Par Caitlin Johnstone
Nous sommes le 7 avril. Nous venons d’assister à six mois d’atrocités justifiées par l’évènement du 7 octobre, « qui ne s’est même pas déroulé comme les médias nous l’ont raconté. ».
Six mois déjà. La moitié d’une année.
Une moitié d’année d’apologie du génocide.
Six mois de mensonges les plus scandaleux possibles et imaginables.
Une moitié d’année à voir des corps d’enfants déchiquetés et réduits à l’état de squelettes sur nos réseaux sociaux.
Six mois d’atrocités justifiées par l’évènement d’octobre, qui ne s’est même pas déroulé comme les médias nous l’ont raconté.
Six mois pendant laquelle les représentants des gouvernements occidentaux ont prétendu que les preuves évidentes de crimes de guerre n’étaient qu’un mystère inexplicable pour lequel nous espérons bien avoir des réponses.
Six mois de déclarations des autorités israéliennes annonçant ouvertement leurs intentions génocidaires en hébreu pour leur public israélien, se contentant d’évoquer les droits de l’homme et la compassion en anglais, pour leur public progressiste occidental.
Six mois à lire des rapports selon lesquels les Forces de défense israéliennes ont fait quelque chose d’incroyablement malfaisant, à se dire “Ce n’est pas possible, je vais vérifier”, puis à se dire “C’est encore plus horrible que je ne le pensais”.
Six mois au cours desquels la classe politico-médiatique occidentale a tenté de présenter le parrainage direct d’un génocide actif comme une réalité autre que ce qu’elle est vraiment.
Six mois pendant lesquels la presse grand public a titré passivement “un enfant palestinien se prend une balle”.
Six mois à insulter notre intelligence.
Six mois à insulter notre humanité.
Six mois de souffrances inouïes.
Six mois de traumatisme irréparable.
Six mois de pertes irremplaçables.
Ça craint, putain. Ça craint tellement. J’ai toujours souhaité commenter les crimes de l’empire, mais ces six derniers mois ont été vraiment éprouvants. C’est monstrueux de devoir regarder en direct l’enfer sur terre, jour après jour, la compassion au cœur. L’unique raison de poursuivre mon travail est qu’il doit être fait, et que je sais que ma propre souffrance n’est rien comparé à ce que vivent les Palestiniens à l’heure qu’il est.
Il faut que cela cesse. Il faut y mettre un terme de toute urgence. Mais aucun signe n’indique que ce soit bientôt possible.
Je n’ai rien de sage ou de perspicace à ajouter à tout cela ces temps-ci. Certains jours, tout ce qu’on peut faire, c’est pointer du doigt le cauchemar et l’appeler par son nom, en se contentant de regarder la réalité en face, et se sentir concernés.
Tout ce que je peux dire, c’est que nous ne sommes pas les seuls à voir ce que nous voyons. Le monde entier regarde Israël commettre ses atrocités de masse terrifiantes, soutenu par la pleine puissance de l’empire, tandis que toujours plus d’yeux s’ouvrent à la réalité des implications pour leur société et à tout ce qu’on leur a dit de croire.
Toute évolution positive du comportement humain passe toujours par un éveil de la conscience, et Gaza est en train d’éveiller la conscience de l’Occident comme jamais auparavant.
C’est toujours ça. Que quelque chose de bon puisse un jour émerger de ce tas de merde immonde, c’est toujours ça.
C’est tout ce que j’ai à vous dire. C’est le mieux que je puisse faire pour l’instant.
Source: Caitlin Johnstone, 3 avril 202
Source : Vu du Droit
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