Communiqué d’EELV
Le Conseil des Ministres a pris la décision ce mercredi 21 juin de dissoudre le collectif écologiste des Soulèvements de la Terre. De quoi cette dissolution est-elle le nom ?
Une décision arbitraire
Le 28 mars dernier, soit 48 heures après les manifestations contre le projet de méga bassine à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, annonçait son intention de dissoudre le collectif Les Soulèvements de la Terre (SLT). La décision de dissolution n’est finalement intervenue que près de trois mois après, ce mercredi 21 juin en Conseil des ministres, signe de la faiblesse du dossier.
Une attaque institutionnelle contre les militant·es et les luttes écologistes
Alors que les attaques qui visent à museler les écologistes se multiplient dans une dérive dangereuse, cette dissolution vient constituer une attaque de plus. Une attaque d’autant plus grave qu’elle est institutionnelle.
Outre la rhétorique dangereuse du ministre de l’Intérieur qui qualifie les manifestant·es pacifiques d’“écoterroristes”, ce sont ces mêmes manifestant·es qui se battent pour le climat et la biodiversité, pour préserver l’eau et qui font quotidiennement l’objet d’agressions voire de tentative d’assassinat, à l’instar de Morgan Large (dont la voiture a été sabotée à 2 reprises) ou de Paul François, céréalier ayant fait condamner en justice Bayer-Monsanto car gravement intoxiqué aux pesticides, violemment agressé à son domicile.
Par ailleurs, l’utilisation de la loi séparatisme pour justifier cette dissolution marque une fois de plus la confusion des valeurs qu’entretient ce gouvernement et qui dirige, petit à petit, notre pays sur une pente illibérale dangereuse pour la démocratie.
A cet égard, nous dénonçons la façon dont les militant·es écologistes ont été interpellés les 5 juin dernier et hier. Pour une vague ressemblance avec un homme à casquette rouge sur une photo, on peut être interpellé en France par la SDAT (sous-direction antiterroriste) à 6 heures du matin, devant son fils de 5 ans, comme ça a été le cas pour Félix, militant EELV à Marseille. Nous dénonçons cet arbitraire.
Une diversion inutile
Cette dissolution n’est rien d’autre qu’une énième diversion pour marginaliser des luttes écologistes plus que légitimes, vitales. Une diversion pour masquer l’incurie du gouvernement à faire face au défi climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Un gouvernement qui s’obstine dans la fuite en avant et refuse de changer de modèle et d’accompagner l’indispensable transition écologique du secteur agricole.
Cette dissolution prononcée arbitrairement n’empêchera pas les collectifs écologistes de se rencontrer et de se battre pour les communs. Comment dissoudre un regroupement informel de plus de 110 000 personnes ? Un soulèvement ne peut être dissout.
EELV annonce aujourd’hui que son Bureau exécutif a décidé de se joindre au collectif les Soulèvements de la terre pour initier un recours devant le Conseil d’Etat contre cette décision.
Marine Tondelier, Secrétaire nationale d’EELV
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
Source : EELV