Photo : manifestation contre l’extrême-droite à Paris, le 15 juin 2024 © AFPS
Communiqué de l’AFPS
L’AFPS enregistre avec la plus grande inquiétude les résultats du premier tour des élections législatives françaises. Confirmant les estimations des dernières jours, l’extrême-droite arrivée en tête avec près de 34% des voix, est pour la première fois de toute l’histoire de la Ve République aux portes du pouvoir.
La dissolution de l’Assemblée nationale voulue par le président de la République provoque de fait un séisme politique dans le pays. Il est à craindre que se dessine un avenir des plus sombres notamment pour les personnes les plus fragiles socialement et économiquement, mais aussi pour celles et ceux qui de tous temps sont la cible de l’extrême-droite en raison de leur origine, de la couleur de leur peau, de leur religion supposée ou de leur orientation sexuelle.
Dans l’histoire du monde, à chaque fois que l’extrême-droite est parvenue au pouvoir, elle a menacé les droits humains fondamentaux. Elle a attaqué frontalement la démocratie, la liberté d’agir et d’expression des contre-pouvoirs citoyens. Les partis, les syndicats, les associations, les ONG, les réseaux d’entraide avec qui l’AFPS partage ses valeurs universelles d’égalité, de fraternité, de liberté et de solidarité ont toutes les raisons de vouloir empêcher que cette extrême-droite obtienne une majorité absolue la semaine prochaine.
Avec l’ensemble du mouvement associatif et solidaire, nous refusons de payer le prix fort de sa victoire annoncée pour demain. Une victoire qui, nous privant de notre capacité à intervenir, limiterait notre champ d’action en faveur des droits du peuple palestinien.
Une victoire qui pourrait nous imposer de taire toute critique à l’égard du régime d’apartheid israélien coupable de génocide à Gaza. Les représentants de l’extrême-droite et de leurs alliés n’ont eu de cesse durant la campagne électorale d’instrumentaliser le drame des Palestiniens de Gaza pour accuser leurs adversaires d’antisémitisme dès qu’ils se déclaraient en faveur d’un cessez-le-feu. Utilisant tous les concepts répressifs des ministres sortants Darmanin et Dupond-Moretti, ils sont prêts, sous prétexte de lutter « contre toute apologie du terrorisme », à interdire de manifester celles et ceux qui par leurs mobilisations pour la Palestine menaceraient leur vision « de l’ordre public ». Leur parti pris en faveur du régime d’extrême-droite de Netanyahou ne laisse aucun doute sur le fait qu’ils mettront tout en place pour affaiblir le soutien international au peuple palestinien et pour tenter de nous faire taire en France.
Pour toutes ces raisons, l’association France Palestine Solidarité renouvelle solennellement son appel à faire barrage à l’extrême-droite par tous les moyens dans les urnes comme dans les mobilisations.
Le Bureau National de l’AFPS, le 1er juillet 2024
Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…