Par Karine Bechet-Golovko
Deux ressortissants britanniques, Aiden Aslin et Shaun Pinner, ainsi qu’un ressortissant marocain, Brahim Saadoun, ont été déférés devant le Tribunal suprême de Donetsk, après enquête ayant conduit à leur inculpation pour préparation militaire en vue d’activité terroriste et actions violentes en vue de renverser le pouvoir. Alors que les médias atlantistes ont surmédiatisé le procès du militaire russe à Kiev, ils sont ici particulièrement, et discrets, et critiques lorsqu’ils abordent le sujet. Et pour cause, des ressortissants étrangers combattant en Ukraine, cela casse franchement le discours convenu de la « guerre de libération nationale ukrainienne », presque patriotique, contre la méchante Russie.
Aslin, Plinner et Saadoun, parmi d’autres mercenaires, se sont rendus mi-avril à l’armée russe lors de la bataille de Mariupole. La Procuratura générale de DNR a dès lors ouvert une enquête pénale pour « mercenariat et commission par un groupe de personnes et avec entente préalable d’actions visant à la prise du pouvoir par la force et au renversement de l’ordre constitutionnel« . Comme le rappelle le représentant du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov :
« les mercenaires arrivé en Ukraine ne sont pas des combattants dans le sens du droit international, la meilleure chose qui les attend est une longue peine de prison«
Ce point est, logiquement, nié en Occident et l’on peut ainsi lire un magnifique article, d’un équilibre et d’une objectivité faisant pâlir de honte la Pravda, dans Le Parisien, qui tend à mettre sur la même ligne les soldats réguliers d’une armée régulière, protégés par les Conventions de Genève, et les groupes néonazis et les mercenaires étrangers. A moins de nier l’existence de l’armée régulière ukrainienne, ce qui en effet est une question à sérieusement analyser en l’absence d’un Etat dans le sens juridique du terme depuis au moins 2014, les mercenaires combattent à leurs risques et périls et sont payés en conséquence.
A la fin de l’enquête pénale, ces trois mercenaires ont été accusés devant le Tribunal suprême de DNR de violation de différents articles du Code pénal de DNR : de l’art. 232 CP de DNR (suivi d’une formation dans le but de mener des activités terroristes), prévoyant une privation de liberté de 15 à 20 ans et une restriction de liberté pouvant être à vie ; de l’art. 323 CP de DNR (actions orientées vers la prise du pouvoir par la force), prévoyant une peine de privation de liberté de 12 à 20 ans et avec des circonstances aggravantes ou en période de guerre, allant jusqu’à la peine de mort avec confiscation des biens ; art. 430 al.3 (participation d’un mercenaire à un conflit armé ou à des hostilités).
Les trois mercenaires étrangers ont partiellement reconnu leur culpabilité, tous en ce qui concerne le premier chef d’accusation, concernant la préparation militaire en vue d’activité terroriste. Les deux britanniques ont également reconnu leur culpabilité dans la commission d’actions en vue d’un renverserment par la force du pouvoir. Ils risquent donc la peine de mort.
Le procès en lui-même complique le discours occidental pro-ukrainien, d’où l’importance de son bon déroulement. Cela servira aussi d’avertissement aux autres mercenaires étrangers.
Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…
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