Fabrice Beaur répond aux questions de Karel Huybrechts

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REVUE DE PRESSE – PRESS REVIEW – ГАЗЕТА/
PCN : BILANS, ANNIVERSAIRES , REGARDS ET PERSPECTIVES … (PARTIE IV)
FABRICE BEAUR REPOND AUX QUESTIONS DE KAREL HUYBRECHTS (Février 2012)

Partie IV

Prépublication en version digitale Pdf par le Service de Presse du PCN (Bruxelles & Kishinev) en mai 2013.

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PARTIE I :

LE COMBAT DES COMITES ELAC POUR LA JAMAHIRIYA LIBYENNE

* QUESTION – Karel Huybrechts : Commençons par l’actualité brûlante. Malgré la censure quasi-totale des médias de l’OTAN, les comités ELAC apparaissent incontestablement comme le plus grand succès de notre Organisation transnationale. Comment tout cela a-t-il démarré ?

Fabrice BEAUR : Les choses ont démarré si l’on peut dire «à froid », quelques jours avant les événements de Libye. C’est-à-dire le coup d’état organisé par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, avec l’aide à la fois d’islamistes libyens, mais aussi de l’opposition libérale et pro-occidentale exilée en France, en Angleterre et aux Etats-Unis, avec certains libéraux libyens de l’intérieur, contre la Jamahiriya libyenne.

Les 5, 6 et 7 février 2011 s’était tenu à ZAWIAH en Libye, près de Tripoli, la VIe Convention européenne du MEDD-MCR. Au sein de cette convention s’est déroulé en fait une confrontation inattendue, un choc direct entre une fraction libérale, qui était installée cette fois-ci au sein même du Mouvement des Comités Révolutionnaires libyen, le MCR, et une fraction révolutionnaire et socialiste qui comprenait le Leadership européen du MEDD-MCR, la plupart de ses fractions organisées en Europe, mais aussi un nombre conséquent de Libyens décidés à protéger la Révolution de Mouammar Kadhafi.

La VIe Convention ne ressemblait absolument pas à celles précédemment tenues en Libye ou en Europe, où régnait un consensus, un accord général et des débats feutrés. Cette convention, et les vidéos qui y ont été faites le prouvent, ressemblait en beaucoup de points au Congrès de Londres en 1903, où s’opposèrent pour la première fois les Mencheviks et les Bolcheviks au sein du Parti social-démocrate russe. Le but de ces libéraux était purement et simplement la liquidation du MEDD-MCR et celle qui aurait suivi du Mouvement international des Comités Révolutionnaires. Un projet ubuesque y fut présenté par des hommes de paille des libéraux libyens, c’est-à-dire quelques Européens n’appartenant pas aux fractions constituées du MEDD-MCR. Ils y ont tenté d’imposer un projet qui était de transformer le MEDD-MCR de mouvement révolutionnaire en une espèce d’association culturelle ne faisant plus politique. Au sein de ce VIe congrès, ces libéraux qui se sont révélés ensuite des traîtres, ont été immédiatement contrés par Luc MICHEL, qui n’a quasiment pas quitté la tribune pendant ces trois jours, où il a imposé résolutions et contre-attaques, aidé par une grande partie des Libyens présents qui se sont rendus compte de ce que représentait ce congrès pour la liquidation du Socialisme en Libye. Cette aide manifestée de façon concrète, notamment par des interviews télévisées et le point de vue des radicaux du MEDD-MCR exposé par Luc MICHEL, mais aussi d’autres délégués, dans le journal des Comités Révolutionnaires libyens « LA MARCHE VERTE ».

Dès le premier jour du congrès, Luc MICHEL était monté à la tribune pour annoncer les événements qui allaient ensanglanter la Libye. Suivant depuis plusieurs mois la marche de ce qu’on a appelé les soi-disant « révolutions arabes », en fait la série de coups d’état américains organisés par l’administration Obama avec l’aide des Britanniques et des Sarkozystes français, il a tout de suite compris l’évènement. Pour avoir surtout suivi et combattu depuis une dizaine d’années en Europe même ce qu’on a appelé les « révolutions de couleur », Luc MICHEL avait tout de suite discerné l’opération politique en cours et ses visées géopolitiques. Le 6 février 2011, sur la Place Verte de Tripoli, devant la caserne d’où étaient partis les révolutionnaires le 1er septembre 1969, haut lieu symbolique évidemment soigneusement choisi, il annonçait la future agression contre la Libye et la Syrie dans un entretien en vidéo réalisé pour PCN-TV, le média communautaire du PCN.

Fabrice BEAUR : Une vidéo qui a fait le « buzz » sur le net, puisqu’on en est actuellement à sa diffusion sur plus de 150 sites spécialisés et à plus de 150.000 visions.

Déjà en Libye, la décision de Luc MICHEL était prise de créer une Organisation de résistance en Europe même, paneuropéenne, organisée, radicale, de façon à aider à la défense de la Jamahiriya libyenne agressée. C’était exactement d’ailleurs le projet qu’il avait défendu à la tribune de la VIe Convention du MEDD-MCR. Dans l’avion qui le conduisait en retour à Bruxelles, le 10 février, il dressait en quelques notes les axes d’organisation de ce qui allait devenir les Comités ELAC, les « Euro-Libyan Action Committees ». Y compris le nom et le sigle.

Fabrice BEAUR : Lorsque le 16 février, le coup d’état occidental en Libye est en route, nous sommes prêts dans toute la Grande-Europe, tout est organisé, l’Appel constitutif des Comités ELAC  a déjà été écrit et traduit en 4 langues, et des secrétariats commencent à travailler à Bruxelles, à Paris mais aussi en Russie, en Turquie, en Moldavie et au Québec.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Lorsque l’on compare l’aventure des Comités ELAC et de son Réseau de Résistance jamahiriyen à des combats similaires menés dans le passé, une maîtrise incontestable apparaît cette fois. Je pense particulièrement au soutien à la Yougoslavie et au Président Milosevic en 1998-2004. Ou encore au combat pour la Résistance ba’athiste des « Comités Irak de Base » depuis 2003…

Fabrice BEAUR : Effectivement, nous avons une grande expérience des actions internationales ou plutôt transnationales, de soutien aux pays agressés par l’Occident, les USA et l’OTAN. Nous sommes intervenus dès 1996 en Yougoslavie pour défendre la troisième Yougoslavie socialiste du président Milosevic. Nous sommes ensuite, après la première des « révolutions de couleur », le premier des coups d’état réalisés avec succès par l’Occident à Belgrade, intervenu massivement et de la façon la plus active dans la défense du président Milosevic devant le pseudo TPIY, le Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie. De la fin 2002, et surtout après 2003 et la chute de Bagdad, nous avons lancé les « COMITES IRAK DE BASE » en vue de soutenir la Résistance nationale ba’athiste irakienne.

En 2004, le grand quotidien bruxellois LA LIBRE BELGIQUE devait écrire que « les Comités Irak de base étaient l’organisation la plus visible en Europe de soutien à la Résistance irakienne ». Et nos adversaires sionistes ne s’y sont pas trompés, puisque dès 2003 une vaste campagne était lancée sur Internet contre Luc MICHEL lui-même et les COMITES IRAK par l’officine israélienne MEMRI, dépendant de Tsahal.

Fabrice BEAUR : Dans ces combats, nous avons effectivement rencontré des problèmes, non pas uniquement évidemment avec l’adversaire, l’OTAN et le système en Europe, mais à l’intérieur même des mouvances qui participaient à nos combats. Des opérations de sabotage ont été menées, en particulier dans les rangs de la défense du Président Milosevic. Des campagnes de calomnie organisées par des sionistes infiltrés aux USA et aux Pays-Bas contre Me Jacques VERGES, le célèbre avocat français, et Luc MICHEL. Des agents provocateurs occidentaux et sionistes se sont, en effet, à plusieurs reprises introduit dans nos rangs, en particulier dans la partie de cette mouvance que nous n’organisions pas directement. A la fin, le « Comité International de Soutien au Président Milosevic » (ICDSM) n’était plus actif qu’en France, en Belgique et en Serbie.

Il est à noter que seule la fraction francophone du Comité, par son travail, a accédé aux grands médias. En Suisse et en France notamment. Le point d’orgue a été le débat télévisé sur la chaîne française « LCP-Public Sénat » (Paris), opposant les porte-paroles officiels du TPIY à Me VERGES et Luc MICHEL. Gagné largement aux points par les deux défenseurs de MILOSEVIC, ce débat sera le premier et le dernier ! 

Fabrice BEAUR : Tout cela a fait perdre du temps, des bonnes volontés. Et c’est le but de ces agents provocateurs.

Avec les Comités ELAC, les choses ont été au début différentes. En effet ELAC a  surgi directement constituée et pendant les premières semaines de combat nous n’avons pas subi les coups des parasites de toutes les luttes révolutionnaires, c’est-à-dire de ceux qui sont là pour détourner des militants, faire de l’argent sous prétexte de « journalisme indépendant ». Sans parler des saboteurs qui sont là pour détourner un combat. Ceux-ci arriveront malheureusement ensuite mais leur sale travail aura une portée beaucoup plus limitée.

Fabrice BEAUR : Fin avril, après – et nous y reviendrons – la grande Conférence internationale que les Comités ELAC ont co-organisée à Tripoli avec le Ministère des Affaires étrangères libyen et l’Union nationale de la jeunesse libyenne, nous avons commencé à voir arriver ces spécialistes de la récupération politique, ces parasites du combat révolutionnaire. Ils ont commencé à diffuser leurs fausses thèses. Ils ont commencé à se rallier de façon suspecte à la Jamahiriya libyenne, qu’ils avaient au préalable traînée dans la boue. Tout cela finira dans un psychodrame ridicule à l’hôtel Rixos à Tripoli, au Centre de presse international, lors des combats qui ont entraîné la prise de Tripoli par les forces occidentales et leurs serviteurs islamistes.

Il faut noter que lors de la Conférence internationale de Minsk, au Belarus, le 5 mai 2011, sur le « Belarus comme modèle alternatif à la globalisation », déjà, Luc MICHEL, qui y représentait le PCN, s’était affronté à des gauchistes belges présents, justement sur la question du soutien à la Jamahiriya libyenne et le parallèle que nous faisions – nous y reviendrons aussi – entre la Guerre civile espagnole et la défense de la République libyenne, la Jamahiriya, cette « république des masses ».

* QUESTION – Karel Huybrechts : Les Comités ELAC insistent sur le niveau transnational de leur Organisation et de leur combat. Qu’en est-il exactement ?

Fabrice BEAUR : La première caractéristique des Comités ELAC, mais aussi celle de toutes nos entreprises, c’est d’être organisés au niveau transnational. Nous avons définitivement cessé de reconnaître ou de considérer les frontières des petits états actuels, ou même les continents. ELAC, c’est une organisation transnationale intégrée, avec un Leadership unique pour toute la Grande-Europe, avec des organismes et des organes de presse communs à tous. ELAC, et c’est sa seconde caractéristique, c’est évidemment une organisation intégrée, c’est un combat organisé.

Nous insistons sur ce point parce que la mouvance de soutien à Mouammar Kadhafi en Europe est très vaste. Elle comptait un quart de millions d’Européens en avril 2011. Nous devons être aujourd’hui un demi-million. Mais une grande partie de cette mouvance existe de façon anarchique, spontanéiste (avec le sens critique que Lénine donnait à ce terme), non coordonnée, non efficace.

Fabrice BEAUR : ELAC est aujourd’hui en activité dans 17 pays européens y compris la Russie, la Turquie et le Québec (que nous considérons faire partie de la Grande-Europe). Au travers des comités ELAC, c’est bien entendu le PCN qui a montré sa capacité à diriger directement politiquement et idéologiquement une vaste mouvance dans toute l’Europe. Un Leadership qui n’a jamais été contesté.Vous noterez que lors de la grande Conférence internationale de soutien à la Jamahiriya libyenne organisée à Tripoli fin avril, Luc MICHEL qui en était le principal organisateur, était présent là-bas non seulement pour son rôle fondateur des Comités ELAC, mais bien en tant que président du PCN.

* QUESTION – Karel Huybrechts : La conférence internationale co-organisée par la « National Organization of Libyan Youth » et les Comités ELAC a été le point d’orgue de votre action. Comment les choses se sont-elles déroulées ?

Fabrice BEAUR : En Libye, après deux ou trois semaines de flottement, le leadership libyen a réorganisé les choses. Le MCR libyen a très vite été mis de côté, pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons plus loin dans cet entretien. C’est alors l’Union nationale de la jeunesse libyenne – organisme d’État dont le secrétaire-général est protocolairement au sein des institutions de la Démocratie Directe libyenne le numéro trois de facto -, a si l’on peut dire remplacé dans beaucoup de choses le MCR. Très vite des organisations non-gouvernementales libyennes ont été crées et un appel a été lancé à une conférence internationale de soutien en Libye.

Et immédiatement, les Libyens ont pris contact avec les Comités ELAC, qui ont organisé l’ensemble des délégations européennes. Nous avons amené du monde bien entendu, mobilisé les Réseaux du PCN. Nous avons obtenu le soutien notamment de Andrej LEPPER, ancien vice-premier ministre de Pologne et de son parti Samobroona, de camarades polonais, russes et ukrainiens qui sont venus renforcer les différentes fractions d’ELAC existant notamment en France, en Wallonie et à Bruxelles, en Moldavie, en Pologne, dans les Balkans, en Hongrie, en Russie ou en Turquie.

Fabrice BEAUR : Les débuts ont été très difficiles parce que les liaisons étaient très mauvaises avec la Libye. Notamment de fréquentes interruptions d’Internet et du téléphone, dues non seulement à des coupures libyennes par raisons de sécurité, mais aussi à l’utilisation par l’OTAN de bombes spéciales au graphite. Ce sont des bombes qui empêchent les communications autour d’une zone bombardée. Ce fut  aussi très difficile parce que le voyage devait se faire via la Tunisie. Les Tunisiens à l’époque tolérant une activité discrète. Difficile encore, parce que se posaient de multiples problèmes de transferts de fonds, d’achats des billets d’avion, les comptes libyens étant tous saisis, les Ambassades libyennes hors de service, attaquées ou occupées par les nervis du CNT et les barbouzes occidentaux.

C’est Luc MICHEL qui, avec son équipe de la Centrale de Bruxelles, a résolu tous les problèmes en quelques jours de travail intense. Il est arrivé en Libye avec sa garde rapprochée, via Djerba en Tunisie, avant la conférence, et a achevé sur place de régler les derniers problèmes. C’est notamment lui qui a directement négocié avec le Ministère de l’Intérieur tunisien les visas d’entrée des délégués africains.

Les 16, 17 et 18 avril 2011, s’est donc tenue cette grande Conférence internationale, dont les trois figures de proue ont été le très médiatique Dr Moussa IBRAHIM, porte-parole du Leadership libyen, Dr Khaled KAIM, vice-ministre libyen des Affaires étrangères, et Luc MICHEL lui-même. Cette conférence s’est déroulée dans une ambiance fiévreuse, sous les bombes de l’OTAN.

L’arrivée de Luc MICHEL, le 15 avril, ayant été saluée à Tripoli par la plus grande vague de bombardements de l’OTAN ayant jamais été faite à ce moment-là. Ont notamment été visée les environs de l’hôtel BAB EL BAR, où se tenait la conférence, l’OTAN ayant été officiellement avertie de celle-ci,. La nuit on entendait les chocs assourdissant des bombes, le vol des avions de l’OTAN et les tirs de la DCA libyenne dont les traces lumineuses donnaient à la capitale libyenne un air de Bagdad en 2003.

Nous avons pris en main avec le Secrétariat transnational du PCN  les choses, aidant les camarades libyens souvent inexpérimentés. Et la conférence s’est extrêmement bien déroulée. Une page spéciale « événement » sur Facebook a été ouverte à ce sujet, où vous pouvez trouver de nombreuses photos, vidéos et textes.

Fabrice BEAUR : A l’issue de la conférence, Luc MICHEL a été désigné par le Secrétaire-général de la Jeunesse libyenne comme président de la « Commission internationale du groupe de contacts des associations de soutien à la Libye ». Le nom évidemment choisi n’est pas neutre, il vise à faire un parallèle avec le « groupe de contact des pays de l’OTAN » qui soutiennent le pseudo « Conseil National de Transition ». La mission dont  était chargé Luc MICHEL était la coordination des activités de soutien et de propagande à la Jamahiriya, non seulement en Europe mais aussi en Afrique. Ce dont il s’est occupé immédiatement. L’Afrique avait été le parent pauvre de la Conférence. Des délégués avaient fait des milliers de kilomètres pour être présents, mais n’ont pas pris un rôle de premier plan dans cette conférence. Simplement parce que en Afrique il n’y avait pas encore eu à ce moment-là les Comités ELAC et que le soutien à la résistance libyenne était alors encore mal organisé, embryonnaire, débutant.

Je dois dire que pour les cadres des Comités ELAC, du MEDD-MCR ou du PCN qui ont assisté à cette Conférence, ces jours furent un grande fierté pour nous tous. La place qui était accordée au PCN, le rôle de premier plan joué par notre président Luc MICHEL, la façon dont il a été reçu et considéré par les autorités libyennes, tout cela évidemment a été une immense récompense pour nos années de combat et de difficultés.

Fabrice BEAUR : Je dois aussi souligner que Luc MICHEL a été le seul Européen et même le seul non Libyen auquel a été confié une fonction après le 15 février et les événements. Ceci pour répondre aux rumeurs sur le net entretenues par un pseudo « journaliste », imposteur bien connu, qui laisse entendre qu’il aurait « pris des fonctions au sein de la Jamahiriya » (sic)…

* QUESTION – Karel Huybrechts : Et comment c’est fait cette désignation ?

De façon fort simple. Lors de son discours de clôture, le Secrétaire-Général de l’Union de la Jeunesse libyenne a annoncé sa nomination, sous un tonnerre d’applaudissements. Et a demandé aux délégués africains présents de se placer aussi sous sa direction.  Il y a une vidéo complète de la cérémonie de clôture de cette conférence, où on peut voir le Secrétaire-Général de la Jeunesse libyenne désigner en arabe Luc MICHEL à ses fonctions devant une salle enthousiaste, devant l’ensemble des médias libyens et quelques médias internationaux, qui s’abstiendront ensuite de relater l’événement.

La poignée de main qui est donnée par le Ministre KAIM à Luc MICHEL à la tribune même symbolisait la confiance mise par les autorités libyennes en celui qui apparaissait dès lors comme leur principal défenseur.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Venons-en à un sujet qui a fait beaucoup fantasmer certains médias. Luc MICHEL a vraiment proposé l’envoi d’une « Brigade européenne » de volontaires pour combattre en Libye aux côtés des forces de Kadhafi ?

Fabrice BEAUR : La proposition faite par Luc MICHEL de constituer une « BRIGADE EUROPEENNE » de volontaires, destinée à combattre aux côtés des partisans de Mouammar Kadhafi en Libye a été faite dès le début des événements, dans son interview très controversée au média français STREET PRESS, le 21 février 2011. Le « buzz » s’est très vite fait là-dessus sur le net.

Lorsque nous sommes arrivés à Tripoli nous avons constaté évidemment qu’il ne plaisantait pas. Il est arrivé avec un dossier complet, examinant notamment tous les aspects juridiques de l’affaire et notamment le statut des combattants européens en Libye, organisés sous leurs propres drapeaux et encadrement, dans le cadre de la guerre civile.

Fabrice BEAUR : Dès les premiers jours, le point de vue Luc MICHEL était que l’affaire libyenne passerait du coup d’état à une véritable guerre civile appuyée par l’OTAN. Les événements malheureusement lui ont donné raison.

Sa proposition est devenue publique lorsque à l’occasion d’une table ronde lors de la Conférence internationale des 16-18 avril à Tripoli, devant les caméras de la Télévision libyenne, il a annoncé que de nombreux Européens étaient prêts à prendre les armes pour défendre la Jamahiriya libyenne. Ceci dans une atmosphère d’émotion intense et sous les applaudissements nourris de très nombreux Libyens et Libyennes.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Je suppose qu’il s’agissait d’une réactualisation du projet de Jean THIRIART en 1968 de créer des « Brigades européennes » destinées à combattre avec la Résistance palestinienne sur le front d’Israël ?

Fabrice BEAUR : Bien entendu, il s’agissait de cela ! En 1968 le projet a aussi avorté. Vous savez que THIRIART a effectué une grande tournée politique au Proche-Orient à l’automne 1968, qu’il a été reçu notamment par l’ « Union Socialiste Arabe » égyptienne, le parti de Nasser. Qu’il a été reçu également par le jeune Saddam Hussein, qui venait de prendre le pouvoir avec le Ba’ath irakien à Bagdad, et qui était alors le vice-président. Il a été également reçu en Syrie et au Liban. A l’époque cela n’a rien donné parce que les Soviétiques ont mis leur veto à ses propositions.

Il s’agissait bien entendu pour Luc MICHEL d’une opération du même type. C’est-à-dire pas seulement d’aller manifester de façon concrète les armes à la main notre soutien à la Jamahiriya libyenne, mais bien entendu de constituer un Outil politico-militaire destiné ensuite à combattre sur d’autres théâtres d’intervention et un jour bien entendu en Europe même.

Les Libyens ont été très surpris de cette proposition. Ceci d’autant plus qu’il ne s’agissait pas d’un simple projet. En effet, après son interview pour STREET PRESS,  nous avons été contactés par de nombreux Européens qui étaient prêts à s’engager. Particulièrement, il y avait dans les pays de la CEI, en particulier au Belarus, en Russie et en Serbie, de nombreux spécialistes militaires, notamment des sous-officiers et officiers, qui étaient désireux de venir en Libye régler des comptes non soldés avec l’OTAN.

Fabrice BEAUR : L’idée de Luc Michel était d’engager avec cette Brigade la défense de Tripoli. Comme vous savez Luc Michel à une vision transhistorique de l’Histoire, c’est-à-dire que pour lui, l’Histoire d’hier  éclaire et conditionne les combats d’aujourd’hui. Evidemment il dressait un parallèle entre la défense de Madrid par les Brigades internationales en 1936 et celle de Tripoli. Son analyse était, et là aussi hélas il a eu raison, qu’arriverait un jour la bataille de Tripoli entre non seulement les Libyens et les forces islamo-monarchistes du CNT, mais aussi avec les forces de l’OTAN. Il pensait que comme en 1936 une force idéologiquement motivée, déterminée, encadrée par des spécialistes ferait la différence.

La réaction des Libyens n’a pas été une réaction positive pour la raison très simple qu’ils craignaient à la fois une internationalisation du conflit, mais aussi parce qu’ils pensaient qu’une solution négociée serait possible.

Fabrice BEAUR : Pour comprendre la mentalité libyenne, il faut savoir qu’elle a été façonnée par trois décennies de Démocratie Directe, c’est-à-dire par la pratique des assemblées, des discussions sur pratiquement tous les problèmes importants. Le Leadership libyen était alors persuadé qu’à un moment donné les gens se mettraient autour de la table, avec la fraction libérale du CNT qu’ils voyaient s’opposer au Jihadistes d’Al Qaïda, mais aussi avec certains pays de l’OTAN. Kadhafi a été le plus pro-européen des dirigeants arabes, il a soutenu l’Euro notamment lors de la grande crise de 2008. Et beaucoup de Libyens restaient persuadés que la tentative de coup d’état puis l’agression était toujours un « malentendu ». Ils avaient tort évidemment !

La peur de l’internationalisation était évidemment très réelle chez les Libyens. L’engagement d’une Brigade européenne face et contre l’OTAN, et pas seulement évidemment contre les islamo-monarchistes, aurait conduit à cela, à une rupture définitive totale avec le monde occidental.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Il semble que la Guerre civile espagnole de 1936-39 ait été un grand thème d’inspiration pour les Comités ELAC ?

On a effectivement beaucoup parlé de la Guerre civile espagnole de 1936-39 dans la propagande des Comités ELAC, et ceci dès le premier jour. Le parallèle pour nous a été immédiatement évident, aussi bien à Bruxelles que chez nos camarades polonais ou hongrois.

C’est vrai que la ressemblance est frappante entre un coup d’état organisé par une fraction fascisto-monarchiste espagnole et les islamo-monarchistes de Benghazi – car ces islamo-monarchistes sont une version islamiste du fascisme.

Entre le soutien des puissances étrangères fascistes en 1936, l’Italie fasciste et le Troisième Reich nazi, et de nos jours l’OTAN et les USA.

Entre l’engagement en 1936 des aviations fascistes et de la fameuse « Légion Condor » nazie, celle qui a commis le crime de guerre de Guernica, et (toute la campagne de l’affaire libyenne le démontre) l’engagement total de l’aviation de l’OTAN en appui des rebelles libyens.

Entre en 1936 l’envoi de troupes spécialisées, volontaires fascistes et aussi les unités de blindés et d’artillerie au sol de la Légion Condor, et de l’autre côté les Brigades internationales et les milices populaires, et en Libye le soulèvement d’un peuple avec l’appui de nombreux volontaires étrangers venus de toute l’Afrique et de plusieurs pays arabes.

Fabrice BEAUR : Les soi-disant « mercenaires » tant dénoncés par l’OTAN sont une légende. Il n’y a jamais eu de mercenaires en Libye. Mais, outre les nombreux Libyens à la peau noire qui ont permis cette intolérable confusion, il y a évidemment des Africains et des Arabes qui sont venus se battre pour défendre la Jamahiriya libyenne, le cœur de l’Union africaine, le fleuron du panafricanisme moderne en ce XXIe siècle.

Le thème de la Guerre civile espagnole à très vite été repris de la propagande des Comités ELAC par la propagande de Tripoli elle-même. Celle-ci les premier temps a été assez maladroite, elle visait en effet essentiellement à un discours à usage interne libyen et était incompréhensible à l’étranger. Très vite, et particulièrement lorsque notre frère Moussa IBRAHIM est devenu le porte-parole du Leadership libyen, le ton a changé et on a commencé ainsi à parler à Tripoli du « fascisme de l’OTAN », des « groupuscules nazis islamo-monarchistes » de Benghazi.

Et cela a eu un résultat immédiat, et les Comités ELAC sont particulièrement fiers de ce résultat, c’est que l’utilisation abusive de l’antifascisme par la propagande des médias de l’OTAN a été tout de suite impossible. C’était l’intention de BHL, le cynique et triste Bernard-Henri Lévy, de donner une tonalité antifasciste à l’agression contre la Libye, de renverser la réalité, c’est-à-dire de présenter l’OTAN comme un soutien à un camp progressiste, comme l’était le soutien à la République espagnole en 1936. Cela a été impossible dès les premiers jours parce que nous avions mobilisé au profit de la Jamahiriya libyenne ce thème de propagande.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Vous semblez bien connaître le Dr Moussa IBRAHIM, le porte-parole du leadership libyen ?

Effectivement nous l’avons rencontré lors de la VIe convention du MEDD-MCR à ZAWIAH, où il a fait une conférence sur le discours de KADHAFI à l’ONU en 2009. Très sympathique, Moussa IBRAHIM à l’époque n’était absolument pas engagé dans la politique. C’était  un réalisateur de vidéo cinéma et un spécialiste des réseaux Internet. Il avait encore au moment de notre congrès des illusions sur l’Occident.

Vous devez savoir qu’il a longuement vécu en Allemagne puis en Grande-Bretagne et que sa femme Julia est de nationalité allemande. Mais il appartient à cette génération de Libyens qui s’est immédiatement mobilisée et qui a sacrifié totalement sa vie pour la défense de la Jamahiriya dès les premiers jours de l’agression.

Lorsque nous disons « sacrifier sa vie », vous devez savoir que il venait avec sa jeune épouse d’avoir un bébé et que toute cette vie s’est écroulée. Que sa femme et son enfant sont réfugiées dans la clandestinité de l’exil et que lui-même est aujourd’hui sur les routes de la clandestinité, non seulement plus comme le porte-parole du Leadership libyen mais aussi comme un des plus brillants dirigeants de la Résistance libyenne en ce triste automne 2011.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Après la conférence d’avril à Tripoli, quelle a été la suite de l’action des Comités ELAC ?

Fabrice BEAUR : La Conférence d’avril évidemment a été à la fois un appel d’air, ou un « coup de fouet », comme on dit en français, à l’action des Comités ELAC. Notre visibilité, notre reconnaissance par Tripoli, ont renforcé notre Leadership et le prestige particulièrement de Luc MICHEL. D’autres pays se sont organisés, des cadres du MCR en Europe qui étaient restés de côté au début des Comités ELAC se sont ralliés, Des fractions d’ELAC se sont notamment constituées en Lettonie, en Grande-Bretagne.

Notre action a été évidemment de répondre à la mission qui avait été confiée à Luc MICHEL, c’est-à-dire de développer et d’intégrer ensemble le soutien à la Résistance libyenne en Europe et en Afrique, d’organiser celle-ci et la propagande du côté africain.

Fabrice BEAUR : On nous avait également confié une autre tache, qui était celle d’organiser un grand événement en Europe, une ou plusieurs conférences du type de celle de Tripoli. Luc MICHEL a fait jouer les relations du PCN et nous sommes arrivés à monter deux projets.

Une conférence et un grand meeting à Belgrade.

Et surtout nous avons obtenu l’appui discret mais ferme des autorités du Belarus, Minsk n’ayant jamais caché son soutien à Mouammar KADHAFI tout au long de cette affaire libyenne. La conférence qui aurait dû se dérouler à Minsk devait être organisée par les Comités ELAC, l’Union nationale de la Jeunesse libyenne et l’Organisation de la Jeunesse Républicaine du Belarus (qui est le principal organisme d’État de soutien à la présidence LUKASHENKO). Malheureusement ceci n’a pas pu se faire à cause de l’accélération des choses, et surtout de la guerre économique qui a été menée contre la Jamahiriya. La saisie des comptes libyens est ce qui a été l’une des causes d’une grande paralysie des activités de la résistance libyenne, l’absence de liquidités en monnaies  occidentales, euros et dollars.

A cela s’est ajouté aussi l’action des saboteurs en Europe qui sont venus de façon particulièrement sournoise parasiter l’action du mouvement de soutien à la Résistance libyenne. Nous avons continué à nous battre, à organiser la contre-offensive médiatique, non  seulement sur les réseaux sociaux, mais également sur tout l’Internet, à apporter notre appui à des manifestations dans toute l’Europe.

Nous avons aussi, et ce fut le dernier projet avant la chute de Tripoli, essayé d’organiser une dernière conférence avec l’organisation de jeunesse kémaliste TURKISH YOUTH UNION à Istanbul en Turquie. Cela n’a pas non plus pu se faire à cause d’un manque dramatique de moyens financiers et aussi parce qu’est arrivée la chute de Tripoli.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Comment s’est faite la prise de Tripoli ? Marque-t-elle la fin des combats ?

Fabrice BEAUR : L’OTAN a cru que la prise de Tripoli allait tout régler. Cette prise n’a rien à voir avec les médiamensonges dans les médias occidentaux mais est due en fait à un débarquement de forces spéciales du Qatar et des pays de l’OTAN à Tripoli. Une bataille sanglante qui a duré plusieurs jours et où les massacres de masse commis par les hélicoptères apache de l’OTAN, qui soutenaient au sol des éléments islamistes encadré par Al-Qaïda infiltrés à Tripoli, ont fait la différence dans la partie centrale de la ville. Juste de quoi filmer une ville prise… Tout cela devait déboucher évidemment sur une « chute rapide » de la Jamahiriya. Comme le disent abusivement encore aujourd’hui les médias annonçant la « fin du régime ».

Il n’en a évidemment rien été et Mouammar KADHAFI et le leadership libyen ont immédiatement organisé d’une part dans les villes occupées un vaste mouvement de résistance, sur le modèle de ce que fait la Résistance ba’athiste en Irak, mais aussi la continuation des combats par l’Armée Verte libyenne, par les loyalistes, qui disposent encore de nombreuses brigades. Y compris à l’ouest de Tripoli où ils tiennent la ville de Zawiah et plusieurs quartiers de l’Ouest. Des villes ont aussi été reprises.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Quelle a été la réaction des Comités ELAC à la prise de Tripoli ?

Fabrice BEAUR : Pour les Comités ELAC évidemment, comme pour le MEDD-MCR, il n’était pas question de baisser les bras ! Nous avons immédiatement réorganisé les Comités ELAC, nous avons purgé le MEDD-MCR –  nous reviendrons sur ce sujet – et nous avons transformé les Comités ELAC en ELAC-RESISTANCE, qui aujourd’hui est en Europe, toujours et encore, la principale organisation de soutien à la résistance libyenne.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Une question maintenant sur ELAC. Comment et pourquoi ont été créés les Comités ALAC, sa version africaine ?

Nous avons été depuis le mois de juin également actifs en Afrique. A l’issue de la Conférence de Tripoli, Luc MICHEL a pris contact avec des camarades africains, qui avaient déjà d’ailleurs mené des combats avec le MEDD-MCR et le PCN. Des camarades africains vivant en Europe mais aussi en Afrique, et en particulier des militants des Comités Révolutionnaires du Tchad et du mouvement tchadien socialiste ACTUS de notre camarade Djimadoun LEY-GNARDIGAL. En accord avec eux, nous avons créé l’association-soeur africaine des Comités ELAC : les Comités ALAC, « African-Libyan Action Committees ».

C’est un mouvement panafricain organisé sur le même modèle qu’ELAC et étroitement intégré dans une organisation commune. Luc MICHEL est le conseiller politique de ce réseau et les campagnes sont menées en commun de façon transnationale. Les Comités ALAC, mais aussi la propagande d’ELAC, ont un très grand succès en Afrique. Leur écho contraste avec la censure totale qui nous est imposée dans les pays européens. Chaque semaine se sont des dizaines et des dizaines de communiqués, des éditoriaux de Luc MICHEL, nos articles, qui sont repris par de nombreux médias dans toute l’Afrique.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Vous évoquez souvent cette censure. Elle a été totale ?

Fabrice BEAUR : Effectivement elle a été totale en Europe ! C’est un sujet sur lequel nous allons revenir plus avant, mais on compte sur les doigts des deux mains les articles qui ont été consacrés aux Comités ELAC. Et un seul média, et ce n’est pas un hasard si la seule interview de Luc MICHEL en Europe a été faite par un média  alternatif, un média jeune, pourtant totalement opposé à nos thèses puisque depuis le début il soutient Benghazi (sur lequel ils se méprennent, croyant y voir un mouvement révolutionnaire), il s’agit de STREET PRESS (Paris).

La censure a été aussi organisée par les médias occidentaux présents en Libye. Lors de la Conférence internationale de Tripoli en avril, le 19, Luc MICHEL a tenu une grande conférence de presse au Centre de presse international de l’hôtel Rixos devant plus de 100 représentants des médias occidentaux et européens. Il a notamment été en contact et filmé par France 24, Euronews et LCI. Suite à cela, pas un article, pas un instant de TV, pas une information n’ont été diffusé ! Ni sur cette conférence ni sur l’action d’ELAC par les journalistes aux ordres de l’OTAN qui se trouvaient là…

* QUESTION – Karel Huybrechts : Et en Afrique ?

Fabrice BEAUR : C’est l’inverse ! Nous avons un grand écho, de nombreuses reprises d’articles. Je voudrais dire aussi que lorsque nous parlons d’un succès en Afrique il s’agit aussi de plusieurs médias dans les pays arabes. Nous sommes notamment très populaires sur de nombreux médias algériens.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Les résultats de toute cette activité sont-ils à la hauteur du travail accompli ?

Je pense que nous pouvons être satisfaits du travail accompli, à la fois au niveau de l’organisation, mais aussi au niveau de retour, du « feed-back » comme on dit, de notre travail et de notre action. Au niveau même de notre organisation nous sommes maintenant présents dans de nombreux pays où nous n’avions aucune activité avant le mois de février.

Fabrice BEAUR : Le MEDD-MCR, mais je pense que nous y reviendrons dans une partie suivante de cet entretien, est sorti grandi de l’affaire libyenne. Alors que tous les Comités Révolutionnaires dans le reste du monde ont quasiment sombré dans la tourmente. Nous sommes aujourd’hui plus forts, plus nombreux, il y a de nouveaux cadres, de nouveaux militants. Et qui ont rejoint pas seulement ELAC, mais qui vont maintenant apporter leurs soutien au PCN lui-même. Nous avons également développé un très important appareil de presse et de propagande. Notre présence sur les réseaux sociaux est devenue encore plus importante qu’elle ne l’était par le passé. Nous avons vu aussi le retour d’anciens sympathisants perdus de vue depuis l’affaire yougoslave ou l’affaire irakienne. La crise libyenne a été un accélérateur pour des projets, pour des activités que nous avions en chantier, que nous avions prévus et que nous avons dû lancer et développer dans l’urgence. Et nous ne le regrettons pas ! Une bonne dose d’adrénaline, de stress, est en politique nécessaire pour avancer.

Par ailleurs les Comités ELAC, parce que c’est notre façon de travailler, ont aussi évidemment débordé, très au-delà de leur objet initial. Nous avons relancé dans la foulée les COMITES SYRIE. Nous avons aussi maintenant une activité de soutien à l’Algérie avec « SOLIDARITE ALGERIE ». Et en Afrique la création d’ALAC mais aussi le ralliement à notre organisation de militants des Comités Révolutionnaires africains, ou de militants africains qui ont pris conscience du danger de l’OTAN, fait maintenant que l’Afrique n’est plus pour nous un terrain d’activité secondaire mais la deuxième partie de notre activité transnationale.

* QUESTION – Karel Huybrechts : Question / La ténacité est une qualité que personne ne peut vous contester. Après la prise de Tripoli, vous réorganisez immédiatement les Comités ELAC pour continuer le combat…

Fabrice BEAUR : Il y a trois choses, je pense, qu’on ne peut pas nous contester. Ce sont le courage de nos idées, la ténacité et la détermination à les défendre, la capacité à nous organiser efficacement.

* NOTE 1
Le quotidien belge (flamand) De Morgen écrivait en décembre 2022 : « Michel va désormais agir en entrepreneur géopolitique pour élargir la sphère d’influence russe en Afrique : « un groupe d’entrepreneurs indépendants, nous avons inventé le concept de guerre hybride. Nous travaillons avec la Russie, mais nous ne payons pas pour les services de sécurité. Une guerre hybride se nourrit de différentes manières : militaire, diplomatique et communicationnelle. Je fais ce dernier. « Et puis il y a le Belge, le militant Luc Michel, avec qui tout a commencé. Lui, avec l’idéologue Jean Thiriart (…) avec l’organisation des élections, a façonné les instruments de la reconquête de l’empire soviétique et a créé un espace, de Lisbonne à Vladivostok ». Michel se réjouit des résultats des derniers référendums dans les républiques populaires de Louhansk, Donetsk…

* NOTE 2
Lire ausi :
Esquisse de la guerre hybride. L’action de Luc Michel en tant qu’ ‘entrepreneur géopolitique indépendant’
https://www.palestine-solidarite.fr/esquisse-de-la-guerre-hybride-ix-mon-action-en-tant-qu-entrepreneur-independant/

* NOTE 3
Une précision. Les politologues sérieux, pas les flics de la pensée politique des Universités franco-belges (qui sont souvent des flics tout court, correspondant des polices politiques), classent dans une même catégorie, qu’ils nomment le « National-communisme », des mouvements politiques comme le KPRF russe, le régime de LUKASHENKO au Belarus ou encore le SPS de MILOSEVIC ou la JUL, la « Gauche Unie Yougoslave » de Mirjana MARKOVIC. ET bien entendu notre PCN, qui idéologiquement et politiquement, les a tous précédé de presque une décennie. Lorsque nous étions représentés au Parlement Wallon, en Belgique, dans les Années 1996-98, la questure nous avait étiquetés «national-communistes» (le FN y était étiqueté « extrême-droite »). En 1996-98, nous avions des élus, dont un député, au Parlement Wallon, au Parlement de la Communauté française de Belgique et de 1996 au 1999 au Conseil provincial du Hainaut.

* NOTE 4
« Une tentative du même M. THIRIART (la Jeune-Europe des années 60) a essuyé un échec. Au début des années 80 ses adhérents ont fait une nouvelle tentative: le PCN a été fondé en Belgique (…) Le parti des adhérents de M. THIRIART c’est quelque chose dans le genre de l’Internationale de Marx (…) (A. IVANOV dans ROUSSKI VESTNIK, « Les idées de Jean Thiriart: un commentaire nécessaire », Moscou, septembre 1992).

# ЕВРАЗИЙСКИЙ СОВЕТ ЗА ДЕМОКРАТИЮ И ВЫБОРЫ (ЕСДВ)/
EURASIAN OBSERVATORY FOR DEMOCRACY & ELECTIONS (EODE):
http://www.eode.org/
https://www.facebook.com/groups/EODE.Eurasia.Africa/

Source : Luc Michel