Par Kader Tahri

On regarde un peu plus loin que le présent, que ce qui est ou alors on évite. Car en vérité nous ne gagnions vraiment pas grand-chose à y adhérer et nous ne perdions pas grand-chose à ne pas y être. Le problème de l’adhésion aux BRICS restera le même pour tous, ces membres ne pensent et n’agissent que pour des intérêts. Le motif invoque par le BRICS est pour le moins curieux, reste que très souvent, être allié des Russes ou des Chinois ne signifie pas grand-chose pour eux.

Les BRICS un regroupement hétéroclite avec des pays pro-américain comme l’Inde, l’Argentine, l’Egypte, les Emirats et l’Arabie Saoudite  et Ethiopie ont pu  intégrer les BRICS cette fois-ci uniquement pour des raisons géopolitiques, et c’est tout.

Car, à y regarder de près, ces BRICS ressemblent beaucoup à un club de tourteaux, avec des dindons comme figurants. Sinon, je ne vois pas ce qui rapproche l’Inde et la Chine, ou la Chine et la Russie et ce que viennent y faire l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les Emirats qui roule toujours pour l’autre camp, c’est tout simplement délirant.

Mais, il ne faut pas oublier, que nous avions l’Arabie Saoudite, Les Emirats, l’Egypte qui sont des  alliés stratégiques des Etats-Unis :

L’Arabie saoudite et les Etats-Unis sont alliés depuis le pacte du Quincy, Les Américains assurent la protection militaire à la dynastie des Saoud en échange d’un accès au pétrole du Royaume, cependant l’adhésion de l’Arabie Saoudite aux BRICS pourrai sans aucun doute permettre aux Etats Unis de faire surface l’affaire de l’assassinat du journaliste Khashoggi. On sait par ailleurs que l’Arabie Saoudite est tout simplement le plus grand importateur de matériel militaire depuis 20 ans, ils ont déboursé des centaines de milliards pour acheter tous les systèmes d’armes possibles et imaginables. Et ce n’est pas leur morale qui les entrave: ils se sont rendus coupables de toutes les atrocités et infamies condamnées par le droit de la guerre 10 ans de siège d’une insurrection en infériorité numérique en sandales au Yémen, avec la supériorité aérienne et tout et tout. Par contre que la boucherie au Yémen qui est « la pire et la plus grande catastrophe humanitaire au monde » selon l’ONU, loin des yeux des Occidentaux et des intérêts géostratégiques qui priment dans leurs agendas actuellement, le Yémen soit si peu livré à lui-même. Résultat : les Saoudiens ont perdu la guerre ?

Les Emirats Arabes Unis selon la presse étrangère, sont plus connu pour leurs prestigieux palais, ses gratte-ciel vertigineux, ses scandales et ses princesses qui s’échappent, une combinaison qui tue, s’ajoute à ceci l’organisation tribale de leurs sociétés où la confusion des pouvoirs est totale. Mais les politiques ont d’autres buts que la vérité. Les Emirats mènent une politique proactive dans la région afin de peser non seulement comme un acteur géopolitique sur qui s’appuyer et sur qui compter, mais également comme investigateur de stratégies de la nuisance et de la déstabilisation, les Emirats n’en sont pas à leur premier fait d’armes en termes de soutiens à des pouvoirs ou groupes voyous  Comme des brêles.

L’aide militaire américaine directe à l’Egypte, qui n’inclut pas les ventes d’armes, se chiffre à quelque 1,17 milliard de dollars  depuis que le pays a été la première nation arabe à renouer avec Israël en 1979. Sur le plan économique, l’Égypte devrait  importer plus de 15 millions de tonnes de blé chaque année et demeurer le principal importateur mondial. Par ailleurs, au cours de la dernière décennie, l’armée a accru son contrôle sur le secteur agricole à l’instar de l’ensemble de l’économie, et la plupart des projets sont sous supervision directe du président. La marchandisation à outrance de la terre a renforcé le poids des investisseurs privés, en particulier du Golfe, dans l’accaparement foncier, sur fond aux spectres des émeutes de la faim. Ainsi l’Egypte sinistrée et isolée économiquement, qui n’a que le Nil, des militaires et des schizophrènes qui souffrent de la faim. Autre paradoxe au pays du foul, les fèves sont importées à 80 %, que l’Egypte reste le plus gros importateur de céréales d’Afrique.

Quant à l’Algérie, elle peut toujours compter sur l’hostilité gratuite des  Arabes et on attend à vrai dire plus d’un pays qui dispute à l’Arabie Saoudite et les Emirats la place de meilleur sujet de l’écurie atlantiste. (Ces deux ont toujours voté contre l’Algérie dans les instances Internationaux). Ces pays affichent clairement leur soutien au Maroc et sont des vassaux au sionisme israélien, par ailleurs ils sont des financiers du terrorisme atlantiste dans le monde arabe, normalisateurs, aplaventristes et ennemis de l’Algérie., voilà ce que je retiens plus particulièrement de ces deux nouveaux membres du BRICS  avec leurs chimères. Heureusement que les Arabes adorent se détester ?

Très certainement lors du prochain sommet du BRICS, les saoudiens comme les émiratis émettrons un refus pour l’adhésion de l’Algérie, tant que l’Algérie ne normalisera pas avec leurs maitres sionistes et avec le régime rétif makhzenien. Donc oui, il faut se méfier des Emirats et de l’Arabie Saoudite, il arrivera des moments ou nos intérêts ne seront plus convergents, contacter des alliances hors de son système civilisationnel est toujours s’exposer à des surprises, surtout que ces deux pays sont essentiellement liés aux intérêts de l’impérialisme, voir des US pour les Emirats. Je n’ai aucune confiance en ces régimes du Golfe  des VIP de luxe, (Arabie Saoudite et les Emirats) juste des dynasties narcissiques, au mieux ils joueront sur tous les tableaux au pire c’est le jeu du cheval de Troie.

Tout le reste du monde sait que les institutions internationales sont éminemment politiques. Elles ne reflètent pas la vérité. En revanche même en adhérant l’Algérie devra veiller à défendre ses intérêts en respectant au mieux la représentativité de chaque État. 

Notre avenir passe principalement par notre capacité à réagir, assainir nos finances, nous remettre au travail, apurer les positions dogmatiques, des idées passéistes, suspendre économique fermée, toujours dans des rapports de forces conflictuelles, purgeant la bureaucratie, la corruption et le népotisme.

Pour sortir de nos écueils mortifères, peut-être bien que l’on devrait dès à présent regarder ailleurs que chez les BRICS, notre économie reste tributaire, si les prix des énergies fossiles s’effondrent , l’économie algérienne s’effondre également, donc l’Algérie n’a eu aucune chance de peser sur la table des évaluations des membres juges des BRICS, comme l’Inde, l’Arabie Saoudite et plus encore avec les Emirats. La coopération des BRICS ne consiste pas à prendre le parti de la Chine et de la Russie, dans une lutte géopolitique, mais à faire progresser un développement économique dans des conditions équitables. Il en va de même pour les nouveaux membres potentiels comme l’Algérie tout en cherchant et poursuivant un véritable développement commun avec les pays du Sud. 

Ce qu’il faut faire maintenant il faudrait travailler pour éliminer les causes du refus. Cela prendra plusieurs années. Mais c’est le prix à payer pour faire de notre pays, un pays réellement fort avec une économie diversifiée et puissante. Cet enthousiasme est en effet essentiel pour tisser les solidarités locales et nationales nécessaires pour le développement d’un pays. En effet les BRICS ont à gagner avec L’Algérie et nous avec eux au retour à des valeurs du Travail plus en équation avec ce que nous avons été et ce que nous sommes, des Algériens, un peuple non aligné.

Entre temps il faudrait s’attaquer pour prendre des mesures purgatives notamment sur :

La bureaucratie croupie dans une administration encombrante, à l’esprit colonial, ridicule et inapte. Comme simple exemple cette administration pour terroriser le citoyen n’hésite nullement à exiger un certificat de Nationalité en dépit de la présentation d’une Carte d’Identité Nationale qui doit très surement justifié la Nationalité.

Le commerce informel : c’est certainement un malaise qui offense tout notre système sociétal, qui occupe le quotidien des algériens, généralement mal à l’aise, quand on sait que secteur informel entraînant un profond dérèglement des fondations de l’économie nationale, favorise la corruption ainsi que la concurrence déloyale qu’il mène pour handicaper sérieusement le développement économique du pays. Ce sont les transactions informelles, le trafic de drogues et les bénéfices qui s’opèrent en marge du commerce légal qui ont en effet, permis à des personnes sans scrupules de faire rapidement fortune. Ces activités non déclarées échappent à toute imposition fiscale. Donc la nécessité de la mise en place d’une réglementation stricte en vue de combattre ce phénomène.

L’Insécurité : l’inaction contre l’insécurité n’est pas une option. Le diktat des délinquants n’est pas seulement le fait d’individus dérangés, c’est le symptôme d’une société qui ferme les yeux sur l’inacceptable, c’est plus que du banditisme, un phénomène qui désigne, au sein d’un groupe, le non-respect de normes et de lois par certains membres du groupe. Un néologisme détesté par la majorité des Algériens !

En final et pour rendre l’Algérie, un pays serein, apaisé et captivant, il est sûr que les services de sécurité peuvent  être disponible, entendre, prévenir et assainir ce genre d’épreuves négatives. Par ailleurs les pouvoirs publics algériens doivent mettre en place une relance de ses industries manufacturières contribuant à la réduction de la facture importation et l’absorption du chômage ainsi qu’au décollage du secteur de l’industrie par le lancement des projets importants, la mise en marche d’usines ou de complexes industriels stratégiques en industrie agroalimentaire, en industrie Pharmaceutique qui avait permis à l’Algérie d’être classée deuxième en Afrique derrière l’Afrique du Sud en termes de production de médicaments.

Avec ou sans l’adhésion aux BRICS, l’Algérie est en mesure d’amorcer un changement profond dans la structure de son économie nationale.

L’art de la diplomatie, c’est celui de l’équilibre alors que l’Inde, l’Arabie Saoudite ou les Emirat soient   rassurés, l’Algérie ne va pas mourir !!!!!

Kader Tahri

www.kader-tahri.com

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