Des soldats des FDI arrêtent et torturent des personnes à l’hôpital al-Shifa de Gaza.
Par Andre Damon
Le gouvernement Biden, principal bailleur de fonds impérialiste du génocide israélien à Gaza qui a tué 32.000 Palestiniens, en a déplacé près de 2 millions et a imposé la famine à toute la population, présente une résolution de l’ONU en faveur d’un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza.
Le cynisme de l’appel de Biden à un «cessez-le-feu» tout en continuant à financer et à armer le gouvernement qui massacre plus d’une centaine de Palestiniens chaque jour et affame toute la population de Gaza est indescriptible. Le gouvernement Biden espère qu’en proclamant suffisamment fort son soutien à un «cessez-le-feu», il fera oublier à la population mondiale qu’il soutient et autorise pleinement la «solution finale» américano-israélienne à la question palestinienne.
Mais, en réalité, chaque action majeure entreprise par le gouvernement Netanyahou – du nettoyage ethnique du nord de Gaza en octobre à l’assaut contre l’hôpital al-Shifa le week-end dernier – a été coordonnée et approuvée par le gouvernement Biden, qui continue d’acheminer vers Israël les armes utilisées pour massacrer la population de Gaza.
Lors d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dimanche, Joe Biden a demandé à discuter avec une «équipe» d’«experts militaires, humanitaires et du renseignement» de l’assaut imminent d’Israël sur Rafah, soulignant une fois de plus la participation directe de l’impérialisme américain au génocide contre les Palestiniens. La ville la plus méridionale de Gaza est actuellement bondée de plus de 1,5 million de Palestiniens qui n’ont nulle part où aller.
Contrairement aux multiples résolutions de l’ONU sur le cessez-le-feu auxquelles les États-Unis avaient précédemment opposé leur veto, la dernière résolution lie explicitement un cessez-le-feu à la réalisation des objectifs militaires d’Israël.
La résolution lie l’appel au cessez-le-feu à la demande de libération des otages par le Hamas, en déclarant: «Le Conseil de sécurité juge impératif d’instaurer un cessez-le-feu immédiat et durable […] et, à cette fin, appuie sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux en cours pour obtenir un tel cessez-le-feu en liaison avec la libération de tous les otages restants.»
Il s’agit d’une reformulation des termes utilisés par Biden dans son discours belliciste sur l’état de l’Union au début du mois, dans lequel il déclarait: «Le Hamas pourrait mettre fin à ce conflit aujourd’hui en libérant les otages, en déposant les armes et en livrant les responsables du 7 octobre». Dans ce discours, Biden a déclaré que les États-Unis «travaillaient sans relâche pour établir un cessez-le-feu immédiat qui durerait au moins six semaines».
L’affirmation du gouvernement Biden selon laquelle il soutient un «cessez-le-feu» à Gaza est démentie par un fait: la politique du gouvernement américain continue de donner carte blanche à Israël pour commettre n’importe quel crime de guerre à Gaza, sans que cela entraîne une réduction des livraisons d’armes américaines.
Au début du mois, Biden a déclaré: «La défense d’Israël est toujours essentielle. Il n’y a donc pas de ligne rouge où je cesserais tout envoi d’armes.»
La semaine dernière, à la question de savoir si Israël pouvait faire quoi que ce soit pour réduire les financements américains, la principale attachée de presse adjointe, Olivia Dalton, a répondu: «Je ne pense pas qu’il soit productif d’assigner une terminologie de “ligne rouge” à ce qui est un ensemble très complexe de politiques.»
L’hypocrisie inégalée du gouvernement Biden sur le génocide de Gaza découle de la contradiction entre les intérêts de l’impérialisme américain et les sentiments de la grande majorité de la population américaine et mondiale. Alors que Washington est déterminé à recourir aux méthodes les plus barbares, y compris le génocide, pour assurer sa position hégémonique dans le dernier redécoupage du monde entre les grandes puissances, des millions de travailleurs et de jeunes du monde entier s’opposent aux crimes de guerre perpétrés par les États-Unis et Israël contre la population de Gaza.
C’est pour cette raison que la Maison-Blanche cherche délibérément à cacher son rôle de premier plan dans le génocide de Gaza. Au début du mois, la presse a révélé que l’administration Biden avait cherché à dissimuler les transferts d’armes destinées à Gaza en les divisant en plus de 100 transactions distinctes, chacune d’entre elles se situant en deçà d’un seuil minimum à déclarer au Congrès.
Les livraisons secrètes d’armes comprennent, selon le Wall Street Journal, «au moins 23.000 armes guidées avec précision, notamment des missiles air-sol Hellfire, des drones et des trousses de munitions à attaque directe, qui transforment les bombes non guidées en bombes “intelligentes”, ainsi que des bombes de type bunker-buster».
Le gouvernement Biden a répandu des mensonges sur tous les aspects du génocide israélien. Le 18 mars, le Washington Post a publié un article basé sur des entretiens approfondis avec des fonctionnaires du gouvernement Biden, révélant à quel point la Maison-Blanche a sciemment menti au public pour justifier le génocide.
Trois semaines après les attaques du 7 octobre, de «hauts fonctionnaires de Biden» ont tenu une réunion d’information privée au cours de laquelle ils ont admis qu’Israël menait des frappes aériennes délibérées contre des civils.
L’article rapportait que «Le 27 octobre, trois semaines après le début de la contre-attaque punitive d’Israël à Gaza, de hauts responsables de Joe Biden ont dit en privé à un petit groupe réuni à la Maison-Blanche ce qu’ils ne diraient pas en public: Israël bombardait régulièrement des bâtiments sans disposer de renseignements solides indiquant qu’il s’agissait de cibles militaires légitimes.»
Et pourtant, à ce jour, chaque fois qu’un fonctionnaire de la Maison-Blanche est interrogé sur cette question, la Maison-Blanche affirme que les bombardements de civils ne sont qu’une série d’accidents malheureux. Par exemple, lorsqu’on lui a demandé en décembre si Israël procédait à des bombardements aveugles, le porte-parole de la Maison-Blanche, Matthew Miller, a déclaré: «Nous n’avons pas pris de décision formelle à ce sujet.»
Dans une déclaration ultérieure, le porte-parole de la Maison-Blanche chargé de la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré: «Les Israéliens ont clairement l’intention […] de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire le nombre de victimes civiles.»
Le reportage du Washington Post démontre que ces deux affirmations étaient de purs mensonges.
Autre exemple, le gouvernement Biden a donné le feu vert à Israël en novembre pour attaquer l’hôpital al-Shifa en déclarant, selon les termes de Kirby: «Nous disposons d’informations qui confirment que le Hamas utilise cet hôpital en particulier comme centre de commandement et de contrôle.»
En réalité, ces informations n’existaient pas, car le gouvernement Biden savait que les affirmations de Netanyahou étaient fausses. Le Post a cité le sénateur Chris Van Hollen, qui a déclaré qu’il y avait un «décalage» entre les «déclarations publiques du gouvernement et les résultats classifiés» présentés au Congrès.
Le gouvernement Biden ainsi que les autres grandes puissances impérialistes portent la responsabilité du génocide à Gaza. L’impérialisme américain y voit une composante essentielle de ses efforts pour soumettre et dominer le Moyen-Orient, se concentrant sur les préparatifs d’une guerre à l’échelle de la région visant l’Iran.
La lutte contre le génocide à Gaza est la lutte contre les gouvernements impérialistes qui le permettent, dans le cadre d’une éruption globale de la barbarie impérialiste au Moyen-Orient et dans le monde entier.
Les travailleurs et les jeunes du monde entier doivent s’engager dans la lutte contre le génocide à Gaza en tant que composante essentielle de la construction d’un mouvement anti-guerre de masse armé d’une perspective socialiste.
(Article paru en anglais le 21 mars 2024)
Source : WSWS
https://www.wsws.org/fr/…