Par Karine Bechet-Golovko

Tout cet emballement pseudo-scientifique, qui se développe autour du Covid, ne fait que confirmer cette maxime de Rabelais, bien connue de tous depuis les bancs de l’école et vite oubliée une fois entrés dans la vie dite adulte : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme« . Cette capacité d’oubli de l’homme, qui est devenue le pivot de notre art de vivre, a des conséquences funestes. Tout d’abord, nous avons abdiqué notre humanité et notre âme, pour ensuite, en toute logique, déposer notre corps et nos cellules entre les mains de « scientistes », faisant de leur art un outil de puissance. Cette science, qui devait sauver l’homme, le surveille, l’utilise, l’instrumentalise. Elle est devenue enjeu de pouvoir, un instrument de puissance. Elle n’est plus Science. Et nous ne sommes plus des Hommes. Comment a-t-on pu en arriver là ?

L’actualité française s’emballe encore une fois au sujet de toute une panoplie scientifico-technologico-commerciale, qui doit prendre en main notre vie covidée, notre existence réduite à sa dimension biologique. 

La vaccination présentée comme incontournable pour sortir de cette crise sanitaire semble finalement ressembler à une opération commerciale géante, utilisant des populations écrasées pour tester à grande échelle des produits certifiés à la va-vite, sur critère idéologique. Si l’UE rejette toujours le vaccin russe, ne présentant pas d’effets secondaires particuliers, AstraZenaca lui passe sans problèmes. Et la France semble être à la pointe du progressisme, quand de plus en plus de pays suspendent son utilisation, que d’autres la retardent suite à des décès douteux, ayant eu lieu après vaccination. La France, elle, estime qu’il n’y a aucun risque, aucune relation de cause à effet. Et même l’UE en redemande. En manque de vaccins, elle exhorte les Etats-Unis à lui en envoyer.

Donc, la France et l’UE utilisent les populations pour continuer l’expérimentation d’un vaccin prématurément certifié, puisque l’ampleur des effets secondaires ne fait qu’apparaître. La dimension commerciale de l’opération n’est pas à négliger et les liens entre d’une part La Fondation Bill Gates et Oxford pour la fabrication du vaccin, et parallèlement entre l’OMS et cette même fondation, qui est l’un des plus gros contributeurs, laisse supposer des raisons non-médicales à cette fuite en avant.

Comme l’écrivait Oppenheimer en introduction de son ouvrage « La science et le bon sens », la science influence les conditions de vie de l’homme, sa vision de la société autant que sa perception de lui-même.

« La science a modifié les conditions d’existence de l’homme. Elle en a changé les conditions matérielles ; par là, elle a transformé notre travail et notre repos, la puissance des individus et des groupes humains, ainsi que les limites de cette puissance ; les moyens, les instruments autant que la substance de notre savoir, les conditions et la forme dans laquelle nous jugeons du vrai et du faux. Elle a transfiguré les sociétés dans lesquelles nous vivons, aimons, apprenons et agissons. Elle nous a donné le sentiment intense et pénétrant d’une évolution dans le laps de notre vie. En un mot, les idées scientifiques ont renouvelé la conception que les hommes se font d’eux-mêmes et de l’univers. »

Et grâce au Covid, aucune barrière morale n’est plus opposable à cette « évolution », qui ressemble à s’y méprendre, désormais, à une régression. La science n’existe pas indépendamment de la société et de l’homme, elle tient une place, parmi d’autres dans ces rapports complexes, qui constituent l’homme complexe. Elle se frotte à la morale, à la religion, à la philosophie, à l’histoire, la tradition, ce qui l’oblige à rester dans des limites, qui la rendent bénéfiques, car sans fanatisme, sans radicalité. Or, les sociétés postmodernes ont tué Dieu pour y faire trôner le frêle Individu, l’histoire est remplacée par un conte déraciné, la durée par l’instant, la morale et la philosophie par la tolérance. La science a le champ libre. Elle peut être instrumentalisée sans barrière, elle devient instrument de puissance en perdant sa nature scientifique.

Puissance de l’argent, tout d’abord. Car si les économies nationales s’effondrent, certains domaines liés à la pharmaceutique ou aux technologies, eux, font des bénéfices. Puissance politique aussi, car c’est un moyen de gouvernance. Gouvernance par la peur et la surveillance. L’on appréciera en ce sens l’idée des passeports sanitaires pour limiter et contrôler les déplacements à l’extérieur d’un territoire, des QR Codes pour surveiller les déplacements à l’intérieur d’un territoire, etc. Mais la puissance passe également par l’écrasement des populations, l’annonce d’un « test temporaire » de surveillance vidéo dans les transports pour chiffrer les non-masqués arrive, puisqu’il va bien falloir relâcher les survivants – biologiquement parlant. Et rien ne dure plus longtemps que le temporaire. Or, la soumission, elle, ne doit pas être temporaire.

Et la boucle de la puissance de l’argent conjuguée à la puissance politique se referme, s’entretient, s’augmente, devient spirale, puisque ces « trouvailles » favorisent et la pharmaceutique et les technologies, donc leurs intérêts et commerciaux et leur instrumentalisation politique.

Et la société est transformée autant que l’homme. Fini l’homme complexe, bonjour l’homme molécule, l’Homo Covidicus – que l’on sort et rentre à volonté, que l’on masque, que l’on pique. Finie la société complexe, bonjour l’alignement.

Source : Russie politics
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