Luc MICHEL
# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
ANALYSE PROSPECTIVE (II) : QUELLE SERA LA GEOPOLITIQUE DE JOE BIDEN AU MOYEN-ORIENT ?
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 12 01/
Série III/2020-1291
Certains pensent que la victoire projetée de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine de 2020 « pourrait avoir des répercussions économiques, diplomatiques et sécuritaires pour la République islamique et pour l’Asie occidentale » (Moyen-Orient) en général.
* Voir la Partie I de mon analyse :
ANALYSE PROSPECTIVE :
QUELLE SERA LA GEOPOLITIQUE DE JOE BIDEN?
sur https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/2127143297420077
QU’ATTENDRE DE JOE BIDEN, ”OBAMA OR BUSH II BACK” ?
Au cours de la campagne, il s’est engagé à plusieurs reprises à revenir sur l’accord nucléaire iranien (JCPOA) que le président Obama a négocié en 2015 et le président Trump a abandonné en 2018, mais il a suggéré que l’accord devait être mis à jour et élargi » : « Si l’Iran revient au strict respect de l’accord nucléaire, les États-Unis rejoindront l’accord comme point de départ pour les négociations de suivi», a écrit Biden dans un éditorial en septembre 2020. «Avec nos alliés, nous travaillerons à renforcer et étendre les dispositions de l’accord sur le nucléaire, tout en abordant également d’autres questions préoccupantes. »
DES PRO-ISRAELIENS DEMOCRATES REMPLACENT LES PRO-ISRAELIENS REPUBLICAINS A LA MAISON BLANCHE
Quelques semaines avant son entrée en fonction, le président élu Joe Biden a officiellement annoncé les membres clés de son cabinet. Deux membres clés et influents du cabinet qui joueront un rôle clé dans l’élaboration de la politique étrangère des États-Unis sont Anthony Blinken, secrétaire d’État (ministredes affaires étrangères US) et Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale.
Outre Biden lui-même en tant que vice-président d’Obama, Blinken, Sullivan et d’autres membres du cabinet proposé étaient actifs dans l’administration Obama. Par conséquent, on peut dire que « Barack Obama jouera probablement un rôle dans la direction des politiques de la prochaine administration américaine ». Mais n’est-ce pas surestimer son influence ?
ALARMES SUR LA QUESTION DE L’IRAN
* Voir mon analyse-express sur PRESS TV/
LUC MICHEL SUR LE ‘IRAN-INFO’ DU 19 11 2020/ LES USA IMPOSENT DE NOUVELLES SANCTIONS ILLEGALES A L’IRAN
Pour en savoir plus sur l’approche de Biden et de son équipe envers la région et l’Iran, écoutons le Dr Bilgehan Alagoz, professeur de relations internationales à l’Université d’Istanbul Marmara. Blinken est très pro-Israël et en même temps, on dit qu’il défend la réintégration des États-Unis au JCPOA, reviendra-t-il au JCPOA sans nouvelles conditions préalables ou qu’il demandera des négociations sur les missiles iraniens?
« Sous l’administration Trump, le rejet de l’ère Obama était essentiel. Pour cette raison, une approche de politique étrangère également appelée «politique de retrait» a été adoptée et les États-Unis se sont retirés des accords signés sous l’administration Obama, notamment le JCPOA et l’Accord de Paris. L’administration Biden devrait revenir à la politique de mondialisation menée par les États-Unis. Le département d’État et les postes de conseil à la sécurité nationale que Biden a annoncé jusqu’à présent ont soulevé la question de savoir s’il s’agira d’une répétition de l’ère Obama ou non ».
« À mon avis, dit le Dr Bilgehan Alagoz – et je partage cet avis – des noms comme Antony Blinken et Jake Sullivan nous rappellent davantage l’ère George W. Bush. Une fois de plus, nous sommes face à une équipe néo-conservatrice qui nous rappelle l’interventionnisme plutôt que la diplomatie pour le Moyen-Orient ».
« Blinken, ajoute-t-elle, est un diplomate expérimenté et qui est activement impliqué dans le JCPOA. Lorsque nous regardons ses déclarations, nous voyons que l’administration Biden a l’intention de revenir au JCPOA à court terme ». Cependant, Blinken et Sullivan attirent l’attention sur le fait qu’ils « commenceraient immédiatement à négocier un accord de suivi qui résoudrait certaines préoccupations persistantes avec l’Iran en ce qui concerne son programme nucléaire et son comportement » dans la région. il n’est pas possible pour l’Iran d’accepter la demande de l’administration Biden Le contenu de cet accord de suivi n’est pas clairement spécifié. Les déclarations selon lesquelles « l’Iran devrait être complètement exclu de la Syrie et de l’Irak » constituent un autre problème. Étant donné que cette région, que l’Iran définit comme l’Axe de la résistance, fait partie de sa doctrine de sécurité nationale, il n’est pas possible pour l’Iran d’accepter cette demande de l’administration Biden.
« Par conséquent, conclu le le Dr Bilgehan Alagoz, je ne suis pas optimiste quant à l’équipe de politique étrangère de Biden pour l’avenir du Moyen-Orient. Au contraire, je pense que la politique étrangère interventionniste que nous avons vue pendant la période George W. Bush va émerger. Cela doit être une situation alarmante pour l’Iran ».
QUE VA DEVENIR L’ALLIANCE AMERICAINE AVEC ERDOGAN ?
Certains analystes pensent que « la Turquie et l’Iran ont des jours plus difficiles à venir en Asie de l’Ouest (Moyen-Orient) pendant la présidence de Biden parce que lui et son équipe sont très intéressés par la refonte de la région par des méthodes très compliquées » ?
En 2015-2016, une grave crise a éclaté entre la Turquie et l’Iran. D’un autre côté, l’Iran, la Turquie et la Russie poursuivent chacun dans leur camp (rappelons qu’Ankara c’est la seconde armée de l’OTAN !) leur agenda. Ainsi, le Moyen-Orient présente aujourd’hui des distinctions par rapport à il y a quatre ans. Cependant, « les projets de l’administration Biden au Moyen-Orient pourraient changer la donne ».
Les États-Unis veulent cacher que le YPG syrien est une continuation du PKK kurde en Turquie en transformant son nom en SDF, mais ce n’est qu’une illusion, un scénario médiatique. L’objectif ultime des États-Unis est de céder du terrain aux YPG dans la Syrie et l’Irak afin de contenir l’Iran. Ainsi, les YPG / PKK ne sont pas seulement une menace pour la Turquie, mais aussi un problème de sécurité nationale pour l’Iran.
Ainsi, le désir de l’administration Biden de remodeler le Moyen-Orient est limité. Et Erdogan a déjà fait ses offres de service à Biden, rappelant que« Les États-Unis et la Turquie peuvent faire beaucoup ensemble aux niveaux régional et international ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a encore déclaré que son pays était « prêt à construire une coopération efficace avec les États-Unis dans l’espoir de résoudre tous les problèmes régionaux et internationaux ». (1)
LE MONDE ARABE DANS L’APRES « BIG DEAL »
Les démocrates américains prétendent qu’ils sont de « fervents partisans des valeurs démocratiques ». Pendant le mandat de Biden à la Maison Blanche, verrons-nous un changement significatif dans le soutien américain aux dirigeants arabes non démocratiques dans certains États arabes réactionnaires comme les Émirats arabes unis ou l’Arabie saoudite ?
NE PAS ATTENDRE DE GRANDS BOULEVERSEMENTS SUR LE NOUVEAU MARCHE DU PETROLE
Dans le cadre du «America First Energy Plan», Trump a transformé les États-Unis en un géant mondial de l’énergie (2). « Cela reflète une nouvelle zone de concurrence pour l’Arabie saoudite, qui a une économie basée sur les revenus pétroliers. En fait, en raison de son attitude lors de la réunion de l’OPEP en avril dernier, l’Arabie saoudite a été soumise à d’intenses pressions de la part des Etats-Unis ». L’administration Biden « évoquera occasionnellement la question de la démocratie comme instrument de pression afin de manipuler l’Arabie saoudite Bien que l’administration Biden dise qu’il adoptera le Green New Deal en termes de production d’énergie, il ne lui sera pas facile d’abandonner le politique énergétique qui a transformé les États-Unis en un acteur énergétique mondial à l’époque Trump ». Par conséquent, les États-Unis et l’Arabie saoudite sont désormais en concurrence sur le marché de l’énergie. Pour cette raison, il est probable que l’administration Biden soulèvera occasionnellement la question de la démocratie comme instrument de pression afin de manipuler l’Arabie saoudite concernant les prix du pétrole.
NOTES ET RENVOIS :
(1) Voirsur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LA TURQUIE FER DE LANCE DE L’OTAN EN SYRIE COMME EN LIBYE ET AU NAGORNO-KARABACH
sur http://www.lucmichel.net/2020/11/27/luc-michels-geopolitical-daily-flash-video-la-turquie-fer-de-lance-de-lotan-en-syrie-comme-en-libye-et-au-nagorno-karabach/
Et : sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
‘LES ÉTATS-UNIS ET LA TURQUIE PEUVENT FAIRE BEAUCOUP ENSEMBLE AUX NIVEAUX REGIONAL ET INTERNATIONAL’ (ERDOGAN)
sur http://www.lucmichel.net/2020/11/23/luc-michels-geopolitical-daily-les-etats-unis-et-la-turquie-peuvent-faire-beaucoup-ensemble-aux-niveaux-regional-et-international-erdogan/
(2) Voir sur PCN-TV/ LUC MICHEL:
NOUVEAU MARCHE ET NOUVELLE GUERRE DU PETROLE. TRUMP LE PRESIDENT DES LOBBIES PETROLIERS AMERICAINS
sur https://vimeo.com/305321279
(Sources : AFP – Radio Algérie – Press TV – Stratfor – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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Source : Luc MICHEL