Par René Naba
L’élimination du Général Qassem Soleimani, chef de la “Jerusalem Brigad : le récit du Général Kenneth F. Mckenzie, commandant du Centcom, (Central Command).
Ce papier est publié à l’occasion du 5eme anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani, chef de la « Jerusalem Brigad », le 3 janvier 2020, à l’aéroport de Bagdad.
Le titre de l’ouvrage contenant le récit est le suivant :
«The Melting Point: High command and war in the 21th century» By Kenneth F Mac Kenzie and James Mattis – Naval Institute Presse June 2024
Le récit a été publié par le site en ligne « Ar Rai Al Yom » de l’influent journaliste arabe Abdel Bari Atwane en date du 30 Mai 2024, dont le lien pour le locuteur arabophone se trouve ci-joint.
Le récit du Général Kenneth F. Mac Kenzie
A ma prise de fonction, pour la première fois, au sein du Centcom, j’ai constaté en tant que jeune général, l’échec de Barack Obama (démocrate 2008-2016) et de Georges Bush jr (républicain 2000-2008), à entraver la dynamique enclenchée par le général Qassem Souleimani au Moyen-Orient.
J’avais aussi relevé les efforts déployés par les Israéliens pour l’attaquer, sans succès.
En Mars 2019, lorsque j’ai pris le commandement du Centcom, ma première décision a été de m’enquérir de l’existence d’un plan visant à le frapper dans le cas où le président des Etats-Unis demandait de le faire.
J’ai alors donné ordre au groupe de travail chargé de superviser les opérations spéciales au sein du Centcom de peaufiner le plan d’action. D’autres organismes, tels la CIA et de partenaires régionaux, étaient concernés par le cas Soleymani.
Les indices que nous avions recueillis nous ont confirmé que ses partenaires avaient exercé des pressions sur la Maison Blanche pour se livrer à une opération contre Souleymani.
NB : Maillon intermédiaire entre l’Otan (atlantique) et l’Otase (Asie pacifique), le United States Central Command ou CENTCOM (littéralement « Commandement central des États-Unis ») est l’un des onze « Unified combatant Commands » dépendant, depuis le 1er janvier 1983, du département de la défense des Etats Unis. Il est responsable des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Asie du Sud.
Contrairement à d’autres « Unified combattant Commands”, le quartier général du CENTCOM ne se trouve pas dans son aire d’opération. Il se trouve à Macdill Air Force Base, à Tampa (Floride) même si un quartier général avancé pouvant abriter jusqu’à 10.000 personnes se trouve depuis 2003 sur la base aérienne de Al Udeid au Qatar. Parmi les principaux dirigeants du CENTCOM figurent le général Norman Schwarzkopf, le général David Petraeus, le général Tommy Franks, le général Anthony Zinni, l’amiral William Fallon, le général John Abizaid et le général Lloyd Austin, secrétaire à la défense de l’administration démocrate de Joe Biden.
Plusieurs plans d’action ont été examinés et mis de côté, soit qu’ils n’aient pas été jugés fiables sur le plan opérationnel, soit que leur coût politique s’est avéré élevé. Mais ces plans ont tous été améliorés de manière à pouvoir convenir à la Maison Blanche.
Deux mois après ma prise de fonction en tant que commandant du Centcom, les bases américaines en Irak ont subi 10 bombardements au mortier et aux missiles. Il était évident que Qassem Soleimani coordonnait ces attaques, principalement à travers ses réseaux au sein du Hezbollah irakien, un organe paramilitaire radical irakien.
Le paroxysme de cette attaque a été atteint vendredi 27 décembre 2019, lorsque des bases américaines furent la cible d’une trentaine de missiles. Quatre membres du personnel armé américain, deux agents de la police fédérale irakienne, ont été atteints et un entrepreneur américain tué. Si les précédentes anti-américaines visaient à placer les forces américaines sous tension ou constituaient des tirs d’avertissement, la dernière attaque opérée contre une zone habitée visait à infliger des pertes humaines. Il nous incombait donc de répliquer.
De par mes fonctions précédentes, j’étais familiarisé avec ce genre de concertation. J’avais participé à quelques-unes, toutefois, j’avais pleinement confiance en Mark Milley, le chef d’état-major interarmes des Etats Unis. Il savait parfaitement se maitriser dans ce genre d’exercices, qui était marqué par des interventions de personnes non averties des dangers que recelait ce genre d’opérations ou de leurs conséquences.
Comme je n’ignorai pas la focalisation de Donald Trump envers Souleymani, j’ai procédé samedi à une ultime réactualisation du plan d’opération, soupesant les éventuelles conséquences qui pourraient résulter d’une attaque contre le chef des troupes d’élite des Gardiens de la Révolution.
Cibler Souleymani constituerait sans nul doute un objectif légitime. Une telle opération constituerait un fort indice de la volonté des Etats Unis envers l’Iran, alors que cette volonté était absente depuis plusieurs années.
Au terme de la discussion, j’ai notifié ma décision à mes collaborateurs, leur recommandant des cibles à l’intérieur de l’Irak et de la Syrie : Quatre objectifs logistiques et 3 cibles personnels étaient liés à l’opération. La 3 eme cible n’était autre que Qassem Soleimani.
Nous n’avions fait aucune recommandation concernant le Yémen, la Mer rouge ou le sud de l’Irak.
J’ai adressé mes recommandations à Mark Esper, secrétaire à la défense, via le chef d’état-major interarmes Mark Riley. Dans l’après-midi, j’ai obtenu l’accord de ma hiérarchie pour attaquer plusieurs objectifs logistiques ; Mais pas de feu vert pour attaquer Qassem Soleimani.
Nous devions frapper le lendemain dimanche. Esper et Riley devaient ensuite aviser Donald Trump à Mara Largo, convaincus que ces attaques étaient suffisantes.
J’ai alors convoqué mes principaux collaborateurs à Tampa (Floride), siège du QG du Centcom, pour revoir tous les plans mis au point ces derniers mois. Ces plans avaient une fonction anticipative en ce que l’ordre de passage à l’acte ne pouvait émaner que du président Donald Trump, via son ministre de la défense Mark Riley.
Un de nos objectifs au Yémen que nous poursuivions depuis quelques temps, était un chef des « Jerusalem Brigade » qui avait longtemps coordonné les opérations anti américaines ; Un autre objectif visait un navire espion iranien chargé de collecter des informations pour le compte des troupes d’élite des gardiens de la révolution d’Iran, opérant dans la zone de la Mer Rouge. Le 3 me objectif concernait les infrastructures pétrolières du sud de l’Iran et la défense anti aérienne iranienne.
J’étais néanmoins préoccupé par la riposte iranienne. Soit l’attaque aura eu un effet dissuasif sur l’Iran, soit, au contraire, elle donnera lieu à une riposte de vaste envergure.
Réflexion faite, j’étais convaincu que les Iraniens allaient riposter, mais pas nécessairement par un acte de guerre, ce qui me préoccupait depuis plusieurs années ; Les Iraniens avaient d’autres moyens de nous infliger de la douleur.
J’ai donc fait parvenir conclusions au ministère de la défense, via le chef d’état-major inter armes. Je n’ai pas recommandé de ne pas s’attaquer à Souleymani, mais j’ai juste décrit les risques que cette action impliquerait.
Nous avons lancé notre opération contre le Hezbollah irakien, dimanche après -midi, enregistrant de bons résultats. Nous avons bombardé 5 sites en Syrie et en Irak en quatre minutes. Sur l’un des sites, nous avons même tué certains des principaux chefs de la milice chiite irakienne qui étaient réunis en ces lieux.
J’ai immédiatement adressé un compte rendu succinct des résultats de l’opération afin d’en informer le président.
Mark Riley, chef d’état-major, m’a contacté le soir même. Comme prévu, Trump n’était pas satisfait. il avait donné l’ordre de cibler Souleymani si le général iranien se rendait en Irak.
J’étais à mon bureau, à mon domicile, lorsque Riley m’a informé de la réaction de Trump. J’étais alors entouré de mes principaux collaborateurs. Je me suis immobilisé sur mon siège quelques instants. Puis j’ai demandé à Riley de répéter ses propos pour m’assurer que j’avais bien entendu les ordres du président.
Heureusement que je n’avais pas actionné le haut-parleur du téléphone de sorte que mes collaborateurs n’ont rien entendu de cette conversation.
Riley me confirme alors que Trump a donné son feu vert pour bombarder le chef des gardiens de la révolution iraniens opérant en Irak de même que le navire espion iranien chargés des interceptions électroniques opérant en Mer rouge.
L’impression générale qui prévaut dans l’entourage présidentiel est que la réplique américaine allait conduire l’Iran à la table des négociations.
Il était clair que le chef d’état-major américain ne partageait pas l’avis présidentiel. Ni moi non plus d’ailleurs. Nous étions persuadés que notre opération allait entraîner une riposte et non déboucher sur des négociations.
Au terme de cette conversation, j’ai récapitulé au chef d’état-major l’ensemble des ordres que j’ai reçus afin de prévenir tout malentendu. Puis j’ai convoqué une équipe restreinte de mes collaborateurs pour 7 h du matin. Tous ont été surpris des instructions que j’avais reçues.
Nous étions tous conscients des conséquences de ces instructions, notamment du fait que bon nombre de nos alliés seront contraints de s’impliquer d’une manière ou d’une autre dans cette opération.
Nous avons obtenu confirmation que Souleymani allait atterrir à l’aéroport international de Bagdad, d’où il serait à très grande vitesse loin de l’aéroport.
Le Chemin des Irlandais ou l’Avenue RPG ou encore « la route de la mort »
Par chance, le trafic était fluide sur le chemin menant à l’aéroport que maintes aviateurs, marins, soldats désignaient du « chemin des Irlandais », où bon nombre de membres des forces armées américaines et alliées ont trouvé la mort du fait de Souleymani.
…. ((Cette «route de la mort», qui mène de la capitale, Bagdad, à l’aéroport international, est aussi connue sous le surnom d’« avenue RPG », du nom des grenades dont on l’arrose régulièrement, et qui détient le titre peu envié de la route la plus dangereuse d’Irak.
Des dizaines de convois militaires américains et d’expatriés occidentaux sous contrat ont été pris pour cible au cours d’embuscades menées avec des moyens élaborés par des insurgés, lesquels ont abattu des dizaines de personnes le long des huit kilomètres de cette autoroute à six voies. Ainsi d’avril à juin 2004, plus de 50 attaques sur cette autoroute périlleuse, ont été dénombrées par des consultants occidentaux chargés de la sécurité. La demande de départs d’Irak a augmenté en avril en raison des enlèvements d’étrangers et de violents combats dans certaines régions, mais la sécurité ne s’est pas pour autant améliorée pour se rendre à l’aéroport. Aussi les consultants conseillent-ils des « itinéraires de délestage » pour éviter la « route de la mort»….))
Nous avons décidé de faire usage d’un drone MQ 9 équipé de missiles Hellfire (feu de l’enfer), un missile antichar à guidage laser semi-actif, ou à guidage radar en fonction des versions pour atteindre la voiture du général iranien et son cortège.
Le drone ne pouvait survoler longtemps l’aéroport de crainte d’être repéré. Il nous importait donc de connaître avec précision l’heure d’atterrissage. Nous aurions préféré le liquider la nuit, mais, dans ce cas précis, nous étions tributaires de son programme.
Nos informations indiquaient qu’il se rendra de Téhéran à Bagdad, le 31 décembre. Nous avions décidé de frapper Qassem Soleimani, en priorité, afin de ne pas éveiller les soupçons et d’épargner momentanément l’attaque contre le navire espion iranien en Mer rouge, de même le responsable militaire iranien basé au Yémen.
Des manifestations se déroulait, entre-temps, à Bagdad en signe de protestation contre nos attaques contre les bases du Hezbollah irakien. Ceci a renforcé la détermination des Etats Unis de frapper Souleymani. Mais cela nous rappelait des incidents similaires à ceux de Benghazi (Libye).
L’attaque de la mission diplomatique américaine à Benghazi en 2012
… (( …Le 11 septembre 2012 Des jihadistes ont attaqué m’enceinte diplomatique américaine de Benghazi, dans un contexte post-première guerre civile libyenne, tuant l’ambassadeur Christopher Stevens et un fonctionnaire Sean Smith
Plusieurs heures plus tard, une seconde attaque a visé un autre site de la ville, tuant notamment deux contractants de la CIA. Une dizaine d’autres personnes ont également été blessées dans les attaques.
Déclenchées en signe de protestation contre un fim anti-islam, ces manifestations, selon les rapports officiels dévoilés par la presse dans les mois suivant les événements, auraient constitué une réponse à une opération menée par la CIA, l’ambassadeur et le fonctionnaire américain tués étant davantage des victimes collatérales que les premières personnes visées par cette opération. …))
Nous avons donc décidé de renforcer le nombre des marines chargés de la garde de l’ambassade américaine, faisant voler des avions de type AH 64, dans une démonstration de force au-dessus de la capitale irakienne.
L’ambassade américaine à Bagdad “Fortress Amerika N0 One”
Les États-Unis ont transformé le palais de l’ancien président irakien Saddam Hussein en une forteresse pour y loger leur ambassade dans la foulée de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, Fortress Amerika est décrite comme étant comme la plus grande et la plus chère du monde.
S’étendant sur 0,44 Km2, elle a été inaugurée en janvier 2009, dans la zone verte de Bagdad, dans un ancien palais de Saddam Hussein. Cette nouvelle ambassade, aussi grande que le Vatican, compte 21 bâtiments, des restaurants, des magasins, des écoles, un cinéma, une caserne de pompiers et ses propres systèmes de production d’électricité et de traitement des déchets. Elle dispose aussi de ses propres moyens de télécommunication et d’un système de gestion des eaux usées.
Le domaine est 6 fois plus grand que celui du siège des Nations unies à New York, et fait les 2/3 de la taille du National Mall à Washington DC. Surnommée Fortress America, elle comprend 21 bâtiments répartis sur 42 hectares et elle fonctionne de manière autonome, ne dépendant pas des services publics de la ville de Bagdad.
Elle a été construite à la suite de l’invasion américaine de l’Irak, en 2005, à partir des plans du cabinet d’architecture Berger Divine Yaeger inc. Neuf cents (900) ouvriers ont été mobilisés pour la construction de cet édifice terminé le 12 mai 2008 pour un coût de 736 millions de dollars. Située le long du Tigre, à l’ouest du pont 14 Juillet, date commémorative du coup d’État anti monarchique, dans la Zone verte, 3.577 mille contractuels sont chargés de sa sécurité.
La question qui me taraudait était de savoir si l’attaque contre Souleymani allait encourager les manifestants à prendre d’assaut l’ambassade américaine, auquel cas quelles seraient nos relations avec le gouvernement irakien après cette attaque. J’ai néanmoins informé Esper (défense) et Rilley (état-major) de l’information que nous avions en notre possession selon laquelle Souleymani allait quitter Damas le 1 er janvier pour Bagdad.
Le 1 er janvier, dans l’après-midi, je me suis rendu au siège de mon commandement. Le vol de Souleymani avait été retardé d’une heure sur l’horaire prévu. Je me suis installée à mon bureau absorbant un nombre incalculable de tasses de café. J’étais conscient du fait que si le moindre indice se reflétait sur mon visage, cela allait être immédiatement perçu par mes collaborateurs.
Nous étions prêts, mais beaucoup d’éléments échappaient à notre contrôle. Mais nous étions prêts également à nous adapter. Souleymani a enfin pris l’avion à l’aéroport de Damas. L’appareil, un vol commercial, a décollé à 15H30, selon l’horaire de Washington. J’ai alors contacté Rilley qui s’est ensuite rendu en compagnie de Mark Esper à la « situation room », du Pentagone, la salle d’opération ultra sécurisée, pour suivre le déroulement de l‘opération.
L’appareil est apparu sur nos radars. Il a commencé les manœuvres d’atterrissage à Bagdad à 16H35, soit minuit selon l’horaire local.
A 16H40, soit cinq minutes plus tard, le chef du groupe d’action m’interpelle : « Sir, les choses vont aller très vite désormais. S’il existe une recommandation de stopper l’opération, nous devons le décider maintenant ».
Je réponds : « Tirez lorsqu’il sera temps ».
Nous avons aperçu alors Soleimani s’engouffrer dans la voiture se dirigeant vers le parking de l’aéroport, suivie de la voiture de sécurité, pour prendre la direction du « chemin des Irlandais ». Il était 16H42. J’avais déjà donné au groupe d’action ordre de tirer.
L’expérience nous a enseigné qu’une délégation de pouvoir aux subalternes, le plus tôt possible, leur permet d’agir sans référer à la hiérarchie.
Nos yeux étaient rivés sur l‘écran. Une fumée blanche apparait soudainement sur nos écrans, accompagnée des débris de la voiture de Souleymani, puis, deux secondes plus tard, des débris de la voiture de sécurité. Le silence a régné dans mon bureau.
Yémen : notre 2me cible visait au Yémen une maison isolée supposée abriter le commandant des gardiens de la révolution iraniens. Mais le chef militaire iranien avait déjà quitté les lieux.
Mais le fait d’avoir visé deux cibles, l’une en Irak, l’autre au Yémen, à l’aide de treize missiles, a constitué pour nous un formidable exploit. Nous avions la certitude que Souleymani avait été assassiné.
Vers 21H, les chaînes d’information ont commencé à diffuser la nouvelle.
Épilogue : Vers le retrait des troupes américaines d’Irak
L’assassinat du général Soleimani a déclenché un processus devant aboutir à terme au retrait américain d’Irak.
Au surlendemain de l’attaque américaine, le parlement irakien votait le 5 janvier 2020 en faveur du départ des soldats américains d’Irak ; conséquence de l’élimination par les Etats-Unis par un tir de drone du commandant de la «Jerusalem brigad» des gardiens de la révolution iranienne, et de son lieutenant irakien, al-Mouhandis, chef d’ «Al Hached Al Chaabi», la milice chiite irakienne vainqueur de Daech.
Ce vote faisait suite à plusieurs jours de manifestations en Irak et en Iran invitant le gouvernement de Bagdad à voter le départ des 5.200 militaires officiellement déployés par Washington depuis 6 ans en Irak pour lutter contre l’État islamique.
Les Américains avaient pris pied en Irak à la suite de leur invasion de l’Irak, en 2003, au cours de laquelle avait été renversé Saddam Hussein. Un contingent de 150.000 hommes dans 105 bases militaires avait été déployé, porté à 170.000 lors des violences communautaires de 2006.
Les États-Unis avaient fini par se retirer du pays en décembre 2011, sur ordre de Barack Obama, après 9 années d’occupation. Sur les 40.000 soldats encore présents à cette époque, seuls était restée une grosse centaine d’hommes, chargés d’entraîner les forces armées irakiennes et à protéger l’ambassade de Bagdad.
Avec le lancement de la coalition internationale contre l’État islamique en 2014, les États-Unis ont été contraints de réinvestir militairement l’Irak. Le nombre de soldats envoyés sur place est progressivement monté pour atteindre 3500 en juin 2015, puis 5000 en 2016. Ces forces ont été officiellement dépêchées pour jouer le rôle de « conseillers militaires ».
Le vote du parlement irakien devrait mettre fin à une présence militaire américaine de 17 ans, matérialisée par des dépenses de l’ordre de 6 trillions de dollars (six mille milliards de dollars), 5.000 morts et 33.000 blessés.
A la faveur de la guerre de Gaza, en 2023, et les actions de harcèlement qui se sont envuivies de la part des alliés du mouvment islamiste palestinien Hamas contre les bases américaines de Syrie et d’Irak, Les États-Unis et l’Irak sont parvenus à un accord, le 6 septembre 2024, sur les plans de retrait des forces de la coalition dirigée par les États-Unis en Irak. Le plan prévoit le départ de centaines de soldats d’ici à septembre 2025, le reste devant partir d’ici à la fin de 2026.
Le démantèlement des bases américaines entraînerait la fermeture de la base américaine d’Al Tanaf, à la frontière syro-irakienne et libérerait ainsi la voie au transit transfrontalier entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, affectant considérablement l’efficacité du blocus américain contre la Syrie et l’Iran.
Sur ce thème, cf, ce lien
Décryptage de l’intoxication de Mike Pompeo sur l’Iran et Al Qaida
- https://www.renenaba.com/decryptage-de-lintoxication-de-mike-pompeo-sur-les-liens-supposes-entre-le-liran-et-al-qaida-1-2
- https://www.madaniya.info/2022/04/16/decryptage-de-lintoxication-de-mike-pompeo-sur-liran-2-2/
Lien
Source : auteur
https://www.madaniya.info/…