Par Karine Bechet-Golovko

Alors que la communauté internationale et les Etats sont maintenus en état de choc psycho-sanitaire, dérégulant les mécanismes de gouvernance nationale et donc la capacité réelle de réaction et de gestion des crises (puisque cela nécessite une approche rationnelle et non émotionnelle, nationale et non globaliste), les conflits engendrés par le combat primaire de vision du monde repartent de plus belle. Face à des entités engluées dans une étrange gestion covidienne de l’intérêt national, l’Ukraine attaque tranquillement le Donbass, en violation des accords de Minsk et avec l’utilisation des drones turcs. Sans même parler de l’urgence humaine dans la région, la Russie joue non seulement sa réputation sur cette carte, mais aussi sa crédibilité comme acteur international de premier rang. Noblesse oblige … il faudrait la « démasquer » cette noblesse.

Hier, l’armée ukrainienne a attaqué des villages de la zone grise de démarcation entre l’Ukraine et le Donbass.

Ainsi, l’armée ukrainienne a utilisé l’artillerie lourde pour bombarder le village de Telmanovo. Il n’y a aucune force armée dans ce village, il n’y a que des civils, ceux qui ne sont pas partis vers des zones moins dangereuses. D’autres villages des républiques de Donetsk et Lougansk furent hier aussi la cible de tirs. L’attaque est clairement menée pour occuper les lieux d’habitation de la zone neutre, une nouvelle phase d’activité de ce conflit est ouverte.
Contre cela, le Comité d’enquête russe a ouvert une affaire pénale, pour les atteintes portées aux personnes qui y résident, notamment des nationaux russes. Selon le directeur du Comité d’enquête, les militaires ukrainiens ont ainsi détruit les infrastructures civiles (de gaz et d’électricité notamment) et laissé, alors que l’hiver arrive, des écoles et des hôpitaux sans énergie. Par ailleurs, les forces ukrainiennes ont pris position dans le village de Staromarievsky, où ils ont illégalement fouillé les demeures et arrêté des civils.
Il est intéressant de noter que cette escalade significative s’est produite avec l’aide des armes que la Turquie fournit à l’Ukraine, notamment les drones militaires. Ces drones ont pour la première fois été utilisés dans le Donbass, ce qui est confirmé, par le commandement militaire ukrainien. Rappelons qu’Erdogan a rencontré Poutine il y a un mois à Sotchi et que la Russie a déclaré la rencontre très productive. Avec des amis pareils, il n’est plus besoin d’ennemi. Aujourd’hui, un drone a produit une explosion dans la station pétrolière de Donetsk. Les autorités locales ont appelé les représentants de l’OSCE pour qu’ils fassent enfin leur travail et fixent la violation. Ceci se déroule dans le cadre d’un conflit montant entre la population locale et l’OSCE, qui refuse de s’intéresser au cas du membre local de la commission de monitoring, enlevé par les forces ukrainiennes. Les manifestations des habitants contre l’OSCE ont été interdites par les autorités locales – pour raison de SOS-Covid. L’on n’arrête plus le progrès … ou la bêtise. Ces pseudo-dirigeants n’ont même plus d’instinct de survie politique.
Tout cela se déroule sur fond de lancement du gazoduc Nord Stream II et des menaces de rétorsion de l’Ukraine contre la Russie, Ukraine qui a peur de voir réduire à néant le transit de gaz vers l’Europe, où elle pompe ses propres ressources. De plus, l’Allemagne, à la demande de Zelensky, lance un nouveau round du Format Normandie, la pression sur la Russie va se renforcer, à travers ici le Donbass. 
S’agit-il d’une relance fondamentale du conflit (ce qui serait surprenant) ou plutôt d’un moyen de pression pour de nouvelles négociations autour du prix du gaz russe, indispensable quoi que les Européens disent, permettant ainsi de discréditer la Russie sur la scène internationale (incapable de protéger ses alliés) ? La réponse sera apportée par l’évolution de la situation.

Source : Russie politics
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