Par Karel Huybrechts

# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LE DICTATEUR KAGAME VS LE BURUNDI : CRISE DANS  LES GRANDS-LACS

Karel Huybrechts pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/

2024 03 18/ Série V/

Avec PRESS TV
Le dictateur kagame vs le burundi : crise dans  les grands-lacs

BURUNDI-RWANDA : LE TORCHON BRULE

La région des Grands Lacs est réputée pour son instabilité chronique. Tant les pays qui composent cette partie de l’Afrique sont constamment en proie à des attaques terroristes. La RDC, le Rwanda, le Burundi ou encore l’Ouganda ont tous connu de longs conflits meurtriers. Et l’escalade politico-militaro-diplomatique ne fait que suivre malheureusement son petit bonhomme de chemin au grand dam des populations qui souffrent le martyre. On se rappelle encore les tensions entre le Rwanda et Ouganda en 2019. Avec la reprise des activités de la rébellion du M23, la RDC, de son côté, est à couteaux tirés avec Kigali. Tant et si bien qu’en pleine campagne électorale, Félix Tshisekedi avait promis de déclarer la guerre au Rwanda au moment venu. Et ce n’est pas tout. Suite à une attaque du groupe RED (Résistance pour un État de droit au Burundi) le 22 décembre dernier près de la frontière congolaise en territoire burundais, faisant 20 morts, on assiste à une crispation des relations entre le Burundi et le Rwanda. En effet, les autorités burundaises accusent le pays de Paul Kagame de servir de base arrière au groupe RED. C’est pourquoi les autorités de Gitega ont décidé de fermer leur frontière avec le voisin rwandais régulièrement accusé de part et d’autre d’être le parrain des rébellions dans la région.

C’est dire si les tensions dans la région des Grands Lacs ont atteint un seuil alarmant. D’où la nécessité pour les différents acteurs de jouer balle à terre pour que la paix règne sur cette partie du continent où le sang a tant coulé. En fait, dans ces différentes crises dans la région, il y a certaines constances. Le territoire de la RDC, notamment, dans sa partie orientale que les autorités n’ont jamais réussi à contrôler, a toujours été le terreau des groupes rebelles. L’exploitation des richesses y a d’ailleurs été le centre de toutes les discordes. Une autre constance, ces dernières années, ce sont les accusations permanentes contre le Rwanda, de la part des différents pays de la région, d’être en intelligence avec des groupes armés. Après l’Ouganda, la RDC, c’est maintenant le tour du Burundi d’avoir des brouilles diplomatiques avec le pays de Kagame. Encore le Rwanda qui se trouve au centre de la polémique. Et Kagame continue de nier ce qui devient une évidence. Et pourtant, la Communauté internationale, ou plutôt occidentale, garant pourtant des droits de l’homme, garde un silence assourdissant face à cette situation.

BURUNDI-RWANDA: KIGALI ISOLE ?

Le Burundi a fermé ses frontières terrestres avec le Rwanda, que Bujumbura accuse de soutenir les rebelles du groupe RED-Tabara. Kigali est désormais bien seule dans la région…

Décidément, Paul Kagame est loin de faire l’unanimité dans sa région. Déjà en froid avec le président ougandais Yoweri Museveni et avec le président congolais Félix Tshisekedi, le chef de l’Etat rwandais a désormais, sur sa liste, un nouvel ennemi : Évariste Ndayishimiye. Mercredi dernier, le Burundi a déploré le « mauvais voisinage du président rwandais Paul Kagame » et menacé de fermer ses frontières terrestres avec le Rwanda. Deux jours plus tard, les menaces ont été mises à exécution. Pas sûr que les relations Burundi-Rwanda s’arrangent à court terme…

Cette semaine, donc, les ressortissants rwandais ne pourront plus accéder au Burundi. Selon plusieurs organisations, rien que jeudi et vendredi derniers, au poste-frontière de Ruhwa, une trentaine de Rwandais ont été remis aux autorités de leur pays et une quarantaine ont été arrêtés, en attente d’expulsion.

MAIS QUELLE EST L’ORIGINE DE CETTE CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE LES DEUX PAYS ?

Comme en RDC, le Rwanda est vu comme un ennemi. Bujumbura accuse en effet Kigali de soutenir les rebelles du groupe RED-Tabara. Cette organisation a attaqué, fin décembre dernier, le Burundi et fait une vingtaine de victimes au moins. Le constat, pour le Burundi, est clair : le Rwanda « héberge les criminels qui nuisent aux Burundais ».

Le ministère de l’Intérieur assure que la décision de fermer les frontières a été prise « après avoir constaté que nous avions un mauvais voisin, Paul Kagame » et que cela durera « jusqu’à ce qu’il revienne à de meilleurs sentiments ».

Kigali a, forcément, réagi à la situation. En démentant les accusations du Burundi. Mais également en appelant les Rwandais à éviter un pays « où l’on ne veut pas de nous ». « Le Rwanda regrette la fermeture unilatérale de la frontière par le Burundi », indique le pays voisin du Burundi, assurant que « cette malheureuse décision restreindra la libre-circulation des personnes et des biens entre les deux pays et violera les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est ».

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
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Source : Luc Michel