Fethi Nourine (au centre droit) brandissant le drapeau palestinien
Par Zohra Bouguern
Le judoka algérien Fethi Nourine refuse de partager le tatami avec le judoka israélien aux Jeux Olympiques de Tokyo. Fethi Nourine est un athlète, judoka algérien de haut niveau, plusieurs fois médaillé de bronze et d’or aux championnats d’Afrique. Il avait déjà dénoncé la normalisation avec l’État colonial en refusant une précédente rencontre avec un représentant d’Israël en 2019.
Fethi Nourine réitère. Il affirme et confirme, ne déroge pas, pieds-nus, sur le tatami.
Cette année Fethi Nourine déclare à nouveau forfait contre un israélien aux prestigieux Jeux Olympiques de Tokyo et fait honneur au kimono en terre nippone justement là où est né le Judo.
Dans le même temps le judoka algérien dénonce publiquement à la face du monde ce qu’est Israël avec ses alliés impérialistes et il rappelle les enjeux géopolitiques de telles rencontres faisant échos par exemple aux mondiaux de 1978 en Argentine durant lesquels Jorge Rafael Videla continuait de pratiquer la torture contre les opposants du régime, et ce, à deux pas des réunions sportives.
L’athlète rappelle la lutte et la résistance des Palestiniens chassés de leurs demeures, emprisonnés, torturés et assassinés. Il rappelle ce que vivent au quotidien les habitants de Sheikh Jarrah, de Gaza, de Nazareth aujourd’hui comme hier.
L’athlète rappelle à quel point notre dignité est aussi liée à la lutte du peuple palestinien.
De nombreux médias français dévoués à la cause sioniste se sont empressés d’affubler son boycott par un risible « ne prend pas le risque d’affronter un adversaire israélien ».
C’est méconnaître le sens profond du judo car rencontrer un adversaire sur le tatami, c’est l’honorer et l’accompagner, que l’on soit gagnant ou perdant.
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