Par Serge Grossvak
Nous voici 3 jours après le 1e mai. De cette date qui prenait le chemin d’un grand rendez vous de la résistance du peuple ne reste déjà dans les mémoires que les marques de violences. Macron du haut de sa pyramide peut garder son sourire méprisant.
Nous voici 3 jours après. Les esprits se calment et prennent la mesure du piège que représente la construction en camps ennemis entre gilets jaunes et syndicats, entre Cgt et gilets jaunes, entre peuple et peuple. Ensemble nous avons une très grande responsabilité pour l’avenir : pour échapper à l’aventure militaire qui avance avec le sourire de la force guerrière le peuple doit montrer sa dignité.
Et la violence ne fait pas parti de la dignité. Et la violence ne figure pas dans les aspirations du peuple. La violence est une arme des dominants méprisants et une parole de blessés de la société, ceux là qu’on nommait il y a un siècle « lumpenprolétariat ». Je regarde les images des événements, d’où qu’elles viennent, quelques soient les points de vu des témoins et journalistes, et je vois une violence immense, sauvage, périlleuse pour la société dans cette horde qui se jette sur les camions et les militants de la Cgt. Une violence qui n’a rien à voir avec une altercation. Une violence démesurée.
Que les choses soient claires, j’en ai à redire sur le Service d’Ordre de la Cgt. Je me suis déjà engueulé avec eux. Je suis convaincu que le sentiment de force n’est pas le plus favorable à l’intelligence, encore moins à l’écoute. Qu’il y ait une engueulade, et même des gestes brutaux qui ne devraient jamais exister, qui de toute façon ont à être condamnés, ne change rien. Rien n’efface ni justifie ces images de déchainement qui ont suivi. Pour exhiber un tel niveau de violence il faut être bien fracassé dans sa tête. Jamais je ne cautionnerai ces agissements, j’ai passé ma vie professionnelle à expliquer à quantité d’adolescents que les injustices qu’ils dénoncent ne peuvent justifier leurs débordements de colère. C’étaient des enfants, certains ne sont jamais parvenus à prendre la mesure de la colère qui les habitent. Ceux là sont aujourd’hui de dangereux adultes. Comme toujours ils veulent recouvrir de nos justes protestations leurs destructrices colères. C’est de cette même veine qu’émergent les terroristes qui couvrent leurs déchainements de religion Musulmane, qu’émergent les racistes sous couvert de France, qu’émergent les casseurs sous couvert de Révolution. Toute idée, tout symbole est recyclé pour justifier leur violence. Lorsque la société va mal et qu’elle arrive au bout d’un cycle de son histoire, alors se multiplient les individus en souffrance et en violence.
Que sans réprobation ceux-là puissent se répandre sur les réseaux sociaux en minorant la gravité de leurs actes représente un danger pour l’avenir. J’en vois proclamer que « ce n’est pas grave et que la Cgt doit cesser de pleurnicher », « juste une vitre de brisée, juste un ballon décroché, juste une portière ouverte », « ils sont vexés parce que leur SO a pris la pâté »… Non, c’est grave et ce qu’on voit de vous est une honte pour la dignité humaine. Votre violence qui explose fait de vous des délinquants, des dangers pour la société et vos proches. Il est du devoir de toute société de vous interdire vos actes de brutes. Si vous ne trouviez une utilité pour ceux qui règnent vous n’auriez pas cette latitude destructive. Ni les attaques contre la Cgt, ni les destructions de façades d’hypermarchés, de succursales de banque, ni les feux de véhicules ou de poubelles ne sont justifiables. Tout cela, toléré et favorisé pour faire des images, ne représente pas le choix de l’immense majorité de ceux qui manifestent, et ceux qui n’osent plus manifester parce que ce sale jeu est effrayant. Tout cela vous nous l’imposez par la force, par votre violence. Vous êtes déjà des dictateurs et vous ne valez pas mieux que ce pouvoir politique qui vous utilise en même temps que la police. Vous êtes méprisables.Je n’oublierai jamais la destruction par vos soins de la façade d’un immeuble Emmaus à Paris pendant la « loi travail ». Le panneau de signalisation arraché, le poteau utilisé comme bélier pour fracasser le revêtement de l’immeuble, la vingtaine de spectateurs qui applaudissaient émerveillés et les mamans qui ne savaient comment sortir pour chercher leur môme à l’école. Vous aviez été chauffé et libérés par la police. Vous accomplissiez votre oeuvre, comme toujours. Je vous hais autant que je vous méprise déchets de la société, celui du sommet qui donne les ordres en pleine conscience autant que l’imbécile bouffi de violence.
Vous accusez de « collabo » le service d’ordre syndical parce qu’il vous refuse le refuge lorsque vous jouez à faire la guerre. Ce service d’ordre, ces travailleurs conscients du devoir de ne pas laisser se propager les violences de votre amusement, permet qu’encore il soit un peu possible de manifester en France. Manifester en respirant des gaz, en marchant des km parce que les stations de métro sont fermées, en attendant de longues heures que le Préfet juge suffisant la durée des altercations et ses images produites.
Je suis gilet jaune. Avec passion, avec persévérance, occupant toujours chaque samedi notre rond point de St Brice. Je suis gilet jaune avec la passion de la justice sociale et du retour au pouvoir pour le peuple. Nous y sommes forts parce qu’y vit la fraternité, la bienveillance, la dignité pour chacun. Parmi nous viennent quelques syndicalistes, pas assez, mais eux qui sont les uns à la Cgt, les autres à FO, ou bien à Sud et depuis peu un de l’UNSA mènent notre lutte commune pour notre commune dignité. Nous y seront toujours frères, et que l’UD Cgt 95 qui a toujours été ouverte au dialogue avec nous, dans ce moment si difficile pour eux, soit ici saluée.
Serge Grossvak
le 4 mai 2021
Source : La page FB de l’auteur
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