aux États-Unis (études au “ Massachusetts Institute of Technology“)… dont il possède d’ailleurs la nationalité.

Sa carrière politique est foisonnante : ambassadeur d’Israël à l’ONU de 1984 à 88, ministre de la défense, des finances ou des affaires étrangères dans divers gouvernements… et premier ministre depuis  2022.

Sioniste de droite radicale, il a toujours été opposé à la création d’un État palestinien et considère que la Cisjordanie fait partie d’Israël.

Il ne cachera jamais sa sensibilité extrémiste, déclarant notamment “Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs à l’époque ; il voulait seulement les expulser“ 

Il est aujourd’hui poursuivi pour corruption et inculpé pour fraude et abus de confiance dans le cadre de trois affaires distinctes en novembre 2019… et devient ainsi le premier chef de gouvernement israélien à être inculpé alors qu’il est en exercice.

Après l’attaque des Palestiniens du 7 octobre 2023 il a déclaré « Je ne les considère pas comme des êtres humains mais je ne les appelle pas des animaux humains parce que ce serait insultant pour les animaux ».

Il a fait l’objet d’une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et un mandat d’arrêt a été émis contre lui en novembre 2024… Comme on pouvait s’y attendre, Netanyahu a accusé la CPI d’antisémitisme.

Concernant la situation à Gaza, il lui est reproché de ne pas tenir compte de la sécurité des otages israéliens enlevés durant l’attaque d’octobre 2023. Les familles des otages l’accusent de les avoir abandonnés et de poursuivre la guerre pour se maintenir au pouvoir.

NETTOYAGE ETHNIQUE

Un massacre est l’action de tuer indistinctement une population humaine ou animale, soit en partie soit complètement.

Quand un massacre est perpétré en vue de l’extermination d’un groupe humain, sur des critères ethniques, nationaux, religieux ou raciaux, on parle alors de “génocide“.

Durant les quelques 90 années précédant le 7 octobre 2024, soit depuis 1920, les groupes terroristes qui devinrent le noyau de l’armée israélienne, ont été responsables de multiples massacres de civils palestiniens, tels ceux de Chabra et Chatila (voir ces noms), Deir Yassin, Kafr Kassem… en application du plan “Daleth“ (voir ce terme).

Ces exactions dépassent de loin l’appellation de “massacre“ puisqu’outre les tueries de civils, plus de 500 villages furent rayés de la carte et environ 800.000 Palestiniens expulsés de leur terre.

Alors déjà, c’était clairement la mise en œuvre d’un nettoyage ethnique… comme l’a établi de manière irréfutable l’historien israélien Ilan Pappé (“Le Nettoyage ethnique de la Palestine“)

Aujourd’hui, près d’un siècle plus tard, le régime sioniste (voir “Sionisme“) applique toujours son plan Daleth.

Selon un ancien porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens “Cette dernière année, nous avons vu Gaza passer de plus grande prison à ciel ouvert du monde au plus grand camp de concentration du monde. Aujourd’hui, Gaza a été transformé en abattoir à une échelle industrielle. Et j’utilise le mot «abattoir» à dessein parce que, franchement, les animaux de la plupart des abattoirs du monde sont tués plus humainement que les femmes et les enfants de Gaza“.

Il est à noter que le nettoyage ethnique actuel n’est en rien consécutif au drame du 7 octobre 2023 !

Depuis des dizaines d’années, en réalité depuis le premier congrès sioniste (voir “Sionisme“) de 1897, nombreux ont été les dignitaires (Hertzl, Ben Gourion…) qui ont appelé à une éradication massive de la population autochtone..

En août 2014, Moshe Feiglin, membre du Likoud (voir ce nom) déclarait “Hitler était un génie militaire inégalé. Le nazisme a fait passer l’Allemagne d’un bas niveau à un niveau physique et idéologique fantastique“

Il appelait aussià la destruction de Gaza et proposait un plan détaillé pour relocaliser les Palestiniens dans le désert du Sinaï :  « Les forces armées israéliennes prendront le contrôle de toute la bande de Gaza, en utilisant tous les moyens nécessaires pour minimiser les dommages à nos soldats, sans aucune autre considération « .

En 2014, Ayelet Shaked, membre du parlement israélien et ministre de la Justice, a appelé à l’extermination des mères des « serpents ».

“Ce sont tous des combattants ennemis, et leur sang sera sur toutes leurs têtes. Cela inclut les mères des martyrs, qui les envoient en enfer avec des fleurs et des baisers. Elles devraient suivre leurs fils, et rien ne serait plus juste.

Leurs maisons devraient également être détruites, sinon d’autres petits serpents y seront élevés“.

Le plus “célèbre“ des incitateurs est sans doute Bezalel Smotrich (voir ce nom), ministre de Netanyahu, qui, en octobre 2021, s’attaquait aux quelques rares députés “Arabes-Israéliens“ (voir ce terme) : ”Vous êtes ici par erreur ! C’est en effet, une erreur que Ben Gourion n’ait pas terminé le travail et ne vous ait pas expulsés en 48“.

En mars 2023, il enfonçait le clou “Le peuple palestinien est une invention de moins de cent ans. Est-ce qu’ils ont une histoire, une culture ? Non, ils n’en ont pas. Il n’y a pas de Palestiniens, il y a juste des Arabes”.

Depuis le 7 octobre 2023, le déchaînement des appels au nettoyage ethnique est quasi journalier.

Uzi Rabi, chercheur à l’université de Tel-Aviv, déclare (août 2024) :“Délogez toute la population civile du nord, et quiconque y demeurera sera légalement condamné comme terroriste et soumis à un processus de famine ou d’extermination“.

De son côté, Smotrich prône l’annexion de tout le territoire palestinien ainsi que la Jordanie et une partie de la Syrie afin de recréer le “Eretz Israël“(voir ce terme).

La Commission d’enquête de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés a publié un rapport (10 octobre 2024), concluant qu’Israël a cherché à détruire le système de santé de Gaza dans le cadre d’une guerre d’extermination des Palestiniens.

“Israël se livre à une politique concertée visant à détruire le système médical de Gaza comme élément d’un assaut plus large sur Gaza, commettant des crimes de guerre et le crime contre l’humanité d’extermination avec des attaques incessantes et délibérées contre le personnel et les installations médicales. Les forces armées israéliennes ont délibérément tué, détenu et torturé le personnel médical et pris pour cible des véhicules médicaux tout en empêchant les Palestiniens blessés de quitter Gaza pour aller se faire soigner à l’étranger“.

Actuellement, on estime que, à minima, 50.000 Palestiniens ont été tués à Gaza, principalement des femmes et des enfants. Des milliers d’autres sont portés disparus, beaucoup piégés sous les décombres.

La quasi-totalité de la population a été déplacée, et aucune partie de Gaza n’a été épargnée.

Cette horrible réalité a été confirmée par un rapport du 8 novembre 2024, du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme qui estime que les femmes et les enfants représentent près de 70 % des morts dans la bande de Gaza sur la période novembre 2023 à avril 2024.

Depuis octobre 2023, Israël a forcé plus d’un million de Palestiniens à quitter le nord de Gaza pour fuir vers le sud et a créé une zone militaire appelée “corridor de Netzarim“, rendant impossible le retour des habitants dans leurs maisons.

Le gouvernement sioniste est donc bien responsable du crime de nettoyage ethnique.

L’expression figure d’ailleurs dans le rapport de l’ONG Human Rights Watch consacré aux déplacements forcés qui concernent 90 % de la population du territoire de Gaza.

Il semble cependant que certaines consciences s’éveillent.

Début décembre 2024, Moshe Ya’alon, ancien ministre israélien de la Défense, dénonçait le nettoyage ethnique : « Je parle au nom des commandants qui servent à Gaza. On les met en danger de mort et ils seront exposés à des poursuites devant la Cour pénale…. Je dois alerter sur ce qui se passe là-bas. Des crimes de guerre sont commis. Aucune démocratie n’a jamais été traduite devant la Cour pénale de La Haye… Israël n’est plus une démocratie“.

NIR OZ

Ce kibboutz, situé à moins de deux kilomètres de la bande de Gaza, est une des colonies fondées par des unités Nahal, le programme de l’armée israélienne qui combine la création de bases militaires et l’établissement de colonies agricoles dans les territoires conquis.

Fondé en 1952, Nir Oz a été construit sur un terrain contigu à l’enclave de Gaza qui appartenait au village palestinien de Ma’in Abu Sitta avant 1948 et le nettoyage ethnique perpétré par les forces sionistes.

Ce kibboutz comptait environ 400 habitants au moment de l’attaque du 7 octobre 2023.

Selon divers médias occidentaux, les milices palestiniennes ont d’abord pris d’assaut le camp militaire situé dans la partie nord du kibboutz, détruisant au passage un char israélien, avant de commettre des exactions contre la population civile.

De nombreuses maisons seront saccagées et/ou incendiées.

Le bilan estimé de l’attaque est de 20 à 27 morts et 80 personnes enlevées.

Aucune enquête indépendante n’a encore été entamée sur ce drame — la présence de l’ONU et de la presse étrangère est interdite  — mais cette attaque et les exactions commises par les milices palestiniennes constituent vraisemblablement un crime contre l’humanité.

ONU

L’Organisation des Nations Unies a été fondée en 1945.

Aujourd’hui, elle compte 193 États membres.

On estime à plus de 1500 le nombre de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU adoptées depuis 1947, dont plus de 200 concernent Israël… qui n’en a respecté aucune !

Il est vrai que, dès sa création, le régime sioniste s’est considéré “non-concerné“ par les règles, résolutions, avis, ou votes de cette organisation dont Netanyahu dit “ce n’est rien de plus qu’une farce méprisable”.

En  2012, l’Assemblée générale a octroyé à la Palestine le statut d’État, non membre observateur (le même que celui du Vatican)… Les USA et Israël, ainsi que de nombreux pays occidentaux, se sont opposés à lui octroyer le statut de membre de plein droit.

Ce statut lui permet néanmoins de participer aux sessions et aux travaux de l’Assemblée générale et à disposer de missions d’observation.

L’hostilité d’Israël à l’ONU remonte à loin, quasiment à ses origines.

En 1948 déjà, Ben Gourion (voir ce nom), fondateur de l’État d’Israël disait déjà par dérision : “Oum, Schmoum“  que l’on pourrait traduire par “l’ONU, on s’en fiche“.

Le 17 septembre 1948, quatre mois après la création de l’État d’Israël, et alors que la première guerre israélo-arabe éclate, Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU, est assassiné par les tueurs du groupe “Lehi“, dirigé par Yithzak Shamir (voir ce nom) car il contrarie les ambitions israéliennes avec un “plan de paix“.

Aujourd’hui encore le régime israélien estime qu’aucun organisme international ne peut lui imposer de se soumettre à une loi générale contraire à la politique choisie par lui-même.

Le 27 septembre 2024 ; du haut de la tribune de l’Assemblée générale, Netanyahu, traitait l’ONU de “cloaque de bile antisémite à assécher“.

L’UNRWA (voir ce nom), un des organismes de l’ONU, est actuellement la principale cible d’Israël.

Malgré le fait qu’il a été démontré que seule une dizaine de ses 13.000 Palestiniens employés à Gaza, en Cisjordanie et au Liban ont été impliqués dans les attaques du 7 octobre, et immédiatement limogés, Israël mène une campagne pour faire couper les vivres à l’agence… Et a bombardé un grand nombre de ses centres d’accueil aux réfugiés.

En 2024, 220 employés de l’agence ont été tués par l’armée israélienne.

Constatant l’échec de sa tentative d’éradication de l’UNRWA — même les USA ont confirmé son financement — les responsables sionistes ont fait voter, en octobre 2024, une loi lui interdisant toute activité sur les territoires contrôlés par Israël… Cisjordanie et Jérusalem-Est compris

La rapporteuse spéciale de l’ONU, chargée d’enquêter sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés, a accusé Israël de génocide (voir ce terme).

“Je pense qu’il est inévitable qu’Israël devienne un paria compte tenu de son agression continue et incessante contre les Nations Unies et les Palestiniens et il faudrait peut-être s’interroger sur l’adhésion d’Israël à l’ONU, pour laquelle il semble n’avoir aucun respect“.

Le 18  septembre 2024, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution exigeant qu’Israël mette fin à sa présence illégale dans les territoires palestiniens occupés depuis 57 ans dans un délai de douze mois.

Cette résolution a été adoptée par 124 votes pour, dont la France, 43 abstentions et 14 voix contre, dont celles des États-Unis et d’Israël… Et n’a évidemment pas connu le début d’une application. 

OSLO

Signés en septembre 1993, les accords d’Oslo s’affichaient comme un processus de paix visant à poser les premiers jalons de la résolution du “conflit israélo-palestinien“.

La direction de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) dirigée par Yasser Arafat (voir ce nom), acceptait le droit d’Israël à une existence en paix et sécurité et en contrepartie, le gouvernement israélien, dirigé par Yitzhak Rabin, reconnaissait l’OLP comme représentante légitime du peuple palestinien.

Les accords étaient conçus pour une période de transition de cinq ans, au terme desquels devait exister un État palestinien souverain.

Les points clés des accords étaient :

–  Durant ces cinq ans, l’armée israélienne se retirerait de la majorité des territoires palestiniens.

–  Un gouvernement palestinien, issu d’élections, administrerait certaines zones sous son contrôle.

–  Une coopération israélo-palestinienne serait mise en place dans les domaines de l’énergie, des

    ressources, du commerce, de la finance, de la communication et de la sécurité sociale.

–  Les pays du G7 (Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, Grande-Bretagne, États-Unis) lanceraient

    un plan de développement économique

Ce premier accord amena à un second, signé en septembre 1995.

Il entérine, pour les cinq années de transition avant la création d’un État palestinien souverain, la répartition en trois zones des territoires de la Cisjordanie : les zones A, B et C.

La zone A, environ 18% de la superficie totale de la Cisjordanie, sera sous le contrôle civil et militaire palestinien et englobera les grandes villes (Gaza, Jéricho, Ramallah…), à l’exception d’Hébron, qui est en partie sous contrôle de l’armée israélienne.

La zone B, près de 24% du territoire, sera sous le contrôle civil palestinien et sous le contrôle militaire conjoint israélo-palestinien.

La zone C, à peu près 60% du territoire, sera entièrement sous contrôle israélien, tant au plan civil que militaire. Elle inclut les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie, à Gaza (démantelées depuis 2005) et Jérusalem-Est.

La zone C devait être progressivement convertie en zones A et B et passer sous contrôle palestinien.

Cette étape n’a toujours pas été accomplie à ce jour.

Dès la signature du premier accord, les groupes sionistes radicaux tenteront de le torpiller et en novembre 1994, un fanatique du mouvement massacrera 29 civils palestiniens en prière et en blessera 125 autres dans le Caveau des Patriarches d’Hébron… Ce tueur est aujourd’hui glorifié sur les murs de Gaza !

Et en novembre 1995, moins d’un mois après la signature des “Accords d’Oslo II“, Yitzhak Rabin, premier ministre israélien signataire des accords, sera assassiné.

À la fin de l’année 2001, l’armée israélienne avait renversé le processus et réoccupé les territoires palestiniens… c’est toujours le cas aujourd’hui !

Benyamin Netanyahu, détracteur virulent des “Accords d’Oslo“, s’est vanté d’avoir fait échouer les accords d’Oslo au moyen de fausses déclarations et d’ambiguïtés

J’interpréterai les accords de telle manière qu’il sera possible de mettre fin à cet emballement pour les lignes d’armistice de 67.

Comment nous l’avons fait ? Personne n’avait défini précisément ce qu’étaient les zones militaires.

Les zones militaires, j’ai dit, sont des zones de sécurité ; ainsi, pour ma part, la vallée du Jourdain est une zone militaire“.

La suite de l’Histoire a montré que les meneurs du régime sioniste avaient “enfumé“ les négociateurs palestiniens, que ces “Accords d’Oslo“ étaient un leurre orchestré avec la collaboration active des USA.

Comme l’écrira Edward Saïd, éminent professeur à l’université de New York, “La préoccupation principale du document concerne la sécurité d’Israël, tandis qu’il n’est aucunement question de la sécurité des Palestiniens contre les incursions d’Israël.“

Nadia Hijab, présidente de “The Palestinian Policy Network“, basé à Washington, déclarera de son côté

Oslo a été un « piège désastreux » pour les Palestiniens.

Dès le début, les Israéliens – y compris Yitzhak Rabin – ont clairement fait savoir qu’un État palestinien souverain n’était pas prévu. 

 OTAGES & PRISONNIERS

Chaque jour, les médias publient des appels à la libération des citoyens israéliens “otages“ du Hamas… mais demandent rarement celles des citoyens palestiniens emprisonnés par Israël.

Le langage influençant les émotions que nous ressentons face aux événements. les “grands“ médias choisissent de ne pas faire la différence entre civils israéliens “enlevés“ et soldats israéliens “capturés“.

Ah, l’usage correct des mots !

En effet, si on est d’accord pour dire qu’un militaire capturé est un prisonnier et qu’un civil enlevé doit être considéré comme otage… il est inadéquat de nommer “otages“ tous les Israéliens capturés par le Hamas puisque de nombreux militaires en font partie.

De même, on peut considérer comme prisonniers les Palestiniens, armés au moment de leur capture par l’armée israélienne… Mais il n’en va pas de même des civils, dont de nombreux enfants, emprisonnés “administrativement“ (sans inculpation ni jugement) par le pouvoir sioniste

Tout comme les civils israéliens aux mains du Hamas, ce sont des otages… A moins de considérer, comme le chef de l’armée sioniste, qu’il n’y a pas de civils en Palestine, seulement des animaux humains ? 

Début décembre 2024, près de 10.000 “otages“ palestiniens sont enfermés dans les geôles israéliennes où ils subissent mauvais traitements et tortures (voir “Sde Teiman“).

Le Hamas est toujours cité comme ayant “enlevé“ plus de 250 israéliens le 7 octobre, toujours décrits comme “otages“… Pourtant nous savons qu’une proportion importante d’entre eux est constituée de soldats capturés le sept octobre 2023 dans l’attaque des bases militaires (voir “Sept octobre“).

PALESTINE & PALESTINIENS

L’appellation Palestine a été attribuée à ce territoire au 1er siècle par l’empereur romain Hadrien.

La présence humaine dans cette région est attestée depuis l’âge de la pierre et, au cours des siècles, elle connut de multiples brassages de population (Égyptiens, Perses, Cananéens, Grecs…).

Il est à noter que, contrairement aux dénégations sionistes, la Palestine est un pays membre de l’ONU.

En effet, le 10 mai 2024, elle a été reconnue comme “État membre-observateur“ par l’assemblée générale de l’ONU (143 états ont voté pour, 9 états ont voté contre et 25 états se sont abstenus).

Israël et ses alliés, les USA, la France, la Belgique, l’Allemagne… n’ont pas voté cette résolution.

Durant les derniers siècles, ce peuple a vécu sous la domination étrangère, ottomane jusqu’en 1918, britannique jusqu’en 1948 et sioniste depuis… Mais la volonté d’autonomie et la création d’un État palestinien n’est pas neuve.

Sous la domination turque déjà, les Palestiniens luttèrent pour leur liberté.

En 1913, un “Congrès général arabe“ regroupant des intellectuels, chrétiens et musulmans, du Moyen-Orient, s’est tenu à Paris avec le soutien financier du gouvernement français.

Ce congrès revendiquait essentiellement une reconnaissance des droits politiques des Arabes par l’empire ottoman… Certains initiateurs de ce “Congrès Arabe“ furent pendus par le pouvoir turc.

Sous la domination britannique, les arrestations et les exécutions se multiplièrent… la “Grande Révolte“ de 1936 causa la mort de plusieurs milliers d’insurgés.  

En 1069, Golda Meir (voir ce nom) déclarait “les Palestiniens n’existent pas“.. en ajoutant “Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre

Le nombre total de Palestiniens dans le monde est d’environ 14,6 millions, dont 5,5 millions vivent sur la terre de Palestine et près de 2 millions dans l’État d’Israël.

POGROM

Mot d’origine russe signifiant “destruction, pillage“.

C’est une attaque contre une population civile désarmée incluant une dimension raciste ou xénophobe, et accompagnée de pillages et de massacres.

Hors ceux perpétrés en Russie contre la population juive sous le tsarisme et dans d’autres pays de l’Europe centrale à la fin du dix-neuvième siècle, un des plus célèbres est celui perpétré en 1938 par le régime nazi à Munich.

Durant ce qu’on a appelé la “Nuit de cristal“, les troupes hitlériennes ont attaqué les synagogues, les locaux des organisations juives, les magasins et les biens des Munichois juifs.

Près de cent personnes seront tuées, une centaine de synagogues brûlées et 7.500 magasins pillés.

Pour le régime sioniste, tous les attentats perpétrés par les Palestiniens contre les colonisateurs, même ceux commis sous occupation turque ou britannique, sont qualifiés de pogroms !

Mais le terme “pogrom“ n’est jamais appliqué pour les tueries de masse perpétrés par les milices sionistes, telles Chabra et Chatila (voir ce terme), Deir Yassin, Kafr Kassem, “Tombeau des Patriarches“… qui sont qualifiées de batailles sanglantes ou de regrettables incidents.

La qualification de “pogrom“ pour l’attaque palestinienne du 7 octobre 2023, martelée par le régime israélien, a été largement accréditée par les médias occidentaux (voir ce terme), malgré les révélations factuelles sur cette attaque (voir “Sept octobre“)

PROXYS

Une “guerre par procuration” (proxy war en anglais) se réfère à un conflit où deux puissances opposées ne s’affrontent pas directement sur le champ de bataille, mais plutôt à travers des tiers.

Ces tiers, communément appelés supplétifs ou proxys, peuvent être des États, des groupes rebelles, des organisations terroristes ou d’autres entités.

La puissance extérieure fournit un soutien matériel, financier, ou militaire à son proxy dans le but d’avancer ses pions, de soutenir ses propres intérêts stratégiques sans s’engager directement dans un conflit ouvert.

Les proxys ne sont pas une invention moderne. Le concept remonte à l’Antiquité, où les grandes puissances soutenaient des alliés locaux dans le but de maintenir leur influence régionale.

C’est cependant au cours du XXe siècle que cette pratique a atteint son apogée.

Le concept est associé à l’époque de la guerre froide, quand les États-Unis et l’Union soviétique utilisaient des proxys dans diverses régions du monde pour étendre leur influence et saper celle de l’autre sans risquer une confrontation directe.

Les USA se sont servis des Moudjahidines contre l’URSS en Afghanistan, des Contras contre les Sandinistes au Nicaragua, d’Al Qaeda en Syrie, de Daech pour contrôler l’est de la Syrie et le nord de l’Irak… Ils se servent actuellement de l’Ukraine pour affaiblir la Russie… et bientôt, de Taiwan, de la Corée du Sud, des Philippines, du Japon et de l’Australie pour combattre la Chine ?

Dans le contexte actuel, on peut considérer que le Belarus est un proxy de la Russie, que la Corée du nord est un proxy de la Chine, etc, etc.

De même, concernant le Moyen-Orient, cette même qualification peut être attribuée à Israël qui est indéniablement le supplétif des USA pour combattre les régimes, tel l’Iran, opposés à l’empire.

REFUZNIKS

Depuis le 7 octobre 2023, Israël a mobilisé 287.000 réservistes (chiffre d’octobre 2024).

Le service militaire obligatoire est de 32 mois pour les hommes et de 24 mois pour les femmes.

Certaines personnes peuvent cependant bénéficier d’exemption si elles justifient des raisons médicales ou religieuses, ce qui est le cas des Haredim (voir ce terme).

Le terme “Refuzniks“ désigne les appelés israéliens qui, par objection de conscience, refusent d’accomplir leur service militaire dans les territoires palestiniens occupés.    

Leur refus de prendre les armes entraîne de lourdes conséquences pour leur futur : une large partie d’entre eux passent un certain temps dans une prison militaire, la condamnation les discrimine dans leur recherche d’emploi, etc.

En 2004, un groupe de réfractaires et de vétérans a créé “Breaking the silence“ (voir ce terme) une ONG dont l’objectif est de récolter et de diffuser les témoignages de soldats sur leurs expériences dans les territoires occupés.

En publiant leurs récits, “Breaking the Silence“ espère forcer la société israélienne à confronter la réalité qu’elle a créée et à faire face à la vérité concernant les crimes commis.

Depuis le 7 octobre 2023, le Refuzniks sont considérés comme “traitres à la nation“.

En novembre 2024, le journal de droite israélien “Yedioth Ahronoth“ a déclaré “Israël est confronté à une “énorme pénurie”  de soldats. Environ 33 % des hommes ayant reçu l’ordre d’enrôlement ne se sont pas présentés aux bureaux de recrutement ces dernières années, tandis que 15 % ont abandonné le service. Les commandants de brigade et de bataillon chargés de gérer la situation ont expliqué qu’il s’agit de “désertions en série” et que les recrues “ne peuvent pas être intégrées de force”.

“La situation sur le terrain est difficile, car l’armée israélienne a besoin de 7 000 recrues de toute urgence”.

… Les Refuzniks ne sont plus seuls, apparemment.

SABRA et CHATILA

Ces noms resteront gravés dans le martyrologue palestinien.

Situés dans la banlieue de Beyrouth, Sabra et Chatila sont deux camps de réfugiés palestiniens qui ont été le théâtre d’une effroyable tuerie en septembre 1982.

En deux jours, entre 3.500 et 5.000 réfugiés civils y ont été massacrés par les “Phalanges libanaises“, une milice chrétienne maronite, avec la collaboration active de l’armée israélienne sous les ordres du général Sharon (voir ce nom). 

En 2018, des documents diplomatiques américains confirment que l’armée israélienne a facilité le massacreen faisant pénétrer des miliciens en pleine nuit dans les camps dont elle contrôlait les accès, et en tirant des fusées éclairantes pendant les phases nocturnes du massacre afin que les tueurs se repèrent et poursuivent leur action

Jean Genet, le grand écrivain français, raconte (“Quatre heures à Chatila“, septembre 1982).

“Il faut bien savoir que les camps palestiniens de Chatila et de Sabra, c’est des kilomètres et des kilomètres de ruelles très étroites car, ici, même les ruelles sont si maigres, si squelettiques parfois que deux personnes ne peuvent avancer que si l’une marche de profil.

Elles sont encombrées de gravats, de parpaings, de briques, de guenilles multicolores et sales, et la nuit, sous la lumière des fusées israéliennes qui éclairaient les camps, quinze ou vingt tireurs, même bien armés, n’auraient pas réussi à faire cette boucherie.

Les tueurs ont opéré !

Ils ouvraient des crânes, tailladaient des cuisses, coupaient des bras, des mains et des doigts, traînaient au bout d’une corde des agonisants entravés, des hommes et des femmes vivant encore puisque le sang a longtemps coulé des corps, à tel point que je ne pus savoir qui, dans le couloir d’une maison, avait laissé ce ruisseau de sang séché, du fond du couloir où était la mare jusqu’au seuil où il se perdait dans la poussière.“.

Depuis, il a été prouvé que la participation israélienne à cette horreur avait été planifiée aux plus hauts échelons de l’armée et du gouvernement d’Israël.

Il est aussi avéré qu’une unité de tueurs israéliens a pénétré dans le camp, pour assassiner des infirmiers, médecins et professeurs figurant sur des listes préparées à l’avance.

Au lendemain de la tuerie, Menahem Begin (voir ce nom), premier ministre d’Israël, déclarera “A Chatila, à Sabra, des non-juifs ont massacré des non-juifs, en quoi cela nous concerne-t-il ? “.

En 1983, sous la pression internationale, une commission d’enquête israélienne, dite “Commission Kahane“, a été nommée. Elle confirme la culpabilité des phalangistes libanais, et reconnaît Sharon “indirectement responsablepour n’avoir pas prévu la tragédie qui résulterait de l’entrée des tueurs dans les deux camps palestiniens“.

Elle le condamne… à recevoir un blâme !

SDE TEIMAN… et autres prisons

Fin 2024, on estime qu’il y a entre 10 et 15.000 Palestiniens dans les geôles israéliennes, dont une des plus importante est Sde Teiman, une base militaire transformée en lieu de détention et de torture.

Cette prison est surnommée le “Guantanamo israélien“.

De multiples témoignages d’anciens prisonniers et du personnel de la prison, font état de l’usage de la torture : viols, amputations sans anesthésie, attaques par des chiens, électrochocs… etc.

Plusieurs dizaines de Palestiniens sont morts dans ce camp sous la torture ou par la privation de besoins élémentaires tels des médicaments.

Pour Israël, les Palestiniens sont des terroristes qui n’ont pas accès aux protections offertes par le droit international.

Des images du camp de Sde Teiman montrent des scènes dignes des centres de torture américains en Irak, comme celui d’Abou Ghraib, qui avaient choqué le monde en 2004.

Un militaire israélien, témoigne de la banalisation de la violence : “Des détenus ont été passés à tabac par des soldats. Certains en sont sortis blessés, l’un en est mort. J’ai vu de la négligence médicale, des soignants qui ne donnaient pas d’antidouleurs… De la cruauté à l’état pur“.

À la suite des nombreux témoignages, cinq organisations de défense des droits humains ont saisi la Haute Cour de Justice (voir CPI et CIJ), demandant la fermeture du site… sans succès.

Mais Sde Teiman n’est pas une exception. Meggido, Ashkelon, Ketziot, Anatot, Damon, Ofer, Naftali et Neve Tirza (réservé aux femmes) sont d’autres lieux de détention accusés de pratiquer la torture.

Depuis octobre 2023, Israël a suspendu l’accès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à tous les détenus palestiniens, qu’ils soient de Gaza ou de Cisjordanie.

Le Comité de l’ONU pour les droits humains a publié un rapport (31 juillet 2024) dans lequel il est affirmé que, depuis le début de l’assaut contre Gaza “au moins 53 détenus palestiniens sont décédés suite à des mauvais traitements ou tortures dans des installations militaires et des prisons israéliennes “.

Selon  Addameer, l’association pour les droits de l’homme, le nombre total de détenus dans les prisons israéliennes était de 10.200 en novembre 2024.

Parmi eux, 3.443 détenus administratifs (sans inculpation ni jugement), dont 100 enfants et 32 femmes, en plus des 1.627 détenus classés comme “combattants illégaux“, catégorie qui n’existe pas dans le droit international.

… Mais Netanyahu affirme respecter les droits humains !

SEPT OCTOBRE 2023

Les autorités israéliennes interdisant la présence d’observateurs étrangers, il faudra attendre une future enquête de l’ONU pour savoir si, durant leur incursion, des assaillants palestiniens ont commis des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité.

Il est cependant avéré que des civils israéliens et des travailleurs immigrés ont été massacrés dans cette attaque des milices du Hamas (voir ce terme)… et que d’autres Palestiniens ont profité des brèches dans la clôture pour aller se venger des colons.

… Mais il est aussi avéré que, dès le soir du 7 octobre, les médias occidentaux (voir ce terme) ont complaisamment répercuté les déclarations du régime israélien sur ces événements !

Tout le monde a pu lire ou entendre que, ce matin-là, des “barbares palestiniens“ venus de Gaza (voir ce terme) ont attaqué et massacré de paisibles civils qui dormaient ou prenaient leur petit déjeuner, décapitant leurs enfants et brûlant leurs corps, commettant des viols à la chaîne… etc.

Un pogrom (voir ce terme) ! Un génocide !

Netanyahu a pris le monde à témoin de la barbarie de ces “animaux humains“ qui, un matin d’octobre, ont assassiné un peuple pacifique, un monde en paix.

Aujourd’hui encore, la propagande sioniste martèle ce mot de génocide (voir ce terme) pour qualifier l’attaque des Palestiniens… Et les médias occidentaux ne relèvent pas l’absurdité mensongère d’une telle accusation.

A qui veut-on faire croire que tout a débuté le 7 octobre 2024 ?

Oubliées les milliers de victimes palestiniennes depuis près de cent ans ?

Plus d’un an après le drame, les “fake news“ sont toujours bien ancrés dans l’opinion occidentale et les informations qui, peu à peu, nous sont parvenues malgré la censure israélienne, ne semblent pas pouvoir rétablir la réalité des faits !

En effet, le silence de la presse bien-pensante ne permet pas de “renverser la table“, ni de faire un sort à cet immonde slogan “Israël a le droit de se défendre“, ce slogan qui tient pour nul et non-avenu qu’Israël est une puissance “occupante“.

A ce compte, les Conquistadors avaient le droit de se défendre contre les Aztèques, les colonisateurs européens contre les Amérindiens, les Nazis contre les Juifs, les Roms et autres terroristes qui s’opposaient à leur occupation ?

Il ne fallait pourtant pas être prophète ou devin pour prévoir la réaction de ce peuple enfermé depuis près de vingt ans dans une “prison à ciel ouvert“, de ces gens qui ne peuvent que regarder, juste de l’autre côté de la “clôture de sécurité“, les villages dont ils ont été chassés.

Qui pouvait croire que la population de Gaza avait oublié les milliers d’enfants et d’adolescents tués ou blessés durant la “Marche du retour“ (voir ce terme) de 2019… abattus, comme à la kermesse, par les snipers du haut de leurs miradors ?

Qui pouvait ignorer que Gaza était comme une cocotte-minute qui, tôt ou tard, allait exploser ?

Que sait-on, objectivement, de ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 ?

Comme l’indique le rapport de l’ONU, Israël bloque toute enquête sur ces évènements, refuse de coopérer à une quelconque investigation… et interdit l’accès au pays.

Plus d’un an après le drame, Israël n’a toujours pas  informé sur le nombre et l’identité des militaires tués ou prisonniers des Palestiniens.

Le régime sioniste étant, comme on le voit, plus que réticent à informer sur les événements, on ne peut que se référer aux témoignages des rares journalistes sur place, à ceux de certains habitants des Kibboutz ou des militaires israéliens qui ont été mêlés aux batailles… et aux communiqués de l’armée elle-même.

Liste, non-exhaustive, des informations et des faits.

 • Depuis plusieurs mois, les autorités militaires israéliennes étaient averties que le Hamas semblait

     préparer une attaque majeure… Avertissements apparemment ignorés par l’État-major.

• Le 7 octobre au matin, plus de 2.000 hommes ont, en parapente, motos, canots gonflables… envahi le

     territoire israélien par près de 50 brèches dans la “clôture de sécurité“ et attaqué diverses bases

     militaires.

•  Des avertissements urgents aux troupes sur le terrain sont restés sans réponse lorsque plus de 150

     partisans palestiniens ont commencé à envahir Réïm (voir “Nahal Oz“), QG de la Division de Gaza

     (143e division Fire Fox) en charge de la “garde“ de l’enclave.

• L’attaque aurait entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils (décompte israélien).

• Près de 300 militaires israéliens auraient été tués durant l’assaut ou la reprise des kibboutz.

• Il y a eu bataille au festival “Tribe of Nova“ (4.400 festivaliers) où de nombreux participants étaient

    armés. Une vingtaine de policiers israéliens y auraient trouvé la mort.

    Plusieurs dizaines de véhicules et leurs occupants, israéliens pour la quasi-totalité, ont été détruits par

    les mitrailleuses des hélicoptères Apache… pour les empêcher d’aller à Gaza.

Les commandants de l’armée de l’air israélienne ont donné l’ordre de tirer sur les troupes capturées par

    le Hamas, faisant explicitement référence à la directive Hannibal (voir ce terme).

• Les rapports de l’armée et les enquêtes de la presse israélienne montrent que de nombreux bâtiments

    des kibboutz ont été détruits, d’une manière qui correspond à l’utilisation d’armes lourdes que ne

    possédaient pas les insurgés palestiniens.

• Les Palestiniens ont attaqué le village de Netiv HaAsara, situé à côté du check-point de Erez et démoli la

    tour de contrôle militaire. 21 militaires israéliens ont été  tués dans l’affrontement.

• Une bataille s’est déroulée dans le kibboutz Be’eri où 101 civils et militaires israéliens ont été tués.

    Un rapport de l’ONU indique qu’au moins 57 structures du kibboutz ont été endommagées ou détruites,

    soit plus d’un tiers de l’ensemble des bâtiments résidentiels.

    Les obus d’un char ont démoli et incendié une maison, après un échange de tirs prolongé avec une

    quarantaine d’hommes du Hamas qui retenaient 15 Israéliens.

• Une bataille s’est déroulée dans le kibboutz Zikim et sa base militaire Bahad 4, situés au nord de

    Gaza, à quelques centaines de mètres de la “clôture de sécurité“.

    Les combats ont eu lieu sur la plage proche, à l’extérieur du kibboutz et dans la base militaire, faisant

    une dizaine de morts dans chaque camp selon l’armée israélienne.

• Une enquête israélienne a révélé que les chars Merkhava et les hélicoptères Apaches sont responsables

    d’une partie importante des victimes des bâtiments détruits dans les Kibboutz et des 364 festivaliers du

    “Tribe of Nova“.

• Le kibboutz Kfar Aza, situé à trois kms de l’enclave de Gaza, a été attaqué par un commando de septante

palestiniens. Le groupe de défense a tenté de résister mais 62 Israéliens ont été tués et 19 pris en otage.

… etc.

Au bout de ce long, mais incomplet, déroulé, une question essentielle se pose : à quand une commission d’enquête internationale sur cette tragédie ?

Ce qui est factuel, c’est qu’il n’y a pas eu de “pogrom“ (voir ce terme) le 7 octobre 2024 !

Les accusations de “Femmes violées et éventrées à la chaîne, couples brûlés vifs, enfants décapités, vieillards suppliciés, etc“ ne sont donc que d’odieuses injures propagées par la Hasbara (voir ce terme) et docilement reprises par les responsables politiques et médias occidentaux (voir ce terme).

Ces mensonges répandus tous azimuts avaient au moins deux objectifs : susciter une émotion sans précédent au sein de la population israélienne non informée, pour permettre à Netanyahu de créer une “union sacrée“ renforçant son pouvoir… Et obtenir le “feu vert“ de la “communauté internationale“ pour lancer l’offensive sur Gaza… et justifier les atrocités (voir “Nettoyage ethnique“, “Génocide“, “Bilan Mortuaire“… etc).

SHAMIR

Yitzhak Shamir, né Icchak Jaziernicki en Biélorussie en 1915 et émigré en Palestine vers 1935, était un terroriste sioniste devenu homme politique (Premier ministre, Ministre des affaires étrangères…).

A son arrivée en Palestine, il a rejoint l’Irgoun, une organisation armée d’extrême droite qui commettra de nombreux attentats contre les civils palestiniens de 1936 à 1939, faisant près de 300 victimes.

Il devint ensuite chef du Lehi, groupe terroriste resté célèbre par l’attentat à la bombe, en 1946, de l’hôtel King David qui fit 91 morts… attentat réalisé en collaboration avec le groupe de Begin (voir ce nom).

Il est aussi responsable de l’assassinat de Folke Bernadote, médiateur de l’ONU en mission pour proposer un plan de partage entre Israël et la population palestinienne.

Plusieurs fois emprisonné puis expulsé par les occupants britanniques, il ne reviendra en Israël qu’après la création de l’État en 1948.

Dans les années soixante, il dirigera les services du Mossad (voir ce terme) implantés en France.

Durant cette période, il coopèrera à la répression de la résistance algérienne avant de soutenir les tenants de l’Algérie française (OAS).

En 1965, Shamir et les services français du Mossad ont également été impliqués dans l’enlèvement et l’assassinat de Mehdi Ben Barka, l’opposant à la dictature marocaine.

Yitzhak Shamir, grand partisan de “Eretz Israël“ (voir ce terme) quitta la direction du Likoud en 1993, non sans avoir critiqué la politique envers les Palestiniens de son successeur “Bibi“ Netanyahu qu’il jugeait trop modérée.

Yitzhak Shamir ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

SHARON

Les parents du général Ariel Sharon, né Scheinermann, étaient des colons sionistes venus de Biélorussie.
Lui-même est né en 1928 en Palestine, dans un “moshav “, une implantation coloniale.

Il a été ministre des affaires étrangères durant l’année 1999 et premier ministre d’Israël de 2001 à 2006.

Comme commandant d’un bataillon, il dirigea le massacre du village de Qibya en 1953.

Le dynamitage des maisons tua soixante-neuf civils, surtout des femmes et des enfants.

Ce massacre avait été condamné par l’ONU… sans conséquence pour la carrière du futur général.

Outre son rôle dans la guerre “des six jours“ en 1967 et celle du “Kippour“ en 1973,  il est surtout resté célèbre par son implication dans les massacres de Sabra et Chatila (voir ces noms), perpétrés avec son appui militaire par les phalangistes libanais en 1982.

En 2000, il provoquera la seconde intifada (voir ce nom) palestinienne qui fera plus de 3.000 morts, tant palestiniens qu’israéliens.

En 2004, il fut aussi le commanditaire de l’assassinat du fondateur du Hamas (voir ce terme) et, en 2005, réalisera le “Plan de désengagement“ des 8.000 colons installés dans l’enclave de Gaza… mais ne conférera pas l’autorité aux Palestiniens, qui ne contrôleront ni leurs frontières, ni leurs eaux territoriales, ni leur espace aérien.

Sharon ordonnera alors la construction de la fameuse “clôture de sécurité“ de 65 kms de long qui fera de Gaza une prison à ciel ouvert pour plus de deux millions d’habitants.

Petite “cerise sur le gâteau“.

En 2005, il inaugura en grande pompe le musée de Yad Vashem dédié à la mémoire des Juifs exterminés par les nazis… Ce musée est construit sur les terres des villageois de Deir Yassin qu’il a contribué à massacrer en 1947… Ariel Sharon ne passera jamais en jugement pour crime contre l’humanité.

SHIN BET

C’est un des trois services de renseignement israéliens, aux côtés de l’Aman (renseignement militaire) et du Mossad (renseignement extérieur).

Le Shin Bet a pour objectifs de collecter les renseignements liés à la sécurité intérieure, protéger les infrastructures critiques, faire du contre-espionnage, et combattre la résistance, qualifiée de le terrorisme.

Contrairement au Mossad (voir ce terme) qui n’obéit à aucune loi, car il agit à l’étranger, le Shin Bet est encadré et surveillé. Il doit ainsi présenter de manière régulière un bilan de ses activités devant le Parlement israélien.

En 1997, le Comité de l’ONU contre la torture conclut que les méthodes d’interrogatoire utilisées par le Shin Bet constituaient des actes de torture contraires à l’article 1 de la Convention contre la torture.

… Plus de vingt ans sont passés et des actes de torture continuent à être pratiqués.

SHOAH

Ce nom, signifiant “catastrophe“ — “Nakba“ (voir ce nom) a la même signification pour les Palestiniens — a été donné à l’entreprise d’extermination systématique, menée par l’Allemagne nazie et ses alliés contre la population juive pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle a conduit à la disparition de cinq à six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d’Europe et environ 40 % des Juifs du monde.

L’extermination des Juifs durant cette période se distingue par son caractère industriel, bureaucratique et systématique qui rend l’action génocidaire nazie unique dans l’histoire de l’humanité.

Paroxysme d’antisémitisme, ce génocide (voir ce terme) élimine une population qui ne représente aucune menace militaire ou politique, sinon dans l’imagination des bourreaux.

En 1935, deux ans après son arrivée au pouvoir, Hitler promulgua les “Lois de Nuremberg“ qui accentuaient le processus d’exclusion des Juifs de la société allemande entamé dès avril 1933.

Symboles de nombreuses théories raciales inhérentes à l’idéologie nazie, ces lois allaient fournir un cadre juridique à la persécution systématique des juifs en Allemagne et faire d’eux des étrangers dans leur propre pays

Même si les lois de Nuremberg de 1935 ne mentionnaient explicitement que les Juifs, elles s’appliquaient également aux noirs et aux Roms.

On considère cependant que la Shoah a réellement débuté par la “Nuit de Cristal“ de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, durant laquelle des militants nazis saccagent 7500 magasins appartenant à des Juifs, détruisent 267 synagogues et tuent 91 personnes, en blessant des centaines d’autres.

30 000 hommes juifs furent arrêtés et déportés dans les camps de concentration de Dachau et Buchenwald… qui “fonctionnaient“ déjà depuis 1933.

S’en suivirent les mises en place des sinistres camps d’extermination et des fours crématoires de Auschwitz, Mauthausen, Majdanek, Sobibor et autres Treblinka.

Durant cette même période, l’extermination d’environ un million de Roms, de milliers d’homosexuels, d’opposants politiques et autres victimes de la barbarie n’est pas concerné par ce terme… dans leur cas, on parle du « génocide nazi ».

SIONISME

Ce mot désigne une doctrine politique prônant la création d’un État exclusivement réservé à une population de religion et/ou de culture juive.

Cette idéologie est apparue vers la fin du dix-neuvième siècle, principalement parmi les communautés ashkénazes d’Europe centrale et orientale, en réaction aux pogroms (voir ce mot) qui sévissaient en Russie.

Elle est fondée sur l’ethno nationalisme qui est la source et le moteur de la conquête violente du territoire palestinien, de l’expulsion de ses habitants et des pratiques d’apartheid sur ceux qui sont restés.

A la lecture des divers documents sur la naissance et le développement de ce mouvement, on constate qu’il existe au moins deux formes de sionisme… ou que le projet originel a été dévoyé.

Le premier mouvement, issu de la création de l’“Organisation Sioniste Mondiale“ de 1897, est laïc et porteur de l’aspiration à créer un foyer territorial… de manière pacifique !

Martin Buber, apôtre d’un État binational et démocratique, fut l’un des principaux militants de cette voie préconisant l’entente avec les Palestiniens.

La création devait se faire par l’achat de terres ou la concession d’un territoire vierge d’habitants.

Si ce n’était pas le cas, une négociation devait permettre de trouver une solution avec la population locale.

Dans le contexte historique particulier d’alors, ce projet était considéré comme honorable… Ce qui n’a pas empêché les premiers pionniers venus d’Europe de devoir affronter l’hostilité des communautés juives installées de longue date en Palestine, ces Haredim (voir ce nom) qui vivaient en harmonie avec les Palestiniens et consacraient leur vie à l’étude et à la prière dans les écoles rabbiniques de Jérusalem, d’Hébron, de Safed et de Tibériade.

Ce sont les militants de ce sionisme originel qui réalisèrent les premiers achats de terres palestiniennes. Ces terres achetées représentaient environ 5 % du pays au moment du déclenchement du nettoyage ethnique en 1948..

La seconde forme de sionisme, celle du régime israélien actuel et, malheureusement, d’une importante partie de la communauté juive occidentale, est en quelque sorte le négatif de l’idéologie originelle qui prônait l’établissement d’un “foyer“ pacifique dans un territoire étranger… alors que celui-ci a pour objectif la création d’un État par la colonisation !

C’est le projet des groupes terroristes de l’Irgoun (matrice du Likoud, le parti de Netanyahu) et du Lehi qui semèrent la mort pour arriver à leurs fins de conquête.

Ainsi, les Begin, Stern, Jabotinsky, Shamir, Ben Gourion, Sharon… transformeront l’utopie pacifique en invasion violente et passeront le relais à leurs héritiers (Netanyahu, Smotrich, Ben Gvir…).

En 1909, Méïr Dizengoff, futur Maire de Tel Aviv, mettait déjà en garde contre cette dérive criminelle et disait : « Comment les Juifs qui exigent leur émancipation en Russie peuvent-ils dépouiller leur prochains de leurs droits et agir en égoïstes envers d’autres travailleurs lorsqu’ils arrivent en Eretz-Israël.“

Les dirigeants sionistes de l’entre-deux-guerres, Arthur Ruppin, Chaim Weizmann et David Ben Gourion, ont exprimé leur préférence pour la construction d’un État plutôt que pour le sauvetage des Juifs.

Dès 1938, Ben Gourion (voir ce nom) déclara “Si je savais qu’il serait possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les ramenant en Angleterre, ou seulement la moitié d’entre eux en les transportant en Israël, alors j’opterais pour la deuxième solution, car nous devons prendre en compte non seulement la vie de ces enfants, mais aussi l’histoire du peuple d’Israël“.

Ainsi, le caractère sacré de l’État juif l’emportant sur celui de la vie juive, les dirigeants sionistes n’ont cherché à sauver les Juifs de la persécution que dans la mesure où cela servait l’intérêt de l’objectif réel du sionisme, à savoir l’établissement d’un état sur le territoire où vivaient les Palestiniens.

En novembre 1975, l’Assemblée générale des Nations unies “détermina“ que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale… Quelques années plus tard, en 1991, sous la pression des États-Unis et sans débat contradictoire, cette même assemblée révoqua  cette résolution.

Mais, comme l’écrit Gideon Levy, journaliste israélien : L’idéal sioniste, c’est maintenant la guerre qui fait rage à Gaza. Un crime terrible qui reste à définir devant les tribunaux internationaux, une guerre qui horrifie le monde entier, à juste titre, un crime qui est maintenant transformé en valeur.“

SMOTRICH

Bezalel Smotrich est un homme politique israélien d’extrême droite, ministre des finances et de la défense dans le gouvernement de Netanyahu (voir ce nom). Avec Itamar Ben Gvir, Ministre de la sécurité nationale, il représente aujourd’hui la fraction la plus messianique et colonialiste du pouvoir sioniste.

Concernant les Palestiniens de Gaza, il est sans ambiguïté.

Je saluerai l’émigration volontaire des Arabes de Gaza vers des pays du monde entier.

C’est la bonne solution humanitaire pour les habitants de Gaza et de toute la région après 75 ans de déplacements, de misère et de dangers.

Il n’y a pas de population civile innocente à Gaza.

Tant que la guerre continuera, il sera immoral et impensable de laisser passer des camions soi-disant humanitaires“.

En octobre 2024, lors d’une conférence organisée par Israël 365, un média israélien destiné aux évangéliques (voir “Lobbys“) américains, il confirmera son projet.

 :

“Israël doit faire une déclaration sans équivoque aux Arabes et au monde entier :  un État palestinien ne sera jamais créé, grâce à l’établissement de nouvelles villes et colonies au plus profond de la Judée-Samarie [Cisjordanie] et l’arrivée de centaines de milliers de colons supplémentaires pour vivre dans ces villes et colonies”.

Il joutera qu’Israël se doit également d’étendre son contrôle sur l’enclave de à Gaza

“Malheureusement, nous avons vu et constaté au cours de l’année écoulée des preuves vraiment douloureuses que lorsqu’il n’y a pas de présence militaire pendant une longue période, il n’y a plus de sécurité, et qu’une menace existentielle pèse alors sur l’État d’Israël et ses citoyens, et nous ne devons en aucun cas permettre cela”.

En novembre 2024, il a annoncé que 2025 serait l’année de l’annexion complète de la Cisjordanie et de l’élimination des “dangers” liés à un État palestinien

“La seule façon d’éliminer le danger d’un État terroriste palestinien de notre ordre du jour est d’appliquer la souveraineté israélienne à la colonisation juive dans l’ensemble de la Judée et de la Samarie”.

Enfin, fin novembre 2024, Smotrich, a appelé à exploiter ce qu’il décrit comme « l’opportunité » de la présidence de Trump pour réduire de moitié la population palestinienne de Gaza.

Il est nécessaire d’occuper la bande de Gaza et de créer une situation où la population de Gaza sera la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui d’ici deux ans ! “.

Bezalel Smotrich est sans conteste le digne héritier des fascistes d’antan.

TERRORISME

C’est l’usage d’actes de violence par une organisation politique, en vue de créer un climat d’insécurité dans la population… Ce terme était notamment utilisé par les Nazis pour désigner les résistants des pays qu’ils occupaient.

Il correspond à l’accusation inventée par les pouvoirs occidentaux au fil de l’histoire coloniale, afin de dépolitiser et de réprimer les actes de résistance autochtone en les soumettant aux institutions du droit colonial.

Pour le régime israélien, tout opposant à son pouvoir est qualifié ainsi.

Quel que soit l’endroit et l’action violente des Palestiniens,  tout acte de résistance est considéré comme terroriste… Ce jugement s’oppose à l’opinion de Marek Edelman, le héros du ghetto de Varsovie qui qualifiait les Palestiniens armés de partisans.

Le régime israélien est souvent qualifié de “État terroriste“ étant donné qu’il utilise la force et la violence contre la population palestinienne — état reconnu par l’ONU — pour la contraindre à accepter sans réserve son idéologie et son pouvoir.

Les moyens utilisés par le régime sioniste (voir “Sionisme“) vont des punitions collectives à l’organisation de la famine (voir “Génocide“) et créent un climat de terreur et de soumission parmi la population palestinienne, reflétant les définitions du terrorisme d’État.

… Même le pape François a accusé Israël de terrorisme.

UNRWA

Créé en 1949 pour porter secours aux Palestiniens expulsés de leurs villages et de leurs terres par l’armée israélienne, l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency) est l’office de secours de l’ONU pour les réfugiés de Palestine.

Cette agence apporte une aide humanitaire à plusieurs millions de personnes, fait fonctionner plus de 700 écoles qui scolarisent plus de 500…000 enfants palestiniens. Elle a également créé 26 hôpitaux dans la bande de Gaza comprenant médecins, infirmières et personnel administratif.

Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a mené des attaques meurtrières contre les installations de l’UNRWA à Gaza – Un millier pour les seuls hôpitaux –. plus de 140 centres, dont de nombreuses écoles, ont été bombardés et au moins 197 membres de l’agence onusienne ont été tués (au 7 juillet 2024)… Il s’agit du plus grand nombre de morts jamais subi par le personnel de l’ONU au cours d’une guerre.

De plus, en 2024, le régime israélien a mené une agressive campagne de désinformation auprès des pays donateurs pour obtenir la suppression du financement de l’agence.

Un porte-parole du Likoud (voir ce nom) proclame : “Le monde commence à comprendre que l’UNRWA est une branche du Hamas et non une organisation humanitaire. Ses employés ont participé au massacre du 7 octobre, ses installations ont caché des armes, et elle a éduqué des générations de terroristes. »

Cette campagne ne s’arrêta pas malgré la publication d’une enquête de l’ONU, jugeant non-fondées les accusations israéliennes, et la confirmation du soutien financier par les pays donateurs… dont les USA.

Le 22 juillet 2024, le parlement israélien a officiellement déclaré que cette agence humanitaire était une organisation terroriste … justifiant ainsi les massacres perpétrés dans les hôpitaux et leur destruction.

Fin octobre de cette même année, une loi interdisant la présence et les activités de l’agence des Nations unies sur le territoire israélien a été votée, à une écrasante majorité.

Les Nations unies ont averti que cette décision pourrait être considérée comme un acte de punition collective, interdit par le droit humanitaire international, qui empêche la répression.

Une violation de plus du droit international… qui s’intègre parfaitement dans la campagne de famine organisée par d’Israël pour réaliser son nettoyage ethnique (voir ce terme) !

URBICIDE & CULTURICIDE

Un urbicide est la destruction d’une ville “non en tant qu’objectif stratégique, mais en tant qu’objectif identitaire“.

Dans ses opérations de bombardement de Gaza, le régime sioniste s’est méthodiquement appliqué à effacer toute forme d’urbanisation et toute trace du passé, y compris le préislamique, détruisant les monuments historiques ainsi que les lieux de culte… cimetières compris !

Plus de 89.000 bâtiments, incluant 104 sièges appartenant à l’ONU ont été détruits, les 1.200 kms du réseau routier sont détruits au trois quarts… A perte de vue, des ruines, des ruines, et encore des ruines.

Le coût de la guerre à Gaza, en incluant les dégâts causés aux infrastructures, aux routes, aux terres agricoles, aux réseaux d’électricité, à ceux des eaux… est estimé à plus de 30 milliards de dollars.

Comme au Liban en 2006, c’est la doctrine “Dahiya“ (voir ce terme), impliquant de ne laisser aucun bâtiment debout, qui a été appliquée.

La volonté politique de détruire délibérément et systématiquement toutes les infrastructures urbaines, d’anéantir ainsi les réseaux sociaux et culturels dont elles sont le support, est d’effacer la mémoire collective d’un groupe social… tels sont les objectifs poursuivis par Israël !

Le patrimoine religieux et culturel de Gaza a, lui aussi, été complètement ravagé.

Plus de 146 monuments historiques ont été détruits, tout comme 114 mosquées.

En septembre 2024, “Education Cannot Wait“, un Fonds mondial des Nations unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise, estimait que près de 90 % des 550 établissements scolaires de Gaza étaient détruits ou endommagés.

En ce qui concerne les lieux de culte, le constat de l’Unosat (le centre satellitaire des Nations unies) et de OpenStreetMap, il ressort que 70 % des mosquées ont été endommagées ou détruites… dont la grande mosquée de Gaza datant du Ve siècle !

Suivant une étude spécialisée, il faudra près de 350 ans pour reconstruire Gaza

Ce qui se passe en Palestine – et à Gaza en particulier – est un acte qui va au-delà de la destruction physique et qui s’apparente bel et bien à un génocide culturel. qui vise à briser la population sur le plan psychique et émotionnel et s’inscrit dans un processus colonial d’annihilation de l’identité palestinienne.

En coupant le peuple palestinien de sa propre culture, en tentant de rompre les liens entre son passé et son présent, Israël cherche à effacer tous ses horizons et à le déposséder de son avenir.

USA

C’est le principal allié du régime israélien… ou plutôt, Israël est le principal “proxy“ des États-Unis dans sa politique impérialiste au Moyen-Orient !

Le gouvernement “démocrate“ de Joe Biden a dépensé plus de 22 milliards de dollars en soutien militaire à Israël depuis le 7 octobre 2023, soit un dixième, en une seule année, de l’aide accordée à l’État hébreu depuis sa fondation.

Cette aide militaire est continue depuis 1947 et s’élève à ce jour à plus de 165 milliards de dollars.

Selon le ministère israélien de la sécurité, depuis début octobre 2023, 50.000 tonnes de matériel militaire américain sont arrivées en Israël, transportées par 500 avions cargos et 107 navires.

Courant 2024, le ministère US de la défense (Pentagone) a approuvé la livraison d’armes à Israël pour 20 milliards de dollars. Elle comprend une centaines d’avions de chasse, des véhicules blindés, des obus de chars et des missiles air-air de moyenne portée.

Mais cela n’empêche pas le gouvernement nord-américain de proclamer sa volonté de paix et d’œuvrer pour l’arrêt des hostilités… Tout en opposant son veto à toute condamnation ou critique d’Israël par le Conseil de sécurité de l’ONU et bloquant toute résolution qui réclame des pauses humanitaires.

Ce rôle de supplétif (voir “Proxy“) conféré à Israël par les USA ne date pas d’hier.

Il y a trente ans déjà, Alexander Haig, le secrétaire d’État déclarait “Israël est le plus grand porte-avions de l’Amérique, il est insubmersible, il ne transporte aucun soldat américain et il est situé dans une région cruciale pour la sécurité nationale des États-Unis“.

En 2017, Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, déclarait aussi “Nos relations en matière de défense sont essentielles pour les deux pays (…) c’est pourquoi je m’engage pleinement à maintenir l’avantage militaire qualitatif d’Israël“.

Depuis que l’État sioniste a lancé son dernier assaut contre les Palestiniens de Gaza en 2023, le régime Biden a dépensé 22,76 milliards de dollars pour le financer.

Dernière initiative pour armer le “porte-avion insubmersible“ : début janvier 2025, le département d’État américain a informé le Congrès de son intention de vendre pour 8 milliards de dollars d’armements au régime de Netanyahu !


Le Moyen-Orient est une région de première importance pour l’économie nord-américaine car elle représente près de 50 % des réserves pétrolières et près de 40 % des réserves gazières dans le monde.

Le contrôle de ces ressources ou tout au moins la possibilité d’influer sur la politique des États du Golfe en la matière est une question stratégique… Et les États-Unis ont besoin d’Israël, “allié sous-traitant“, pour mener cette guerre au Moyen-Orient (voir “Canal Ben Gourion“)

Face à ces ambitions, les actions génocidaires à Gaza, les bombardements en Syrie et au Liban, ne pèsent pas lourd du point de vue de Washington et de ses alliés occidentaux !

L’arrivée de Donald Trump à la présidence des USA ne laisse guère espérer une approche respectant le droit international ou les valeurs humaines.

Il a nommé un fanatique “évangélique“ (voir ce terme) comme ambassadeur en Israël, le même qui lui avait demandé de pousser à l’annexion de la Cisjordanie, le même qui déclarait alors  “Il y a certains mots que je refuse d’utiliser. Il n’y a pas de Cisjordanie – c’est la Judée et la Samarie. Il n’y a pas de colonie – ce sont des communautés, ce sont des quartiers, ce sont des villes. Il n’y a pas d’occupation.

Trump a également nommé une sioniste comme ambassadrice à l’ONU.

Dans sa défense d’Israël, elle reprend les abjections de Netanyahu à propos de l’ONU.

“C’est un antre de l’antisémitisme ! L’ONU a continuellement trahi Israël et trahi l’Amérique, agissant comme l’apologiste de l’Iran et de ses mandataires terroristes« .

L’année 2025 ne s’annonce guère radieuse pour les humains solidaires de leurs sœurs et frères !

Source : auteur

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