Par Daniel Vanhove
Comme indiqué à plusieurs reprises, l’avantage des moments de crise est qu’ils révèlent le tréfonds des individus. Ainsi, plus une crise est grave, plus ces derniers sont contraints de trouver en eux-mêmes les ressources leur permettant de faire face à ce qu’il leur faut gérer. Cette réalité à titre individuel se vérifie aussi à titre collectif. Nous venons d’en faire l’expérience à deux reprises. Et le constat est alarmant !
Une première fois, lors de l’ainsi nommée « crise sanitaire » où l’on a vu et entendu des choses impensables non seulement de la part de citoyens se transformant en kapos serviles allant jusqu’à la délation de leurs voisins, mais aussi de la part de gouvernements d’États dits « de Droit » qui l’ont pourtant piétiné sans retenue. La palme revenant à ces « Young leaders » que sont les J. Trudeau et E. Macron imposant décrets et mesures que l’on pensait appartenir aux régimes dictatoriaux.
Nous en faisons une seconde expérience dans le bras-de-fer entre les États-Unis et la Russie dont l’Europe est prise en otage via l’Ukraine servant de prétexte à l’OTAN dans sa stratégie d’encerclement de la Russie. L’intervention russe fait suite à huit années de bombardements par l’armée ukrainienne sur le Donbass ayant fait ~15 000 victimes, dans un silence international éloquent, mais présentée d’un coup comme une « invasion » de l’Ukraine à charge exclusive du président Poutine. Ce que ce dernier a rejeté d’emblée, précisant que ce n’était pas l’objectif. Mais le narratif occidental relayé en boucle comme lors de la propagande du C19 n’en démord pas et le citoyen lambda retombe dans le piège. Et en quelques jours d’intervention militaire, le déchaînement russophobe sourd de toutes parts et l’Occident vomit sa haine sans retenue, écrasant tout sur son passage : promesses, accords, conventions, traités, éthique,… allant jusqu’à déclarer par la voix du ministre français de l’Économie & des Finances B. Lemaire, faire une « guerre économique totale » à la Russie, pour la ruiner et la renvoyer à l’ère post-soviétique. En attendant, les cours des matières premières dont le pétrole et le gaz explosent – ce qui permet à la Russie qui en regorge d’en engranger les bénéfices et d’ainsi financer son opération militaire. De même avec l’or dont la Russie détient les plus grandes réserves au monde, patiemment accumulées, au cas où… Et voilà que le cas se présente, et que la réponse à cette « guerre économique et financière » que l’Occident veut mener à la Russie se retournera bientôt contre lui : la Douma est priée d’envisager la possibilité de rattacher le rouble à l’étalon-or. Si le parlement russe adopte ce mécanisme, le rouble aura donc une valeur intrinsèque nettement supérieure au dollar qui n’est plus qu’un vulgaire bout de papier produit en masse par une planche à billets ne reposant sur aucune contre-valeur sérieuse. Dans le même temps, la Chine continue à dé-dollariser son économie, ce qui promet de beaux jours au dollar américain imposé dans les échanges internationaux. En attendant, chez nous le cours de l’euro recule, l’inflation s’emballe, les entreprises qui commercent avec la Russie licencient à tour de bras quand elles ne déposent pas le bilan… bravo les « experts » occidentaux ! Ce pourrait être risible, si ce n’était aussi grave pour les citoyens qui in fine, paieront les conneries de leurs dirigeants. Ne manque plus au tableau que les idiots utiles qui après « Je suis Charlie » porteront des tee-shirts « Je suis Zelensky »…
La liste des sanctions prises en quelques jours par ceux-là dépasse l’entendement. Pas un secteur, pas un segment, pas une personnalité russes ne sont épargnés. Tout y passe de la part d’un Occident resté muet durant des décennies dans d’autres dossiers beaucoup plus graves, mais où principal acteur des crimes perpétrés, aucune sanction n’a jamais été prise. Des guerres ont dévasté des pays entiers, ruinant leurs infrastructures et leurs économies pour des générations, détruisant des familles, faisant des millions de victimes en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient sans que ses principaux acteurs occidentaux ne soient inquiétés. Tout au contraire, ceux-ci se pavanaient et justifiaient sans vergogne leurs « guerres humanitaires », leurs « frappes chirurgicales », leurs « bombes propres » et tout le baratin repris par les « spécialistes » de plateaux-télés, à travers un « Droit » dont l’on ne peut que constater qu’il est toujours celui du plus fort. Pour preuve, à l’époque le président Clinton indiquait que les États-Unis n’avaient pas l’intention de s’y conformer, et se réservaient le droit d’agir « unilatéralement si nécessaire », y compris par « l’utilisation de la puissance militaire » afin de défendre leurs intérêts essentiels comme de « garantir un accès sans entrave aux marchés, aux approvisionnements énergétiques et aux ressources stratégiques ». Ses successeurs aussi, perpétuant le seul Droit qui s’applique dans la réalité et non tel que d’aucuns le fantasment : le Droit de ceux qui peuvent violer les lois en toute impunité parce qu’ils ont la puissance militaire pour l’imposer. L’ex-président Trump vient de suggérer de peindre des avions F-22 aux couleurs de la Chine et d’aller bombarder la Russie de manière à ce qu’en réaction, ces deux puissances s’affrontent l’une l’autre, sous le regard ravi des USA qui n’auraient plus à faire le travail. Jusqu’où laisserons-nous aller ces psychopathes ?!
La Palestine en est l’un des plus insoutenables exemples. Depuis plus de 70 ans – soit près de trois générations – une violence implacable s’est abattue sur ce bout de terre et sa population afin que l’Occident et ses crimes à l’encontre des juifs y trouve sa rémission. Les populations arabes de ces lieux n’avaient rien à voir avec notre guerre une nouvelle fois partie de l’Est de l’Europe et qui allait faire près de 60 millions de victimes directes et indirectes dans le monde. Mais voilà sept décennies qu’ils en paient l’addition par une décision « au sommet » du partage de leurs terres, sans qu’ils n’aient eu droit au chapitre. Notre addition ! Et que leur résistance opiniâtre est systématiquement qualifiée par nos imposteurs politico-médiatiques de « terrorisme ». Aucun de nos donneurs de leçons ne défend les Palestiniens à la hauteur de ce qu’ils endurent de la part du régime d’apartheid israélien. Les quelques mesures prises pour apporter un semblant de justice à ces crimes innombrables ne sont que cosmétiques et ne s’en prennent jamais au fond du problème : l’idéologie sioniste. Parce qu’en réalité, la guerre qui s’y déroule est encore et toujours le résultat de notre esprit colonial atavique. Qu’elle est qualifiée par les encravatés de l’ONU comme étant de « basse intensité ». Et que les « pauvres juifs » qui doivent s’accommoder de ces voisins arabes sont bien en « droit de se défendre ». Voilà 70 ans que ce fallacieux discours est distillé à travers les médias dominants – mais aux mains de qui sont-ils ? – dans l’inconscient collectif. Voilà 70 ans que l’on nous présente l’agresseur pour l’agressé. Voilà 70 ans que la Palestine a servi à toutes les expériences de la part du régime colonial israélien. Y compris la manière de contrôler, de punir, de brimer, d’emprisonner, de blesser, d’handicaper, de tuer les populations jusqu’à les affamer et les priver de presque tout dans l’espace concentrationnaire de la bande de Gaza. Tout le monde sait. Tout le monde laisse faire. Personne n’agit dans ce « Droit international et humanitaire » à géométrie très variable, dès qu’il s’agit de populations « non-blanches ». Et quand l’Occident agit, c’est pour condamner les associations et les citoyens qui s’engagent de manière pacifique dans un boycott de ce régime colonial de truands.
Depuis le départ, tous les gouvernements israéliens qui se sont succédé ont eu pour objectif d’effacer toute trace arabe des lieux afin de judaïser la région, y compris des pans de territoires se trouvant hors de la Palestine historique. Animés par cette idéologie criminelle d’entre toutes qu’est le sionisme, et que tout ceux qui participent au projet de près ou de loin, directement ou indirectement ne supportent pas voir mis en cause. Au point d’assimiler l’anti-sionisme à de l’antisémitisme, joker par excellence de cet Occident qui ne sait comment expier ses fautes, ses injustices, ses crimes répétés et multiples qui jalonnent son histoire sanglante. Loin de connaître un train de menaces, de répression et de sanctions de notre part, depuis 70 ans ce régime abject d’entre tous se trouve à l’inverse encouragé, financé, et soutenu dans son développement, sur le dos des Palestiniens et avec nos impôts. Par nos gouvernements racistes fermant les yeux sur tant d’iniquités et d’horreurs. Et dans ce cas avéré, où la Cour pénale internationale hésite et se montre frileuse à enfin déterminer les responsabilités écrasantes de l’occupant, il n’aura fallu que cinq jour à l’Ukraine pour que le procureur de la CPI ouvre le dossier à charge de la Russie. Pas belle notre « justice » ?!
Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui viennent nous donner leur énième leçon de « moraline », dans le déferlement haineux à l’encontre du président Poutine traité de tous les noms et caricaturé de toutes les sortes. Ainsi de tout ce qui touche à la Russie, nation qui nous a protégés en repoussant l’armée allemande après des mois de sacrifices, portant un coup d’arrêt décisif à l’expansion nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Dont coût total 27 millions d’âmes russes au sortir de cette guerre « barbare » s’il en est ! Ce sont les mêmes qui sourds et n’ayant rien fait quand la Russie indiquait ses lignes rouges concernant les plans belliqueux de l’OTAN, la désignent comme seule responsable de ce qui arrive. Se gardant bien d’avouer leurs manques, leurs lâchetés, leurs inactions, sinon leurs sordides calculs pour encercler par la multiplication de bases militaires de l’OTAN, cet immense pays dont ils jalousent les richesses encore inexploitées. Ce sont les mêmes qui autorisent de jeunes écervelés à se rendre en Ukraine s’ils veulent rejoindre les rangs des mercenaires qui passent des fronts syriens, libyens et maintenant ukrainiens selon le plus offrant.
Même ce qu’il reste de « la gauche » se revendiquant comme JL. Mélenchon d’un « non-alignement », tord la réalité des faits et « s’aligne » hélas, sur le discours dominant, désignant le président russe comme seul responsable de ce qui advient. Utilisant le vote à l’Assemblée générale de l’ONU qui par 141 pays sur 193 condamnent l’intervention russe pour dire qu’il est massif, historique et qu’il isole le président Poutine. Sauf qu’en y regardant de près, sur les 52 pays restants, 5 ont soutenu la Russie, 35 se sont abstenus et 13 n’ont pas pris part au vote. Et que le total de ces pays qui n’ont pas voté contre la Russie, représente 4.6 milliards d’individus contre 3.3 milliards sur les 7.9 milliards de la population mondiale. La Russie n’est donc pas si isolée que certains veulent nous le faire croire ! Et déclarer qu’on est « pour la paix » n’a rien de vraiment original : qui donc veut vivre en guerre en-dehors des marchands d’armes ? La seule question qu’il eût fallu poser et reposer jusqu’à obtenir la réponse est : qui n’a laissé d’autre choix à la Russie pour protéger ses frontières malgré une patience de plusieurs années, des rappels constants à respecter les Accords de Minsk et trouver le dialogue qui aurait pu éviter d’en arriver-là ? Qui est donc vraiment responsable de ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux, utilisant le clown Zelensky comme ils l’ont fait avec Saakachvili pour la Géorgie ? Qui ?
En réalité, si l’Occident en général et l’Europe en particulier s’agitent de la sorte, c’est parce que ces guerres lointaines dont ils sont les instigateurs frappent d’un coup à leurs portes via l’Ukraine. Et quand le feu s’approchent de leurs fesses, avec un opposant plus fort qu’eux et qui leur tient tête, ils en perdent toute raison et sont dans la panique. Leurs plans abjects qui fonctionnent si bien face à des États qui n’ont pas les moyens de se défendre, tombent et se fracassent d’un coup. Ils s’agitent, s’époumonent, éructent, vocifèrent les uns après les autres, tentant par ces piètres mises en scène de cacher leur incompétence crasse, leur iniquité légendaire, leur impuissance manifeste dans un déshonneur qui les a toujours marqués. N’imaginant jamais dans leurs certitudes de dominants blancs, arrogants et méprisants, que tous leurs crimes allaient un jour leur revenir dans la gueule. C’est précisément cela que le président russe leur signifie : votre monde unipolaire construit sur le vol et le crime depuis 1492 est terminé. Votre domination absolue sur l’ensemble des Nations et leurs populations génocidées depuis cinq siècles finit ici. Que vous le vouliez ou non. Il ne vous reste qu’un choix : soit vous l’acceptez et l’on discute autour d’une table, soit vous le refusez et risquez de disparaître pour de bon. Le « Droit » à géométrie variable n’a plus cours. Et plus le temps passe, plus les exigences russes s’affirmeront. Et c’est bien cela qui insupporte les Occidentaux, sachant que désormais, ils ne pourront plus agir selon leurs seuls critères. À moins d’un suicide collectif. Et les citoyens pas toujours convaincus qui regardaient ces horreurs presque distraitement, s’y habituant, puisque cela se déroulait en pays « exotiques » qualifiés par les truands aux commandes de « barbares », se réveillent groggys. À ce titre, voici la lettre du président Poutine, aux citoyens du monde :
Espérons que la raison l’emporte, dévoilant au grand jour l’influence sordide des USA via l’OTAN qui loin d’être une organisation de défense est directement responsable de millions de morts dans ses guerres prédatrices, et dont il faut impérativement se débarrasser en la renvoyant à ses expéditeurs. Le général De Gaulle dont beaucoup se réfèrent en paroles qu’ils ne traduisent pas en actes, disait déjà : « C’est de la guerre entre Napoléon et les Russes que date notre décadence ». La leçon ne semble toujours pas avoir été retenue. Et à l’approche des élections présidentielles, comment ne pas rappeler dès lors cette phrase d’Orwell en espérant qu’elle serve les électeurs indécis : « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime. Il est complice ».
Source : Réseau international
https://reseauinternational.net/…
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