Par Serge Grossvak
Toi qui a bonne conscience
oui toi, toi qui ne voit pas, toi qui ne moufte pas, REGARDE cette fois !
Et cette usine PPG à Bezons, les ouvriers qui s’opposent à la fermeture chassés par les CRS, trainés en justice pour oser résister. Ah tu n’es pas concerné, tu n’es même pas ouvrier toi. Oh, tu vois pas que ça pue !
Et cette femme à la peau noire, Député de notre pays, figurée en esclave dans le journal « Valeurs Actuelles ». Ta grand mère n’est pas née esclave, ça ne te touche pas, peut être même as tu souri accoutumé à ne rien ressentir par Cnews et son Zemour. Puant mépris.
Et les quelques yeux crevés, les mains arrachés des gilets jaunes en manifestation. En quoi ça te concerne toi qui n’est même pas gilet jaune, qui t’ai toujours méfié des colères populaires ? Tu n’as même pas de colère au fond de toi. Et tu vois pas que ça pue !
Et les milliers de verbalisations aux motifs futiles, mensongers pour « regroupement en vue de commettre des dégradations »; et se prendre le gaz sans rien avoir demandé, juste osé manifester. Est-ce que ça te concerne toi, toi qui proteste contre l’insécurité et peste courageusement devant ton écran de télévision ? Et là encore ça pue !
Et puis il y a la mort d’Adama Traoré, des années pour enfin savoir que les rapports avaient été bidonnés, la Justice bafouée. Mais toi, oui toi, est-ce que tu es black, en quoi ça te concerne cette histoire ? Ca pue !
Et la loi « séparatisme » qui n’est qu’un crachat jeté contre nos concitoyens de confession Musulmane. Ah mais tu n’es même pas Musulman, même pas croyant et puis ça fait du bien de pouvoir vider un peu de ta rage et de tes peurs sur tes voisins. Que ça pue, que ça pue, que ça rappelle des temps pas si anciens !
Et les manifestations de solidarité à la Palestine qui ont été interdites, chassées, réprimées. Les enfants y mourraient. La France aura été le seul pays à commettre cette offense. Quelle honte ! Ah mais tu n’es pas concerné, c’est si loin. Quelle odeur de mépris et d’insulte aux libertés.
Et la vaccination obligatoire, le passeport de contrôle. Voici donné le pouvoir d’être maitre sur notre corps. Maitre comme hier l’Etat l’était de notre sexualité. Ah, c’est vrai tu as choisi de te faire vacciner alors tout le monde peut bien y être soumis. Ca aussi ça pue.
Et déjà sous Valls face à la loi « travail », et maintenant sous Macron avec la « sécurité globale », et puis Ciotti et ses accolytes à l’Assemblée voulant interdire un syndicat, et le Darmanin jouant à plus que Lepen. Tout le monde se lâche et court après l’autre pour faire plus vile, plus pourri. Et toi, et toi tu ne vois toujours rien. Vraiment ça pue !
Et ce seul week end avec la Députée jetée à terre, le Sénateur bousculé par des hommes en mission de République ! Et puis ce nassage-gazage autour d’un café débat commémorant la Commune. Et puis ce meeting de Clémentine Autain interdit la semaine qui suit la manifestation policière autorisée-soutenue. Quel mépris de la République ! Que tout cela fait faisceau de dénie de la Liberté ! Mais est-ce que cela te concerne toi qui n’y était pas. Ah ce que ça pue ! Quelle odeur d’extrême droite !
Et attend, ce n’est pas fini de cette odeur nauséabonde, purulente, menaçante. Il y a la Police qui veut faire la loi et faire peur. Il y a l’armée qui reprend des idées de putsch et de généraux félons. Tu ne vois rien de tout ça ? Tu ne vois pas cette ombre qui monte sur notre pays, s’empare de cerveaux, glisse vers la fascisation par la banalisation. Est-il encore besoin de Lepen pour faire entrer notre France en barbarie ? Des Macron, des Ciotti, des Valls y suffisent. Amplement !
A un moment il sera trop tard, les lois banaliseront l’oppression et le piétinement des libertés. Alors n’existera plus que la violence face à la violence. Alors notre France aura à nouveau tourné la page des Droits de l’Homme.
Où est la résistance à cette nausée liberticide et porteuse de violence ? Où est la résistance à cette banalité qui envahie les cerveaux et fait succomber ceux qui devraient en être indignés ?
Nous croyons au réveil de l’indignation. Inquiets, révoltés mais à jamais combattifs nous croyons voir le début d’une dénonciation solidaire. Il y a cet appel de personnalités parvenues à fabriquer du collectif, avec un rassemblement le 12 juin. Allons y ! C’est le moment !
Si « Liberté, Egalité, Fraternité » au fronton des édifices s’est recouvert de poussières et de trahisons, dans notre coeur il demeure plein de vie et d’espoir. Rendez-vous le 12 juin, pour un début.
Source : La page FB de l’auteur
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