Par Moon of Alabama
Par Moon of Alabama – Le 7 octobre 2022
L’administration Biden crache une propagande alarmiste ridicule :
Kaitlan Collins @kaitlancollins – 0:35 UTC – Oct 7, 2022
Wow. Biden lors d’une collecte de fonds Démocrate ce soir : « Nous n’avons pas été confrontés à la perspective d’un Armageddon depuis Kennedy et la crise des missiles cubains. » Il dit que Poutine « ne plaisante pas quand il parle de l’utilisation potentielle d’armes tactiques, » nucléaires ou biologiques parce que son armée n’est pas performante.
Biden a continué avec ses avertissements sans ménagement : « Je ne pense pas qu’il existe une telle chose que la capacité de facilement (utiliser) une arme nucléaire tactique et ne pas se retrouver face à l’Armageddon. » (Ces citations du pooler @tparti).
Biden va BEAUCOUP plus loin que ses fonctionnaires, du Conseil national de sécurité au Pentagone. Ils ont dit qu’ils prenaient les menaces de la Russie au sérieux, mais n’ont vu aucun changement dans son dispositif nucléaire. Biden invoque l’Armageddon et dit que Poutine doit être pris au sérieux.
Une copie du rapport du pool peut être consultée ici. Il cite Biden comme disant : « [Poutine] ne plaisante pas lorsqu’il parle de l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques parce que son armée est, pourrait-on dire, nettement moins performante. »
Le fait est que Poutine n’a pas parlé de « l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques. » PAS DU TOUT.
Le 21 septembre, Poutine a annoncé une mobilisation partielle des réservistes. Dans son discours télévisé, il n’a mentionné les armes nucléaires que par rapport aux menaces « occidentales » de les utiliser :
Ils ont même eu recours au chantage nucléaire. Je fais référence non seulement au bombardement, encouragé par l’Occident, de la centrale nucléaire de Zaporozhye, qui fait peser la menace d’une catastrophe nucléaire, mais aussi aux déclarations de certains hauts représentants des principaux pays de l’OTAN sur la possibilité et l’admissibilité de l’utilisation d’armes de destruction massive – les armes nucléaires – contre la Russie.
Je voudrais rappeler à ceux qui font de telles déclarations concernant la Russie que notre pays dispose également de différents types d’armes, dont certaines sont plus modernes que celles des pays de l’OTAN. En cas de menace contre l’intégrité territoriale de notre pays et pour défendre la Russie et notre peuple, nous utiliserons certainement tous les systèmes d’armes dont nous disposons. Il ne s’agit pas d’un bluff.
Les citoyens de Russie peuvent être assurés que l’intégrité territoriale de notre Patrie, notre indépendance et notre liberté seront défendues – je le répète – par tous les systèmes dont nous disposons. Ceux qui utilisent le chantage nucléaire contre nous doivent savoir que la rose des vents peut tourner.
Notez que Poutine ne mentionne pas les armes nucléaires de la Russie. Au lieu de cela, il compare en disant que la Russie dispose de nouvelles armes « différentes« , « plus modernes » que celles de l’ »Occident« . Il s’agit de missiles hypersoniques qui peuvent éviter les défenses aériennes « occidentales » et frapper les centres de décision à Bruxelles, Londres et Washington, même sans ogives nucléaires.
Également pour mémoire : La Russie a signé et ratifié la Convention sur les armes biologiques qui interdit le développement, la production, l’acquisition, le transfert, le stockage et l’utilisation d’armes biologiques. La Russie a également signé et ratifié la Convention sur les armes chimiques. En novembre 2017, elle a détruit ses dernières armes chimiques (soviétiques) comme le prévoit la convention. Ce sont les États-Unis qui n’ont toujours pas détruit leurs armes chimiques.
Après le discours de Poutine, la Maison Blanche a émis des bruits de guerre en déformant le discours de Poutine. Quelques jours plus tard, le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dimitry Medevedev, a remis les pendules à l’heure. Il n’y a que deux conditions distinctes dans lesquelles la Russie n’utiliserait jamais d’armes nucléaires :
« Imaginons que la Russie soit contrainte d’utiliser l’arme la plus redoutable contre le régime ukrainien qui a commis un acte d’agression à grande échelle, dangereux pour l’existence même de notre État« , a déclaré M. Medvedev dans un message posté sur Telegram.
Les remarques de Medvedev citent la terminologie exacte de l’une des conditions de la doctrine de frappe nucléaire de la Russie : « une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles lorsque l’existence même de l’État est menacée« .
…
« Je dois vous rappeler à nouveau – pour les oreilles sourdes qui n’entendent qu’elles-mêmes. La Russie a le droit d’utiliser des armes nucléaires si nécessaire« , a déclaré Medvedev, ajoutant qu’elle le ferait « dans des cas prédéterminés » et dans le strict respect de la politique de l’État.
Scott Ritter, qui s’y connaît un peu en dissuasion nucléaire, a expliqué la doctrine nucléaire de la Russie :
L’OTAN et l’Ukraine pensent toutes deux que les forces russes, même après avoir reçu les 300 000 soldats mobilisés, ne seront pas en mesure de vaincre l’Ukraine. Cette incapacité à atteindre les objectifs souhaités, pensent-ils, obligera la Russie à recourir à l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur des cibles ukrainiennes afin de briser la volonté de résistance du gouvernement Zelensky.
La réalité, cependant, est que la doctrine nucléaire russe ne permet pas un tel scénario. En effet, il n’existe que deux conditions dans lesquelles la doctrine nucléaire russe autorise l’emploi d’armes nucléaires.
No 1. « [E]n réponse à l’utilisation d’armes nucléaires et d’autres types d’armes de destruction massive contre elle et/ou ses alliés« , selon le document 2020 sur la posture nucléaire de la Russie.
No 2. « en cas d’agression contre la Fédération de Russie avec l’utilisation d’armes conventionnelles lorsque l’existence même de l’État est menacée. »
La posture nucléaire américaine, en revanche, le permet.
Tous les discours et rapports belliqueux sur la prétendue menace russe d’utilisation d’armes nucléaires en Ukraine sont totalement infondés. Le fait que les médias « occidentaux » s’y adonnent soudainement montre que cela fait partie d’une campagne de propagande bien dirigée.
Entre-temps, le comédien ukrainien a demandé des frappes nucléaires « préventives » contre la Russie :
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que « l’OTAN devrait rendre impossible l’utilisation d’armes nucléaires par la Russie.«
« Des frappes préventives sont nécessaires pour qu’ils sachent ce qui les attend s’ils utilisent des armes nucléaires. Et non pas l’inverse, attendre les frappes nucléaires de la Russie et dire ensuite ‘oh, vous avez fait ça, alors prenez ça‘ », a-t-il déclaré jeudi, s’exprimant par liaison vidéo devant le think tank australien, l’Institut Lowy.
Les médias « occidentaux » savent qu’un tel appel est un gros faux pas et mentent sur la demande de Zelenski :
Ivan Katchanovski @I_Katchanovski – 3:21 AM – Oct 7, 2022
Hill publie une fausse traduction du discours de #Zelenskyy : « Zelensky appelle à une « action préventive » pour dissuader les frappes nucléaires russes« . En fait, il a parlé en ukrainien de « frappes préventives » et non d’ »action préventive« .
The Hill : Zelensky appelle à une « action préventive » pour dissuader les frappes nucléaires russes.
Il faut se demander quel est le but réel de cette campagne de propagande sur une menace inexistante. S’agirait-il de la préparation d’un incident sous faux drapeau au cours duquel un engin nucléaire américain ou britannique serait utilisé en Ukraine afin de rejeter la faute sur la Russie et de prétexter un engagement militaire total en Ukraine ?
Le déclenchement d’une arme nucléaire tactique comme prétexte à une incursion militaire directe des États-Unis et de la Pologne en Ukraine occidentale – peut-être pour préserver un État ukrainien croupion dans cette région, au cas où Kiev risquerait de tomber au cours du conflit.
Les faux drapeaux et/ou les armes de destruction massive sont après tout le mode opératoire standard incontestable des États-Unis et le prétexte idéal pour une action militaire, de la guerre hispano-américaine à celle du Vietnam, en passant par l’Irak et la Syrie.
Le Pentagone a ouvertement et fièrement développé et déployé ce qu’il appelle des armes nucléaires « plus utilisables » sur le champ de bataille, spécifiquement pour une utilisation contre la Russie et la Chine.
Et les États-Unis sont le seul pays de l’histoire à avoir utilisé des armes nucléaires en guerre contre un autre État, contre des villes japonaises remplies de civils, en fait.
Ou – peut-être s’agit-il d’un signal de sifflet à chiens adressé au régime de Zelenskiy ou aux forces néonazies d’Ukraine sur la manière de générer les conditions extrêmes permettant aux États-Unis de s’engager directement dans le conflit, tout comme ils l’ont fait avec les forces djihadistes et les « lignes rouges » des armes chimiques en Syrie.
Avec un Zelenski de plus en plus déséquilibré, l’Occident devrait faire attention à ce qu’il souhaite.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Source : Le Saker Francophone
https://lesakerfrancophone.fr/…