Par Luc Michel

# CENTRAFRICA-NEWS-TV/
LA GUERRE MEDIATIQUE (III) :
LA FRANCE PREMIERE CIBLE EN AFRIQUE

Edité par Luc MICHEL
Et CENTRAFRICA-NEWS-TV/

2024 03 08/
Avec PRESS TV

« En Afrique, un système de désinformation venu de Russie cible la France … » (TF1)

« 100 spécialistes militaires russes sont arrivés dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. » Cette annonce, publiée ce mercredi 24 janvier par des canaux Telegram proches des renseignements russes, met fin à plusieurs mois de rumeurs selon lesquelles la Russie serait prête à se déployer dans le pays, après le départ total des troupes françaises.

Dans le même temps, Vladimir Poutine recevait en grande pompe son homologue tchadien, pourtant allié de la France. Des coopérations qui se multiplient, et qui sont le fruit d’une campagne de déstabilisation acharnée de la part des réseaux de propagande du Kremlin sur l’ensemble du Sahel. Décryptage « d’une manipulation contre la France ».

LE NARRATIF RUSSE GAGNE DU TERRAIN

On se souvient d’abord de ces nombreuses vidéos animées devenues virales sur le continent. Le graphisme, minimaliste mais efficace, suffisait largement à faire passer un message anti-français. À titre d’exemple, l’un de ces clips montrait les milices du groupe Wagner comme les sauveurs du Mali ou du Burkina Faso, face à une armée française avide, dépeinte comme un serpent. Une semaine plus tôt, une autre séquence caricaturait la France sous les traits d’un rat, chassée encore une fois par les « musiciens » de Prigojine.

À chaque fois, la stratégie est claire : nourrir le sentiment anti-impérialiste à l’égard de la France.

Pour le remplacer par un sentiment pro-russe ?

C’est en tout cas la bascule que l’on observe sur les réseaux sociaux. Face à l’ancien colonisateur, la Russie apparait comme un partenaire égal.

À travers des publications sur Facebook et des boucles WhatsApp, deux réseaux privilégiés sur le continent, on salue le « partenariat entre pairs » noué avec la Russie, soulignant l’existence de liens « d’échange gagnant-gagnant pour toutes les parties ». « Presque tous les États africains apprécient désormais la Russie pour son approche, sa position, sa manière de faire les choses », résume une publication.

Un narratif alimenté également par des figures particulièrement influentes dans la région, à l’instar de Duduzile Zuma. Un nom familier, puisqu’il s’agit de l’une des filles de l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma. Auprès de ces centaines de milliers d’abonnés à travers ses différents réseaux sociaux, la jeune femme est devenue l’un des rouages de la propagande russe au Sahel. Dès le début de la guerre en Ukraine, elle relaie le hashtag #IstandwithRussia et vante les qualités de Vladimir Poutine, « l’homme dont le monde a besoin ». Si bien qu’elle a fini par devenir « l’un des moteurs et le point de départ d’une campagne de tweets qui ont été recopiés dans l’espace informationnel sud-africain », selon l’analyse du Centre pour la résilience de l’information (CIR), cité par Bloomberg.

Les Russes peuvent aussi compter sur le réseau d’influenceurs panafricanistes, ce mouvement qui promeut l’indépendance totale du continent africain.

Des visages devenus des relais de la propagande pro-russe. Une méthode en tout point similaire à celle utilisée par Moscou en Europe. Mais bien plus efficace. Et pour cause, ce territoire est particulièrement sensible à la désinformation. Un phénomène lié à l’instabilité de cette région où se multiplient les conflits et à l’essor des réseaux sociaux, devenus aujourd’hui accessibles grâce au smartphone. « Avec l’essor du smartphone, qui s’est démocratisé, est arrivé le phénomène des groupes WhatsApp », nous explique ainsi Samba Dialimpa Badji. Chercheur à l’Université OsloMet spécialisé en désinformation, il souligne que désormais, les réseaux sociaux sont accessibles « jusqu’au fin fond des villages », là où la population n’a pas nécessairement le « niveau d’instruction et d’éducation numérique nécessaire » pour conserver un esprit critique. « Tout contenu qui tombe entre leur main est considéré comme un contenu authentique, et est partagé avec frénésie. » Un phénomène face auquel la modération vantée par les plateformes apparaît comme largement insuffisante.

LA ‘RUSSOSHERE’

La télévision flamande VRT dit encore : « Des enquêtes médiatiques ont révélé qu’un belge était à la tête d’un média de propagande Russe dont l’influence grandissait, notamment sur le continent africain. Cet homme, Luc Michel, est l’un des dirigeants de Russosphère. Le « média » actif sur YouTube et les réseaux sociaux, propage des messages de propagande russe, anti-occidental (…) Dans son enquête, la BBC pointe les conclusions de la Fondation Konrad Adenauer, un groupe de réflexion allemand de centre droit, selon laquelle « la désinformation russe a contribué à chasser les forces françaises des pays du Sahel, en particulier du Burkina Faso ». »

« Selon un rapport de l’équipe de désinformation mondiale (sic) de la BBC, la campagne visant à étendre l’influence dans certaines anciennes colonies françaises d’Afrique est menée par ce que l’on appelle la Russosphère (sphère russe), des groupes d’activistes qui promeuvent des idées anti-occidentales et pro-Kremlin sur différents réseaux sociaux. » (BBC).

POURQUOI LES AFRICAINS BRÛLENT LE DRAPEAU FRANÇAIS ET CRIENT « VIVE POUTINE »

La DEUTSCHE WELLE BRASIL écrit :
« Peu après le coup d’État au Niger, des manifestants favorables aux militaires putschistes ont été vus en train de brûler des drapeaux français et de scander « Russie, Russie » ou « Viva Poutine » devant l’ambassade de France à Niamey. Les images ont attiré l’attention sur un développement qui n’a pas reçu l’attention qu’il mérite dans la presse occidentale : la présence et l’influence croissantes de la Russie dans plusieurs pays africains. Ces dernières années, certains pays africains ont renoncé à coopérer avec la France, qu’ils accusent d’ingérence dans les affaires intérieures, au profit de la Russie, qui leur fournit des armes, voire des céréales. Le Niger ne serait que l’exemple le plus récent, après le Mali et le Burkina Faso, d’un pays de la région du Sahel ayant subi un coup d’État après 2020 puis se tournant vers la Russie. Le Sahel est une vaste bande de territoire qui traverse horizontalement le continent africain, d’un bout à l’autre, et traverse des pays comme le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Nigeria, étant l’une des régions les plus pauvres du continent, ravagée par des conflits et avec une forte présence de groupes terroristes. »

« Le Niger a été une colonie française du début du XXe siècle jusqu’en 1960, date à laquelle il est devenu un pays indépendant. Elle est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs d’uranium des centrales nucléaires françaises, avec environ un tiers du total dans un pays où 70 % de l’électricité est produite par des réacteurs atomiques. Pour de nombreux Africains, le passé colonial pèse lourdement sur la France. À cela s’ajoute, dans la période postcoloniale, le soutien fréquent de l’Élysée aux autocrates africains. De plus, de nombreuses personnes en Afrique perçoivent le président Emmanuel Macron comme arrogant, ce qui n’améliore certainement pas l’image de la France. »

« Depuis 2013, près de 5 000 soldats français ont été déployés pour combattre les groupes jihadistes au Mali, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger et en Mauritanie. En août 2022, plus de neuf ans après avoir été accueillis au Mali comme « sauveurs », les 2 400 soldats français ont achevé leur retrait du pays, ordonné par Macron en raison de la détérioration des relations avec la junte militaire au pouvoir à Bamako et face à une hostilité croissante. de l’opinion publique locale envers la France. Deux mois plus tard, c’était au tour des quelque 400 militaires français présents au Burkina Faso de quitter le pays. Sur le contingent initial, la France maintient 2 500 soldats dans la région, répartie entre le Tchad et le Niger, pour lutter contre les groupes terroristes armés au Sahel. Le départ des militaires français est généralement suivi d’un rapprochement avec le groupe Wagner, comme dans le cas du Mali, où la junte militaire au pouvoir à Bamako a passé un accord avec les mercenaires pour soutenir son armée. »

« Opération sur les réseaux sociaux : La Russie sait comment exploiter les sentiments anti-français en Afrique. Une récente enquête menée par la société britannique Logically a montré que les activités de désinformation généralisées sur les réseaux sociaux ont contribué à promouvoir des positions anti-occidentales et pro-russes sur le continent. Des messages typiques accusent la France de néocolonialisme, font l’éloge du président Vladimir Poutine et des mercenaires du groupe Wagner et promeuvent la désinformation bien connue sur le gouvernement ukrainien, qualifié de « nazi ».

« Le réseau, qui opère sur Facebook, YouTube et Telegram et s’appelle Russosphère, est lié à un militant politique (…) belge, Luc Michel. La Russosphère, qui se définit comme « un réseau de défense de la Russie », s’est renforcée début 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. »

« La plupart des opérations de Michel en Afrique promeuvent le panafricanisme et les sentiments anticolonialistes comme point de ralliement pour soutenir la thèse centrale de Michel : selon laquelle les pays africains gagneraient s’ils se distanciaient de leurs colonisateurs européens et développaient des relations solides avec la Russie (…) L’argument a du succès dans plusieurs pays africains car il repose sur des sentiments réels et largement répandus au sein de la population.

«Je pense qu’il est tout à fait raisonnable de supposer que la plupart des gens [au Nigeria] sont actuellement pro-russes», a commenté l’expert sahélien Abiol Lual Deng dans une interview à la DW. »

# DES RÉSEAUX SOCIAUX AUX RUES

La BBC écrit encore :
« Il est difficile d’évaluer l’impact de campagnes de désinformation spécifiques, mais en Afrique, le message pro-russe est entendu – amplifié, selon les analystes, par des influenceurs locaux cultivés par la Russie. « Le succès de personnes comme Luc Michel est dû à son opposition à la France. Il exploite les griefs réels sur le terrain », explique Kevin Limonier, professeur associé à l’Université de Paris-8, qui étudie les opérations d’information de Moscou en Afrique. « La désinformation russe a été un facteur contribuant à chasser les forces françaises des pays du Sahel, notamment du Burkina Faso », selon Ulf Laessing, de la Fondation Konrad Adenauer, un think tank allemand de centre-droit. »

« Depuis 2013, quelque 5 000 soldats français avaient été déployés pour combattre les groupes djihadistes militants au Mali ainsi qu’au Burkina Faso, au Tchad, au Niger et en Mauritanie. Mais l’année dernière, ils se sont retirés du Mali et s’apprêtent à quitter le Burkina Faso. Beverly Ochieng, de BBC Monitoring, partage cet avis : « Des drapeaux russes ont été brandis lors de manifestations au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, et cela est dû en partie à des opérations d’information pro-russes ». Au Burkina Faso, des manifestants ont attaqué l’ambassade de France et ont été entendus réclamant des liens plus étroits entre Ouagadougou et Moscou. »

« Cela rejoint directement les objectifs de Luc Michel : « Je pense que la Russie doit remplacer les Français dans toute l’Afrique », a-t-il confié à la BBC. « Estimer l’impact des opérations d’information est presque impossible », affirme Kevin Limonier. Mais une chose est sûre : ces opérations inquiètent l’Occident.

À Paris, selon Limonier, « les diplomates et les militaires, ils le lisent, ils le voient et ils disent : ‘Oh mon dieu' ». »

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