Par l’AURDIP
Nous, soussignés, appelons à la libération immédiate de l’artiste et musicienne palestinienne Sama Abdulhadi, illégalement arrêtée par l’Autorité Palestinienne le 27 octobre 2020. Le mardi 29 décembre, un juge a décidé de prolonger sa détention pour 15 jours supplémentaires parce que « la musique techno ne fait pas partie du patrimoine palestinien ».
L’arrestation de Sama a eu lieu après l’attaque d’un enregistrement privé pour une représentation en streaming du Nabi Mousa à Jéricho par un groupe de jeunes, qui ont arrêté l’événement et menacé les participants. Cette attaque a été suivie d’une campagne virulente de désinformation sur les réseaux sociaux, qui a alimenté des réactions violentes et des attaques personnelles contre Sama.
Le site Maqam Nabi Mousa est placé sous le contrôle du ministère palestinien du tourisme qui a approuvé par écrit l’organisation et le tournage du concert dans le site du Bazar (pas dans la mosquée qui fait partie du site).
Le ministère était au courant du type de musique qui allait être joué au concert techno et savait que ce concert serait filmé dans ce site archéologique en faisant apparaître Sama Abdulhadi, une des femmes arabes leaders de la musique techno dans le monde, pour la promotion de sites du patrimoine palestinien et de la musique techno palestinienne auprès d’audiences du monde entier.
Sama Abdulhadi et les organisateurs du concert peuvent ne pas avoir réalisé que ce type de musique ne convenait pas au site et à ses associations historiques, religieuses et culturelles, il n’en demeure pas moins que le ministère du tourisme porte l’entière responsabilité pour avoir décidé d’autoriser le concert.
Sama Abdulhadi est un bouc émissaire, tenue pour responsable d’un délit qui ne s’est pas produit et qu’elle n’a certainement pas commis.
Alors même que l’Autorité Palestinienne a annoncé qu’elle mettait en place un comité pour enquêter sur les événements qui ont suivi le tollé public, jusqu’à maintenant, seul le silence émane des représentants officiels, en plus de l’arrestation illégale d’une artiste sans que ne soit divulgué aucun élément de l’enquête. La détention de Sama Abdulhadi par l’AP pour « dompter » la colère publique revient à fuir sa responsabilité et à se cacher derrière Sama au lieu de faire face au problème juridique et d’accepter ses responsabilités.
Nous appelons à sa libération immédiate et au respect de la liberté et des droits culturels et artistiques par l’Autorité Palestinienne.
Source : AURDIP
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