Un garçon palestinien devant des bâtiments détruits par les bombardements israéliens ayant frappé al-Zahra, à la périphérie de Gaza-ville, le vendredi 20 octobre 2023. [AP Photo/Ali Mahmoud]
Par Andre Damon
Le génocide du peuple palestinien organisé par Israël, mené avec le soutien des gouvernements américain, britannique, français et allemand, s’est poursuivi vendredi avec le meurtre de 352 Palestiniens de plus. Depuis le 7 octobre, Israël a lancé une campagne systématique de nettoyage ethnique du nord de Gaza et de démolition systématique des logements, des hôpitaux et des écoles de la région, tout en affamant et en déshydratant sa population.
Au cours de la semaine écoulée, le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Rishi Sunak se sont tous rendus en Israël pour apporter leur soutien sans équivoque à la politique génocidaire du régime Netanyahou, qui est largement méprisé en Israël et par le peuple juif dans le monde entier.
Le nombre de morts à Gaza s’élève à 4.137, dont 70 pour cent de femmes et d’enfants, selon les chiffres cités par les Nations unies. Un millier d’autres personnes sont portées disparues ou piégées sous les décombres, nombre d’entre elles luttant pour leur survie malgré les efforts héroïques de sauvetage déployés par des bénévoles et des organisations humanitaires.
Les organisations humanitaires internationales qui luttent pour sauver des vies sont elles-mêmes prises pour cible par le gouvernement Israélien. Deux autres membres du personnel des Nations unies ont été assassinés lors de frappes aériennes au cours des dernières 24 heures. «Nous sommes dévastés de confirmer que deux autres collègues de l’@UNRWA ont été tués à #Gaza. Toute l’agence est en deuil», écrit l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens sur Twitter. Au moins 16 membres du personnel de l’ONU ont été tués dans des frappes aériennes et «le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé», écrit l’agence. Il y a eu 33 frappes aériennes israéliennes distinctes contre des installations de l’ONU.
Les Nations unies estiment à 1,4 million le nombre de réfugiés dans la bande de Gaza, dont un demi-million dans des abris d’urgence désignés par l’ONU. Au milieu de bombardements incessants, Israël bloque l’entrée de toute nourriture, de tout carburant et de toute eau à Gaza, menaçant ainsi la population de famine et de déshydratation massive.
«Le siège complet de Gaza se poursuit pour le dixième jour consécutif», écrivent les Nations unies. «Les points de passage de Rafah, Kerem Shalom et Erez sont restés fermés, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire désespérément nécessaire, notamment la nourriture, l’eau, les médicaments et le carburant ».
Au moins 30 pour cent des logements de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés ces deux dernières semaines, selon des chiffres du ministère du Logement de Gaza cités par l’ONU. Un exemple frappant de la destruction systématique de logements à Gaza est la destruction vendredi de 24 hautes tours d’habitation, entraînant le déplacement de près de 8.000 personnes.
L’ONU note que «des quartiers entiers ont été largement détruits, notamment Beit Hanoun, Beit Lahia, Shuja’iyeh et Abbassan Kabeera».
Jeudi, Israël a bombardé la plus ancienne église chrétienne de Gaza, qui abritait environ 400 réfugiés. L’attaque a fait au moins 18 morts et 18 autres personnes ont été piégées sous les décombres. L’ancien député américain Justin Amash a révélé vendredi que des membres de sa famille avaient été tués dans le bombardement.
L’infrastructure éducative de Gaza est systématiquement démantelée. Près de 200 établissements d’enseignement ont été endommagés, dont 29 écoles gérées par les Nations unies. L’ONU note que « les hôpitaux sont au bord de l’effondrement en raison de la pénurie d’électricité, de médicaments, d’équipements et de personnel spécialisé. Pourtant, le nombre de patients traités ou en attente de traitement atteint 150 pour cent de leur capacité; beaucoup sont allongés sur le sol et dans les couloirs. Pour que les salles d’urgence restent opérationnelles, des procédures vitales telles que la stérilisation et la dialyse pourraient bientôt être interrompues».
Mardi, Israël a bombardé un hôpital chrétien dans le nord de Gaza où des milliers de personnes s’étaient réfugiées, tuant près de 500 personnes.
Vendredi, les autorités israéliennes ont ordonné l’évacuation de l’hôpital «Al-Quds», qui dessert 12.000 personnes, ce qui laisse présager qu’il sera lui aussi pris pour cible. «L’évacuation n’est pas possible», a déclaré Nebal Farsakh, du Croissant-Rouge palestinien. «L’unité de soins intensifs est remplie d’enfants et nous ne pouvons pas débrancher leur système de survie ».
Le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom, a fait part sur Twitter d’«informations inquiétantes concernant l’ordre d’évacuation de l’hôpital Al-Quds». Il a ajouté: «Il est impossible pour ces hôpitaux surchargés d’évacuer les patients de façon sûre. Ils doivent être autorisés à exercer leurs fonctions vitales. Ils doivent être protégés».
Dans un premier rapport sur les crimes de guerre commis par Israël à Gaza dans la semaine écoulée, Amnesty International écrit qu’il existe «des preuves accablantes de crimes de guerre alors que les attaques israéliennes éliminent des familles entières à Gaza». Amnesty International avait «recueilli des informations sur des attaques israéliennes illégales, notamment des attaques aveugles, qui ont fait de nombreuses victimes civiles et doivent faire l’objet d’une enquête pour crimes de guerre».
L’organisation note que «les attaques israéliennes ont violé le droit international humanitaire, notamment en ne prenant pas les précautions nécessaires pour épargner les civils, en menant des attaques aveugles qui n’ont pas fait de distinction entre civils et objectifs militaires, ou en menant des attaques ayant pu être dirigées contre des biens civils».
Le rapport appelle le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale à «accélérer d’urgence son enquête en cours sur la situation de la Palestine, en examinant les crimes présumés commis par toutes les parties, et notamment le crime contre l’humanité que constitue l’apartheid à l’encontre des Palestiniens».
Alors que tous les gouvernements impérialistes sont unis dans leur soutien au génocide des Palestiniens aux mains d’Israël, des centaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations de masse contre ce génocide dans presque tous les pays du monde.
(Article paru d’abord en anglais le 20 octobre 2023)
Source : WSWS
https://www.wsws.org/fr/…