Par Anadolu
Le régime Baas, au pouvoir en Syrie depuis 1963, a vu son règne sanglant de 61 ans s’effondrer avec la perte du contrôle de la capitale Damas.
AA / Ankara / Damas
Le Parti Baas arabe socialiste est arrivé au pouvoir en Syrie en 1963 à la suite d’un coup d’État. En 1970, après un coup d’État interne au parti, Hafez al-Assad, le père de Bachar al-Assad, a pris le pouvoir et est devenu président de la Syrie en 1971.
Bachar al-Assad a pris la tête du régime en 2000 après la mort de son père.
Le régime Assad et le pouvoir du Baas ont pris fin avec l’entrée des groupes d’oppositions armées dans la capitale Damas au matin du 8 décembre.
En 2011, alors que des mouvements populaires réclamaient la liberté en Syrie, le régime a répondu par la répression violente de ces manifestations.
Les interventions violentes du régime, au cours desquelles des milliers de personnes ont été tuées, ont transformé la situation en guerre civile.
Alors que les groupes d’opposition armés ont entamé une longue lutte, le régime a refusé de résoudre le problème par la diplomatie et des moyens pacifiques malgré les pressions internationales.
Après les violents affrontements du 27 novembre dernier, le régime a perdu le contrôle de plusieurs régions, notamment Alep, Idleb et Hama.
Enfin, avec les manifestations de samedi 7 décembre dans les rues de Damas, les forces du régime ont commencé à se retirer des institutions publiques et des rues, tandis que les groupes anti-régime ont renforcé leur contrôle du centre-ville.
Ainsi, le régime Baas, qui a duré 61 ans, et la dynastie Assad, au pouvoir depuis 53 ans, ont pris fin.
- Déclaration du Premier ministre du régime déchu
Mohammed Ghazi al-Jalali, Premier ministre sous le régime de Bachar al-Assad, a déclaré dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux qu’ils étaient prêts à travailler avec un gouvernement choisi par le peuple syrien et à fournir tout soutien nécessaire.
Il a appelé à ne pas nuire aux biens publics, en ajoutant : « Nous tendons la main aux opposants qui nous ont tendu la leur et ont dit qu’ils ne toucheraient à personne. »
Jalali a également souligné que « la Syrie appartient à tous les Syriens. Ce pays peut redevenir un pays normal, avoir de bonnes relations avec ses voisins et le monde. Ce choix revient au gouvernement que le peuple syrien élira. Nous sommes prêts à coopérer avec ce nouveau gouvernement et à lui fournir tout le soutien nécessaire, en transférant facilement les dossiers de l’État. »
- Déclaration du leader de Hayat Tahrir al-Sham, Ahmed al-Shara
Ahmed al-Shara (Abu Mohammed al-Jolani), le leader du groupe armé anti-régime Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – [Hayat Tahrir al-Cham (HTC)], a averti sur les réseaux sociaux de ne pas s’approcher des institutions publiques à Damas, en précisant : « Ces institutions resteront sous la surveillance de l’ancien Premier ministre jusqu’à leur transfert officiel. »
Il a ajouté : « Il est strictement interdit de s’approcher des institutions publiques. Elles resteront sous la surveillance de l’ancien Premier ministre jusqu’à leur transfert officiel. Il est aussi interdit de tirer en l’air. »
- Derniers Développements en Syrie
Le 27 novembre dernier, des affrontements ont éclaté dans la banlieue ouest de la province d’Alep entre les forces du régime et les groupes armés anti-régime.
Le 30 novembre, les groupes anti-régime ont pris la majeure partie du centre d’Alep, et ont établi leur domination sur toute la province d’Idleb le même jour. Après des combats violents, ils ont pris le contrôle du centre-ville de Hama le 5 décembre.
Les groupes anti-régime ont pris plusieurs localités dans la province stratégique de Homs, en route vers Damas.
Le 6 décembre, les forces militaires de l’opposition ont lancé une opération dans la province de Deraa, près de la frontière jordanienne, et ont repris le contrôle du centre-ville après des affrontements.
Le 7 décembre, toute la province de Soueïda dans le sud de la Syrie est passée sous le contrôle des groupes d’opposition. Le même jour, les forces locales de l’opposition à Quneitra ont pris le contrôle de la capitale provinciale.
Les forces anti-régime ont également pris le contrôle du centre-ville de Homs, province stratégique menant à Damas, le 7 décembre.
Les groupes progressant vers le sud-ouest de Damas ont pénétré dans les banlieues sud de la capitale le 7 décembre. Les forces du régime ont commencé à se retirer de sites stratégiques, notamment le ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur et l’aéroport international.
Le 8 décembre au matin, les groupes armés anti-régime ont pris le contrôle total de la capitale Damas, marquant la fin du régime d’Assad.
Le 1er décembre, l’Armée nationale syrienne, opérant dans la banlieue d’Alep, a lancé, de son côté, l’opération ‘’Aube de la Liberté’’ contre le groupe terroriste PKK/YPG dans le district de Tall Rifat, libérant la région de la présence terroriste.
Source : Anadolu
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