Par Karine Bechet-Golovko
Après le passage du Triumvirat « union-européen » à Kiev, l’on se demande finalement ce qu’il reste de l’Europe … Leurs doutes quant à l’armement de l’Ukraine, quant à son entrée dans l’UE sont balayés d’un revers de phrase, l’alignement atlantiste des pays européens est absolument total. A ce rythme-là, c’est l’Europe que l’on va enterrer à Kiev, de nos propres mains, avec notre propre faiblesse, pendant que l’Occident atlantiste se lance dans la Première Guerre globale.
Macron, Scholtz et Draghi sont allés hier à Kiev, non pas rappeler le soutien de l’Europe à l’Ukraine, comme cela était annoncé, mais bien la soumission des pays européens au dogme atlantiste. Même le Président roumain, très présentable à la différence du polonais, a été rattaché à la queue, l’Europe de l’Est se devait de cautionner le mouvement, tout en restant discrète.
Le fil Twitter de Macron est très révélateur de cela et il suffit de lire ce tweet pour le comprendre :
Sa conférence de presse pose l’alignement : l’Ukraine doit être acceptée comme candidate à l’entrée dans l’UE (la Turquie y est depuis longtemps, mais c’est symbolique), l’on va livrer encore 6 canons Caesar – pour mieux tirer sur les civils, l’intégrité territoriale de l’Ukraine est sacrée et c’est à elle de décider comment finir cette guerre.
Retenons particulièrement ce passage de la conférence de presse de Macron :
Nos Trois Grâces se penchant sur le berceau ukrainien ne semblent là, que pour lui apporter les moyens de se détruire. Plus aucune hésitation n’est de mise, les jeux sont faits, cette visite rappelle l’allégeance européenne à l’OTAN. Comme le souligne le NYT dans son briefing de ce matin :
Alors que la ligne est posée, celle du combat jusqu’à la victoire – militaire, et donc jusqu’à la capitulation de l’autre, le journal allemand Die Welt laisse entendre que nos trois voyageurs ont fait le déplacement pour faire entendre raison à Zelensky et le conduire à des pourparlers avec la Russie, ce qui est largement repris en Russie par les médias. Cette fable trouve même des « experts » pour sérieusement le répéter. Comme si Zelensky était autonome, comme si nos trois larrons pouvaient délivrer un message propre, nationale, autre que celui exigé par l’OTAN. Et ce, justement le jour où l’OTAN renforce l’aide militaire apportée à l’Ukraine …
Comme souligne le sénateur russe Tsekov :
« Des pourparlers auront lieu avec l’Ukraine après sa capitulation« .
Car pour être honnête, tout pourparler actuellement a pour but de faire reculer politiquement l’autre, le conflit n’étant pas épuisé. C’est bien d’ailleurs ce qu’a déclaré Macron à Kiev, en disant qu’il fallait aider l’Ukraine à faire une guerre – longue, sans que personne ne sache actuellement à quoi pourrait ressembler une victoire. La difficulté de ce conflit est qu’il n’est pas classique, il ne sera épuisé que par la chute du modèle global de gouvernance ou par la capitulation idéologique de la Russie. Mais chacun comprend bien que la dimension militaire est fondamentale pour appuyer sa position politique, c’est pour cela que l’armée russe avance en sécurisant désormais les territoires, c’est pour cela que l’Occident fournit des armes et des moyens à l’Ukraine (qui va passer à l’armement de l’OTAN selon Stoltenberg), c’est pour cela que d’autres territoires possibles de conflit se préparent (Moldavie, par exemple, qui par ailleurs peut aussi recevoir le statut de candidate à l’entrée à l’UE cet été – What else?).
C’est bien la Première Guerre globale, qui se déroule sous nos yeux.
Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…
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