Par Chems Eddine Chitour
«L’humanité a un choix : coopérer ou périr. Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale. La fenêtre permettant de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C se referme rapidement.»
(Antonio Guterres, SG des Nations unies)
Du 6 au 18 novembre se tient la COP 27 à Charm El-Cheikh avec toujours le même cérémonial, sauf que nous approchons du point de non-retour avec une augmentation de la pollution, malgré toutes les recommandations et promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Pour avoir une idée de l’injustice énergétique, la base de données Edgar de la Commission européenne révèle que deux tiers des émissions mondiales de CO2 ont lieu dans seulement dix pays ! La plus grande part des émissions liées aux activités humaines est générée en Chine, suivie des États-Unis et de l’Inde. Ensemble, ces trois territoires totalisent environ la moitié du CO2 émis dans l’atmosphère terrestre. Tout en ayant à l’esprit que les pays sont à 8 tep pour les États-Unis, 4 tep pour l’Europe et 2 tep pour la Chine, 0,2 tep/an pour les Sahéliens !!
L’accès à l’électricité en Afrique est un enjeu déterminant pour le continent
Dans toutes les régions qui souffrent des aléas catastrophiques du climat, l’Afrique tient une place particulière. L’Afrique, c’est 1 308 millions d’habitants. La consommation d’électricité par habitant était à seulement 17,2% de la moyenne mondiale en 2019. La production d’électricité en Afrique repose surtout sur les combustibles fossiles (77,7%) en 2019. L’Afrique pollue pour 4% mais reçoit une grande partie des convulsions climatiques visibles et en différé par les conséquences sur l’alimentation. L’accès à l’électricité est important, mais le continent est loin de remplir l’atteinte de l’objectif 7 («Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable»). Le continent africain est aujourd’hui le continent où l’on consomme le moins d’électricité : en 2019, la consommation moyenne d’électricité par habitant était de 560 kWh en Afrique, soit seulement 17,2% de la moyenne mondiale de 3 265 kWh (7 043 kWh en France, 12 744 kWh aux États-Unis, 5 119 kWh en Chine). La quantité d’électricité consommée en 2019 sur le continent, 732 TWh, est à peine supérieure à celle de l’Allemagne : 644 TWh16. La production de 2021 est estimée par BP à 897,5 TWh. En 2016, 42% de la population africaine a accès à l’électricité. Le développent du renouvelable à l’échelle de l’Afrique est marginal, moins de 1%, malgré d’immenses potentialités.
L’humanité peut-elle s’adapter aux événements extrêmes ?
Le changement climatique pourrait pousser 216 millions de personnes à migrer d’ici 2050. «Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique. Mais l’Homme a-t-il les capacités pour y faire face ? ‘‘S’adapter ou mourir’’. Car les catastrophes naturelles vont — c’est désormais une certitude — se multiplier.» Au-delà des catastrophes naturelles, l’humanité devra aussi s’adapter à un déclin massif de la biodiversité, qui a déjà largement commencé. L’un des plus grands crimes contre la nature et, partant, contre l’humanité, est l’égoïsme qui pousse à continuer à brûler des combustibles et carburants et ceci en niant la responsabilité de l’Homme dans les convulsions climatiques actuelles. Nous ne pouvons pas tricher avec le climat ; ainsi, provoquer des pluies sur commande en faisant appel à la géo-ingénierie est dangereux. Il y a interdépendance des conditions climatiques quelles que soient les latitudes. Il y a certainement un fragile équilibre qui nous rappelle l’adage qui veut qu’un battement d’ailes de papillon peut provoquer un ouragan à l’autre bout de la Terre. Il n’est pas interdit de penser que des rétroactions se produisent.
L’Overshoot Day (le Jour du dépassement) est une réalité, cette année cela a été le 28 juillet, c’est-à-dire que nous avons consommé en sept mois ce que la nature a mis à notre disposition pour une année. Depuis, nous vivons à crédit, comme si nous avions 1,7 planète à notre disposition.
L’interprétation plus juste du rapport Meadows décrit la nécessité de changer de modèle de croissance : malgré sa connaissance du caractère non durable et insoutenable de la croissance depuis la publication du rapport Meadows, l’être humain n’a toujours pas agi concrètement. Pire, pourquoi a-t-il continué à creuser plus intensément encore vers sa perte ?
Les mauvaises nouvelles concernant l’environnement s’accumulent à un rythme effréné. Pour parvenir à limiter ce réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) d’environ 45% en 2030 par rapport à celles de 2010, et par la suite atteindre des émissions nettes nulles vers 2050. Impossible car nous n’en prenons pas le chemin. «Nous appuyons sur l’accélérateur qui nous emmène à l’enfer, a déclaré le SG des Nations unies. Nous sommes condamnés, à moins d’un coup de reins salvateur.»
L’effondrement inexorable de l’humanité
«Les espèces disparaissent à un rythme alarmant, selon une nouvelle étude. Au cours des dernières 500 millions d’années, la vie sur Terre a presque totalement disparu à cinq reprises, à cause de changements climatiques. À la différence que, cette fois, nous sommes seuls responsables de ce qui se produit. L’humanité pousse-t-elle, par son inconscience, la Terre vers la sixième ‘’extinction de masse’’? Certains experts appellent cela l’anthropocène (ère dominée par l’homme).» Robert Watson, patron du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES). Nous avons autant d’occasions de changer la planète dans le bon sens que d’occasions de la détruire (…). Les gens peuplant cette planète auront-ils assez de place et de ressources pour cohabiter avec toutes les autres espèces ? N’allons-nous pas droit dans le mur en consommant quantités de ressources dont de nombreuses autres créatures ont aussi besoin ? Même si nous arrivons à survivre, est-ce vraiment le monde dans lequel nous voulons vivre ? Est-ce le monde que nous voulons léguer à nos enfants ?»
«Tout va s’effondrer ! La preuve ? Taper le mot ‘’effondrement’’ dans Google et immédiatement 179 millions d’occurrences apparaissent. Dans notre XXIe siècle suffocant, les prophètes de l’effondrement, les collapsologues, n’arrêtent pas de nous terroriser comme le font les Nations unies pour appeler à la sobriété énergétique au lieu de l’ébriété actuelle ! On n’est plus dans le temps des réformes, mais dans celui des ruptures violentes au sein de plus en plus de sociétés complexes. Ces ruptures peuvent toucher l’ordre social ou l’écosystème. Des effondrements sont en cours, d’autres sont à venir. L’humanité entre dans une phase inédite de son évolution. Oublieuse de passé fragile, elle se veut un destin prométhéen alors qu’elle n’a jamais été aussi vulnérable.»
Comment alors éviter l’effondrement ?
En fait, maintenant que le diagnostic est établi, le problème est comment il est possible de changer l’histoire, en luttant contre la cause profonde du changement climatique : la surexploitation de la Terre ? Pour les paléoclimatologues, «le changement climatique est en cours. Il s’accélère même plus rapidement que prévu. C’est un fait si on continue sur cette trajectoire, la planète sera de plus en plus invivable pour nous mais surtout pour nos enfants». Nous ne pouvons continuer à surexploiter la Terre. Tout ceci pour permettre aux pays industrialisés de consommer plus de 5 tep/hab/an, sachant que, dans le même temps, un Sahélien en est à 200 kgep. /an ! Tout ceci à cause d’une croissance sans état d’âme ! Il vient que «toutes les régions du monde» sont déjà affectées par des dérèglements «sans précédent» et grandissants, résume le rapport du Giec. Les pays industrialisés polluent et ceux qui en souffrent le plus sont les pays faibles en développement qui n’ont pas la parade.
Le changement climatique est en train de se dérouler sous nos yeux, on en a la confirmation. Les scientifiques soulignent aussi que la montée des eaux, l’acidification des océans, la fonte des calottes et glaciers sont «irréversibles».
Est-ce qu’une décroissance en pente douce serait la solution ?
On sait que les pays industrialisés ont pollué pour l’essentiel des 2 500 milliards de tonnes de CO2 depuis le début de la révolution industrielle. Dans cette comptabilité, à titre d’exemple, l’Afrique n’est responsable que de 4% pour un milliard d’habitants. On se souvient de la fameuse phrase de Jacques Chirac sur la maison qui brûle. Pas de pompier à l’horizon ! Nous avons à la place des pyromanes. Les compagnies pétrolières climato-sceptiques, par intérêt, ont allumé des contrefeux en finançant des études déclarant que le changement climatique est naturel et que l’Homme n’y est pour rien.
Jusqu’au XIXe siècle, les sociétés vivaient dans un monde relativement stable, gérant la pénurie et des ressources contraintes. Dès les débuts de l’essor industriel, de nombreux doutes sont exprimés à l’égard du projet d’expansion continue de la production, et de nombreuses alertes sont formulées contre le projet moderne d’artificialisation du monde. Faut-il en finir avec la croissance débridée porteuse de danger pour la plus grande partie de l’humanité ? La question de la décroissance émerge surtout au XXe siècle, lorsque la croissance devient l’idéologie dominante et l’horizon principal. C’est ce qui pousse certains observateurs et intellectuels à tenter d’ouvrir la «boîte noire» de la croissance, de pénétrer dans son fonctionnement, d’évaluer ses effets et ses impasses.
Tous les arguments éculés pour discréditer la décroissance nécessaire ne peuvent résister au constat implacable, énoncé depuis des décennies maintenant, selon lequel l’extraction et l’accumulation matérielle atteignent leurs limites, alors que les imaginaires dominants de la croissance nous poussent vers l’abîme et pendant que s’impose l’urgence d’une réduction massive des émissions de CO2.
Sans verser dans un catastrophisme stérile, des vérités doivent être dites. Nous allons droit dans le mur au nom du PIB, de la richesse des partenaires du Cac 40, du Dow Jones, des fonds de pension qui ne pensent qu’à s’enrichir. La COP21 n’a pas représenté un tournant dans la lutte climatique car la réduction des émissions se fait sans aucune contrainte.
L’Europe persiste et signe tout pour rendre vert, le gaz naturel, le nucléaire et même l’hydrogène bleu, alors que nous sommes loin de maîtriser dans les faits la séquestration du CO2. L’Irena devrait être suffisamment déterminée à faire réussir la mise en place d’un plan Marshall des énergies renouvelables. En fait, les politiques visant à atténuer le réchauffement climatique ne devraient pas être axées sur le soulagement des symptômes, mais sur la lutte contre la cause profonde : la surexploitation de la Terre. La réalité est que, pour combattre le réchauffement climatique, il faut s’attaquer à la source : la «surexploitation de la planète» et revenir à un développement en pente douce qui ne laisse personne sur le bord de la route.
À titre d’exemple, l’Algérie a connu des inondations catastrophiques, notamment celles de Bab-El-Oued, à Alger, avec 900 mors, 21 ans avant celles du Pakistan. Nous avons connu en tant qu’hot spot une vague de chaleur exceptionnelle en 2021, des départs de feu qui ont ravagé une partie du pays : 90 000 hectares partis en fumée. Les projections futures sur l’Algérie «montrent que les saisons chaudes continueront à s’étendre au-delà des périodes estivales et le stress hydrique sera structurel. La consommation débridée des énergies fossiles ne nous exonère pas de notre responsabilité dans la catastrophe humanitaire à venir. L’Algérie met en place une stratégie en misant sur les économies d’énergie et les renouvelables (géothermie, bois, solaire, éolien) qui devraient être mobilisées et arriver sans tarder à un nouveau modèle de consommation à la fois sobre mais qui mise sur les économies d’énergie avec le Plan H2 ! La plantation d’un milliard d’arbres d’ici 2030 nous permettra, si on arrive à mobiliser des fonds verts, de donner une seconde vie au barrage vert en plantant 100 millions d’arbres par an.
Changer de méthode pour une COP avec des engagements contraignants
Ma conviction est que même avec 100 COP, la situation de la planète sera toujours la même entre les logiques des différents pays qui font que nous ne sortirons pas de vœux pieux du fait que les engagements n’ont jamais été contraignants. Les parlements mondiaux devaient prendre une initiative non pas d’une façon passive : 27 COP n’ont pas fait bouger les lignes, la COP 21 que l’on présente comme la solution miracle a échoué faute d’engagements contraignants. Il ne faut pas se souvenir des COP qu’au mois de novembre de chaque année où on vient faire le constat amer que la pollution a augmenté. Il était prévu à Paris que chaque année, la pollution au CO2 devait diminuer de 2 milliards de tonnes de CO2, soit en moyenne 12 milliards de tonnes de CO2 en moins. Sept ans plus tard, on se retrouve avec 7 milliards de tonnes en plus. Cherchez l’erreur ! Est-ce la bonne méthode ?
Le Secrétaire général Antonio Gueterres n’arrête pas d’attirer l’attention sur le danger de dépasser la borne mythique de 1,5°C, en vain. La preuve nous est donnée sur la brutalité des inondations avec l’exemple des 1300 morts au Pakistan. 20 ans plus tôt, des crues diluviennes ont fait en quelques heures près de 900 morts. La mentalité de tendre la main alors que la Terre brûle n’est pas la bonne solution. Nous sommes sur l’autoroute vers l’enfer climatique «le pied toujours sur l’accélérateur», déclarait le Secrétaire général des Nations unies. Selon un rapport commandé par la présidence de la conférence pour le climat, ces pays auront besoin de plus de 2 000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour financer leur action climatique, dont près de la moitié venant d’investisseurs extérieurs. Le moment est venu d’aller droit vers la solution qui est celle que les engagements soient contraignants et vérifiables.
L’apport potentiel et pérenne de l’Union internationale des parlements
L’IPU représentant les peuples pourrait de mon point de vue conforter d’une façon volontariste les appels «au secours de la Terre» de Monsieur le Secrétaire général des Nations unies en appelant à une réelle justice climatique en définissant un niveau de consommation au-delà duquel les pays contrevenants devront payer une taxe du type taxe carbone qui permettra réellement d’alimenter le Fonds vert.
Tout en attirant l’attention sur le fait que le modèle de consommation actuel débridé nous mènera au chaos et toutes les échappatoires des slogans de neutralité carbone en 2050 de séquestration du CO2 font que nous atteindrons l’irréversibilité peut-être avant avec des régions entières invivables.
Que dire de la justice énergétique et la justice climatique pour les damnés de la Terre quand on sait qu’un plein de 4×4 en biocarburant, soit 225 kg de maïs transformé, peut nourrir un Sahélien pendant une année ! Nous devons nous concentrer sur la justice sociale et les besoins humains fondamentaux, le péril d’un climat erratique qui impactera en premier les déshérités de la Terre. Si, pour cause de pandémie, les élus ont été capables de mettre en place des règles très contraignantes à suivre dans les commerces, les entreprises et les lieux publics, ils peuvent être aussi exigeants pour l’environnement, d’autant plus que la gestion des dérives climatiques coûte cher.
La seule issue encore possible pour régler le problème de la température est de diviser par deux la consommation d’énergie fossile. La COP27 pourrait décider de fixer les quotas de CO2 sur la base contraignante contrairement à la COP21 qui nous a menés à la situation actuelle. Il est temps de nous unir et de faire preuve de coopération et d’équité pour faire face à l’urgence climatique. Quand un Européen consomme 4tep/an, est-il deux fois moins heureux qu’un Américain à 8tep/an? Un Chinois à 2,5 tep/an se développe. Par contre, un Sahélien à 0,5tep/an n’a pas accès à un Smic de dignité énergétique.
Imaginons que la moyenne mondiale soit fixée à 1tep/an/habitant et que les pays développés fassent des sacrifices pour aller à l’essentiel à 3tep/an/hab. Cela permettrait d’aller résolument vers une pollution à 15 milliards de tonnes de CO2. Nous aurons divisé par deux le recours aux fossiles en donnant un coup d’accélérateur aux énergies renouvelables et en sortant de l’ébriété énergétique inutile pour aller à la sobriété énergétique heureuse, synonyme de partage et de solidarité.
La COP27 ne devrait pas être celle qui mènera l’humanité à la 6e extinction. Reprenons nos esprits ! La COP27 doit être une rupture voulue et non subie pour éviter l’effondrement de notre civilisation. Nous pouvons sauver l’humanité et sauver l’harmonie avec la nature. Faisons-le ! C’est cela le Développement Humain Durable pour laisser une planète viable et donner une chance de «survivance» à toutes les Greta Thunberg qui se battent pour le combat de la vie.
En tant que parlementaires mandatés par les citoyens de nos pays, nous devons aider à la recherche de solutions, les COP ayant montré leurs limites. Je propose que notre Parlement mette en chantier la possibilité, dans le cadre de la justice climatique, de garantir un smic d’énergie qui ne peut être obtenu que par une sobriété volontaire avant que la décroissance brutale ne soit infligée à la planète.
Des pistes de réflexion sur la base des principes suivants. Si on veut contenir le réchauffement et le stabiliser sans garantie qu’il ne dégénère, il faut freiner drastiquement la production du charbon et du pétrole. Car il n’est pas évident que la séquestration du CO2 soit la solution car nous n’avons pas techniquement du recul. Il faut analyser l’équivalent de la taxe carbone en terme de gap environnemental. Si une entreprise produit 1 million de tonnes d’énergie fossile, ce sont 3 millions de tonnes de CO2. Donner un prix à la tonne de CO2 pour les multinationales mais aussi pour les pays producteurs. Une taxe à 10%, c’est 140 milliards de dollars que les pays pollueurs doivent payer et qui iront dans un fonds global qui permettrait aux pays vulnérables de lutter contre les agressions climatiques et leurs conséquences concernant la sécheresse, le déficit alimentaire. Ceci en mettant en place un plan renouvelable qui leur permette d’atteindre un taux d’électrification respéctable.
Conclusion
Les nombreuses interrogations sur les grands enjeux du futur qui agitent l’opinion (les phénomènes erratiques du climat sont de plus en plus récurrents, crise de l’énergie, nanotechnologies, clonage génétique…). Notre vulnérabilité est de plus en plus inéluctable. Ajoutez à cela une mondialisation laminoir qui ne fait pas de place aux plus faibles. Incertitudes, inquiétudes, peurs, catastrophes, mal-vie…
Ces mots déclinent le mot «progrès». Il n’est pas inutile de se poser la question si la «civilisation» humaine n’est pas arrivée à la fin d’un cycle comme elle en a connu si on ne fait rien pour nous réconcilier avec la nature, si nous ne faisons rien pour nous réconcilier entre nous, du fait que l’Homme est devenu un loup pour l’Homme. Nous devons fatalement disparaître au profit d’une civilisation humaine, respectueuse de la nature et de la vie.
On dit que, sur le point de mourir, Alexandre demanda que son cercueil soit transporté à bras d’homme par les meilleurs médecins de l’époque, que les trésors qu’il avait acquis (argent, or, pierres précieuses…) soient dispersés tout le long du chemin jusqu’à sa tombe, et…que ses mains restent à l’air libre se balançant en dehors du cercueil, à la vue de tous. «Je veux, dit-il, que les médecins les plus éminents transportent eux-mêmes mon cercueil pour démontrer ainsi que, face à la mort, ils n’ont pas le pouvoir de guérir… Je veux que le sol soit recouvert de mes trésors pour que tous puissent voir que les biens matériels ici acquis restent ici-bas… Je veux que mes mains se balancent au vent, pour que les gens puissent voir que les mains vides nous arrivons dans ce monde et les mains vides nous en repartons quand s’épuise pour nous le trésor le plus précieux de tous : le temps.»
Nous prions pour une prise de conscience qui permettrait de sauver l’humanité dans son ensemble, car une planète invivable rattrapera tôt ou tard les pays indemnes pour le moment ou qui ont la parade pour contrer les agressions climatiques. Nous sommes tous embarqués sur cette belle planète qui deviendra bleue par notre volonté en sortant de l’ébriété actuelle et en choisissant une sobriété porteuse d’espérance pour tous les Terriens, du plus humble au plus nanti. Mes vœux les plus sincères pour la réussite de la COP27.
C. E. C.
Par le Professeur émérite
Chems Eddine Chitour
Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur
Source : Le Soir d’Algérie
https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/…
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