Par Manlio Dinucci
Sur la scène du Festival de Sanremo, après la lecture du message de Zelensky, s’est exhibé le groupe de Kiev Antytila pour “transmettre au public italien un message fort sur la résistance ukrainienne”. Peu de temps avant, à Brescia et à Bergame, avaient été supprimés les concerts du pianiste russe Denis Matsuev programmés au Festival International de Piano. Advenu après que l’ambassadeur ukrainien avait demandé aux maires des deux villes d’effacer “les exhibitions du musicien considéré comme proche des positions de Poutine”.
Plus lourde encore a été l’ingérence de Kiev dans les affaires intérieures italiennes quand Silvio Berlusconi a dit dans une interview que, pour éviter la guerre, “il suffisait que Zelensky cesse d’attaquer les deux républiques autonomes du Donbass”. Kiev a déclaré que “les derniers commentaires de Silvio Berlusconi sur l’Ukraine causent un énorme scandale”, il l’a défini comme “un infâme” et l’a accusé de “baiser les mains de Poutine, ensanglantées jusqu’aux coudes”.
Au même moment le Secrétaire USA à la Défense, Lloyd Austin, réaffirme que “le Monde Libre reste aux côtés de l’Ukraine et [que] la Russie est désormais un paria mondial”, et convoque à Bruxelles le “Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine” pour demander aux plus de 50 pays qui en font partie, dont l’Italie (et France, ndt), d’envoyer encore plus d’armes à Kiev. Immédiatement après, le Sommet OTAN des Ministres de la Défense institue d’autres mesures de guerre contre la Russie. Parmi elles : “Potentialiser nos défenses avancées”, c’est-à-dire déployer au bord de la Russie de plus en plus de forces militaires et armements stratégiques y compris nucléaires ; “Potentialiser la capacité industrielle pour reconstituer les réserves d’armes et munitions, consommées par l’énorme quantité que les Alliés ont fournie à l’Ukraine”. Le Sommet a décidé une ultérieure augmentation des dépenses militaires. Ne suffisent plus les 2.800 millions de dollars que les USA dépensent en moyenne chaque jour pour leurs propres forces militaires. La dépense militaire italienne est montée à 80 millions d’euros par jour, mais doit atteindre les 100 millions par jour. Tout cela, des États-Unis à l’Italie, est payé par les citoyens, sur lesquels pèse le poids croissant de la crise économique provoquée par la guerre.
Bref résumé de la revue de presse Grandangolo de vendredi 17 février 2023 à 20h30 sur la chaine TV italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2023/02/17/la-grande-crociata-delloccidente-contro-il-male-grandangolo-pangea/
Traduit de l’italien par M-A P
Note (dont calculs sommaires) pour la version française :
En 2023, pour la France “43,9 milliards d’euros de crédits de paiement pour la mission Défense (hors Anciens combattants) soit : + 3 milliards d’euros de ressources nouvelles à périmètre constant par rapport à la Loi de finances initiale 2022 conformément à la Loi de Programmation Militaire”, “hausse historique” nous dit-on.
Sauf erreur de calcul, un peu plus de 120 millions d’euros par jour pour “une LPM respectée qui prend en compte le contexte stratégique”(sic). Détail p. 4 et suivantes de la Loi de finances : https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/ministere-armees/Projet%20de%20loi%20de%20finances%20-%202023%20-%20LPM%20année%205.pdf
Source : M-A P.